Gisèle Balleys : Éducation créatrice

La plupart du temps, la relation s’établit au niveau de deux personnalités séparées : les enfants et l’éducateur ou un enfant et un autre enfant, entités séparées qui se regardent par dessus une barrière, l’une renforçant l’autre. Par exemple, si les enfants sont agréables, ils vont renforcer l’image de l’éducateur, si ce dernier les félicite, il va alors renforcer leur image. L’enfant va ensuite agir en fonction de cette image valorisante. « Dans une classe, un enfant a de la peine à lire. En compensation, il est félicité pour un travail de mathématique. Immédiatement, il manifeste de l’intérêt pour les math, se déclare les aimer et se valorise au travers d’une appréciation donnée au départ à titre de compensation ». Il est ressorti également d’une étude que c’est par des expressions telles que « quand tu auras travaillé, tu pourras jouer » que l’éducateur introduit subitement et probablement à son insu des schémas tels que « travail donnant droit à la récompense », schéma que l’on retrouve dans notre société où le travail n’a plus un sens profond, mais est devenu le levier pour accéder aux loisirs.