Russell Balfour-Clarke
À propos du jeune Krishnamurti

Extrait du livre Turning east par Malcolm Tillis & Cynthia Giles (Paragon Press 1989). Tillis était parti à la rencontre d’occidentaux qui suite à leur quête spirituelle ont fini par habiter en inde. Actuellement on peut acheter le livre ou lire les interviews sur http://www.newlives.freeola.net/ *** Traduction libre The Theosophical Society Adyar Madras 20 Janvier […]

Extrait du livre Turning east par Malcolm Tillis & Cynthia Giles (Paragon Press 1989). Tillis était parti à la rencontre d’occidentaux qui suite à leur quête spirituelle ont fini par habiter en inde. Actuellement on peut acheter le livre ou lire les interviews sur http://www.newlives.freeola.net/

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Traduction libre

The Theosophical Society Adyar Madras

20 Janvier 1981

… Le matin, je suis assis dans le train pour Madras, étourdi à la perspective d’un voyage de 36 heures. L’homme d’affaires en face de moi dans le compartiment rit : Le train – dit-il – avait douze heures de retard la semaine dernière. Je suis maintenant résigné à manquer le mariage, j’espère seulement qu’il y aura du temps pour l’interview… Ram et Parvati ont tous les deux des histoires farfelues.

Le train de cette semaine n’a que trois heures de retard, et maintenant c’est la pleine nuit, et je ne sais même pas s’ils ont une chambre pour moi à la Société Théosophique. L’homme d’affaires vit à Adyar, alors nous partageons un taxi et il me fait passer par la grille de fer fermée à clé pour entrer dans la propriété de la T.S. On ne peut pas entrer après la tombée de la nuit sans que le gardien de la porte le sache.

Je trouve Norma Sastry, la secrétaire de la propriété, à qui j’ai écrit sans succès pour réserver une chambre : aucune réponse ne m’est parvenue. On dirait qu’elle est allée à une fête – Oh, un mariage ! – et elle donne toutes les nouvelles. Ram et Parvati ont été charmants, le mariage était charmant et ils sont tous les deux partis ce soir pour l’ashram de – oh – je ne me souviens plus, mais vous avez une chambre : dans Leadbeater Chambers… numéro 15… Ram vient de la libérer.

Dans la pièce, je trouve les restes d’une fête végétarienne…

Madras a trois saisons : chaude, plus chaude, la plus chaude… c’est janvier, c’est seulement la saison chaude, mais le matin, alors que je commence à m’organiser pour la première interview, la chaleur du sud m’oblige à marcher à l’ombre des arbres anciens qui bordent les sentiers de ce domaine paysager exotique, un immense parc tropical bordé de plages océanes et fluviales.

Adyar est le siège international de la Société théosophique depuis environ un siècle, et il y a ici un vieux résident qui se souvient de ses premiers jours de gloire – pas tout à fait assez tôt pour rencontrer Madame Blavatsky la cofondatrice, une des femmes les plus énigmatiques de l’histoire qui a joué un rôle majeur dans l’ouverture des esprits occidentaux modernes à la pensée orientale, et qui peut être considérée comme la grand-mère du Nouvel Age.

Russell Balfour-Clarke (1885-1981) est arrivé très jeune il y a plus de soixante-dix ans ; c’est un livre d’histoire ambulant. Il fait encore du vélo, il parle encore avec des tonalités anglaises, mais il n’est pas sentimental sur les grands débuts. Son esprit brille par sa clarté et sa conscience de l’expression. Je ressens automatiquement une terrible pointe de regret – comme j’aimerais que cette interview soit filmée : on ne peut pas rencontrer tous les jours un livre d’histoire ambulant, qui s’étend sur presque un siècle.

Avant que vous ne parliez de vos débuts, puis-je vous demander s’il est vrai que vous avez 96 ans ?

Non ! Ce n’est pas vrai – je n’ai que 95 ans. Hmm… ma petite enfance ? Eh bien, je suis britannique, né à Londres en 1885, le 2 juin. Mes parents étaient des bourgeois terriens – des propriétaires de terres et de fermes. Ma mère était protestante de la Basse Église ; mon père, à cause de son amour de la musique, se rendait souvent dans les cathédrales catholiques pour écouter la musique bien qu’il ne soit pas catholique – il était large d’esprit. Je voulais devenir ingénieur, et j’ai été accepté à l’université de Londres pour une licence en ingénierie, mais après une année, j’ai eu la typhoïde durant six mois, et six autres mois de convalescence pour apprendre à marcher à nouveau et me rétablir.

Une petite infirmière est venue s’occuper de moi ; elle avait un pouvoir magnétique, et quand je faisais de la fièvre, elle posait sa main et disait « Maintenant Dick, calmes-toi ! » – et j’étais comme un agneau.

Quand j’ai commencé à réfléchir et à me rétablir – et c’est ainsi que je suis arrivé à la Théosophie – j’ai dit à la petite infirmière : « N’y a-t-il rien de plus à savoir sur Dieu et sur l’homme que ce que nous apprend le pasteur ? » Elle m’a donné une étrange réponse : « Il y a infiniment plus à savoir. »

Je lui ai répondu : « Où cela se trouve-t-il ? Ce n’est pas enseigné dans la Bible. » Elle a répondu : « C’est mentionné dans la Bible – Jésus a dit : “Aux foules, je parle en paraboles, mais aux miens, je parle des mystères du Royaume des Cieux” – c’est la connaissance supplémentaire. »

Elle m’a ensuite parlé de la Société théosophique de Londres, où je pouvais rencontrer des gens qui avaient trouvé cette sagesse. Lorsque je me suis remis, j’ai trouvé cette Société et j’y suis allé.

Quel âge aviez-vous alors ?

Environ 19 ou 20 ans – c’était en 1904. J’y ai rencontré M. Bertram Keightley qui a aidé Mme Blavatsky à publier son livre, Isis Dévoilée – son premier livre remarquable qui a fait dresser le monde avant la fondation de la T.S. Il m’a remis un formulaire à remplir ; j’y ai lu les trois objectifs de la Société :

1) Former un noyau de la Fraternité Universelle de l’Humanité sans distinction de race, de croyance, de sexe, de caste ou de couleur.

2) Encourager l’étude comparative des religions, de la philosophie et des sciences.

3) Rechercher les lois inexpliquées de la Nature et les pouvoirs latents chez l’homme.

J’étais en sympathie avec ces objectifs et j’ai payé ma cotisation. Plus tard, on m’a fait venir et j’ai rencontré le colonel Olcott, le cofondateur de la S.T., qui m’a remis mon diplôme de membre, m’a serré la main et m’a souhaité bonne chance. Il avait une forte personnalité magnétique. Je me suis ensuite lié d’amitié avec un théosophe convaincu, M. A.P. Sinnett, qui prétendait avoir eu des contacts avec le maître Kuthumi – il a écrit à ce sujet dans un livre intitulé Le monde occulte. En raison de son influence, je voulais devenir moine bouddhiste et abandonner le christianisme, mais il m’a conseillé de suivre ma carrière pendant un certain temps. J’étudiais encore les livres de S.T., mais j’ai suivit un apprentissage dans les chemins de fer à Londres, ce qui m’a conduit à être nommé ingénieur adjoint de la construction à Nairobi pendant deux ans. C’était un monde de bougies et d’huile de kérosène.

Avez-vous eu des contacts avec des théosophes là-bas ?

Non, mais j’ai formé un groupe de trois personnes appelé le Groupe occulte. Maintenant, j’entends dire qu’il y a un mouvement S.T. actif à Nairobi. La nuit, dans ma tente, je lisais la théosophie. Je m’y suis intéressé de plus en plus, et lorsque je suis rentré en Angleterre en 1908, j’ai assisté aux conférences du Dr Annie Besant, la nouvelle présidente de la Société. J’avais écrit au colonel Olcott pour lui demander de devenir moine, mais il était mort, et le Dr Besant me répondit : « Je vous conseille vivement de ne pas vous plonger dans le bouddhisme orthodoxe, mais peut-être que si nous pouvons nous rencontrer, nous pourrons en discuter. »

Après l’avoir rencontrée trois fois, elle a dit : « J‘aimerais qu’un jeune homme comme vous puisse voir l’Inde – aujourd’hui, on m’a donné deux mille livres pour en disposer comme je le veux, alors je vous invite au siège international du S.T. à Adyar. »

J’ai sauté de joie, mais elle m’a dit : « Non, non ! – Réfléchis-y pendant une semaine, et après répondez-moi. »

À l’époque, on m’a également proposé un très bon emploi en Afrique de l’Ouest ; cela signifiait un salaire élevé et un avancement dans ma carrière. J’étais à la croisée des chemins. Maintenant, M. D.N. Dunlop était un célèbre théosophe qui avait une miniature de deux adeptes, que j’ai reconnus comme les maîtres Morya et Kuthumi ; il m’en a fait faire des copies…

C’était des peintures ?

C’étaient des photographies de peintures faites dans le studio londonien de Madame Blavatsky, je crois ; d’une manière ou d’une autre, elle a placé sa main sur la tête du peintre, il a vu les maîtres et les a peints. J’étais ravi d’avoir ces copies, et comme j’étais à ce carrefour, je les ai placées devant moi et j’ai lancé un appel : Si je mérite d’être pris en considération par la Société fondée à votre instigation par H.P.B. (Madame Blavatsky), pourriez-vous me donner un indice sur la voie à suivre ? J’ai reçu une sentence définitive dans ma tête : « Choisis la voie de la sagesse non matérielle, et il n’y aura pas de regrets. » C’était clair.

Je suis arrivé ici en 1909 avec une lettre d’introduction du Dr Besant. On m’a mis dans la chambre n° 7 des Jardins Blavatsky – une chambre très simple. C.W. Leadbeater avait déjà réveillé la kundalini et cultivait la clairvoyance ; je me rendis à son Bungalow octogonal, et dis à l’homme qui me conduisait de dire que le Dr Besant m’avait envoyé. Il est entré et dit : Le Dr. Besant est venu. Je pouvais entendre Leadbeater dire à l’intérieur : « Hmm ! Elle a dû se matérialiser, allons voir. Nous avons ri quand nous nous sommes rencontrés. »

Et puis j’ai rencontré un garçon timide, à l’air triste – J. Krishnamurti. Il avait alors environ 13 ans. J’avais 10 ans de plus. M. Leadbeater m’a pris en confiance quand il a appris à mieux me connaître et m’a dit : Maître Kuthumi nous a demandé à Annie et à moi de nous occuper de ses deux enfants, – à cette époque, le frère cadet de Krishnaji était encore en vie. On m’a confié la tâche d’aider. Ce que nous devions faire était de nettoyer ces deux garçons : ils étaient malheureux, sales, mal nourris parce que leur mère était morte et une tante au cœur très dur était en charge de la maison – le père n’était pas très bon avec les enfants donc ils étaient négligés.

Nous nous sommes mis au travail. C’était une grande joie pour moi d’avoir participé à tout cela. Les gens me montrent maintenant du doigt et disaient : « C’était l’enseignant de Krishnamurti ! » Ce n’est pas tout à fait vrai. J’étais le compagnon permanent de Krishnamurti, son infirmier, son valet de chambre. Nous faisions du vélo et de la natation ensemble – oui, et je lui ai enseigné son premier anglais. Je l’ai suivi de près, jour et nuit, jusqu’à son 19e anniversaire. C’était depuis le début de sa carrière jusqu’en 1915, lorsque j’ai dû partir à la guerre et m’engager dans l’armée.

On a critiqué le fait que la brochure « Aux pieds du Maître » n’a jamais été écrite par Krishnamurti lui-même pendant cette période. Savez-vous quelque chose à ce sujet ?

Bien sûr que je le sais. Lorsque M. Leadbeater a vu pour la première fois le jeune Krishnaji, âgé de 13 ans, il a été frappé par son aura, qu’il a décrite comme la plus merveilleuse qu’il ait jamais vue. Ce n’est pas l’apparence extérieure de Krishnaji qui a pu être frappante, car à cette époque il était sous-alimenté et ne recevait aucun soin. Mais Leadbeater le prit sous sa garde, ainsi que son jeune frère. Le père – qui était théosophe – et les autres enfants reçurent un logement dans l’enceinte de la Société. Leadbeater m’a dit que Krishnaji était destiné à devenir l’Instructeur du Monde : Il suivra une formation spirituelle ; il y aura de l’opposition mais cela doit être fait.

Maintenant, M. Leadbeater faisait venir Krishnaji à 5 heures du matin et lui demandait de se souvenir de ce que le Maître KH lui avait enseigné sur le plan astral pendant la nuit alors qu’il était hors du corps. Comme j’étais toujours présent, j’ai vu Krishnaji écrire les enseignements sous forme de notes. La seule aide extérieure qu’il a reçue concernait son orthographe et sa ponctuation – vous voyez, il apprenait encore l’anglais. Mais ce sont ces notes qui ont ensuite été transformées en livre, Aux pieds du Maître, et publiées sous le nom d’Alcyone ; il a été traduit dans une trentaine de langues et a fait l’objet d’une quarantaine d’éditions ou plus. Oui, je sais que de nombreux sceptiques ont essayé de prouver qu’un garçon de 13 ans ne pouvait pas écrire un tel livre. Mais je l’ai vu de mes propres yeux ; c’est mon témoignage personnel.

C’est un témoignage inestimable, je vous remercie. Que s’est-il passé après votre sortie de l’armée ?

Je suis redevenu civil en 1924, et Annie Besant m’a suggéré de rejoindre Leadbeater en Australie. J’ai été avec lui pendant cinq ans et j’ai vécu une vie étrange et merveilleuse. J’ai été initié à la franc-maçonnerie et à d’autres groupes cérémonieux et j’ai aidé Leadbeater ; je lui ai préparé sa nourriture et l’ai soigné quand il était malade. J’ai fait des tournées avec lui, il m’a fait prêtre de l’Église Catholique Libérale et j’ai assisté aux réunions de l’école ésotérique de théosophie et aux assemblées générales. Une vie bien remplie. Je me suis plongé dans tout cela avec enthousiasme et j’ai cru que tout ce que je faisais et entendais était des faits.

Quand vous dites que vous croyiez en tout à l’époque, cela signifie-t-il que vous avez eu des doutes par la suite ?

Eh bien, je vais vous le dire. Je ne doute pas, mais au fil des ans, en raison de mon lien étroit avec Krishnaji, il m’a semblé que je vivais, dans une veine plus légère bien sûr, ce qu’il a vécu. Je dois donc dire que dans mon livre, The Boyhood of J. Krishnamurti, j’ai écrit sur des choses comme si je les connaissais, mais que Leadbeater et d’autres me les avaient dites et je les avaient acceptées comme des faits. Maintenant, je dirais que je ne sais pas si ce sont des faits ou non, mais parce que je ne sais pas, je ne peux pas nier ou affirmer.

Je vois. Comment vous êtes-vous séparé de M. Leadbeater ?

Je me suis mariée. Je suis revenu à Londres, j’ai trouvé un emploi, mais après un certain temps, ma femme et moi sommes revenus ici, à Adyar, où nous vivions, et on m’a donné la permission de prendre un emploi dans une grande société d’ingénierie à l’extérieur.

Tout cela s’est-il passé avant que Krishnamurti ne renonce à son rôle de World Teacher ?

Bien avant, oh, oui, oui…

Vous étiez encore en contact avec lui à l’époque ?

Oui, bien sûr. Je le rencontrais souvent. Je l’ai rencontré en Australie et j’ai observé le fait douloureux que Leadbeater, qui était affectueusement disposé envers lui, s’est retourné contre lui et a dit que tout avait mal tourné. Krishnaji m’a raconté plus tard qu’on lui avait demandé de quitter Adyar et de ne jamais y revenir. Eh bien – comme tout le monde le sait – il est sorti, et ce n’est qu’il y a quelques jours cinquante ans plus tard, qu’il a été invité à revenir par la présidente de la S.T., Mme Radha Burnier, et il a marché de nouveau sur ce terrain. J’ai eu le plaisir de l’accueillir, même si je le vois pratiquement chaque année lorsqu’il vient en Inde. Il semble aujourd’hui, plus que jamais, en meilleure santé. Il a 85 ans, vous savez – 10 ans de moins que moi.

Toutes ces nombreuses années passées en Inde ont dû être très enrichissantes pour vous.

Oui, c’est le cas. Je peux dire que lorsque je suis arrivé à la théosophie, mon esprit, au contact des premiers théosophes, était rempli de visions des Sages de l’Orient, de la Fraternité des Grands Adeptes, de la Hiérarchie qui se tenait derrière les gens dont on disait qu’ils dirigeaient le gouvernement intérieur du monde. Mais tout cela s’est plutôt estompé – je ne dis pas que ce n’est pas vrai. Leadbeater a écrit un merveilleux livre à ce sujet, The Masters and the Path. On m’a beaucoup enseigné et j’ai lu beaucoup de livres, mais j’ai pris dans mon cœur ce qui me plaisait et je l’ai fait mien. Mais dans le passé, j’ai commis une erreur en essayant d’aider les autres en écrivant et en parlant des Maîtres et de ce qu’ils faisaient et ne faisaient pas comme si je le savais. Non, quels que soient les progrès que j’ai faits, je suis arrivé à ce point de vue qu’une grande partie de ma croyance est tombée comme un manteau : ma franc-maçonnerie, ma prêtrise, l’enseignement sur le karma, la réincarnation, et le reste. Je ne dis pas que ce n’est pas vrai, je dis que la croyance n’est pas la connaissance.

Mais vous suivez Krishnaji ?

Oui, plutôt. Il nous regarde et dit : je suppose que je dois parler – pourquoi venez-vous m’écouter ? – Eh bien, le monde est en désordre… Alors il brosse un tableau du chaos de la vie moderne. Il nous demande : Quelle est la racine du chaos ? – le pouvoir de la pensée ! Alors assis là, je me souviens que Madame Blavatsky a dit : « L’esprit est un grand tueur du Réel ; que le disciple tue le tueur. » Krishnaji le dit à sa façon, puis il demande si c’est l’esprit qui crée la confusion, comment arrêter la confusion ? Eh bien – en réalisant cela, ça l’arrête… alors dans la liberté de la confusion, il y a l’amour. C’est son message. C’est tellement énorme qu’on ne peut pas le comprendre. Il insiste toujours sur le fait qu’il n’est pas un enseignant. Je ne touche pas ses pieds – je le voulais, j’en ai envie. Je lui ai dit l’autre jour, alors que je lui tenais la main lors de sa rentrée historique dans ce lieu, que j’avais envie de toucher ses pieds mais que je ne le ferai pas. Il m’a répondu : « Très juste ! » et il a ri.

Pour terminer, que pensez-vous avoir accompli au cours de vos soixante-quinze ans d’association avec le S.T. et Krishnaji ?

Je ne suis pas en mesure d’estimer ce que j’ai accompli – vous ou d’autres personnes qui me rencontrent peuvent se faire leur propre opinion : Je ne peux pas dire que je suis arrivé à ceci ou à cela. J’ai appris que personne ne peut m’apprendre à méditer ou à « muditer », comme le font la plupart des gens. Et personne ne peut me dire comment devenir spirituel ou comment définir Dieu. Tout cela n’est qu’émerveillement, beauté et amour ineffables. C’est ce que je pense, je ne peux pas le décrire. Si j’essayais, je le détruirais.