Traduction libre
20 mai 2024
Pendant la Première Guerre mondiale, des officiers et d’autres personnes, derrière les tranchées, « s’occupaient » des soldats qui décidaient qu’il n’était peut-être pas dans leur meilleur intérêt d’aller jusqu’à une mort atroce.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée soviétique était remplie d’officiers politiques et d’autres officiers chargés de l’application de la loi qui avaient un rôle similaire : avancer ou tomber.
Les Soviétiques, bien sûr, sont allés un peu plus loin en traquant activement les soldats qui plaisantaient sur le problème d’acné de Staline et en les exécutant, quelle que soit leur performance sur le champ de bataille.
Les Soviétiques, bien sûr, sont allés un peu plus loin encore lorsque, à la fin de la guerre, les soldats revenant d’un camp de prisonniers de guerre dans la Grande Mère Patrie étaient systématiquement envoyés au goulag, au cas où ils auraient attrapé un vilain microbe idéologique.
Et tout au long du régime soviétique (et chez les nazis aussi), des officiers politiques ont été intégrés à tous les niveaux de la société, sur tous les lieux de travail, dans toutes les agences gouvernementales — regardez « Citizen X » pour voir comment cela a influencé la traque d’un tueur en série — afin de s’assurer que la ligne du parti était bien respectée littéralement.
De la criminalité à la politique industrielle en passant par le logement et tout le reste, le parti disait A, la réalité disait B, et si vous teniez à votre vie, vous disiez A aussi.
Ça vous rappelle quelque chose ?
À l’instar des officiers politiques du passé, les troupes chargées de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) qui émanent de chaque département des ressources humaines remplissent la même fonction.
Ne pensez pas A ou vous perdrez votre emploi ; pensez B et, quelle que soit votre performance professionnelle, vous serez félicité et promu.
Car, comme dans les États totalitaires, le fait qu’une personne fonctionne correctement ou non n’a pas d’importance tant qu’elle dit ce qu’il faut et n’est remarquée que lorsqu’elle proclame la vérité ou la fausseté du jour.
Les agents d’exécution de la DEI sont le filet de sécurité de la réalité reçue —, quelle qu’elle soit, peu importe à quelle fréquence elle change. Ils évaluent, ils espionnent, ils licencient, ils détruisent, ils envahissent et ils éprouvent tous une joie vertueuse en le faisant.
On leur dit qu’ils sont meilleurs, nouveaux, plus modernes, ce qui gonfle à la fois leur ego et l’importance supposée de leur mission, mais surtout leur permet de regarder les autres comme s’ils étaient intrinsèquement inférieurs et que donc toute punition ou ostracisme qui leur est imposé est donc justifié.
Il ne semble même pas que les gens de la DEI se soucient vraiment de « convertir » les gens à leur voie, de leur faire voir leur vérité. Ils veulent seulement s’assurer que le monde voit la punition afin que d’autres ne s’éloignent pas publiquement du chemin béni.
La police des mots, la police de la pensée, la police du genre, la police de la couleur, la police du wokisme, la police du progrès ne sont pas différentes des lieutenants politiques soviétiques qui tiraient sur tous ceux qui sortaient du rang.
Ce sont des gens qui, s’ils se demandaient un jour « que ferais-je dans l’Allemagne nazie », proclameraient avec assurance qu’ils feraient partie de la résistance alors qu’en fait ils occuperaient exactement le même emploi qu’ils ont aujourd’hui, la seule différence étant l’uniforme conçu par Hugo Boss.
Ils connaissent bien la nomenclature — les membres de l’Association des enseignants de Californie (le syndicat) se traitent littéralement de « camarade » et créent des « cadres » d’enseignants prêts à transmettre le message sacré directement à l’école.
Voici un exemple parmi des milliers d’autres (tiré de la convention syndicale de l’année dernière) :
Diversifier l’histoire : « Ajouter nos histoires queers » qui fournira les outils nécessaires pour enseigner « les personnes historiques queers sélectionnées et/ou les productions culturelles sont présentées, contextualisés dans les normes de sciences sociales de la Californie, et du FAIR Act, avec un accent particulier sur les enseignants des élèves de 4e année et plus. Les participants aborderont les bases des identités queers, discuteront des figures historiques importantes et de leur place dans la salle de classe, et concluront en partageant des stratégies et des points de discussion sur la façon de gérer les réactions négatives potentielles à la création d’un programme d’études inclusif.
Et malheur à l’individu qui à l’encontre du système — parents humiliés, personnes licenciées, districts scolaires poursuivis en justice, et des vies prises en main lorsqu’on se promène dans n’importe quel quartier de la ville.
Une question se pose : « mais à quelle fin ? ».
Les nazis voulaient s’emparer de l’Europe, tuer les Juifs et beaucoup d’autres personnes, et pouvoir rester en place pendant 1 000 ans.
Les Soviétiques voulaient une version hégémonique du communisme mondial (désolé, M. Trotsky) qui créerait en théorie un paradis pour les travailleurs.
Mais que veulent vraiment faire Danielle, secrétaire adjointe pour l’inclusion, ou Nancy, vice-présidente principale de l’équité durable ? En d’autres termes, quel est l’objectif final de la classe des bavards et des savonneurs, au-delà du fait qu’ils ont eux-mêmes un emploi bien rémunéré impossible à évaluer et tout aussi impossible à éliminer ?
Tout d’abord, il y a évidemment la question du pouvoir. Mais jusqu’à quel point sera-t-il éphémère ?
Les idéologies et les pratiques progressistes wokes ne « fonctionnent » que lorsqu’elles passent inaperçues — une fois que le public s’en aperçoit, il y a un recul politique.
Cela pourrait faire partie de la stratégie globale — comme dans le cas d’une négociation de contrat pour un nouvel emploi, il faut commencer par un milliard par an et descendre à partir de là.
Les « wokes » visent la lune et même s’ils ne l’obtiennent pas tout à fait, ils obtiennent tout de même quelque chose au nom du progrès, du compromis et de l’empathie. C’était en fait tout le concept derrière la longue marche des institutions : un petit pas, un grand pas, un recul, un petit pas à partir du nouveau point de départ, un grand pas, un recul jusqu’à une nouvelle ligne de départ, etc.
Au-delà de l’idée de pouvoir, il n’est pas du tout clair s’il y a un message global qui va au-delà de la destruction de tout ce qui existe à ce moment-là et de l’obtention et du maintien d’un bon emploi.
Ces deux objectifs sont, en fait, très mineurs dans le grand ordre des choses. Aucune construction politique, culturelle ou sociétale ne peut survivre éternellement si elle est une force purement destructrice sans offrir une théorie de remplacement cohérente — aussi mauvaise soit-elle.
Alors que les actuels policiers politiques parcourent les couloirs des entreprises, les salles de conseil, les salles de presse, les écoles et les agences gouvernementales, ils le font avec le même état d’esprit que les officiers soviétiques lorsqu’ils exécutaient des soldats.
Ils ne pensent pas cela, ils le nieraient, ils seraient furieux à l’idée, mais ils seraient incapables de vous dire quel est le but réel de tout cela, car leur idéologie n’est qu’un ramassis de phrases, de sentiments et de droits mal greffés sur un cadre marxiste chancelant que personne ne peut vraiment résumer — c’est pourquoi il y a tant de définitions de « woke ».
S’ils n’étaient pas aussi destructeurs, ils feraient presque pitié — Mme Smith-Jones-Lee exige que vous supprimiez le mot « travail de terrain » de la note de service, mais, en fin de compte, elle n’a aucune idée de la raison pour laquelle elle le fait, si ce n’est que « c’est son travail ».
Et, encore une fois, c’est ainsi qu’ils auraient agi dans l’Allemagne nazie, dans l’Union soviétique et dans toutes les tyrannies passées et présentes — ils auraient été cette personne.
En fait, nous n’avons même pas à nous demander si c’est vrai — nous avons vu les mêmes personnes faire la même chose pour la même raison qui a abouti au tourbillon de destruction qu’a été la réponse à la pandémie de covid.
Si vous avez déjà crié à quelqu’un de mettre un masque, si vous avez déjà désinvité un invité parce qu’il avait choisi de ne pas se faire vacciner, si vous avez déjà espéré que les hôpitaux refuseraient les personnes non vaccinées, si vous avez mis fin à une amitié à cause du covid, si vous avez déjà dit « suivez la science », si vous avez dit que les cartes de vaccination devraient être nécessaires pour manger dans un restaurant, si vous avez rejeté les inquiétudes concernant l’efficacité et la sécurité des vaccins comme des « théories du complot », si vous avez dénoncé votre voisin pour avoir violé une consigne, si vous avez voulu que vos collègues soient renvoyés à cause de leur « statut », si vous avez déjà dit que l’idée de la fuite du laboratoire était impossible parce que les scientifiques le disaient, si vous vous êtes déjà considéré comme un « Cuomosexuel », si vous avez déjà pensé, ne serait-ce qu’un instant, que l’apprentissage à distance fonctionnait aussi bien qu’à l’école, si vous avez détesté Trump parce qu’il n’était pas « assez dur » face à la pandémie, si vous avez déjà félicité Biden pour avoir diabolisé les personnes non vaccinées, si vous avez déjà pensé qu’il était bon et approprié de censurer, de démonétiser, de bannir et de détruire toute personne qui disait quelque chose de différent de la sagesse acceptée, alors vous êtes cette personne.
Signer des listes d’ennemis, créer des codes d’expression, exclure — temporairement ou définitivement — des groupes de personnes de la société polie et accomplir toute autre tâche bureaucratique banale dont le mal a besoin pour survivre, c’est ce que vous auriez fait à l’époque parce que vous l’avez déjà fait si récemment.
Et maintenant, avec DEI, RH, ONG, RP, n’importe quel pointGOV, n’importe quel pointEDU, etc. c’est une option de carrière que vous pouvez poursuivre.
Ça vient même avec une jolie carte de membre du parti, mais — désolé — pas d’uniforme.
Pas encore.
Texte original : https://thomas699.substack.com/p/mindless-enforcers