Joan Tollifson
Le miracle de la présence

Traduction libre 8 août 2023 Il y a des années, j’ai brièvement étudié la médecine traditionnelle chinoise et nous avons appris que, dans le calendrier traditionnel chinois, les solstices et les équinoxes sont considérés non pas comme le début de nouvelles saisons, mais comme l’apogée de la saison. Dans ce calendrier traditionnel, un jour différent marque le […]

Traduction libre

8 août 2023

Il y a des années, j’ai brièvement étudié la médecine traditionnelle chinoise et nous avons appris que, dans le calendrier traditionnel chinois, les solstices et les équinoxes sont considérés non pas comme le début de nouvelles saisons, mais comme l’apogée de la saison. Dans ce calendrier traditionnel, un jour différent marque le début d’une nouvelle saison. Selon ce calendrier, aujourd’hui est le début de l’automne, le jour où l’énergie automnale commence à entrer en scène, ou si vous êtes de l’autre côté de la boule bleue, je suppose que c’est le jour où l’énergie printanière commence à entrer en scène. Je trouve que le jour qu’ils marquent comme le début de chaque nouvelle saison indique toujours un changement énergétique notable et pour les premiers signes de la nouvelle saison. Alors, joyeux automne….

Je change périodiquement le titre et le texte de la page d’accueil de mon site web et, peut-être en accord avec le changement de saison, je viens de le faire à nouveau. Il s’agit de la version la plus récente, intitulée Le miracle de la présence :

La présence est indéniablement ici maintenant, elle ne nécessite aucune croyance, il est impossible d’en douter. Nous pouvons douter de toutes nos idées sur ce qui est et sur ce que nous sommes, mais pas de la simple réalité d’être ici, présent et conscient. Cette présence est illimitée et non encapsulée — il n’y a nulle part où elle n’est pas. Elle est rayonnante et consciente, homogène mais infiniment variée, en perpétuel changement sans jamais s’éloigner de l’Ici-Maintenant.

Les apparences sont comme une tache de Rorschach kaléidoscopique que l’esprit en quête de schémas ne cesse d’interpréter — en les étiquetant, en les classant dans des catégories, en tissant des récits autour d’elles — créant l’illusion d’un monde apparemment solide de choses séparées « là dehors ». Mais plus nous sommes attentifs à la présence nue, plus nous voyons qu’il n’y a pas de frontière réelle entre l’intérieur et l’extérieur, et que rien ne se forme réellement en choses solides, persistantes et indépendantes. Chaque vague de l’océan est absolument unique et en même temps inséparable de l’ensemble de l’océan et de toutes les autres vagues. Nous nous imaginons être quelque chose de petit et de séparé, le personnage de l’histoire. Nous nous identifions à la voix dans notre tête, aux pensées qui se présentent comme « moi ». Mais ce « moi » qui ressemble à un mirage peut-il vraiment être trouvé ?

Qu’est-ce qui perçoit le personnage, le monde et l’univers tout entier ? La conscience est comme le vaste espace ou l’amour inconditionnel. Elle accepte tout et ne s’attache à rien. C’est le pouvoir de transformation qui illumine et dissout les illusions et ouvre le cœur. La beauté que nous voyons, l’amour que nous ressentons se trouvent dans la conscience, la présence attentive. Lorsque nous sommes vraiment éveillés et présents, nous voyons tout avec amour, avec plénitude — y comprit tout ce qui vient de l’ignorance, de l’insensibilité ou de l’illusion, et nous savons que réagir à tout cela par la peur, la haine ou le jugement ne fait qu’alimenter l’illusion. Le simple fait d’être présent est l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions offrir à nous-mêmes et au monde.

Nous recherchons habituellement des expériences particulières, des certitudes et quelque chose à saisir. Mais en ne s’accrochant à rien du tout, il y a une ouverture et une liberté immenses. Ce qui est proposé ici invite à l’exploration de première main et à la découverte directe, et non à la croyance ou au dogme. Sur ce chemin sans chemin qui consiste à être éveillé ici et maintenant, il n’y a pas de ligne d’arrivée, pas de formule, pas de méthode, seulement cette radieuse vivacité.

***

Réflexions sur l’amour et le sacré

Quelques notes préliminaires que j’ai notées :

Ces derniers temps, j’ai beaucoup réfléchi à l’amour. La phrase « Dieu est Amour » me revient sans cesse à l’esprit. Et pour ceux d’entre vous qui sont allergiques au mot Dieu, je dois dire que pour moi, Dieu est un autre mot pour désigner la présence illimitée, l’infini et l’éternel Ici-Maintenant, la conscience sans forme, la non-choséité (no-thing-ness) de tout, le zéro dont dépendent tous les autres nombres, le fondement de l’être, l’absence de fondement, la conscience primordiale, l’Amour inconditionnel, le calme au centre de la tempête, le silence au cœur de tout, la vivacité de l’être, ce qui est à la fois illimité, inclusif, plus proche que proche, et le plus intime.

Quoi qu’il en soit, depuis un certain temps, je ne cesse d’être guidée vers des choses concernant l’amour. En juin, par exemple, je suis tombée sur une conversation sur YouTube entre l’enseignante bouddhiste Tara Brach et A.H. Almaas, créateur de l’Approche Diamant, à propos de son nouveau livre, Nondual Love : Awakening to the Loving Nature of Reality. Je n’ai pas encore lu le livre, mais je l’ai et j’apprécie beaucoup les couleurs jaune-orange, avec un peu de rouge et de blanc, et les galaxies de lumière qui scintillent sur la couverture. J’aime le regarder, j’aime le prendre et le tenir, et dans cette communion visuelle et tactile avec lui, je ressens de l’Amour. L’une des raisons pour lesquelles je préfère tant les livres imprimés est que les livres sont bien plus que de simples mots. Et avec ce livre, le simple fait d’être en présence du titre et du sous-titre est une méditation en soi. « S’éveiller à la nature aimante de la réalité » est un koan exceptionnellement difficile avec lequel j’ai passé toute ma vie sous diverses formes.

J’ai un souvenir de ma mère dans sa dernière année, à l’âge de 95 ans, qui semble capturer l’essence de l’amour. Je suis dans son appartement et, épuisée, je m’allonge pour faire une sieste sur son canapé. Elle se lève de son fauteuil à bascule et me couvre tendrement.

Peut-être cela donne-t-il un indice sur la raison pour laquelle j’aime le mot Dieu, en plus de tous les autres mots que je pourrais utiliser à la place. Le mot Dieu a une dimension personnelle, une sorte d’amour parental, et c’est un mot qui remonte à l’enfance. Je n’ai pas été élevée dans une religion organisée — mon père était athée et la religion de ma mère était l’amour — et heureusement, je n’ai jamais été forcée de pratiquer une religion littéraliste. Enfant, j’ai été mystérieusement attirée par la religion — j’ai ressenti très profondément la dimension spirituelle de la vie. J’avais un véritable sens de Dieu, non pas en tant que personne, ni en tant que quelque chose que j’aurais pu exprimer avec des mots à l’époque.

Ma mère disait toujours que Dieu est Amour. C’est ce que la religion signifiait pour elle. Voyant que j’avais parfois tendance à m’autocritiquer et à douter de moi, elle me répétait sans cesse de m’aimer. Elle avait des amis de toutes les classes sociales, riches et pauvres, de tous âges, races et orientations sexuelles, républicains et démocrates, d’extrême gauche et d’extrême droite, de différentes religions, et elle organisait chaque année une grande fête où elle invitait quelque quatre-vingts personnes très différentes dans son petit appartement, et elle me disait : « Nous devons tous apprendre à nous aimer les uns les autres ». Elle a vécu et incarné l’amour plus que toute autre personne que j’ai rencontrée. J’ai une carte qu’elle m’a envoyée il y a longtemps et qui dit : « Ne laisse rien t’abattre ». Elle voyait toujours le bon côté des choses. Elle m’a dit qu’elle serait toujours avec moi, et je sens sa présence dans mon cœur.

J’ai lu récemment que nos actions découlent soit de la peur, soit de l’amour, et j’y ai prêté attention — en remarquant mes motifs lorsque je dis ou fais des choses. C’est une exploration riche et parfois surprenante.

La haine sépare et divise, l’amour unit.

La haine voit les autres, l’amour ne voit que Lui-même partout.

L’amour voit la lumière, même dans l’obscurité.

L’amour est la lumière.

Comme je l’ai mentionné dans des articles précédents, je m’efforce d’écouter un large éventail de points de vue sur les questions brûlantes de notre époque et, ce faisant, je continue à découvrir à quel point nous avons tous tendance à nous enfermer dans nos bulles, de gauche ou de droite, à quel point j’étais enfermé dans la bulle de gauche, à quel point nous sommes tous sujets au biais de confirmation, à quel point nous nous identifions facilement à un point de vue ou à un sujet particulier et le défendons ensuite comme si notre vie même était en jeu (ce qui n’est presque jamais le cas), à quel point nous diabolisons et caricaturons l’autre camp, et à quel point, à bien des égards, chaque camp réagit aux excès de l’autre camp. Je découvre à quel point mon obsession pour diverses questions politiques et l’urgence que je ressens parfois à convaincre les autres proviennent de la peur et non de l’amour.

Et j’ai vraiment le sentiment profond qu’être présente et se dissoudre dans la présence, comme j’en ai parlé dans ma nouvelle page d’accueil ci-dessus, est le plus grand cadeau que nous puissions offrir au monde, les uns aux autres, et à nous-mêmes.

Je terminerai par deux citations que j’aime beaucoup, l’une de Simone Weil et l’autre de Leonard Jacobson :

L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité. L’attention sans mélange est une prière.

– Simone Weil

Être vraiment éveillé est en fait très ordinaire. Cela signifie simplement que vous êtes ici comme les arbres sont ici. Vous êtes ici comme les fleurs sont ici. C’est tout ce que c’est. Vous êtes ici, plutôt que d’être perdu dans un monde de nulle part. Au fur et à mesure que vous vous détendez et que vous pénétrez dans le moment présent, même s’il semble ordinaire, les niveaux plus profonds de la Présence s’ouvrent lentement et doucement…

Dieu ne peut être connu par l’esprit. Dieu ne peut être ni compris ni défini. Le mieux que l’esprit puisse faire est de croire en Dieu. Mais croire en Dieu est un très mauvais substitut à la connaissance de Dieu par sa propre expérience directe. Et une fois que l’on sait, il n’est plus nécessaire de croire.

Pour moi, Dieu est la Présence silencieuse au cœur même de toutes les choses présentes… Si vous voulez faire l’expérience de la Présence vivante de Dieu dans toutes les choses présentes, vous devrez venir là où Dieu se trouve. Vous devrez sortir de l’esprit et devenir présent. Lorsque nous serons pleinement présents, nous commencerons à ressentir la Présence qui est en toute chose. Cette Présence est ce que j’entends par Dieu.

– Leonard Jacobson

Avec amour pour vous tous…..