R.P. Kaushik
L’alchimie de la transformation intérieure

Traduction libre Changement alchimique dans l’esprit et dans le corps. Harmonisation des énergies masculines et féminines. Mouvements de l’ego. Mythe alchimique du Shiva Purana. L’union des approches de la conscience de soi et de l’abandon. Le processus intemporel de transformation. Maturité et responsabilité. L’action juste et l’action erronée. Dans le premier exposé de cette série, […]

Traduction libre

Changement alchimique dans l’esprit et dans le corps. Harmonisation des énergies masculines et féminines. Mouvements de l’ego. Mythe alchimique du Shiva Purana. L’union des approches de la conscience de soi et de l’abandon. Le processus intemporel de transformation. Maturité et responsabilité. L’action juste et l’action erronée.

Dans le premier exposé de cette série, nous avons évoqué la possibilité d’amener une mutation de l’esprit et des changements correspondants dans le corps. Ces changements alchimiques sont provoqués par la méditation, d’une part, et par la préparation du corps en augmentant sa sensibilité, d’autre part. Nous avons vu ce que signifie la méditation et comment elle peut contribuer à modifier la conscience humaine. Nous avons également vu, dans des exposés ultérieurs, comment la sensibilité du corps peut être accrue par la prise de conscience des habitudes alimentaires, par l’exercice physique et la respiration. Aujourd’hui, nous allons discuter plus en détail de ce changement alchimique.

Selon les alchimistes, les principes masculins et féminins doivent être harmonisés. Si vous observez ce qui se passe en vous, vous constaterez que les énergies masculine et féminine ne sont généralement pas en harmonie, mais en conflit. Ce conflit se déroule à l’intérieur de votre propre corps et à l’extérieur, dans votre environnement. Si vous êtes en totale harmonie avec vous-même, cela signifie que les énergies féminine et masculine sont harmonisées et que vos relations avec les autres seront également en parfaite harmonie. Dans un état transformé, les énergies masculine et féminine subissent un changement — l’énergie masculine perd son agressivité et l’énergie féminine perd sa qualité de retrait ou de soumission. Dans l’état de transformation ou d’alchimie le plus élevé, l’harmonie entre les énergies masculine et féminine est si intime et complète qu’il est impossible de dire laquelle est masculine et laquelle est féminine. Dans l’esprit humain, l’énergie masculine est dominante et expansive, et l’énergie féminine est docile et en retrait. Dans l’état transformé, l’énergie masculine devient calme ou silencieuse, et l’énergie féminine est active ou créative.

Dans le langage des alchimistes, l’énergie masculine est représentée par le mercure et l’énergie féminine par le soufre ou le mica. Avant d’opérer ce changement, le mercure liquide, instable, doit être stabilisé et solidifié. Cela peut se faire par différents procédés, comme l’ajout de certains métaux ou d’herbes. Mais pour une véritable transformation, le mercure doit être stabilisé à l’aide d’herbes. Dans l’alchimie classique, une fois que le mercure est stabilisé, il subit l’action du soufre ou du mica, ce qui permet de transformer les métaux communs en or. Mais nous ne parlons pas ici de la transformation des métaux communs en or ; cela relève du monde extérieur. Il s’agit ici de la transformation intérieure du corps et de l’esprit humains. Cette transformation défie l’âge ; le corps reste en état de santé, de vigilance et d’activité jusqu’à la fin. Il devient exempt de maladies, du moins les maladies profondes qui détruisent l’organisme. Une maladie superficielle peut survenir si l’on ne fait pas attention, mais si l’on fait très attention, même une maladie superficielle ne devrait pas survenir.

Dans le processus de stabilisation du mercure et l’action du soufre ou du mica, un élément important qui est nécessaire dans le langage de l’alchimiste est le récipient dans lequel ce changement se produit. Le récipient dans lequel ce changement aura lieu doit être approprié et préparé. En d’autres termes, le récipient doit être en bonne santé avant que les éléments mâle et femelle puissent s’unir pour donner naissance à une nouvelle création, un être transformé.

À cet égard, je tiens à vous rappeler de la méditation, comprenons ce qu’elle est. La plupart d’entre vous ont dû faire l’expérience, à certains moments, d’une énergie intense qui s’affranchit de toute limite. Elle est illimitée et totale. Mais combien d’entre vous vivent dans cet état d’énergie ? Une fois que vous en avez eu un aperçu, vous voulez la retrouver, mais elle ne revient pas. Vous êtes alors à la recherche d’un enseignant ou d’un gourou, quelqu’un qui peut vous dire un mantra ou une méthode pour garder cette énergie toujours vivante. Mais savez-vous pourquoi vous perdez cette énergie ? Lorsque vous arrivez pour la première fois à cet état d’absence totale de limites, l’ego entre en jeu et prend peur. Il peut jouer deux tours. Le premier est qu’il prend peur et commence à se demander ce qui va arriver à la vie dans le futur. J’arrive à cet état dans lequel il n’y a ni futur ni passé, dans lequel il n’y a ni règles, ni lois, ni principes, ni méthodes pour me guider ; s’il n’y a plus de motifs, comment vais-je fonctionner ? Et comme il n’y a pas de division entre moi et l’univers, entre moi et vous, entre la vie et la mort, il y a un état d’insécurité et d’incertitude totales. L’ego ne peut pas vivre dans cette insécurité. La peur arrive, et avec la peur cet état disparaît. La deuxième ruse de l’ego consiste à dire : « Comme c’est merveilleux — j’ai trouvé la vérité ou la réalité ». L’ego ne peut pas trouver la réalité ou la vérité. Il veut seulement croître, et lorsqu’il commence à croître aux dépens de cette énergie nouvellement trouvée, cette énergie disparaît. L’ego peut jouer le tour de se projeter dans ce vide ou ce silence parce que l’esprit a été rendu si terne par l’assouvissement des plaisirs — trop de stimulants, d’intoxicants et d’épices, trop de thé et de café, le tabagisme, la suralimentation — qui ont tous tendance à émousser la sensibilité de l’esprit.

Vous devez comprendre la structure du plaisir et vous imposer une certaine discipline. Cette autodiscipline doit venir de l’intérieur, et non de l’autorité d’un enseignant ou d’un livre. Si cette autorité ou cette discipline vient de l’extérieur, la véritable transformation ne peut avoir lieu. Un esprit transformé est libre de toute autorité, quelle qu’elle soit. Si l’esprit recherche cette discipline imposée par quelqu’un de l’extérieur, il s’agit d’un déni de liberté. C’est pourquoi cette transformation est si difficile. Maintenant que nous avons vu les dangers de ce domaine, revenons à notre sujet initial.

Je voudrais attirer votre attention sur une histoire du Shiva Purana. Beaucoup d’intellectuels rejettent ces histoires mystiques comme étant de la fantaisie ou de l’imagination, mais il y a un sens profond dans chacun de ces livres, caché dans la symbologie utilisée par les anciens ; il faut un peu de perspicacité ou d’intuition pour découvrir ce sens caché. Dans le langage des Puranas, dans l’esprit humain, l’énergie masculine est positive et l’énergie féminine est négative. Lorsque cet esprit est transformé, le mâle devient Shiva ou le principe négatif, et la femelle devient Parvati ou Shakti, le principe positif. Il n’y a rien de mystérieux dans cette ancienne symbologie ; ce ne sont que des symboles différents avec lesquels nous pouvons établir une corrélation entre le langage moderne et le langage des anciens.

Selon cette histoire, Shiva fait l’amour à Parvati pendant mille ans. Et tous les dieux et déesses s’inquiètent, car rien ne se passe, l’utérus de Parvati n’est pas prêt à recevoir la semence de cette union. Ainsi, au lieu que la semence de Shiva soit déposée dans l’utérus de Parvati, elle est prise par les dieux. Le sperme est très chaud et personne ne peut le contenir, il est donc déposé dans l’eau courante, dans l’utérus du Gange, l’eau courante étant le symbole de l’inconscient, et Kartikeya naît. On voit ici que le mâle et la femelle s’harmonisent, mais que le récipient, l’utérus, n’est pas prêt. Même mille ans n’ont pas suffi à préparer ce récipient, mais dans l’utérus du Gange, la conception est instantanée. Ainsi, la transformation ne se produira jamais dans le temps, même en mille ans, mais lorsque le récipient est prêt, la transformation peut avoir lieu instantanément. Parce que la femme n’a pas totalement participé, il y a un excès d’énergie masculine dans cette création. C’est pourquoi le fils Kartikeya est représenté comme ayant un excès d’énergie masculine ; il travaille et agit par la discipline et l’austérité.

Lorsque le récipient — Parvati — est prêt, elle produit un deuxième fils, Ganesha, à partir de son propre corps. Mais ici, Shiva ne participe pas et, par conséquent, un conflit se produit entre l’énergie masculine et cette progéniture. Dans ce conflit, Shiva décapite Ganesha. Pour rétablir l’harmonie entre le mâle et la femelle, il faut trouver une autre tête pour remplacer celle de Ganesha. Cette recherche se fait également à travers le temps, et le résultat est que seule une tête d’éléphanteau, et non une tête humaine, peut être trouvée. Dans cette renaissance ou résurrection, l’harmonie entre l’animal et l’homme se réalise. En Ganesha, nous voyons la prépondérance de l’énergie féminine, qui est l’abandon et la dévotion. Toute l’histoire du Shiva Purana traite des mouvements conflictuels du mâle et de la femelle, de la transformation psychique et de la création qui en résulte, le tout se déroulant dans le temps. Cette transformation totale, qui se situe au-delà du temps, ne peut faire l’objet d’histoires et de paraboles.

Ainsi, selon cette histoire, les énergies primaires masculine et féminine ont créé deux rejetons, Kartikeya et Ganesha, qui représentent deux approches différentes et incomplètes de la transformation. Tout au long de la littérature spirituelle, nous voyons ces deux voies s’ouvrir à nous. L’une d’elles, la voie de Kartikeya, consiste à parvenir à l’éveil par l’austérité et l’autodiscipline, sans dépendance ni soutien. Dans ce cas, vous ne dépendez pas de l’énergie d’un gourou ou d’un maître, ni même de la grâce de Dieu pour vous transformer. Il n’y a pas de prière, pas de supplication, seulement la discipline de la conscience de soi. C’est un chemin très difficile, car il n’y a personne pour vous consoler, personne pour vous guider, personne même pour vous dire si vous avez raison ou tort. Vous devez avancer tout seul, par vous-même, avec votre propre énergie inhérente. L’autre approche est la voie de Ganesha, qui est l’approche du dévot, dans laquelle il n’y a ni lutte ni effort, mais seulement abandon. L’autodiscipline et la prise de conscience ne suffisent pas pour atteindre la liberté totale. Tôt ou tard, vous atteignez les limites de votre intellect, et vous devez alors prendre conscience des limites de l’intellect ; et en prenant conscience de ces limites, vous en arrivez à l’abandon. Une discipline de conscience de soi ou d’enquête et une discipline d’abandon doivent aller de pair. En réalité, il n’y a donc pas deux voies, mais une seule. Si vous créez cette division et essayez de suivre deux voies, vous obtiendrez des résultats imparfaits.

Vous devez comprendre que les énergies masculine et féminine doivent être en harmonie, et que l’instrument, ou le corps doivent être prêts lorsque le mâle et la femelle sont harmonisés. Vous ne pouvez pas dire, laissez-moi d’abord préparer mon corps par la respiration, le hatha yoga et un régime alimentaire approprié, puis je m’approcherai de cette réalité ou de cette transformation. Une telle utilisation du temps pour préparer le récipient ne fonctionnera pas. Elle peut vous apporter d’autres résultats, certains pouvoirs ou siddhis, comme ce fut le cas pour Kartikeya et Ganesha, mais elle ne vous conduira pas à la transformation véritable et totale ni à la liberté totale.

Ce changement dans la conscience et les soins apportés au corps pour accroître sa sensibilité doivent se dérouler simultanément. Il y aura un approfondissement de cette maturité dans la vie, dans le temps. Chaque moment où vous pouvez voir et percevoir est une transformation totale, une liberté totale. L’instant de perception suivant peut vous amener à plus de maturité, mais il est important de comprendre que le mouvement ne va pas de l’imperfection à la perfection, mais de la perfection à la perfection ; de la maturité à la maturité, et non de l’immaturité à la maturité. Si vous pensez que vous allez mûrir en termes de temps, cela n’arrivera pas. Nous pensons que lorsque nous atteignons un certain âge, nous sommes mûrs. C’est une illusion, car au fur et à mesure que le temps passe, les cellules du cerveau s’usent. Si vous n’êtes pas attentif et sensible dès maintenant, tout ce qui se produira après trente ou quarante ans, c’est la cristallisation de vos folies, la cristallisation de votre immaturité. La fixation dans les habitudes peut être appelée maturité, mais ce n’est pas la maturité. Qu’est-ce donc que la maturité ? Faire face à la réalité de la vie et prendre ses responsabilités, voilà ce qu’est la maturité. Si vous voyez en ce moment ce que vous êtes en train de faire et que vous en assumez la responsabilité, la maturité est là.

De tout cela, nous tirons une seule conclusion : nous ne devons pas nous cacher derrière des mots et des phrases, nous ne devons pas dire que la vie est un jeu de Dieu. La vie n’est pas une plaisanterie, la vie n’est pas une pièce de théâtre. L’autre matin, alors que nous nous promenions, quelqu’un a dit qu’il était très, très difficile de rester attentif tout le temps dans la vie. J’ai répondu qu’étant donné que nous marchons sur cette route et que des voitures arrivent des deux côtés, nous devons être attentifs, nous n’avons pas le choix. Si vous pouvez voir cette vie comme une autoroute sur laquelle il y a tant de vitesse et de mouvement, et que la moindre inattention vous conduit à un accident, vous ne vous demanderez jamais comment être attentif.

La vie est un grand mystère — aucun livre, aucun enseignant, aucune écriture ne peut vous dire ce qu’est la vie. L’intensité et la richesse de la vie ne peuvent être découvertes que d’instant en instant, en y prêtant toute son attention. Si vous voulez découvrir cette richesse et cette beauté, si vous êtes fatigués de la manière mécanique de l’esprit, de tout l’ordre social conditionné où il existe des modèles de comportement fixes qui vous promettent la sécurité, mais pas la fraîcheur, où l’imitation et la conformité détruisent l’énergie et l’initiative, si vous êtes intéressés par la découverte d’une nouvelle dimension, d’un nouveau mode de vie, alors il n’y a pas d’autre choix pour vous que d’être totalement attentif et responsable dans la vie. Faites ce que vous voulez, mais soyez responsable de ce que vous faites. Et si vous assumez la responsabilité de toutes vos actions, vous ne pourrez rien faire de mal.

La découverte d’une nouvelle conscience ne passe donc pas par des drogues, des mantras ou des techniques ni par la fuite devant les réalités de la vie ; elle passe par une confrontation complète avec les réalités de la vie et par une prise de responsabilité parfaitement mûre. La découverte de cette transformation et de cette transmutation est un travail très ardu, destiné à des personnes très sérieuses. Ce n’est qu’avec ce sérieux que vous découvrirez la profondeur et la richesse de la vie, et c’est alors et alors seulement que vous saurez comment vivre dans la vie totalement, complètement, avec toute l’énergie nécessaire, sans motivation, sans intérêt personnel. Un esprit dévitalisé par l’intérêt et la recherche personnels ne peut pas comprendre cela. Seul un esprit plein d’énergie et de vie peut emprunter cette voie.

Q : Il n’est pas facile de comprendre ce que vous dites à propos de la maturité et de l’immaturité. Vous avez dit que la maturité n’est pas une question de temps. Je ne comprends pas comment la maturité peut être hors du temps.

Dr : Si vous considérez la maturité comme quelque chose à acquérir en termes de temps, elle ne sera qu’une accumulation de certaines expériences. Si vous devez mûrir en tant que scientifique, médecin, avocat, ingénieur, vous avez besoin de temps. Si vous voulez mûrir physiquement, vous avez besoin de temps. Un enfant de cinq ans n’est pas mûr ; il lui faut dix ou quinze ans pour mûrir physiquement. Mais la maturité psychologique n’est pas une question de temps. Psychologiquement, vous pouvez être mature à l’âge de dix ans ou de soixante ans. Chaque fois que vous êtes confronté à un problème et que vous êtes prêt à l’affronter et à assumer la responsabilité de ce que vous faites, vous êtes mûr. Si vous ne relevez pas le défi de la vie, mais que vous fuyez les responsabilités et remettez l’action à plus tard, vous êtes immature.

Sur le plan technologique, la maturité prend du temps, mais même dans ce cas, il faut comprendre que tous les scientifiques, médecins, avocats ou ingénieurs ne mûrissent pas avec le temps. Si vous n’avez pas l’humilité et la volonté d’apprendre, même après cinquante ans d’expérience, vous resterez un médecin ou un ingénieur immature. La différence entre un bon et un mauvais médecin est la suivante : un bon médecin est prêt à apprendre de ses erreurs, à essayer de voir où il s’est trompé. Je pourrais le dire autrement : tous les jeunes médecins tuent des patients. Mais seul un médecin qui cherche à savoir pourquoi il a tué ce patient cesse de tuer et devient un bon médecin. Un médecin qui ne cherche pas à savoir pourquoi le patient meurt et qui, chaque fois que le patient meurt, trouve que la faute est ailleurs, n’apprendra jamais rien, ne sera jamais un bon médecin. Lorsque nous faisons quelque chose de bien, il n’y a pas de problème. Lorsque nous faisons quelque chose de mal, un problème est créé. Si j’essaie de comprendre chaque problème, je suis mûr. Mais dire que je fais quelque chose de mal et que parce que j’ai fait quelque chose de bien, cela n’a pas d’importance, c’est de l’immaturité.

Q : Je comprends que je ne dois pas rejeter la responsabilité de mes problèmes sur les autres, ou rejeter la faute sur les autres, mais la difficulté est que lorsque je suis confronté à un problème, je ne sais pas vraiment ce qui est juste ou ce qui ne l’est pas.

Dr : Lorsque je suis confronté à un problème, le problème est là parce que je ne sais pas ce qui est juste, ou que je ne fais pas ce qui est juste. Lorsqu’un problème survient, c’est parce que je suis confus — il n’y a pas d’autre problème que votre propre confusion. Puis-je donc avoir l’humilité de voir que je suis confus lorsque je suis confronté à un problème ? Dans cet état d’humilité, je commence à voir, et alors le problème commence à s’ouvrir de lui-même. Il n’est pas question que j’aie raison ou que j’aie tort. La plupart du temps, je ne comprends pas mon problème parce que je n’y prête pas attention. Je suis tellement anxieux et impatient de trouver la solution du problème que je voudrais avoir une solution immédiate, même si elle est erronée. Une solution immédiate est généralement mauvaise.

Pouvez-vous donc entrer dans un état d’humilité de l’esprit, dans lequel règnent la détente et le silence ? Oubliez la solution, commencez à regarder le problème. Et veillez à ne pas agir lorsque vous êtes dans un état d’agitation ou de confusion. Lorsque votre esprit pose la question de ceci ou de cela, de l’un ou l’autre, lorsque votre esprit est excité, agité et anxieux, vous êtes dans un état de confusion. Toute action découlant d’un tel état d’esprit est une mauvaise réponse, une mauvaise réaction, et une telle réaction ou action augmentera encore votre confusion. Elle vous plongera dans un cercle vicieux d’action-réaction. Mais si vous avez l’humilité d’admettre que vous ne comprenez pas le problème, puis d’y prêter attention, d’y consacrer toute votre attention, le problème commence à s’ouvrir à vous de lui-même. Ce qui sortira d’un esprit paisible et silencieux sera la bonne réponse. Personne ne vous dira si c’est bien ou mal. Mais la paix dans votre cœur vous dira que c’est juste.

Rome

27 juin 1974