Première analyse
Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est l’être purement et simplement, la totalité de l’être ou encore l’être absolu ou l’être pris absolument. Absolu, du latin absolutus, signifie : délié de toute relation de dépendance. Si l’Univers est seul, il est délié de toute relation de dépendance.
Or la totalité de l’être ne peut pas surgir du néant absolu ou négation de tout être quel qu’il soit. Aucun être d’ailleurs ne peut surgir du néant absolu ou négation de tout être. Le néant absolu est stérile. Si, une fois, néant absolu il y a, alors éternellement néant absolu il y aura. Puisque de fait quelque être existe — au moins l’Univers — cela prouve que toujours quelque être a existé. Il reste à déterminer lequel.
Sur ce point tout le monde est d’accord. Toutes les métaphysiques sont d’accord, les idéalistes et les matérialistes, et aussi la monothéiste. L’être, la totalité de l’être, ne peut pas surgir du néant absolu. Quelque être est nécessaire. Les métaphysiques matérialistes nous disent que cet être nécessaire, c’est la matière éternelle, incréée, inusable, impérissable. Les métaphysiques idéalistes nous assurent que l’être premier est d’ordre spirituel. Mais toutes sont d’accord pour professer que quelque être est nécessaire et donc éternel dans le passé. Il est impensable que la totalité de l’être surgisse du néant absolu ou négation de tout être quel qu’il soit. C’est ce qu’enseignait Parménide autour de 500 avant notre ère. Le néant absolu n’a jamais existé, si l’on peut dire. Il n’y a jamais eu de néant absolu. Au concept de néant absolu ne correspond rien, il n’a jamais été pensé par personne. Le néant absolu ou négation de tout être quel qu’il soit est tellement impossible que personne n’a pu, ne peut et ne pourra jamais penser une telle négation exhaustive de tout être quel qu’il soit : c’est l’analyse de Bergson, 1907.
Il en résulte, si cette analyse est exacte, que quelque être est nécessaire. Si le néant absolu, ou négation de tout être quel qu’il soit est impossible, cela prouve que quelque être, un être au moins, est nécessaire.
Reste toujours à déterminer quel est cet être nécessaire qui ne peut pas ne pas exister.
Si l’athéisme est vrai, l’Univers physique est l’être, le seul être, et donc l’être absolu, la totalité de l’être, ou encore l’être purement et simplement.
La totalité de l’être ne peut pas surgir du néant absolu ou négation de tout être.
Par conséquent, si l’athéisme est vrai, l’Univers, qui est la totalité de l’être, n’a pas commencé. Il existe dans le passé de toute éternité, de même qu’il existera dans l’avenir pour l’éternité, comme nous le verrons plus loin.
C’est bien ce qu’enseignent les métaphysiques matérialistes et athées depuis plus de vingt-cinq siècles, depuis les atomistes grecs jusqu’à Marx, Engels, Lénine. L’Univers physique, qui est le seul être, existe depuis toujours ; il existe de toute éternité et pour l’éternité. Il est l’être, il est ce qui est, il n’y a pas de commencement pour l’être. C’est la thèse de Parménide.
Si l’athéisme est vrai, l’Univers est l’être purement et simplement et par conséquent il ne peut pas avoir commencé.
Si l’astrophysique établit aujourd’hui ou demain — et elle semble le faire — que l’Univers a commencé, alors l’Univers physique n’est pas l’être purement et simplement, la totalité de l’être, l’être absolu, et l’athéisme n’est pas vrai.
Si l’astrophysique établit que l’Univers a commencé, alors ce que l’athéisme dit de l’Univers depuis vingt-cinq siècles au moins n’est pas vrai. L’Univers n’est pas l’être absolu, l’être purement et simplement, puisqu’il a commencé d’être et que l’être absolu, lui, ne commence pas d’être ou d’exister.
Donc, ou bien l’athéisme va tenir compte de ce qu’enseigne l’astrophysique, et il va renoncer à lui-même, il va renoncer à être athéisme. Ou bien il ne va pas tenir compte de ce qu’enseigne l’astrophysique, et il va négliger l’expérience, envoyer promener l’expérience, et se présenter désormais comme un athéisme purement littéraire, un athéisme irrationaliste et non scientifique, un athéisme verbal.
Deuxième analyse
Si l’athéisme est vrai, l’Univers est l’être, le seul être, la totalité de l’être, l’être absolu.
L’Univers était dans un certain état, il y a, disons quinze milliards d’années. Les physiciens, les astrophysiciens, les théoriciens de la physique cosmique, nous disent dans quel état était l’Univers il y a dix-huit, quinze, dix, sept milliards d’années. Autrement dit, ils nous décrivent l’histoire ou l’évolution de l’Univers. Nous connaissons maintenant les étapes de cette histoire et de cette évolution. Nous savons maintenant qu’il existe une histoire de la matière, qui va de la matière la plus simple à la matière la plus complexe. La matière la plus simple est aussi la plus ancienne. Il existe une histoire de la matière qui est l’objet de la physique. Nous savons que cette évolution ou composition de la matière qu’étudie le physicien se termine à une centaine d’espèces physiques. Puis cette évolution proprement physique est relayée par une évolution de type ou d’ordre moléculaire : composition, invention progressive des molécules ; — des molécules géantes composées de molécules plus simples ; — invention et composition de ces molécules géantes qui portent ou supportent des messages génétiques, des messages qui ont pour finalité de composer des êtres vivants. Cela se passait il y a environ trois milliards cinquante millions d’années.
Cette évolution moléculaire qui est l’objet d’une science qui est la biochimie, est relayée à son tour par une évolution qui est l’histoire naturelle des espèces vivantes. Au cours du temps, au cours de l’histoire naturelle, depuis plus de trois milliards d’années, des messages génétiques apparaissent, de plus en plus complexes, de plus en plus riches en information génétique, qui composent ou commandent à la composition de systèmes biologiques de plus en plus complexes, différenciés, spécialisés. Cela dure depuis l’invention des premiers systèmes biologiques, les monocellulaires, et cela se continue jusqu’à l’Homme, qui vient d’apparaître, ce matin à l’aube, si l’on considère les durées cosmologiques.
C’est dire que, considéré dans son ensemble, dans son histoire et son évolution générale que nous discernons maintenant en cette fin du XXe siècle, l’Univers est un système dans lequel l’information augmente constamment et même, nous disent certains savants, d’une manière accélérée. L’Univers est un système en train d’être composé depuis des milliards d’années, dix-huit milliards d’après les datations les plus récentes, en 1980. La matière est en régime de composition, de complexification depuis dix-huit milliards d’années au moins. Teilhard avait vu cela, avant l’année 1940. Salut à lui ! L’Univers est plus riche en information qu’il ne l’était il y a cinq, dix, quinze milliards d’années. Des compositions physiques, moléculaires, macromoléculaires, biologiques, sont venues à l’être qui n’existaient pas auparavant. L’Univers est un système en régime de genèse continuée depuis au moins dix-huit milliards d’années.
Or l’Univers d’il y a dix-huit milliards d’années, ou quinze milliards d’années, ou dix milliards d’années, ne suffisait pas pour se donner à lui-même une information nouvelle qu’il ne possédait pas. La plus belle fille du monde, dit un vieux proverbe français, ne peut donner que ce qu’elle a, et c’est beaucoup. L’Univers ne pouvait pas, il y a dix-huit milliards, quinze milliards, dix milliards d’années, se donner à lui-même ce qu’il ne possédait pas, l’information génétique nouvelle qui n’existait pas encore en lui. Et si l’on suit étape par étape l’invention des nouveaux gènes, au cours de l’histoire naturelle des espèces, au cours de l’évolution biologique, on peut constater que l’état de la matière à un certain moment, le degré de composition physique, moléculaire, macromoléculaire à un certain moment, ne suffit pas à rendre compte de l’invention d’un message génétique nouveau, qui n’existait pas auparavant, et qui vient d’être inventé. L’ancien, dans l’histoire de l’Univers, ne suffit jamais à rendre compte du nouveau. Or l’histoire de l’Univers est une histoire dans laquelle à chaque moment, à chaque instant, il y a genèse d’irréductible et d’imprévisible nouveauté. Salut à Bergson !
C’est donc que l’Univers ne suffit jamais, dans son histoire passée, à rendre compte de la nouveauté d’être qui s’effectue, qui se réalise, qui s’invente en lui.
Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est seul, il est le seul être, l’être absolu, l’être purement et simplement.
Si l’athéisme est vrai, l’Univers qui est l’être purement et simplement, doit avoir été éternel dans le passé, d’une part, — ce que l’astrophysique ne confirme pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Et d’autre part, il aurait dû rester ce qu’il était, de toute éternité, et par exemple il y a dix-huit milliards d’années, il y a quinze milliards d’années, il y a dix milliards d’années. Il n’aurait pas dû évoluer, il n’aurait pas dû se donner à lui-même ce qu’il ne possédait pas auparavant : des formes plus complexes de matière. Il n’aurait pas dû inventer des molécules nouvelles, inouïes, inédites ; il n’aurait pas dû inventer ces molécules géantes qui supportent l’information génétique. Il n’aurait pas dû inventer sans se lasser des messages génétiques toujours plus riches en information qui commandent à la genèse des systèmes biologiques de plus en plus complexes, de plus en plus différenciés.
Il aurait dû rester ce qu’il était, de toute éternité. Il ne devrait pas être en genèse, en régime d’évolution, en régime d’évolution créatrice.
C’est bien ce qu’avaient vu et déjà dit les vieux métaphysiciens grecs tels que Parménide et ses disciples, et aussi Héraclite L’Être absolu ne peut pas avoir commencé. Il ne peut pas non plus évoluer, il ne peut pas se donner à lui-même ce qu’il n’a pas, ni ce qu’il a, car s’il l’a déjà, ce n’est pas la peine de se le donner. L’Être absolu est donc éternel, sans genèse, sans évolution, sans enrichissement, sans croissance.
Si l’athéisme est vrai, l’Univers est l’Être ainsi compris, comme l’ont conçu Parménide et Héraclite, chacun à sa manière.
Si l’athéisme est vrai, l’Univers devrait être éternel et il ne devrait pas évoluer, il ne devrait pas s’enrichir, il ne devrait pas être en régime d’évolution objectivement créatrice. Il devrait rester éternellement ce qu’il est comme l’Être de Parménide.
Or s’il est une certitude que tous les savants du monde partagent, qu’ils soient chinois, soviétiques, américains, français ou autres, c’est bien celle-ci : la grande découverte que nous avons faite au XXe siècle, c’est que l’Univers est un système évolutif, génétique, dans lequel l’information augmente objectivement et d’une manière accélérée au cours du temps.
Par conséquent, l’Univers n’est pas l’Être tel que le comprenaient Parménide et ses disciples, et l’athéisme n’est pas vrai.
Notons pour mémoire et pour confirmation que Spinoza, dans la seconde partie de l’Éthique, scolie du Lemme VII, dit expressément que la Nature tout entière est un seul individu, dont les parties, c’est-à-dire tous les corps, varient à l’infini, mais le tout lui-même, la Nature elle-même ne comporte et ne peut comporter aucune mutation, aucun changement, aucune transformation, aucune évolution.
Cela est bien naturel : puisque la Nature est l’Être absolu lui-même, Natura sive Deus, il est bien évident que la Nature doit être éternelle, elle ne doit comporter aucun commencement, elle ne doit comporter aucune évolution.
Lorsqu’on suit l’histoire de l’athéisme au XVIIIe et au XIXe siècle, il est très amusant de constater qu’au fond l’athéisme est incompatible avec la découverte de l’histoire irréversible de l’Univers, avec le fait de l’évolution cosmique.
Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est l’être lui-même, l’être absolu, et l’être absolu ne peut pas comporter d’évolution, encore moins de genèse. Or l’Univers est en régime d’évolution et de genèse depuis au moins dix-huit milliards d’années, donc l’athéisme n’est pas vrai.
Ce que l’athéisme dit de l’Univers, de la Nature, n’est pas vrai, puisque l’athéisme dit et se trouve contraint par ses propres principes de poser et de maintenir que l’Univers est un système statique, fixe, sans évolution et sans genèse, parce qu’il est, aux yeux de l’athéisme, l’Être absolu.
Par conséquent, ou bien l’athéisme se renonce à lui-même ou bien il renonce à tenir compte de la réalité objective, de la Nature et de l’Univers tels que nous les connaissons par les sciences expérimentales.
L’athéisme, depuis Nietzsche, semble porté plutôt vers la seconde voie.
Les vieux métaphysiciens grecs déjà nommés, Parménide et ses disciples, Héraclite et bien d’autres, avaient déjà vu que l’Être, l’être absolu, ne peut ni commencer, ni évoluer ni vieillir. Il ne peut pas s’user. Car s’il était ainsi construit, s’il était ainsi fait qu’il s’use d’une manière irréversible, puisque d’autre part on suppose à priori qu’il est éternel dans le passé, cette usure serait déjà parvenue à son terme. L’Univers serait fini, vidé, usé.
On pose donc en principe que l’Être absolu ne vieillit pas, qu’il ne s’use pas, qu’il ne se dégrade pas d’une manière irréversible.
Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est l’être à la manière de Parménide. Il ne doit donc ni avoir commencé, ni évoluer, ni s’user.
Or nous avons découvert au XIXe siècle et au XXe que toutes les structures physiques, dans l’Univers réel, s’usent et se dégradent d’une manière irréversible. Le soleil transforme son stock d’hydrogène en hélium et cela d’une manière irréversible. Il n’y a pas de processus inverse. Par conséquent, si le soleil était éternel, comme le rêvait Aristote, il devrait être usé depuis une éternité et avoir transformé depuis une éternité son stock d’hydrogène en hélium. Depuis une éternité il devrait être une naine blanche, une étoile morte. Même raisonnement pour notre galaxie, qui est composée ou constituée d’une centaine de milliards d’étoiles, dont chacune use et transforme son hydrogène et hélium d’une manière irréversible ; si notre galaxie était éternelle dans le passé, elle devrait avoir transformé son stock d’hydrogène en hélium depuis une éternité. Même raisonnement pour l’Univers entier, qui est un ensemble fini de galaxies.
C’est dire que, parler d’une éternité du soleil, d’une étoile quelconque, d’un ensemble d’étoiles, à savoir une galaxie, ou d’un ensemble de galaxies, à savoir l’Univers, c’est bruiter une apparence de paroles comme disait le vieux Claudel. C’est prononcer des phrases qui n’ont pas de sens physique.
Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est l’Être lui-même puisque par hypothèse il n’y en a pas d’autre. S’il est l’Être lui-même, alors il ne doit pas avoir commencé, il ne doit pas évoluer, il ne doit pas vieillir, il ne doit pas s’user, il ne doit pas se dégrader.
Or l’Univers est un système physique dans lequel toutes les compositions physiques s’usent, vieillissent et se dégradent d’une manière irréversible. L’Univers est en régime de vieillissement continué tout comme il est en régime de genèse continuée.
Par conséquent l’athéisme n’est pas vrai.
Très amusante encore a été au XIXe siècle et au début du XXe la résistance acharnée des tenants de l’athéisme à l’encontre de cette découverte d’une usure, d’un vieillissement irréversible de toutes les structures physiques, de toutes les réalités physiques, dans l’Univers. On trouve chez le philosophe allemand Friedrich Nietzsche des paralogismes de première grandeur à ce sujet et chez l’ami de Marx, Friedrich Engels de même, ainsi que chez l’illustre zoologiste Ernest Haeckel.
L’athéisme ne peut supporter ni le commencement de l’Univers que l’astrophysique est en train d’établir, ni l’évolution, la genèse de l’Univers qui est le fait le plus universel — c’est le cas de le dire — qui s’impose désormais à nous en cette fin du XXe siècle, ni l’usure irréversible et le vieillissement de l’Univers.
C’est dire que l’athéisme ne peut pas supporter l’Univers réel du tout ! L’athéisme affirme de l’Univers qu’il est l’être, l’Être lui-même, le seul être, l’être pris absolument. Il lui attribue, il lui confère arbitrairement tous les caractères que le vieux Parménide attribuait à l’Être tel qu’il l’entendait. Mais l’athéisme ne peut pas supporter les découvertes expérimentales que les sciences de l’Univers et de la Nature accumulent depuis plus d’un siècle. L’athéisme ne peut pas supporter la réalité expérimentale, c’est-à-dire l’Univers réel, tel qu’il est, avec ses innombrables commencements, sa genèse, son évolution irréversible, son vieillissement et son usure irréversibles eux aussi !
L’athéisme préfère décidément le vieux mythe de l’éternel retour que Friedrich Nietzsche a repris d’antiques sectes religieuses iraniennes, ou de l’éternel cycle de la matière en mouvement que Engels a repris à Héraclite
Décidément, pour l’athéisme, l’Univers réel, l’Univers physique est en trop. C’est bien ce que déclare l’un des plus illustres représentants de l’athéisme moderne, Jean-Paul Sartre. En trop par rapport à quoi ? En trop par rapport à l’athéisme posé en dogme à priori. Si l’athéisme est vrai, alors l’Univers est en trop, il devrait, pour bien faire, ne pas exister, et surtout ne pas exister tel que de fait il existe. Il aurait dû demander à Engels, à Nietzsche, à Sartre de quelle manière il aurait dû exister pour être tolérable.
Il fut un temps où l’athéisme prétendait avoir partie liée avec la science. Il faut bien en convenir aujourd’hui : l’athéisme a partie liée avec la mythologie et avec les philosophies de l’irrationnel. Ce n’est plus une philosophie, c’est l’expression d’une préférence subjective, c’est une foi irrationnelle.
Le rationalisme, c’est le monothéisme.
Dire que l’Univers est l’être pris absolument, ou le seul être, dire de l’Univers ce que Parménide disait de l’Être, cela implique contradiction si l’on tient compte de l’expérience. Car l’Univers de notre expérience ne correspond pas à ce que l’athéisme exige de lui.
Mais nos petits athées d’aujourd’hui ne se préoccupent pas de savoir si ce qu’ils disent est pensable, ni si cela correspond à la réalité objective. Ils expriment leurs préférences. C’est ainsi qu’ils entendent la philosophie. Comme l’écrivait Voltaire à Madame du Deffand le 3 avril 1769 : « Les athées de ce temps ne valent pas ceux du temps passé… ».
On voit subsidiairement par cette analyse que l’athéisme a toujours consisté et consiste toujours à attribuer ou à conférer à l’Univers physique les caractères qui conviennent à l’Être pris absolument ou à l’Être absolu, c’est-à-dire à Dieu : la suffisance ontologique, l’aséité, l’éternité, l’immutabilité, l’inusabilité. C’est bien ce qu’ont toujours pensé les vieux théologiens hébreux : l’athéisme est secrètement ou d’une manière avouée une idolâtrie, le culte ou l’adoration de l’Univers ou de la Nature divinisée. C’est ce qu’écrit aussi un rabbin pharisien qui est devenu disciple de Ieschoua de Nazareth, le rabbin Schaoul de Tarse, Paulos de son surnom romain, dans une lettre qu’il écrivait aux chrétiens de Rome, en 57 ou 58 (Rm 1,18 sq.).
16 mars 1981