Robert Linssen
Électronique Psychique - Réincarnation - Physique Moderne

Depuis cette expérience fondamentale, appelée « Samadhi » en Inde, je me suis intéressé passionnément à la structure exacte des constituants ultimes de la Matière. Je sentais avec une certaine acuité que les énergies spirituelles auxquelles j’étais soudainement sensibilisé provenaient autant des profondeurs de ma propre constitution cellulaire que d’autres domaines encore mystérieux. Je me plongeai alors dans l’étude de la biologie, de la physico-chimie et, finalement, la physique nucléaire. Quelle était bien la nature de ces électrons, de ces neutrons, de ces protons ? Quelle pouvait bien être la nature de ce champ unitaire et de l’énergie universelle formant la substance même des mondes visibles et invisibles ?

(Être Libre 1978 – 2e édition)

INTRODUCTION

La plupart des Occidentaux ont accueilli avec scepticisme ou ironie l’idée de la réincarnation. Ils ont eu, à l’égard de cette doctrine, une méfiance ou une attitude de moquerie semblable à celle qu’ils témoignent vis-à-vis de l’existence de phénomènes « prétendus » paranormaux, ou tout ce qui concerne les sciences métapsychiques.

Tout phénomène qui se situait en dehors des lois physiques officiellement admises, ou inexplicables par celles-ci, devait provenir inévitablement soit d’une erreur d’interprétation, soit d’un trucage, soit d’une fraude ou d’une quelconque habilité de prestidigitateur. Fort heureusement, nous n’en sommes plus là.

D’une part, les progrès récents de la physique ont abouti à dématérialiser la matière. Ils ont complètement bouleversé la nature même de ce que nous entendons par « matière ». D’autre part, les spécialistes de la physique quantique et les plus célèbres savants du monde ont admis l’existence d’un monde sub-quantique, d’un espace-temps psychique dont les lois sont complètement différentes de celles qui régissent notre monde matériel familier.

De ce fait, de nombreux savants ont été dans l’obligation d’admettre :

1°) que l’Univers matériel familier n’était que l’envers d’un Endroit unique et fondamental. (Groupe de Princeton)

2°) que l’essence de l’Univers et des êtres humains est une Réalité spirituelle universelle et une conscience pure, infinie.

3°) que le corps humain physique qui nous est familier comporte dans les profondeurs de sa matérialité physique des niveaux psychiques et spirituels contenant la totalité des mémoires accumulées depuis la naissance d’un Univers.

4°) que la richesse du contenu de ces informations ou énergies psychiques et spirituelles ne cesse de s’accumuler, qu’elle dépasse de loin le cadre d’une courte vie humaine.

5°) qu’il existe en toute certitude un processus de réincarnation, soit individuelle soit collective étant donné que déjà, de façon irréfutable, toutes les espèces vivantes, y compris l’être humain, sont la matérialisation d’une programmation de mémoires donc une incarnation d’énergies se situant dans un espace-temps psychique ou spirituel.

L’idée de la réincarnation, unanimement admise dans les religions anciennes (y compris le Christianisme jusqu’au IIIe siècle), est parfaitement plausible et des physiciens éminents, tels Jean Charon, etc., l’admettent ouvertement.

Telles sont les raisons pour lesquelles nous avons tenté de résumer quelques aspects des grandes découvertes récentes et des travaux qui nous conduisent à admettre la réincarnation à la manière de la physique, de l’électronique psychique, de la « psychotronique » et des théories sub-quantiques et quantiques.

STRUCTURE DE L’UNIVERS ET DE L’HOMME

SELON LES TRADITIONS INDIENNES

La sagesse antique de l’Inde, qu’elle soit issue du brahmanisme du bouddhisme ou du védanta, considère que le monde matériel au sein duquel se poursuit notre existence quotidienne n’est qu’un aspect très limité et partiel d’une Réalité unique. Celle-ci englobe et domine notre monde familier.

L’Univers matériel, tel que nos sens physiques le perçoivent n’est qu’une mince pellicule de quelques millimètres située à la surface d’un océan ayant des kilomètres de profondeurs. Cette comparaison n’est d’ailleurs pas complètement exacte aux yeux des « Eveillés », car il n’existerait aucune « mince pellicule » isolée. Seul existe l’Océan dans son unité et son immensité insondable.

Ne perdons jamais de vue qu’à ce niveau les mots, les images sont des pièges. Il est néanmoins nécessaire de les utiliser afin de tenter une communication avec le lecteur ou l’auditeur.

Entre la matière apparemment solide et inerte que perçoivent nos sens physiques et les profondeurs ultimes de l’Esprit, il existe une pluralité de niveaux énergétiques dont les plus inférieurs et les plus limités sont constitués par le monde matériel tel qu’il nous apparaît et les plus élevés formant l’essence spirituelle universelle.

Celle-ci est parfois désignée sous le terme de Brahman dans le brahmanisme. Dans le bouddhisme, le terme « Corps de Bouddha » désigne la même Réalité. Dans le Védanta, elle se trouve désignée par « Sat-Chit-Ananda ». Dans le Zen, suivant les auteurs, l’expression « Mental Cosmique » ou « Non-Mental » est employée.

« Sat » signifie l’Etre dans le sens de l’Ipséité, l’Absolu existant par lui-même, l’inconditionné, l’Eternel Présent, l’Intemporel. Le verbe « Etre » trouve ici sa signification suprême et s’oppose radicalement aux verbes « avoir », « avoir plus », posséder, grandir, dominer, qui sont les verbes présidant à la vie conflictuelle des « égos ». Le terme « Chit » évoque l’état d’une conscience pure, inconditionnée, libre de toute mémoire. Il s’agit d’une conscience universelle totalement différente des « états de conscience » qui sont familiers aux êtres humains de l’époque actuelle.

Notre conscience familière est une conscience « épiphénoménale ». Elle résulte de notre structure cérébrale et des milliards de mémoires accumulées aux niveaux de nos neurones, de nos molécules géantes d’A.D.N., de nos électrons et surtout des niveaux d’un certain espace-temps psychique contenus dans ceux-ci.

Le terme « ananda » évoque la pure félicité, le sommet de l’Amour, l’Amour « Etat d’Etre » tel que l’évoque Krishnamurti. (It is a state of being). Il ne jette pas un discrédit systématique sur l’amour humain qui nous est familier, mais il le fait intervenir à titre second et dérivé par rapport à la réalité fondamentale d’un Etat d’Amour infiniment plus vaste, réel et serein, dégagé de l’atmosphère conflictuelle inhérente à l’instinct de possession et de domination de l’égo.

CADRES PHYSIQUES ET PSYCHIQUES

DE LA REINCARNATION

En Inde, selon les écoles et les auteurs, les différents « plans » de la Nature ou niveaux de l’énergie sont désignés par des schémas variés. La plupart considèrent le niveau physique, matériel comme le plus grossier et le plus inférieur.

Voici quelques-uns de ces schémas :

1°) stuhla bhûta : le corps physique correspondant à l’univers physique qui nous est familier et auquel nous nous sommes complètement identifiés.

2°) Linga sharira : correspondant au monde éthérique des occultistes. Il véhicule le prâna ou énergie vitale. Il correspondrait peut-être à ce que certains physiciens appellent la matière plasmique.

3°) kama sharira ou « corps des désirs ». Celui-ci correspond au « corps astral » des occultistes se mouvant dans le « monde astral » ou « kama loka » des théosophes.

C’est à ce niveau que prennent sources les différentes nuances de l’émotion, depuis l’émotion inférieure violente des passions matérielles jusqu’aux émotions pures des domaines esthétiques ou mystiques. Celles-ci s’éprouvent par différentes « saveurs » émotionnelles ou « rasa ».

Ce niveau correspondrait au « Purgatoire » des chrétiens ou à l’« Amenti » des Egyptiens.

4°) Le « Manas Rupa ». Il s’agit du mental concret plus inférieur : celui des noms (nama) et des formes (rupa) dont les yoguins tentent de s’affranchir par la méditation.

Le « Rupa manas » ou « corps mental » de l’être humain vit dans le « dévachan » ou « plan mental » de l’univers.

5°) Le « Manas-arupa » : ce niveau est celui du mental supérieur, le mental « sans forme » dégagé des détails et des formes « de surface » pour réaliser une prise de conscience d’ensemble.

Le rupa-manas analyse. L’arupa manas synthétise.

Il semble assez probable que ces différents « plans de la nature » correspondent à ce que des physiciens comme Jean Charon appellent « l’espace-temps spirituel » et que d’autres désignent par les « mondes sub-quantiques ».

6°) Buddhi : C’est le niveau spirituel pur. Là se situe le « corps spirituel » capable de vision d’unité absolue.

Le « Corps buddhique » des théosophes correspondrait au « plan bouddhique ». C’est le domaine de la lucidité pure, sans idée et de l’Amour universel.

7°) Atman : Pour le Brahmanisme et dans les Upanishad, Atman symbolise la présence de « l’étincelle divine blottie dans le cœur de l’homme ».

Le Bouddhisme est opposé au concept d’une monade ou « étincelle divine », individualisée au niveau de l’atman.

Enfin, englobant et dominant tous les niveaux précédemment cités existe le Brahman, L’Etre suprême, le Noumène dominant et englobant tous les phénomènes à la fois physiques, psychiques et généralement appelés « spirituels ».

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Signalons enfin les versets célèbres de la Bhagavad-Gîta :

22        « Comme l’on quitte des vêtements usés pour en prendre de nouveaux, ainsi l’âme quitte les corps usés pour revêtir de nouveaux corps. »

5          « J’ai eu bien des naissances, et toi-même aussi, ô Arjuna : je les sais toutes ; mais toi, héros, tu ne les connais pas. »

LA REINCARNATION SELON LA TRADITION ORIENTALE

Le processus de la réincarnation peut être sommairement résumé comme suit, selon les traditions orientales.

Dès la naissance d’un univers, tous les événements sont enregistrés, c’est-à-dire mémorisés au niveau d’une zone d’énergie désignée par « akasha ». Rien n’est oublié, tout est comptabilisé par des « comptables » psychiques nommés « Lipikas ». Ceci est un symbole évidemment. Au cours d’une longue évolution qui passe de l’atome, à la molécule, aux cellules, aux minéraux, aux plantes, aux animaux, pour arriver à l’homme, tout a été mémorisé au niveau des « clichés akashiques ».

Tout ce que l’on sème est récolté. Chaque acte, chaque pensée, chaque émotion est enregistrée. La somme de ces mémoires et énergies psychiques constitue une puissance considérable qui doit se matérialiser au cours des vies successives. Pendant ce cycle de vies successives nommé « Roue des morts et des naissances du Samsâra », l’être humain traverse trois phases évolutives. Une première, au cours de laquelle il n’est pas encore réellement un individu. C’est un animal de forme humaine. Une seconde phase au cours de laquelle l’être humain tend vers une certaine maturité. La première phase était pré-individuelle. La seconde correspondrait à ce que C.G. Jung appelle « la personne intégrale ». Mais nous sommes toujours ici, au niveau de l’égo, prisonnier du temps, de la durée, de la continuité.

Pour les maîtres de la tradition orientale, il existe une troisième phase : celle du dépassement du « moi » ou de l’égo. L’être humain a démasqué la comédie dont le Vieil homme en lui (les mémoires accumulées) était responsable. Il vit pleinement éveillé dans chaque instant présent. Il ne sème plus de karma. Ses actes sont complets. Un tel homme est libre de la « roue des morts et naissances ». La tradition rapporte qu’il peut volontairement s’incarner pour aider ses frères humains vers la lumière de ce qu’il appelle « l’Etat Naturel ». Cet état n’est pas un néant. Il est une plénitude où s’expriment les plus hauts sommets d’une intelligence non-mentale et d’un amour non sentimental. Un tel homme réalise la plénitude de son humanité.

Durant le Samsara, après chaque mort physique, la matière physique retourne au milieu ambiant, les matières psychiques également, cependant qu’à un niveau plus profond (celui de l’Akasha) toutes les expériences vécues ont été enregistrées, intégrées. Selon cet enregistrement, un faisceau de tendances, inhérentes à la singularité de l’égo, cherchera à se matérialiser dans un couple humain suivant des processus et des lois très complexes.

Signalons cependant que si tous les bouddhistes sont réincarnationnistes, la façon dont ils conçoivent la réincarnation est fort nuancée. Ainsi que l’explique A. David-Neel dans son ouvrage sur la réincarnation, certains maîtres tibétains ne la considèrent pas comme un processus rigoureusement individuel. En revanche, de nombreux lamas appelés « tulkous » se présentent comme l’incarnation individuelle de lamas antérieurs et sont considérés comme tels. Ils affirment avoir le pouvoir de choisir le lieu et les circonstances de leur réincarnation future.

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Les causes de l’absence totale de souvenirs des vies passées proviennent de divers facteurs :

1° destruction après la mort de la plupart des éléments physiques et psychiques formant l’ego ;

2° l’éducation et l’hérédité psychosomatique du monde moderne ;

3° le manque de profondeur des prises de conscience et l’absence d’expériences dépassant la pensée ordinaire.

4° Le centre psychique permanent de l’égo durant les vies et morts successives ainsi que la somme des mémoires accumulées est formé par des ondes de formes et des ondes stationnaires psychiques difficilement accessibles à la conscience normale.

Triomphe d’une Physique

spirituelle et gnostique

L’auteur dont les récentes publications sont en grande partie responsables de l’inspiration ayant présidé aux lignes qui suivent est Jean Charon.

Qui est Jean Charon ? Il doit être considéré, aux côtés de John Wheeler (U.S.A.), David Bohm (G.B.) et Feynman (U.S.A.), comme l’un des plus éminents physiciens de l’époque actuelle. Jean Charon est Ingénieur de l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie. Il s’est d’abord spécialisé dans les recherches nucléaires au Commissariat à l’Énergie Atomique de Saclay. En 1959, il s’oriente vers la Physique fondamentale. Il se consacre ensuite au prolongement des travaux d’Einstein et recherche une théorie unitaire englobant la description de tous les phénomènes physiques. C’est une recherche semblable à celle de Robert Tournaire et du Dr Th. Brosse (France).

Jean Charon vient de publier chez Albin Michel sa thèse de la Relativité complexe où il estime avec raison avoir atteint le but recherché. Il met en évidence l’existence d’un espace-temps psychique et spirituel au cœur même des électrons comme au cœur des étoiles « trou-noir ». Ces électrons enregistrent dans une croissance constante toutes les informations physiques, psychiques et spirituelles depuis la naissance d’un Univers. Ces électrons, que les physiciens néo-gnostiques appellent « éons », durent ce que dure notre Univers et même davantage. Ces « éons » sont notre psychisme et notre nature spirituelle. Puisqu’ils se « potentialisent constamment » et subsistent bien au-delà de notre mort cellulaire, Jean Charon nous montre que la réincarnation enseignée par les anciens est un processus rigoureusement scientifique, inévitable.

C’est en cela que l’œuvre de Jean Charon « L’Esprit, cet Inconnu » peut être considérée comme un événement d’une grande importance dans l’histoire de la philosophie des sciences et des œuvres tant parapsychologiques que spirituelles.

Lorsque je publiais mes premiers essais sur le « Matérialisme spirituel » en 1935 et la « Spiritualité de la Matière » entre 1960 et 1975, j’étais loin, très loin de me douter que dans un avenir aussi proche des publications et travaux de savants éminents allaient mettre en évidence le bien-fondé de mon point de vue

Il y eut, en 1938, la publication de « La naissance de la Vie » du professeur Robert Tournaire, préfacé par G. Urbain de l’Institut de France. En 1974, la Gnose de Princeton, publiée par le professeur Raymond Ruyer, de l’Université de Nancy, renforçait encore le crédit que l’on pouvait apporter à ma thèse. C’est enfin, tout récemment, l’œuvre magistrale de Jean Charon, physicien (Ingénieur de l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie, spécialisé dans les recherches nucléaires au commissariat à l’Energie Atomique de Saclay) qui vient enfin de confirmer de façon éclatante mes essais sur la « Spiritualité de la Matière » dans son livre récent « L’Esprit, cet Inconnu » (édition Albin Michel – Paris 1978).

Dans « La Naissance de la Vie », le professeur Tournaire mettait en évidence l’existence d’un champ unitaire, sorte d’Unité des profondeurs englobant et dominant à la fois les champs électromagnétiques, gravitationnels, etc.

Dans la « Gnose de Princeton », le professeur Raymond Ruyer présentait une psychosynthèse remarquable de nature gnostique. Celle-ci résumait les conceptions révolutionnaires auxquelles ont abouti un nombre important de savants éminents, physiciens, neurophysiologues, astrophysiciens, etc., la plupart professeurs d’Université et certains Prix Nobel. Parmi ceux-ci, de nombreux sortent de ou enseignent à l’Université de Princeton, d’autres à Pasadena. Je signale dès à présent que Jean Charon se réfère à diverses reprises à la Gnose de Princeton. Cette référence était d’ailleurs inévitable et je l’ai constatée avec un vif plaisir.

Je rappellerai sommairement certaines des conclusions essentielles du professeur Raymond Ruyer dans la Gnose de Princeton constituant déjà une première confirmation de « Spiritualité de la Matière ».

1°) Le monde extérieur qui nous est familier avec son immense variété de formes et sa multiplicité de propriétés n’est que l’« Envers » d’un « Endroit » fondamental et unique de nature spirituelle.

2°) Au niveau de cet « Endroit » fondamental se trouve l’essence ultime de la matière. Cette essence est spirituelle. Elle n’est autre qu’une Conscience cosmique.

3°) L’essence ultime de la Matière possède des qualités d’intelligence et de conscience infiniment supérieures à l’intelligence humaine.

4°) Il n’y a qu’un seul Sujet dans l’Univers, c’est cette Réalité ultime et unique. C’est le Grand Corps dont nous sommes — en tant qu’individus apparemment séparés — les membres interdépendants, et nous pouvons en prendre conscience expérimentalement tant par la méditation que par la science.

Rappelons que dans le « Groupe de Princeton » (qui n’a rien d’un groupe organisé), se trouvent une majorité de physiciens, de nombreux savants illustres appartenant à plusieurs disciplines.

Nous reproduisons, une fois de plus, quelques fragments importants de l’ouvrage du professeur Ruyer :

a) concernant la conclusion N° 1 : (Gnose de Princeton, p. 33)

« Le monde est dominé par l’Esprit, fait par l’Esprit. L’homme par la science peut accéder à l’Esprit cosmique.

Qu’est-ce que l’Esprit ? C’est la conscience cosmique.

L’Esprit ne trouve pas la Matière comme opposant ; il la constitue, il en est l’étoffe, la seule étoffe.

La Matière, les corps matériels n’en sont que l’apparence (pour un autre esprit) ou le sous-produit par effet de multiplicité désordonnée. » (Gnose de Princeton, p. 35)

« Le matérialisme consiste à croire que « tout est objet », tout est extérieur », « tout est « chose  » ». Il prend pour argent comptant le caractère « surfaciel » de la perception visuelle et de la connaissance scientifique. Il prend pour « endroit » l’envers des êtres.

b) Concernant les conclusions 2 et 3 : (Gnose de Princeton, p. 42)

« Les molécules et les atomes savent ce qu’ils font encore mieux que les physiciens. Car, ce que les physiciens ne savent pas encore sur les atomes, qui donc, sinon les atomes, le sauraient? »

Ce fragment ainsi que le suivant nous montre déjà à quel point la pensée des gnostiques de Princeton allait rejoindre celle de Jean Charon que nous commenterons plus loin.

Concernant l’intelligence de l’essence de la Matière et même des molécules, nous reproduisons ce fragment admirable et plein de significations dont le bien-fondé est magistralement mis en évidence par Jean Charon :

« La biologie moléculaire rencontre partout le fait étrange de la reconnaissance à distance d’une molécule par une autre ; dans la commande nerveuse, au niveau cellulaire et moléculaire ; dans la commande hormonale, où la cellule reconnaît le message hormonal, parce qu’elle contient des molécules capables de reconnaître à distance la forme de la molécule hormonale ; dans la commande génétique où des molécules de cytoplasme sont capables de reconnaître la forme-message des molécules d’A.R.N. et celles-ci la forme des A.D.N. »

Dans « Spiritualité de la Matière », depuis bien longtemps (40 ans), nous avons toujours insisté sur une « certaine intelligence des constituants ultimes de la matérialité. Nous rappelons enfin la confirmation magistrale du prof. Ruyer (Gnose de Princeton p. 53) :

« On se demande quels procédés typographiques ou quels battements de tambour souligneraient suffisamment ici que la thèse gnostique sur l’universalité de l’intelligence doit être prise à la lettre, et qu’elle s’oppose à l’idée radicalement fausse, si répandue, d’un psychisme inférieur, vague, affaibli à mesure que l’on s’éloigne de l’intelligence humaine vers les formes inférieures de la vie.

La conscience intelligente d’un infusoire, d’un végétal, d’une macromolécule, il n’y a pas la moindre raison de la considérer comme plus vague, plus confuse que l’intelligence d’un technicien aux prises avec un problème technique.

Au contraire plutôt.

L’infusoire ou la molécule travaille sur les données de ses propres édifices moléculaires ou atomiques, sur les parties présentes de son champ d’autovision… Tandis que, souvent, le technicien humain n’a pas devant lui un problème bien posé et patauge, s’égare par l’effet de mauvais schémas cérébraux. »

La vision d’Unité fondamentale de l’Univers souvent évoquée par les Gnostiques de Princeton, est profondément ancrée dans leur esprit. Elle l’est à tel point que la multiplicité des apparences « de surface » intervient à titre second et dérivé devant l’Unité des profondeurs, la Conscience Cosmique. Celle-ci occupe une place de priorité fondamentale. Elle est l’essence et la base de toutes choses. Cette attitude se trouve évoquée dans la « vision océanique » de l’Univers, envisagé comme totalité-Une, indivisible.

Nous retrouvons ici la pensée de G. Cahen, évoquée dans les « Conquêtes de la pensée scientifique » lorsqu’il écrivait « L’Univers n’est une réalité que dans sa totalité. Le phénomène n’est qu’une convention… »

La vision océanique est évoquée dans la Gnose de Princeton (p. 263) et se rapproche des méditations pratiquées dans les formes supérieures des anciennes Sagesses.

« On ne peut dire que notre vie n’a pas de sens. Mais elle n’a sûrement aucune importance. Il ne faut pas confondre le sens et l’importance. Pouvoir dire « Autant en emporte le vent » sans amertume et même avec un optimisme cosmique et un sentiment « océanique » est un pas décisif vers la Sagesse. »

Les quelques mots qui précèdent peuvent provoquer un malentendu. Dire que « notre vie n’a aucune importance » n’est pas complètement exact. En effet, si nous parvenons à réaliser une certaine disponibilité intérieure, nous sommes en quelque sorte l’auxiliaire d’un processus de Vie et de Conscience Cosmique. Nous sommes comme une porte ouverte, ici, en surface, où s’expriment les richesses de grandes profondeurs qui semblent inépuisables. Notre disponibilité intérieure et les actes qui en découlent ont donc leur importance quoique celle-ci soit secondaire par rapport à la Réalité Suprême et Ultime.

L’expérience fondamentale d’ordre intérieur qui m’est arrivée spontanément en 1928, sans aucune recherche ni méditation, est à l’origine des motivations qui me poussent irrésistiblement à écrire ou parler de ce qui est l’objet de mes essais.

Quoique cette expérience se situe au-delà de toute confection mentale, de tout « à priori », de toute systématisation de la pensée, je puis affirmer maintenant que la « vision océanique » et l’accès à la « Conscience cosmique » évoquée par les gnostiques de Princeton, ainsi que « l’Espace-temps de l’Esprit » et l’Amour évoqués par Jean Charon, constituent des éléments d’une très grande valeur.

Il y a là un ensemble de sujets de méditation exceptionnellement féconde. De telles réflexions aboutissent inévitablement, mais de façon indirecte, à mettre en évidence le bien-fondé des formes supérieures de la Sagesse, tels le Ch’an chinois, le Taoïsme, l’Advaïta Vedanta, le Bouddhisme, le Soufisme et le Christianisme ésotérique peu connus, et, plus près de nous, Krishnamurti.

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Nous serions très incomplets si nous négligions de signaler aux lecteurs qu’indépendamment de Jean Charon que nous commentons assez longuement et en dehors du groupe des gnostiques de Princeton, il existe de nombreux savants physiciens, mathématiciens dont les travaux mettent en évidence l’existence d’autres Univers ou d’autres espaces-temps. Parmi eux se situent plusieurs Prix Nobel de Physique, tels Richard Feynman, Lauréat du Prix Albert Einstein de 1953 et Prix Nobel en 1965, Hannes Alfven, Prix Nobel suédois en 1970, etc. Ceux-ci mettent en évidence l’existence d’un univers d’antimatière et l’existence de corpuscules remontant le cours du temps.

Cette notion est d’ailleurs reprise et développée par d’autres savants tels le Professeur David Bohm de la Faculté de Physique théorique de l’Université de Londres et le célèbre mathématicien français Costa de Beauregard.

Ces savants ont mis en lumière l’existence de processus constituant un défi radical à la logique et sont la négation très nette de toutes les lois de l’espace-temps de la matière et de la physique. Justement : parce que ces processus se déroulent dans un autre univers, dans un autre espace-temps.

LE STUPEFIANT MYSTERE DU « COLLAPSE »

L’observation des phénomènes naturels révèle l’existence d’un processus fondamental s’exprimant par un double mouvement inverse ou antagoniste. Des milliers d’exemples nous en sont fournis par la Nature, le rythme des saisons, le jour et la nuit, l’activité et le repos, les marées descendantes et montantes, l’expansion et la contraction.

Mais l’exemple le plus extraordinaire et le plus incroyable de ce double mouvement vient de nous être révélé par les dernières découvertes de physique électronique. Il s’agit du fameux « collapse » dont nous allons examiner très sommairement les processus.

Nous touchons peut-être ici à l’un des éléments fondamentaux qui président aux phénomènes de mémorisation depuis la formation d’un univers. Sans le processus du « collapse », il se pourrait fort bien qu’aucune exploration ni intégration des mémoires du passé ne puissent être transposées dans le présent pour s’exprimer ensuite dans le futur.

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Pour comprendre ce phénomène, il faut se rappeler que les physiciens ont longtemps imaginé que des ondes accompagnaient réellement les corpuscules atomiques. On affirmait que les deux « réalités complémentaires » étaient simultanément réelles quoiqu’il a toujours été absolument impossible de les saisir expérimentalement ensemble.

On en est arrivé maintenant à la conclusion paradoxale mais cependant inévitable : c’est l’onde seule qui existe tant qu’on ne la regarde pas. Ainsi que l’exprime très bien Aimé Michel dans un article remarquable intitulé « Physique de l’an 2000, métaphysique d’il y a 2000 ans » dans la revue « Question de… ».

« Le collapse est cet événement mystérieux au cours duquel d’onde se manifeste sous la forme d’un corpuscule qui cesse d’exister en se manifestant, redevenant une onde dans un champ. » « Le collapse est une transition quantique ». Schrödinger et David Bohm en ont traité dans leurs travaux (mécanique quantique des transitions virtuelles de D. Bohm).

Costa de Beauregard résume la situation dans cette phrase « Toutes les mécaniques existantes décrivent le phénomène élémentaire comme fondamentalement symétrique entre avenir et passé. »

Ceci veut dire qu’au niveau de l’infiniment petit, il n’y a plus la succession familière entre passé, présent et futur, parce qu’il y a une remontée, à rebours, dans le passé.

Rien n’est plus mystérieux que le comportement de la part d’espace-temps psychique de l’électron. Non seulement il remonte le cours du temps et d’autre part, il peut explorer d’une façon intemporelle les possibilités d’avenir d’un système.

Les travaux du savant allemand Eigen nous montrent comment l’évolution et la sélection résultent de compétition entre plusieurs hypercycles préexistants, par exemple entre les polypeptides et les polynucléotides.

Le professeur Ernest Schoffeniels de l’Université de Liège nous montre comment les systèmes biologiques évoluent en fonction des flux informationnels qui les traversent. Ces influx informationnels ont pour instruments d’investigation les électrons et plus spécialement l’espace-temps psychique des électrons. Par exemple, les informations résultant des interactions entre « Soleil-Terre » subissent des variations journalières et saisonnières. A son tour, l’information du système biologique réagit sur l’environnement. L’information issue de l’environnement et qui traverse le système biologique est elle-même modifiée par rétroaction.

Ainsi que l’exprime le prof. Margenau de l’Université de Yale : « Quand un processus physique quelconque se déclenche, il envoie des antennes dans toutes les directions et au cours de cette exploration, le temps peut s’inverser, les règles normales sont violées et puis ces processus virtuels s’arrêtent et au bout d’un certain temps tout rentre dans l’ordre ».

Il est impossible, dans le cadre de ce bref article, d’en dire plus. Le lecteur pourra consulter la bibliographie en fin de ce travail.

L’espace-temps psychique de l’électron, avec son énorme contenu d’informations, préside fondamentalement à toutes les opérations depuis la formation des macromolécules jusqu’aux vivants (par entremise des messages d’A.R.N. et d’A.D.N. pour ces derniers).

Costa de Beauregard donne un exemple frappant du comportement mystérieux de l’espace-temps psychique de l’électron.

« Ma main, tenant un caillou, est tendue au-dessus d’un étang immobile. Vous filmez la scène avec une caméra. Je lâche la pierre. La pierre tombe : jaillissement circulaire de gouttes d’eau, retombée des gouttes, ondes circulaires s’éloignant concentriquement sur l’étang à partir du point de chute.

Vous arrêtez de filmer quand l’étang a repris son immobilité initiale. Vous développez votre film dont vous faites deux tirages qu’ensuite vous collez l’un à la suite de l’autre, mais le premier à reculons, la fin mise au début, et inversement.

Vous obtenez ainsi un nouveau film qui, projeté, vous montre les mouvements successifs suivants : étang immobile, apparition d’ondes concentriques se mouvant vers le centre en devenant de plus en plus hautes jusqu’au moment très bref, où vous verrez des gouttes jaillir de l’eau mais vers le centre, puis la disparition subite des ondes au centre, avec apparition simultanée et du caillou remontant de l’eau et de ma main s’étendant pour s’en emparer. Tel est ce que l’on appelle en physique le « collapse parfaitement symétrique avec le temps ».

C’est, à beaucoup d’égards, le processus qui se passe dans l’espace-temps psychique de l’électron.

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L’ensemble des nouveaux travaux de la physique met en évidence le bien-fondé d’un milieu subquantique. Les travaux de Robert Tournaire de Szilard, de Brillouin, de Ted Bastin nous montrent que ce domaine est intemporel. Il est en dehors du processus de cause à effet qui nous est familier. Le « subquantique se refuse à la mesure, puisque dans toutes les directions de la physique, le subquantique commence précisément là où le mesurable finit. Dans toutes les directions, il existe une mesure qui est la plus petite possible et elle est toujours un multiple de la constante de Planck : h. Qu’y a-t-il au-delà du mesurable ? On est obligé de répondre sans discerner à quoi cette réponse entraîne, qu’au-delà du quantitatif, seul existe le qualitatif » (Ted Bastin : « Quantum theory and Beyond — cité par Aimé Michel).

C’est à ce niveau que réside l’Intemporel, l’a-causal, la Liberté qu’évoque Krishnamurti. Le physicien L. H. Domash déclare en parlant de ce niveau : « Conformément à la plus haute tradition philosophique de l’Inde, la pure conscience est maintenant considérée comme l’ultime essence de l’Univers, y compris l’univers physique. »

Eugène Wigner, Prix Nobel de Physique, déclare (« Symetries and Reflections », Indiana University Press, Bloomington 1967, p. 192) : « L’évidence que les objets physiques et les essences spirituelles ont une forme de réalité très semblable, a beaucoup contribué à ma paix intérieure et, de toute façon, on ne connaît aucune conception qui satisfasse à la mécanique quantique. »

UNE REVELATION :

LE MONDE SUBQUANTIQUE

Nous devons une fois de plus rendre hommage à notre ami et collaborateur, le professeur Robert Tournaire, Lauréat de la Faculté des Sciences de la Sorbonne. C’est à lui que l’on doit la mise en lumière de l’existence d’un monde sub-quantique grâce à ses travaux datant de 1933 à 1938, publiés dans la « Naissance de la Vie ».

Les plus grands physiciens en admettent maintenant l’existence. Il apparaît de plus en plus évident que le domaine du subquantique situé en dehors du passé, du présent temporel et de l’avenir, et d’autre part étant a-causal, approche de la Réalité suprême évoquée par les Maîtres de la Voie Abrupte, dans l’Advaita indien, le Chan, le Zen, le Taoïsme. Nous y trouvons les caractéristiques d’Intemporalité, de Présence Eternelle, de Liberté, de Création pure, de Non-conditionnement évoquées par Krishnamurti. Peut-être s’agit-il de cet « Espace » spirituel illimité dont nous ne percevons ni l’évidence, ni la présence en vertu d’un écran mental intérieur formé de nos mémoires accumulées et l’identification à nos perceptions sensorielles trop superficielles.

La convergence qui s’établit entre physique, psychisme et spiritualité vers ce dernier quart du XXème siècle est vraiment extraordinaire par le nombre important de physiciens, d’astrophysiciens, de biologistes, de savants appartenant à toutes les disciplines, et cela tout spécialement entre les années 1960 et 1978.

Les progrès réalisés par les spécialistes du monde sub-quantique ont d’énormes conséquences.

Le fait que les constituants ultimes de la matière sont l’objet d’un processus symétrique au cours duquel ils avancent alternativement dans le temps en allant vers ce que nous nommons le passé est lourd de significations. Si rien d’autre n’existait que le processus de symétrie que nous venons d’évoquer, les constituants élémentaires et l’Univers entier disparaîtraient instantanément. Or, ils persistent. Et s’ils persistent, c’est en raison d’une poussée, d’une sorte de volonté universelle qui les englobe et les domine.

C’est ce que les physiciens américains appellent « the push of will ». Force nous est de reconnaître là la présence toujours renouvelée d’une Réalité spirituelle suprême ou divine.

Ainsi que le suggère Aimé Michel (voir article dans « Question de… » N° 20) : l’agitation à-causale du monde sub-quantique, qui est infiniment active, est la manifestation au cœur de la matière d’un principe de conscience pure. A cette conclusion, tous les éminents physiciens et savants de la gnose moderne donnent leur pleine adhésion.

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Nous rappellerons enfin les similitudes existant entre la pensée de Jean Charon et les Gnostiques de Princeton. L’auteur écrit (p. 16, « L’Esprit, cet Inconnu ») :

« Il est nécessaire de faire intervenir un espace-temps particulier présentant toutes les caractéristiques d’un espace-temps de l’Esprit côtoyant celui de la matière brute. Ce sont les différents aspects de cette physique néo-gnostique que j’expose ici. »

Cette omniprésence d’une essence spirituelle au cœur même de la Matière, que ce soit la Matière brute d’une pierre ou celle d’un vivant est mise en évidence tout au long des œuvres de Jean Charon et des Gnostiques de Princeton. Jean Charon écrit à ce propos :

« Il existe une réalité profonde, partout présente dans l’Univers, qui est capable de faire « naître » la pensée dans l’espace, dans le même sens qu’un électron est capable de faire naître autour de lui un champ électrique dans l’espace. Dès lors, la pensée est présente partout, aussi bien dans le minéral, le végétal ou l’animal que dans l’Homme. »

Lorsque l’on sait que le corps d’un homme de 60 kilos contient un nombre énorme d’électrons s’exprimant par le chiffre 4 suivi de 28 zéros et que, d’autre part, l’on sait que chacun de ces électrons contient un espace-temps de l’Esprit dans lequel se sont accumulées toutes les informations, toutes les mémoires de l’histoire d’un univers, il est plausible d’admettre que les horizons d’évolution spirituelle de l’être humain sont immenses et insondables.

Telles sont les raisons pour lesquelles Jean Charon déclare que (p. 22) : « La Nouvelle Gnose, qui est née d’une conjonction d’aspirations aussi diverses que celles qu’on trouve dans les campus ou les communautés hippies de Berkeley et Columbia, les astronomes et astrophysiciens des Mont Palomar et Wilson, les physiciens de Princeton — et qui depuis ces deux dernières années commence à s’étendre progressivement aux Etats-Unis      — la Nouvelle Gnose, disais-je, est peut-être une attitude qui est digne d’être explorée. »

Nous avons récemment appris avec grande joie que les idées essentielles du mouvement de Princeton mises admirablement en lumière par la Professeur Ruyer de l’Université de Nancy dans son ouvrage « La Gnose de Princeton » ont reçu un accueil très favorable et vraiment inespéré dans la plupart des universités du monde.

TEMOIGNAGE PERSONNEL

Lors de la lecture, en 1928, d’un texte sacré de l’Inde antique évoquant la vision d’immensité d’une Réalité suprême formant l’essence unique des êtres et des choses, je fus transporté dans un état de communion véritablement extatique. Depuis cette expérience fondamentale, appelée « Samadhi » en Inde, je me suis intéressé passionnément à la structure exacte des constituants ultimes de la Matière. Je sentais avec une certaine acuité que les énergies spirituelles auxquelles j’étais soudainement sensibilisé provenaient autant des profondeurs de ma propre constitution cellulaire que d’autres domaines encore mystérieux. Je me plongeai alors dans l’étude de la biologie, de la physico-chimie et, finalement, la physique nucléaire. Quelle était bien la nature de ces électrons, de ces neutrons, de ces protons ? Quelle pouvait bien être la nature de ce champ unitaire et de l’énergie universelle formant la substance même des mondes visibles et invisibles ?

Et de plus en plus, je sentais secrètement que les forces qui m’inspiraient dans mes écrits, dans mes méditations, dans mes conférences provenaient bien plus de cette énergie cosmique fondamentale que de ma personnalité éphémère. Toute la ferveur qui m’animait, je la sentais venir beaucoup moins de la richesse des enseignements de mes instructeurs indiens ou tibétains que de l’essence énergétique universelle dont j’étais fait aux niveaux ultimes de ma propre matière.

Certes, je dois, pour être juste, exprimer ma gratitude immense à Krishnamurti, au Zen, au Ch’an, au Taoïsme, pour ce qu’ils m’ont apporté. Mais j’ai toujours eu la conviction que la force spirituelle dont j’étais l’instrument, provenait surtout directement de la nature spirituelle et psychique des énergies contenues dans les constituants ultimes de la Matière dont je suis fait et dont toutes choses sont faites : électrons, neutrons, protons, champ unitaire, etc.

Beaucoup de personnes m’ont considéré comme un porte-parole de telles ou telles sectes ou religions, de tels ou tels instructeurs, que ce soit Krishnamurti ou Sam Tchen Kham Pâ ou Wei Wu Wei, auxquels je redis toute ma gratitude. Mais en fait, ce n’est au nom de personne, au nom d’aucune secte, d’aucune religion, d’aucun enseignement que depuis 50 ans je poursuis des activités d’écrivain ou conférencier. La lecture et la méditation des œuvres des Gnostiques de Princeton et de Jean Charon m’indique que, vraiment, c’est bien, en un certain sens, le fait tout simple, tout naturel d’être branché sur le contenu psychique et spirituel de mes propres électrons et de ceux que l’Univers, qui est la seule source de l’inspiration présidant à mes activités.

Jean Charon a trouvé les mots justes pour exprimer bien mieux que moi-même, se basant sur une argumentation scientifique solide, beaucoup de choses que je n’ai jamais osé dire. Le fait que des lecteurs ou auditeurs vibrant avec enthousiasme à la suite de travaux qu’on m’attribue n’a que très peu de choses à voir avec Robert Linssen.

Les lecteurs ou auditeurs doivent l’essentiel de leurs expériences au contenu psychique et spirituel de leurs propres électrons mis en résonnance avec ceux dont je tente d’être l’instrument d’expression. Je ne suis, et nous ne sommes tous que des fenêtres ouvertes, ici en surface où tente de filtrer la Lumière intérieure. Les paroles prononcées par ceux qui s’orientent vers le chemin de la Sagesse véritable ne sont toujours que des tentatives d’articulations verbales du contenu psychique et spirituel de leurs propres électrons et de l’essence ultime de l’Univers. Ce niveau dépasse infiniment celui de notre égo. Ceci est d’ailleurs mis en évidence par le livre admirable « Conscience – Energie » du savant français le Dr. Th. Brosse dont nous commenterons également l’essentiel.

L’OEUVRE DE JEAN CHARON ET L’ESPACE-TEMPS DE L’ESPRIT

Nous nous proposons maintenant d’examiner sommairement les deux formes d’espace-temps évoquées dans l’œuvre de Jean Charon : d’abord l’espace-temps de la Matière, ensuite l’espace-temps de l’Esprit. Nous préférons appeler ce dernier l’espace-temps psychique.

A notre point de vue, le niveau de l’Esprit englobe et domine les deux formes d’espace-temps. L’Esprit dans son intemporalité et sa liberté est au-delà des processus d’entropie de l’espace-temps de la Matière et des processus de néguentropie de l’espace-temps psychique que Charon désigne par l’Esprit.

Pour Krishnamurti, le domaine spirituel qu’il nomme l’« Inconnu est au-delà des mondes physiques et psychiques. Lors d’une causerie donnée à Brockwood, le 5 septembre 1976, évoquant le silence intérieur véritable et la différence entre l’énergie mentale et l’énergie spirituelle, il déclarait :

« Cette énergie est-elle mécanique ? Pour aller sur la Lune, il a fallu une énergie colossale. Cette énergie est issue du savoir, de la mémoire, de la réaction de la pensée.

La pensée en action a sa propre énergie qui est mécanique, qui est un processus matériel et qui est totalement différente de l’énergie qui intéresse ici. »

L’espace-temps de la Matière est régi par l’entropie, la dégradation. L’espace-temps psychique est régi par la néguentropie, la croissance, l’accumulation d’informations sous forme de milliards de mémoires.

Du point de vue des « Eveillés » et Maîtres de la Voie Abrupte, avec lesquels nous avons vécu en Orient, de même que du point de vue de Krishnamurti, l’Esprit, la Réalité Suprême (peu importe les noms) n’est pas un « résultat » ni une somme d’accumulations de mémoires.

La plupart des traditions anciennes mentionnent la fameuse trilogie : corps, âme, esprit.

Dans la Trimurti indienne, nous avons, suivant le schéma ci-dessous, l’aspect destructeur de Shiva, l’aspect conservateur de Vishnou qu’englobe et domine le Brahman.

Dans le christianisme, nous avons la trinité : le Fils, le Père et le Saint-Esprit, symbolisé par le triangle ci-dessous :

En transposant ces données dans le contexte de nos essais, nous avons la trilogie :

1) espace-temps de la Matière, entropie, dégradation ;

2) espace-temps du psychisme, néguentropie, croissance, accumulation de mémoires et d’informations ;

3) l’Esprit suprême, l’Absolu englobant et dominant les deux espace-temps évoqués.

On peut schématiser ce qui vient d’être exposé sous la forme des deux trilogies ci-dessous :

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A. L’ESPACE-TEMPS DE LA MATIERE

Les réserves précédentes étant énoncées, nous nous bornerons à un exposé très sommaire de l’espace-temps de la Matière. Dans l’Univers relativement restreint qui nous est familier, tout est déterminable et déterminé depuis une partie du macrocosme jusqu’au niveau des molécules dans le microcosme.

Dans son ouvrage très intéressant, « L’Anti-hasard » (éd. Gauthier-Villars, Paris 1973), Ernest Schoffeniels, Professeur à l’Université de Liège, nous montre à quel point un strict déterminisme préside aux divers phénomènes se déroulant dans l’espace-temps servant de cadre à nos activités quotidiennes.

Dans le macrocosme, par exemple, l’astronome Le Verrier avait prédit en 1846 la position exacte et l’heure où se trouverait la planète Neptune en fonction des perturbations qu’elle apportait à l’orbite de la planète Uranus. Dans le microcosme, ce déterminisme s’arrête à l’échelle moléculaire des phénomènes. Nous verrons plus loin las causes d’un Principe d’indétermination relatif aux électrons, mis en évidence par divers physiciens dont Heisenberg.

A notre échelle familière, donc, tout semble très simple. Si je lance une bille d’acier d’un kilo, je puis déterminer à chaque instant, à la fois sa position et sa vitesse. Je pourrai dire qu’à tel instant elle se situe à deux mètres de moi, à un mètre au-dessus du plancher, à trois mètres du mur droit, etc. Les étudiants en physique peuvent dès la première année d’université calculer la trajectoire, les résistances de la friction au sol, de l’air, etc. en fonction des données de la mécanique classique.

B. L’ESPACE-TEMPS DE L’ESPRIT SELON J. CHARON

Si nous considérons le comportement d’un électron à la place de la bille d’acier évoquée dans notre exemple, tout change radicalement. Il est rigoureusement impossible de déterminer à la fois sa position et sa vitesse. Les points de référence de l’électron sont totalement différents de ceux de notre bille d’acier. Pourquoi ? D’abord, parce que la nature de l’électron, ses propriétés, son aspect, son comportement sont complètement différents de tout ce qui est à la portée de nos perceptions sensorielles. Il n’est pas exagéré d’affirmer que non seulement la nature de l’électron est mystérieuse, mais qu’elle est incroyablement mouvante et vraiment hallucinante !

Commençons d’abord par rappeler une fois de plus la définition des corpuscules atomiques que Louis de Broglie donnait il y a près de quarante ans : les corpuscules n’ont rien de solide. Ils apparaissent comme des « paquets d’ondes des zones d’influences ». Ils ne seraient que la localisation provisoire d’une onde de probabilité.

Rappelons le fait que les électrons effectuent entre 200.000 et 6.000.000 de milliards de tours par seconde autour du noyau central d’un système atomique.

Les dimensions de ce « mystérieux » paquet d’ondes sont de l’ordre du millième de milliardième de millimètre et sa température est de l’ordre de 70 millions à 1000 milliards de degrés.

En plus de cela, cet ensemble d’ondes mystérieuses, formant l’électron, tourne sur lui-même comme une infime petite toupie qui est animée d’une pulsation radiale stupéfiante. En effet, au cours de chaque seconde, l’électron grandit et se contracte 1023 fois du dixième de sa grandeur ! Imaginons un objet de 10 cm qui 100 000 000 000 000 000 000 000 fois par seconde atteint un mètre pour se recontracter à 10 cm. C’est évidemment incroyable et impensable mais pourtant rigoureusement vrai.

Ne tentons pas de nous représenter cet électron en imaginant par exemple un ballon de caoutchouc très élastique qui se contracte et se dilate 1023 fois par seconde avec un écart de 10 cm à un mètre de rayon ! Rien ne serait plus faux.

L’électron est totalement autre. Les coordonnées définissant parfaitement la position et la vitesse d’une planète ou d’une balle de tennis ne sont plus valables pour l’électron. Pourquoi ? Parce qu’il dépend d’autres coordonnées, il dépend de ce que Jean Charon appelle l’espace-temps de l’Esprit et que nous appelons le Domaine de l’espace-temps du psychisme.

Jean Charon nous montre comment s’est élaborée en lui l’hypothèse de l’existence d’un espace-temps de l’Esprit juxtaposé à l’espace-temps de la Matière. Il expose la part d’impossibilité des espoirs d’Einstein souhaitant aboutir à une « géométrisation » complète de la Physique. Mais il reprend les données de l’œuvre einsteinienne en les complétant de sa « Théorie de la relativité complexe » (éd. Michel Albin, Paris 1977).

Il déclare (« L’Esprit, cet Inconnu », p. 60 – 61 – 62 – 63 passim) : « Si l’onde psi, à caractère probabiliste des physiciens, devait avoir un caractère « objectif » quelconque, cela ne pourrait certainement pas être en tous cas dans l’espace-temps où évolue la matière, mais dans un espace différent, qu’on pourrait nommer espace-temps des informations probabilistes, ou mieux encore, espace-temps de l’Esprit.

Contre Einstein, les physiciens quantiques devinrent toujours plus nombreux. La cause est-elle entendue et la physique restera-t-elle probabiliste ? Ce n’est nullement certain.

A mon sens, le progrès doit s’accomplir beaucoup moins en cherchant à contester le probabilisme qu’en s’efforçant de discerner pourquoi dans un référentiel d’espace-temps (ordinaire), on est incapable de pouvoir représenter avec une totale exactitude, à la fois la position et la vitesse d’une particule.

Ne faut-il pas rechercher dans quel « espace-temps » plus complexe que celui d’Einstein aussi bien que celui de la théorie quantique, l’onde psi aurait une existence « objective » ? Puisque cette onde psi est porteuse d’informations pour l’esprit humain, cet espace-temps complémentaire de l’espace-temps ordinaire ne doit-il pas être un espace-temps de l’Esprit ? »

Il est très important de noter que les progrès récents de l’astronomie, de l’astrophysique et de l’électronique ont mis en évidence, tant dans l’infiniment grand que dans l’infiniment petit des électrons, l’existence d’un espace-temps que Jean Charon appelle l’espace-temps de l’Esprit et que nous nommons espace-temps du psychisme. Ceci se trouve mis en évidence par l’existence de ce que les physiciens et astrophysiciens appellent actuellement le « rayonnement noir » ou les « trous-noirs ». Il ne s’agit plus ici d’une hypothèse.

Nous commencerons par l’exposé de faits observés par les astrophysiciens relativement au « rayonnement noir » ou « trous noirs » dans la constellation du Cygne. Nous ne sommes plus ici dans le domaine de la métaphysique.

Comme l’enseignaient les textes antiques du Bouddhisme : les agrégats d’éléments sont impermanents. Les Univers, les étoiles naissent„ se développent et meurent.

Nous examinerons plus en détail la vie d’une étoile. A la fin de celle-ci, les réactions thermonucléaires qui alimentent son feu intérieur finissent par diminuer. Durant cette extinction, les étoiles se comportent de façons différentes les unes des autres. Si leur masse est supérieure à 3,4 fois la masse de notre Soleil, elles explosent soudain et rejettent une partie de leur matière périphérique c’est le cas des « supernova ».

Lorsque la masse d’une étoile est inférieure à 3,4 fois la masse de notre Soleil, l’étoile se contracte, tout en perdant sa chaleur. Elle devient ce que les astronomes appellent une « naine blanche ». Celle-ci perd encore de sa chaleur et accélère de plus en plus son mouvement de rotation tout en se rapetissant de façon de plus en plus importante. Lorsque la densité d’une telle étoile atteint l’ordre de grandeur de celle des noyaux atomiques, elle devient un « pulsar ». Ces pulsars ayant la masse de notre soleil n’ont plus que quelques kilomètres de diamètre et sont animés d’un mouvement de pulsation radiale à chaque seconde. Cette pulsation est à l’origine d’un rayonnement électronique que l’on peut enregistrer. A un certain moment, le pulsar se contracte encore davantage. Il est formé de neutrons qui se ramassent de plus en plus en un petit volume et tendent vers la limite extrême de la densité possible dans l’espace-temps de la Matière. Finalement cette limite est dépassée et l’étoile à neutron ou ce qu’il en reste s’effondre et bascule dans un autre univers. C’est à cet instant qu’apparaît ce que l’on appelle un « trou noir ».

Ainsi que l’exprime Jean Charon (p. 72) : « Comme l’espace se courbe d’autant plus que la gravitation est plus forte, il arrive un certain niveau d’effondrement (c’est-à-dire un certain rayon de l’étoile) pour lequel l’espace se courbe au point de se refermer sur lui-même. Nous ne sommes plus alors en présence d’un mais de deux univers : notre grand Univers qui a son propre espace fermé sur lui-même, avec un rayon de milliards d’années-lumière ; puis, venant comme se juxtaposer à cet espace, un espace qui forme un tout à lui seul et avec lequel notre Univers n’aura plus qu’un point de contact : nous avons nommé un « trou noir ».

A la question de savoir pourquoi tous les savants, physiciens et astrophysiciens nomment cette présence étrange du nom de « trou noir », il est répondu que plus rien ne peut en sortir. L’intensité de la force d’attraction est telle que la lumière elle-même (au cas où il contiendrait des photons) est empêchée de sortir. Il laisse cependant des traces sous la forme d’une forte courbure observable dans l’espace de notre Univers à sa proximité.

Ainsi que l’exprime Jean Charon (p. 73) : « La matière de notre univers passant près du trou noir a tendance à tomber vers le fond de cet entonnoir, si elle n’a pas une vitesse suffisante pour s’échapper. Le phénomène est ici tout à fait comparable à ce qui se passe autour de l’« œil » d’un « maelstrom ». C’est l’immense tourbillon que provoque le trou noir qui permet de détecter la présence d’un trou noir, comme celui récemment découvert dans la constellation du Cygne. »

Pour Jean Charon, nous touchons là le domaine mystérieux de l’espace-temps de l’Esprit que nous appelons l’espace-temps du psychisme. Il semble en posséder tous les attributs.

En se rapportant à l’œuvre de Jean Charon, le lecteur pourra mieux comprendre ses conclusions que par la lecture d’un simple article.

Parmi les caractéristiques essentielles de l’espace-temps de l’Esprit, il cite (p. 77) : « … un espace où l’information ne peut que s’enrichir au fur et à mesure que s’écoule le temps. Un espace qui est capable, grâce à ses informations, d’accroître sans cesse son « ordre ». Un espace qui présente finalement les caractéristiques de ce qu’on nomme l’espace du Vivant, l’espace enfermé dans la membrane d’une cellule vivante par exemple, qui est aussi un espace où l’observation fait bien paraître une évolution à néguentropie croissante (croissance), et sans doute aussi l’espace du Pensant, l’espace de la mémoire, qui est, lui aussi, un espace où l’information ne peut aller qu’en s’accroissant. »

Rien n’en sort, de ces mystérieux « trous noirs », mais de subtiles interactions existent entre eux et notre Univers familier. Ils n’existent pas seulement dans le macrocosme révélés par les incroyables tourbillons des étoiles à neutrons. Ils existent aussi dans les électrons, dans nos propres électrons.

Ainsi que l’écrit Jean Charon (p. 78) : « L’électron possède une structure qui le représente comme un « micro-trou-noir », une « géométrie » contenant un espace-temps tout semblable à celui des trous noirs. Un espace-temps de l’Esprit finalement ».

Nous nous permettrons de répéter ici que s’il ne s’agit plus d’un espace-temps matériel tel que nous le connaissons. Nous considérons l’espace-temps des « trous-noirs » comme psychique et non spirituels.

Signalons enfin qu’en septembre 1978, les astrophysiciens ont identifié environ deux « étoiles-trous-noirs » en plus de celle de la constellation du Cygne.

A. Inexistence des lignes droites et courbures de l’Univers

Nous tenterons maintenant de montrer de façon aussi simple que possible par quels moyens et de quelle manière les électrons enregistrent de façon constante et indestructible, tous les événements qui se sont produits depuis les 12 ou 16 milliards d’années que l’on attribue à la formation de l’Univers.

Ceci ne peut se produire que si les électrons possèdent, en plus des propriétés physiques connues une partie d’espace-temps psychique ou spirituel rigoureusement fermée, capable de tout retenir, de tout mémoriser et de ne jamais rien laisser échapper.

En fait, répétons-le une fois de plus, l’Univers matériel qui nous est familier « baigne » ou « repose » sur un autre univers ; les physiciens l’appellent le monde sub-quantique, d’autres, l’univers de l’espace-temps psychique ou spirituel.

Comme l’expose admirablement le Dr Th. Brosse, dans son livre « La Conscience Energie, structure de l’homme intégral et de l’Univers », c’est à ce niveau qu’existe l’essence suprême de toute substance. Celle-ci est une conscience pure, omniprésente, intemporelle, inconditionnée, a-causale, telle que la découvrent les physiciens, telle aussi que l’enseignait l’antique advaïta védanta, tel que l’enseigne actuellement Krishnamurti.

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Pour comprendre l’existence d’un espace-temps psychique ou spirituel existant au cœur de chaque électron, il est nécessaire d’abandonner un ensemble de valeurs familières profondément ancrées dans notre esprit. Les enseignements que nous avons tous reçus et qui sont encore énoncés actuellement partout, affirment que la ligne droite existe et qu’elle est la plus courte distance entre deux points donnés. Mais en réalité, la ligne droite n’existe pas. Toute la géométrie euclidienne est basée sur l’existence de lignes absolument droites. Cette géométrie n’est valable qu’à notre petite échelle d’observation très limitée.

Nous avons tendance à supposer que si nos yeux lançaient un rayon de lumière (photon) droit devant nous, ce rayon de lumière irait de profondeurs en profondeurs, toujours en ligne droite pendant des millions d’années jusqu’à d’insondables abîmes et bien au-delà encore. Il n’est rien de plus faux. Car la ligne droite n’existe pas.

Seules existent des lignes courbes. Et dans un exemple que donne Einstein, loin de s’enfoncer indéfiniment en ligne droite dans un univers insondable, la lumière (ou les photons) émis par notre regard finirait par rejoindre notre nuque après avoir parcouru une énorme trajectoire toujours courbe.

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Quadruple « dorje » tibétain symbolisant l’Illumination et la délivrance de la réincarnation. Les triangles superposés évoquent l’évolution et l’involution, le « svastika » la Roue du temps et des vies successives. Le « Dorje » symbolise l’Eveil hors du temps et de l’égo.

Le rôle du « Libéré vivant » consiste à :1°) informer l’homme moderne — qui n’en croit rien — de l’existence de la réincarnation de son égo au cours de vies successives.2°) de montrer à l’homme qu’il est prisonnier de l’attachement à son égo, par l’action de mémoires accumulées au cours du temps.

3°) de donner à l’homme les clefs de sa délivrance de l’égo pour la réalisation du bonheur véritable dans l’état d’Intelligence et d’Amour suprêmes.

Sam Tchen Kham Pâ (Dorje).

CONSEQUENCES DE LA COURBURE DE L’UNIVERS

Retenons donc ce qui suit :

1) La physique moderne nous enseigne que l’espace est courbe (suivant la figure A).

2) Cette courbure normale de l’espace, figurée en A, s’accentue au voisinage de certains amas de matières et des astres, suivant la figure B.

3) II existe des astres et notamment des étoiles d’une très grande densité, telles les « naines blanches » ou étoiles à « neutrons ».

Ce sont en quelque sorte des étoiles agonisantes qui sont sur le point de terminer leur cycle pour aborder d’étranges transformations. En raison de leur densité considérable, la courbure de l’espace se renforce davantage et tend à former une sorte de poche ou de cavité suivant la figure C.

4) Finalement, l’étoile à neutrons est l’objet d’une contraction tellement énorme qu’elle finit véritablement par « craquer » ou basculer dans un autre univers. A ce moment, la densité est d’une telle intensité que la courbure de l’espace se replie, forme une boucle et enferme ce qui reste de l’étoile.

Ainsi se forme ce que les astrophysiciens appellent les « trous noirs » dont l’existence n’est pas une hypothèse mais un fait expérimentalement vérifié.

Selon Jean Charon, nous nous trouvons ici en présence d’un nouvel univers régi par des lois très différentes : c’est le monde de l’espace-temps psychique ou spirituel.

Le « micro-trou-noir » de l’électron et l’espace-temps psychique

Ce que nous avons décrit très sommairement concernant la formation des étoiles à neutrons se transformant finalement en « étoile-trou-noir » se déroule d’une façon quelque peu différente au cœur de chaque électron. Par ceci, nous voulons insister sur le fait que certains physiciens postulent l’existence, au cœur de chaque électron, d’un espace-temps psychique ou spirituel, de la même nature que celui que les astrophysiciens ont découvert dans l’infiniment grand du monde des étoiles.

Ainsi que l’expose Jean Charon (« L’Esprit, cet Inconnu », p. 86), « Seul, l’électron possède une durée de vie quasi éternelle…, c’est lui qui est porteur de l’Esprit…

L’électron déforme l’espace autour de lui à la manière d’un trou-noir, en ce sens que l’espace se referme complètement…

L’électron forme un véritable univers à lui tout seul, dont l’espace est complètement isolé de l’espace extérieur.

Aucun objet ne peut pénétrer ou sortir de cet espace. C’est un espace fermé. »

Faut-il en conclure que l’électron est sans action sur l’être humain aux niveaux de l’espace-temps physique ? Bien au contraire.

Les électrons possèdent non seulement de nombreuses interactions au niveau de l’espace-temps physique. Ils possèdent des pouvoirs extraordinaires d’interaction avec tout l’espace-temps psychique et spirituel, ainsi qu’une action d’une importance considérable dans tous les processus évolutifs qui président à l’histoire d’un univers. Tous les phénomènes biologiques, psychiques, spirituels, sont liés au contenu immense des informations accumulées au niveau de l’espace-temps psychique de chaque électron.

Nous tenterons d’examiner en détail ce que cela signifie et quelles en sont les conséquences pour la destinée humaine sur les plans psychiques et spirituels.

L’ÉTRANGE ENVIRONNEMENT ELECTRONIQUE

Les physiciens nous enseignent que tout, absolument tout s’engouffre dans ces mystérieux « micro-trous-noirs » existant au cœur de l’électron. Jean Charon nous explique que la force d’attraction est à tel point colossale, que ces micro-trous-noirs — (comme les étoiles trous-noirs d’ailleurs) — absorbent tout ce qui les entoure ou les approche. Ceci veut dire que pas un seul rayonnement, pas un seul photon n’est capable d’en sortir. Aucune des formes familières de l’énergie ne peut s’en échapper.

Telles sont les raisons pour lesquels il est dit que les électrons-micros-trous-noirs ainsi que les étoiles-trous-noirs sont l’objet d’un processus néguentropique contrairement aux éléments de la matière et de l’espace-temps ordinaire qui est entropique. L’entropie évoque la tendance à la dégradation, au désordre. La néguentropie évoque au contraire la tendance à l’enrichissement à la croissance.

En d’autres termes, l’espace-temps psychique des électrons/micros/trous-noirs ne se dégrade jamais. Au contraire, il accumule sans cesse les milliards d’informations qui lui parviennent du monde extérieur. Depuis le début de la formation d’un Univers, le contenu des informations de chaque électron n’a cessé de croître.

Rien, absolument rien n’a été perdu ni détruit, ni diminué dans cette somme colossale d’enregistrements mémoriels à laquelle s’ajoute constamment celle de nos actes, de nos pensées, de nos émotions.

Chaque cellule de l’être humain comporte des millions d’atomes constituant les molécules géantes de l’A.D.N. et de l’A.R.N.

Cet ensemble de molécules géantes totalise des milliards d’électrons-trous-noirs.

Ainsi que l’écrit Jean Charon, en commentant le rôle des noyaux d’A.D.N. et d’A.R.N. (op. cit., p. 139) : « C’est bien notre « Je » entier qui est un sous-ensemble de l’information contenue dans chacune des particules élémentaires formant notre corps. Même en admettant que seules les particules entrant dans la composition de l’A.D.N. de nos cellules possèdent chacune l’information propre à notre « Je », étant donné que la quantité d’A.D.N. de chaque cellule humaine est de l’ordre du millionième de millionième de gramme, il y aurait près de cent milliards d’électrons « spirituels » porteurs de notre « Je » dans chacune des cellules de notre corps. Et les cellules de notre corps se comptent elles-mêmes en milliards. »

L’ESPACE INTERSTELLAIRE OU INTERATOMIQUE

N’EST NI NEANT NI VIDE

Chacun sait que de grands espaces séparent entre eux les constituants ultimes de la matière. Ces espaces sont, toutes proportions gardées, un peu semblables à ceux qui séparent les étoiles.

On se souviendra de la comparaison saisissante qu’avait formulé Pierre Rousseau (« De l’atome à l’étoile »). Aux termes de cette comparaison, il était dit que si l’on entassait les uns contre les autres, en supprimant les espaces qui les séparent, les atomes formant la masse d’un homme de 70 kg, on aurait, en volume, les dimensions d’une de ces minuscules poussières qui voltigent dans une pièce relativement obscure et que nous rendent visibles les rayons du soleil filtrant à travers un rideau. Et cette petite poussière posséderait toujours une masse de 70 kg.

On a, de ce fait, souvent déduit que l’environnement des corpuscules ultimes de la matière, protons, neutrons, électrons, est formé par un vide ou un néant absolu. Or, il n’en est rien.

Ainsi que le confirment les physiciens, et notamment Richard Feynman, Prix Nobel de Physique, l’espace séparant entre eux les ultimes constituants de la matière n’est pas un vide absolu. Il est une forme de l’énergie.

Nous le verrons ultérieurement. S’il en était autrement, l’espace ne subirait aucune modification dans sa courbure au voisinage des masses de matières à forte densité.

Ainsi que l’écrit Jean Charon (op. cit., p. 87) : « Le micro univers électronique n’est pas vide (sinon l’espace qui l’enferme ne serait pas courbé) ; il contient, comme notre Univers, de la matière et du rayonnement. Il contient notamment ce que l’on nomme du « rayonnement noir » qui est une sorte de gaz de photons ayant toutes les vitesses et toutes les directions. »

Les astrophysiciens et Jean Charon enseignent que la température des espaces du macrocosme, c’est-à-dire celle régnant entre les planètes et le soleil et celle des espaces interstellaires est de l’ordre de -270° Celsius.

La température du micro-univers électronique est (nous l’avons vu ailleurs) de l’ordre de 70 millions à 650 milliards de degrés.

Ceci nous montre à la fois l’abîme qui nous sépare des profondeurs ultimes de la matière et, d’autre part, l’imperfection de nos perceptions sensorielles. Signalons cependant que la Nature a bien fait les choses.

Qui se douterait en effet que, tandis qu’en « surface » dans notre espace-temps physique, nous nous sentons vivre confortablement dans une température corporelle de 37°, en « profondeur » l’espace-temps psychique de nos « micro-trous-noirs » électroniques possède une température de milliards de degrés.

MODES DE COMMUNICATIONS

DES DIVERS ESPACES-TEMPS ELECTRONIQUES

Nous nous posons maintenant la question de savoir comment les électrons communiquent entre eux au niveau de l’espace-temps physique ? Comment l’énorme contenu des informations accumulées au niveau des « micro-trous-noirs » de l’espace-temps psychique des électrons parvient-il à influencer l’évolution de l’Univers et la vie psychique et spirituelle des êtres humains ? Comment certaines pratiques du Yoga et des méditations peuvent-elles développer une disponibilité ou une réceptivité permanente aux richesses contenues dans les niveaux psychiques et spirituels des profondeurs électroniques ? Nous savons que certaines traditions antiques de l’Inde et de la Chine confirment depuis des milliers d’années ce que tendent maintenant à mettre en lumière plusieurs physiciens éminents de notre époque. Enfin, comment les révélations de l’électronique sur l’espace-temps psychique fournissent-elles des arguments plausibles en faveur de la réincarnation ?

Retenons cependant que si des réponses satisfaisantes sont données à toutes ces questions, le fait de la réincarnation, malgré son évidence, ne satisfait nullement les « Maîtres » de l’Eveil intérieur. Ceux-ci évitent souvent d’en parler. Pour eux, la réincarnation est un processus d’asservissement résultant d’une identification exagérée de l’être humain avec son égo.

La roue des naissances et morts successives (le Samsara) implique l’existence d’un réseau d’énergies psychiques assurant la continuité de l’égo. Celui-ci est prisonnier du temps, de la durée, de la continuité. Il s’enferme, de ce fait, dans tout un réseau de tensions, d’avidités, de conditionnements, de conflits.

Nous voyons maintenant que les traditions anciennes et la science moderne mettent clairement en évidence, de la même façon, l’existence d’une Réalité Suprême, sorte de conscience universelle, libre, inconditionnée.

Le monde sub-quantique que commencent à entrevoir les physiciens de la fin du XXe siècle est a-causal, intemporel. Il parait avoir de nombreuses caractéristiques généralement attribuées aux domaines spirituels. Il dépasse de loin les limites de l’égo.

Il serait utile de connaître les processus de méditation capables de nous libérer de l’égo et comment mettre un terme à l’enchaînement des causes et des effets formant un écran opaque masquant à nos yeux les profondeurs de notre être et de toutes choses. C’est en cela que réside notamment tout l’effort de Krishnamurti.

Tout récemment, des savants éminents, tels le Dr Th. Brosse, ont donné une réponse parfaitement claire à toutes les questions précédemment évoquées. Dans un ouvrage remarquable (« La conscience énergie » – éd. Présence, Paris 1978), le Dr Brosse met en évidence la loi fondamentale de subordination en vertu de laquelle tout être humain possède la faculté de se rendre disponible aux richesses inépuisables de la conscience pure et universelle occupant une place de priorité dans la constitution de l’univers et de l’homme. L’obéissance a cette Présence éternelle entraîne le dépassement de l’égo et réciproquement.

Dès lors, l’emprise des mémoires accumulées du passé ne paralyse plus la vie intérieure de l’être humain et les énergies alimentant le processus contraignant des naissances et vies successives cesse de nous enchaîner.

IMPORTANCE DU ROLE DE LA MEMOIRE

Nous avons fréquemment évoqué l’importance de cette pensée : « Nous ne sommes qu’un paquet de mémoires » et nous reprenons une fois de plus quelques aspects de la manifestation de ces mémoires.

Entre le moment où nos parents nous ont conçu et celui de notre naissance, un travail prodigieux d’associations moléculaires et cellulaires s’est réalisé. Les progrès récents de l’embryologie nous montrent l’ampleur de ce travail stupéfiant et constant. Au moment de la conception, une seule cellule est porteuse de milliards d’informations qui vont présider à la formation d’un nouveau-né qui, à la naissance, comportera environ 200 milliards de cellules.

Pendant neuf mois, minute par minute, heure après heure, des millions d’atomes, de molécules, de cellules vont être dirigés selon des programmations et des planifications extraordinairement précises, les unes pour former un cerveau humain, les autres un œil, les autres une main ou un cœur. Nous sommes la matérialisation et l’aboutissement d’une programmation formée par les milliards de mémoires dont l’unique cellule initiale était porteuse. Physiquement, elles sont invisibles, mais sur le plan de l’espace-temps psychique, elles sont présentes.

Ce processus, nous le savons maintenant et nous le répétons à dessein, a pris naissance à peu près au moment de la naissance d’un univers, dès la formation en tous cas des premières grosses molécules.

C’est à ce réseau de mémoires du passé que fait allusion évidemment le symbolisme du « Vieil homme ». C’est à cet énorme réservoir d’informations et de mémoires que Krishnamurti fait appel lorsqu’il nous parle du « connu » et nous suggère de nous libérer de son emprise.

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RESUME DES PROCESSUS DE COMMUNICATION ENTRE L’ESPACE-TEMPS DE LA MATIERE

ET L’ESPACE-TEMPS PSYCHIQUE

Les électrons ont la possibilité de communiquer entre les niveaux matériels et psychiques de leur structure ; ils peuvent également communiquer entre eux à ces deux niveaux. Les processus de ces communications ou interactions sont complexes et très différents de tout ce que nous pouvons imaginer.

Il faut, certes, rendre hommage au génie des physiciens qui, tel Jean Charon, ou des mathématiciens tel C. de Beauregard, qui ont été capables de nous les faire entrevoir. Nous tenterons ici d’en donner un très bref résumé.

Au moment de la formation d’un univers physique, le contenu informationnel de l’électron est très faible. Son histoire est évidemment très brève. Rappelons cependant que cet électron est déjà de nature complexe et commence à participer faiblement aux interactions de l’espace-temps physique et de l’espace-temps psychique.

L’espace de l’électron « micro-trou-noir » contient de nombreux photons virtuels et des neutrinos. Rappelons que ces deux particules possèdent une masse nulle. La nullité de cette masse est l’un des éléments qui permettraient d’ailleurs aux électrons de procéder à diverses interactions et interéchanges tout en conservant leur masse.

Ne perdons pas de vue que l’espace-temps psychique ou « micro-trou-noir » électronique est un espace fermé, c’est-à-dire que rien ne peut en sortir.

Il n’existe pas de communications directes ou normales, au sens où nous l’entendons, entre l’espace-temps électronique intérieur et l’espace-temps qui nous est familier. Ces communications ou interactions sont indirectes, et leur nature est cependant très variée.

NATURE PARADOXALE

DES ECHANGES D’INFORMATIONS ELECTRONIQUES

Les électrons communiquent entre eux de diverses façons. Ces communications sont rendues possibles par la nature très particulière de l’environnement du monde électronique, tant du point de vue de l’espace-temps physique que de celui de l’espace-temps psychique.

Grâce aux dispositifs à la fois ingénieux et complexes des noyaux cellulaires, de certaines molécules de carbone asymétrique, grâce aux molécules géantes d’A.D.N. et d’A.R.N., l’être humain a la faculté de se rendre disponible aux contenus informationnels considérables du monde électronique situés aux niveaux de l’espace-temps-psychique.

La physique moderne, la physico-chimie et la microbiologie nous enseignent en effet que les électrons comme les molécules sont capables de se reconnaître à distance et d’échanger des informations en vertu de processus assez semblables à ceux présidant aux interactions à distance de nature électrostatique.

Ainsi que l’écrit Jean Charon (op. cit., p. 89) : « De même qu’un électron subit l’influence électrostatique d’un autre électron quelle que soit la distance entre les deux électrons (l’influence variant cependant comme l’inverse du carré de la distance), de même, l’échange d’informations entre deux électrons, c’est-à-dire l’échange spirituel, pourra s’exercer quelle que soit la distance. »

Nous nous trouvons de toute évidence ici au seuil de l’explication scientifique des phénomènes télépathiques. Ceux-ci sont de plus en plus étudiés par des physiciens et des spécialistes des théories de physique quantique et sub-quantique.

Les interactions informationnelles entre électrons sont possibles grâce à la présence d’un rayonnement de nature particulière appelé « rayonnement noir » ou « rayonnement électromagnétique noir ». Ce rayonnement « électromagnétique noir » contient une gamme extraordinairement riche d’énergies variant de zéro à l’infini

Ces énergies permettent aux électrons d’émettre des « photons » virtuels dans toutes les directions de l’espace. Au niveau de l’espace-temps psychique, chaque électron est de ce fait en communication constante avec l’Univers entier et réciproquement. Il contient, par conséquent, la somme colossale des mémoires de tout l’Univers.

Nous sommes ici en présence d’un processus d’interaction et d’interfusion cosmique encore beaucoup plus intense que celui mis en évidence par Fr. Capra dans ses travaux sur la constitution hadronique de la matière, travaux que nous avons abondamment commenté ailleurs (voir « Science et Spiritualité » et « Spiritualité de la matière »).

Nous comprenons mieux maintenant le sens des enseignements des antiques sagesses chinoises et indiennes. Ceux-ci affirmaient que tout être humain porte dans les profondeurs de son inconscient la mémoire obscure mais toute puissante de tout le passé de l’Univers. Nous comprenons également mieux encore les implications considérables d’une simple phrase du penseur indien J. Krishnamurti lorsqu’il répète constamment que nous ne sommes qu’un « paquet de mémoires ».

La conscience suprême formant l’essence profonde de l’Univers a élaboré une stratégie ingénieuse permettant aux électrons la réalisation de leurs divers échanges.

Jean Charon nous en a fait entrevoir certains aspects dans ses commentaires sur les échanges des « spins » électroniques et l’existence de différentes topologies de l’espace qui ont le pouvoir de rendre utilisables les photons virtuels contenus dans l’espace-temps psychique de l’électron. Il nous montre comment les molécules asymétriques de carbone permettent finalement la transmission de ces informations aux molécules géantes d’A.D.N. et A.R.N.

Nous venons de voir que parmi les éléments utilisés afin de communiquer entre eux et enrichir leurs informations, les électrons procédaient à des interactions se situant au niveau de leur « spin ». Qu’est-ce que le « spin »?

Le terme « spin » vient de l’anglais. Il évoque le mouvement de rotation d’une toupie sur elle-même. Ce mouvement produit une certaine énergie. Le « spin » est donc le moment cinétique propre, c’est-à-dire une forme d’énergie acquise par l’électron en tournant sur lui-même.

Imaginé par les physiciens Uhlenbeck et Goudsmidt en 1925, il a été confirmé expérimentalement. Cette valeur ne peut être étudiée que dans le cadre de la mécanique des quanta. Les « spins » ne peuvent être que des multiples entiers ou demi-entiers de la « constante de Planck ». Celle-ci est en rapport avec la plus petite quantité d’énergie connue dans le monde physique.

Elle est désignée par la lettre h et correspond à 6,625 X 10-27 erg-seconde. Un photon ou grain de lumière de fréquence n possède une énergie de h multiplié par n.

Lorsque le système contient plusieurs particules, l’énergie totale du « spin » est toujours conservée sauf lorsqu’intervient une interaction avec d’autres particules situées hors du système.

Qu’y a-t-il hors de ce système ? C’est ici précisément qu’interviennent les mécanismes psychiques de l’espace-temps psychique du « micro-trou-noir » électronique.

Sans aucune source d’énergie extérieure, l’électron peut intervertir les signes des « spins » d’un nombre pair de photons du rayonnement noir pour autant que cette paire possède des spins égaux mais de signes contraires.

Ainsi que l’explique Jean Charon (op. cit., p. 160) : « On peut dire que l’électron est libre de choisir à volonté le signe du « spin » d’un couple de ses photons noirs et d’invertir ces « spins » aussi souvent qu’il le veut. On est ici comme en présence de deux toupies en rotation de sens contraires chez lesquelles, brusquement, le sens de rotation aurait le droit d’être inversé. Cela ne serait pas possible pour des toupies réelles, sans apport d’énergie, car les toupies ont une masse qui n’est pas nulle. Par contre, c’est possible pour les photons qui possèdent une masse propre nulle.

Le changement de signe du « spin » par couples de photons, à l’intérieur d’un même électron est le processus normal de fonctionnement spirituel « sur lui-même » de l’électron, inobservable de l’extérieur cependant puisque l’espace de l’électron est fermé. »

L’INGENIEUSE MODIFICATION

DE LA TOPOLOGIE DE L’ESPACE

Nous avons vu que l’électron « micro-trou-noir » a la faculté d’enrichir son patrimoine d’informations et d’échanger celles-ci sans perte d’énergie. Ceci semble à première vue surprenant ou impossible.

Pour arriver à ce résultat, il dispose d’abord du rayonnement « noir » dont nous avons parlé et ensuite, il enferme ce rayonnement noir en édifiant une sorte de filtre protecteur ou membrane protectrice. Celle-ci est formée par des structures chimiques particulières qui possèdent la faculté de retenir le rayonnement noir.

Autrement dit, la nature a créé des molécules d’un type particulier qui ont la capacité de modifier et retenir les photons. Cette transformation est désignée par les spécialistes : transformation de la topologie de l’espace.

On a découvert que parmi les premières molécules existant au début de la formation du monde vivant, il existe une configuration chimique très fréquente connue sous le nom de « carbone asymétrique ».

Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, le carbone asymétrique possède précisément la faculté de transformer la topologie de l’espace. Ce type de modification spontanée et naturelle est particulièrement intéressant parce qu’il n’engendre aucune déperdition d’énergie.

Le carbone asymétrique se trouve précisément dans la molécule d’alanine. Celle-ci est l’un des vingt acides aminés utilisés par les cellules du monde vivant pour l’édification de leurs chaînes de protéines.

Commentant l’existence du carbone asymétrique dans l’alanine, Jean Charon écrit (op. cit., p. 173) : « Comment ce choix parmi les matériaux offerts par la Nature de carbone asymétrique, pourrait-il s’expliquer si, à un niveau d’organisation encore plus simple que la chaîne de protéines, il n’y avait pas un objet plus élémentaire capable d’opérer un choix ? Nous prétendons ici que ce choix a lieu dès le niveau des électrons grâce à l’espace-temps spirituel que chaque électron enferme en lui. »

Nous pensons également qu’une poussée des niveaux spirituels et psychiques a présidé aux choix, non seulement de l’alanine avec atomes de carbone asymétrique mais aussi à l’élaboration des longues molécules spiralées d’A.D.N. (acide désoxyribonucléique) et d’A.R.N. (acide ribonucléique).

Ces longues molécules spiralées constituent une véritable carapace de protection pour le rayonnement noir parce qu’elles font tourner le plan de polarisation des photons sur lui-même de telle façon qu’il se produit une sorte d’enroulement enfermant les photons.

Telle est, fort résumée, la stratégie ingénieuse qu’utilise l’électron en vue d’exprimer ou manifester le contenu de ses informations psychiques ou spirituelles sans perte d’énergie, sans modification du « spin » total du système.

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Nous avons toujours considéré l’être humain comme une sorte de tentacule, placé ici « en surface », permettant à l’énergie-conscience-pure « des profondeurs » de s’exprimer. Ce fonctionnement n’est possible que grâce à la complexité et la souplesse d’organisation cellulaire, grâce aussi à l’énorme somme de mémoires contenues dans les profondeurs du psychisme, dans l’espace-temps psychique des électrons situés au cœur des molécules géantes de l’A.D.N.

Les processus de ces transmissions d’informations, tant dans la multiplication cellulaire que dans la vie courante, ont été admirablement décrits dans l’ouvrage de Jean Charon ici commenté.

Un curieux exemple de cette prise de conscience par l’être humain « de surface » des processus et des énergies de ses propres profondeurs est cité par le Dr. Th. Brosse dans son ouvrage « La conscience-énergie » (op. cit., p. 139).

L’auteur déclare : « Nous nous sommes un jour entretenue avec une personne qui avait, à force d’entraînement et grâce à l’éveil de Kundalini, acquis la possibilité de témoigner de l’activité de la conscience en toute chose.

Elle s’exprimait à la manière de Ramakrishna : dans un état d’émerveillement, elle décrivait la manifestation de l’Energie primordiale à l’intérieur d’une molécule d’A.D.N., alors que dans sa personnalité, elle en ignorait tout, même le nom ».

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INTENSITE DES ECHANGES, LOI UNIVERSELLE

Jean Charon met en lumière le processus de ce qu’il appelle le fonctionnement spirituel de l’électron qu’il désigne ailleurs par l’expression « réflection de l’électron ». Nous sommes en plein accord avec cet exposé en formulant cependant une petite réserve que nous avons émise ailleurs : quant à nous, nous préférons utiliser pour ce niveau et ces processus l’expression de fonctionnement psychique de l’électron en lieu et place de la qualification « spirituelle ».

Il est à la fois surprenant et merveilleux de constater que malgré la conservation du « spin » total du système, l’électron enrichit son patrimoine d’informations et ce au cours d’inter-échanges qui semblent constituer l’une des bases essentielles des processus vitaux à tous les niveaux de l’Univers.

La notion d’intensité d’échanges est fondamentale.

Les travaux de Fr. Capra que nous avons souvent commentés, sur la structure hadronique de la matière, nous montrent la prodigieuse interfusion cosmique des éléments ultimes de la matière. En un certain sens, tout est dans le tout. De ce point de vue et des points de vue des Principes d’Exclusion de Pauli et Fermi, chaque corpuscule a pour volume le volume de l’Univers entier parce qu’il agit sur l’Univers entier. Ceci est exact, tant du point de vue de l’infiniment grand que du point de vue de l’infiniment petit et concerne les phénomènes de l’espace-temps physique.

Du point de vue biologique également, nous remarquons que c’est l’intensité des échanges aux niveaux cellulaires qui constitue l’expression de la Vie. Et voici que se révèle maintenant à nos esprits éblouis le processus de l’intensité des échanges aux niveaux de l’espace-temps psychique ainsi que dans les mondes sub-quantiques.

Comme l’explique admirablement Jean Charon (op. cit., p. 162) : « Ainsi, sommes-nous une fois de plus témoins des procédés merveilleux de la Nature ; en se liant toujours plus à l’autre, en communiquant toujours plus avec le monde extérieur qui l’entoure, et nous appellerons ces deux types de liaisons respectivement « amour » et « connaissance », l’Un accroît sa néguentropie, c’est-à-dire accroit finalement ses facultés spirituelles ».

CONSEQUENCE DE L’ACCUMULATION D’INFORMATIONS

ELECTRONIQUES : LA REINCARNATION

Nous venons de voir très sommairement que depuis la naissance d’un Univers, rien, absolument rien n’est oublié, rien n’est perdu. De même, au cours de chaque vie humaine, tout est enregistré.

Rien n’échappe à l’extrême sensibilité de l’espace-temps psychique de nos électrons « micro-trous-noirs ». Tout, absolument tout laisse des traces. Pas un de nos actes ne reste sans effet. Pas une de nos pensées, de nos émotions, de nos imaginations positives ou négatives, pas un de nos espoirs n’est oublié.

Tout est mémorisé. Continuellement, nous donnons plus de puissance au contenu psychique de nos électrons. Nos pensées et nos actes sont autant de causes qui déterminent irrésistiblement leurs effets. Tout ce que nous semons, nous le récolterons. Telle est la loi de Karma dont parlent les antiques sagesses d’Orient.

Si nous utilisons la terminologie de Stéphane Lupasco, nous dirons que chaque pensée, chaque émotion, chaque acte potentialise le contenu psychique de nos électrons. Cette potentialisation devra inévitablement s’actualiser, se transformer. Il est évident que le contenu psychique de l’électron et le monde subquantique dépassent de loin les limites évanescentes et fragiles d’une seule vie humaine.

Ainsi que l’écrit Jean Charon (op. cit., p. 239) : « Pour fabriquer un homme, les électrons vont utiliser les différents savoirs qu’ils ont acquis successivement, au cours des millénaires passés, en respectant l’ordre dans le temps selon lequel ce savoir a été acquis. On peut donc dire que les électrons pensants appartenant aux deux cellules à la base de la reproduction sexuée possèdent une expérience antérieure acquise au cours de leur appartenance successive à d’autres êtres du monde minéral, végétal ou animal ».

C’est de cette faon que très progressivement, avec beaucoup de prudence et de bon sens, Jean Charon, cet éminent physicien, arrive à l’une de ses conclusions fondamentales en faveur de la réincarnation et déclare textuellement (op. cit., p. 240) : « Cela veut dire finalement qu’il doit y avoir quelque chose de très vrai et de très profond dans les théories de la Réincarnation.

Les électrons qui appartiennent aux êtres vivants à leur naissance possèdent des niveaux néguentropiques voisins. Ce niveau peut sans doute s’élever au cours de l’existence vécue de l’être vivant.

Après un certain nombre de vies ainsi vécues dans la même espèce vivante, le niveau néguentropique des électrons deviendra suffisant pour qu’ils puissent être acceptés dans une espèce vivante caractérisée par des électrons de niveau néguentropique plus élevé.

Tant que les électrons n’auront pas atteint ce niveau, ils seront rejetés et devront encore vivre une ou plusieurs existences dans une espèce similaire à celle qu’ils viennent de quitter ».

Voilà, écrits par un physicien éminent du XXe siècle, les enseignements essentiels relatifs à la réincarnation proclamée par la plupart des sagesses antiques de l’Orient.

Nous rappellerons ici le conseil d’un Maître Zen qui demandait à son élève de découvrir CE qu’il était avant même que ses parents l’aient conçu.

EXEMPLE D’UN FAIT AUTHENTIQUE DE REINCARNATION

L’auteur de l’exemple de réincarnation dont nous empruntons quelques fragments du récit est un ami sincère et digne de foi. Il s’agit du Lama Anagarika Govinda. Nous aurions pu citer des témoignages d’un autre auteur ; notre amie et collaboratrice Mme A. David Neel, témoin de faits semblables lors de la « découverte » de l’actuel Dalaï Lama.

Dans les lignes qui suivent, nous voyons relatée la réalisation d’une promesse de réincarnation par le Lama Tomo Geshé. L’auteur déclare (Le chemin des nuages blancs, p. 177 – éd. Albin Michel) : « Tomo Géshé tint sa promesse de retourner, le moment venu, dans son monastère et parmi ses disciples. Toutefois, j’étais loin d’imaginer qu’il renaîtrait dans la maison même où j’avais séjourné lors de mon premier voyage au Tibet : celle d’Enche Kazi à Gangtok. J’appris de la bouche de ce dernier les détails de la renaissance de Tomo Geshé.

Connaissant la sincérité et la foi religieuse profonde d’Enche Kazi, je puis accorder toute confiance à ces récits.

Malgré la fierté naturelle qu’il éprouvait à être le père d’un tulku, une grande tristesse teintait le récit d’Enche Kazi, car sa femme était morte peu après la naissance du bébé…

Mis en face de preuves irréfutables, et pour assurer le bonheur de l’enfant qui voulait « retourner dans son monastère », le père se résigna et lui permit de partir pour Dungkar Gompa.

Que l’Oracle d’Etat ait été consulté montre l’importance que l’on attachait à la renaissance de Tomo Géshé.

L’Oracle avait pu, non seulement préciser la direction à prendre pour trouver l’enfant, mais fournir une description détaillée de la ville et du lieu où il était né… il apparut clairement que cette ville ne pouvait être que Gangtok.

Ainsi donc, une délégation de moines fonctionnaires partit pour Gangtok. Munie de tous ces détails, elle découvrit l’enfant qui avait alors environ quatre ans. A peine les moines se furent-ils approchés de la maison et eurent-ils pénétré dans le jardin que l’enfant se mit à crier : « Papa, papa, mes gens sont venus me chercher pour me ramener à mon gompa ! » et il se précipita vers les moines en bondissant de joie, au grand embarras de son père qui n’était pas encore prêt à renoncer à son fils unique. Lorsque les moines étalèrent devant lui divers accessoires monastiques, il prit immédiatement ceux de ces objets qui lui avaient appartenu dans sa vie précédente.

Au cours du voyage, le groupe rencontra l’amchi, le médecin tibétain qui avait soigné Tomo Géshé pendant les dernières années de sa vie. L’enfant l’interpela et le reconnut : « Amchi, ne me reconnaissez-vous pas ? Avez-vous oublié que vous m’avez soigné lorsque j’étais malade dans mon corps précédent… »

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Signalons enfin que dans ses ouvrages publiés entre 1924 et 1926, Krishnamurti déclarait que, pour lui, « la réincarnation n’était pas une croyance mais un fait ». Dans un petit livre intitulé « Le Sentier », le lecteur peut trouver différents détails sur les incarnations antérieures de Krishnamurti. Ce dernier est parfois présenté sous le nom d’Alcyone.

CONCLUSIONS

Il est important de constater que l’évolution des sciences modernes, telles la physique et la génétique ainsi que la psychotronique, aboutit à la confirmation des enseignements énoncés par la plupart des traditions anciennes concernant la réincarnation.

Des faits semblables à ceux qui ont été évoqués, surprennent et laissent sceptiques la plupart des Occidentaux. Ces faits sont fréquents. Faute de place, nous conclurons en affirmant que la réincarnation est un fait fondamental mais nous formulerons, les réserves de ceux qu’en Orient l’on appelle les « Eveillés », c’est- à-dire que le cycle des naissances, vies et morts successives du « Samsara » est un asservissement de l’égo dont l’évolution commande de nous libérer. Cet affranchissement est possible. Il a été enseigné par tous les Sages de tous les temps. Nous en avons donné les grandes lignes théoriques et pratiques dans notre petit livre dont le titre est significatif : « Naissance, développement et dissolution du mirage de l’égo ».

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Il est dit dans la Bhagavad-Gîta :

Verset 51 : « Les sages qui ont réalisé le détachement intérieur renoncent aux fruits des actes et, libres de la chaîne des naissances, ils vont au lieu du salut ».

Les anciens Maîtres du Zen enseignaient qu’il s’agit de l’expérience la plus simple et la plus naturelle. Ils la résumaient en trois mots : RETOURNER CHEZ SOI.

LA CLEF

La clef de l’affranchissement de l’esclavage de Samsara (c’est-à-dire de la « Roue des naissances et morts successives = réincarnation) peut être résumée en une seule phrase : se libérer de la chaîne des causes et des effets (loi de Karma), ce que Krishnamurti appelle « se libérer du connu et de l’emprise de l’image que l’on a de soi-même. »

L’essentiel peut en être condensé comme suit : Dès la naissance d’un Univers, un mécanisme de causes à effets de plus en plus multiples et complexes ne cesse pas de se développer. Depuis Les premiers atomes de la nébuleuse primitive jusqu’à l’être humain, tout a été mémorisé, enregistré. Rien, absolument rien n’a été perdu.

La somme considérable de ces mémoires — dont le cerveau humain est à la fois une véritable cristallisation et une intégration — constitue aussi bien une aide qu’un obstacle.

Dans le passé, elle fut une aide, car c’est par elle que se sont réalisées toutes les associations, les mutations, l’instinct de conservation, les peurs fondamentales et inconscientes assurant l’autoprotection des individus et des espèces.

Pour l’avenir, et plus particulièrement pour celui de l’évolution spirituelle de l’être humain, ces tendances constituent sur les plans psychologiques et spirituels un obstacle.

Elles furent une aide par la continuité d’une action d’associations, par l’habitude de conjuguer le verbe « avoir », « avoir plus », grandir. Tout dans l’Univers, depuis l’atome jusqu’à l’homme, grandit, possède de plus en plus d’informations, va « vers » l’avenir.

Cette continuité du « devenir » s’est édifiée sous l’action du temps dans des espaces limités.

« Avoir, avoir plus, grandir » sont des verbes qui impliquent l’existence d’un support, d’un centre limité, d’une entité sans la continuité desquels toute accumulation est impossible.

La libération du Samsara se réalise au contraire par la conjugaison du verbe « ETRE », être pleinement ici, maintenant et actualiser ou libérer totalement à chaque instant le potentiel des énergies qui ont contribué à être ce que nous sommes devenus

« Avoir, avoir plus, grandir » sont des verbes qui se situent dans le temps, dans une ligne horizontale et continue allant du passé vers l’avenir. Le présent n’est alors qu’un passage demeurant inaperçu.

« ETRE », au contraire, est vertical, entièrement dans le Présent, vivant la création universelle au cœur de chaque moment et brisant la continuité apparente de l’égo ainsi que les limitations paralysantes de sa conscience.

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Ainsi donc, s’est formé l’égo, prisonnier d’une apparente continuité de la conscience résultant elle-même de processus de causes à effets maintenant le cycle des vies et morts successives.

Mais la libération du Samsara ne peut se réaliser qu’en prenant conscience du fait que cette continuité est une prison et que l’égo et la réincarnation sont des limitations conflictuelles.

Comme le déclare Krishnamurti, « Ce qui est continu emprisonne ». Aux discussions d’août 1978 Saanen, il déclarait que « toute limitation est l’essence du désordre » au point de vue spirituel. En fait, l’égo s’éprouve comme une entité continue au niveau de sa conscience. Or ce glissement uniforme de la conscience dans la durée et le temps est une illusion.

La conscience n’est pas continue. Des intervalles de silence existent entre les pensées mais ces moments de silence intérieur complet nous sont intentionnellement masqués. Le « Vieil homme » —, symbolisant pour les chrétiens la constellation immense de mémoires accumulées dont nous sommes l’incarnation s’oppose à la découverte des vides interstitiels entre les pensées. Il pressent que si nous étions un seul instant face à face en pleine lucidité au moment de ces intervalles, son règne prendrait instantanément fin. Et cela, le « Vieil homme » veut absolument l’éviter.

De ce fait, nous sommes victimes d’une agitation mentale incessante. A peine une pensée arrive-t-elle qu’une autre se présente et ne permet pas à la première d’achever sa course. Chacune de nos pensées est un acte incomplet, facteur de désordre. Les énergies non libérées par nos pensées non achevées vont grossir le réseau immense des mémoires et tensions psychiques de notre inconscient profond. Elles sont génératrices de nostalgies, d’appels, de désirs, de parachèvements dans le futur, de compensations qui nous enchaînent.

C’est là que réside l’une des sources principales du « karma » : notre incapacité de vivre pleinement dans le présent et de laisser à chaque pensée la possibilité de terminer sa course en actualisant le potentiel d’énergie psychique qui l’anime.

Le « karma » cesse dès l’instant où notre activité mentale, nos émotions, nos actes ne laissent plus de résidus psychiques.

C’est en cela que réside la signification de la phrase du Tao Te King généralement incomprise : « qui marche bien ne laisse pas de traces ».

Des nuances infiniment variées existent dans la nature des enregistrements mémoriels effectués au niveau de l’espace-temps psychique des « électrons-micro-trous-noirs ». Les pensées d’avidité, d’ambition, conjuguant les verbes « avoir, avoir plus, aller VERS l’avenir » ont des conséquences totalement différentes celles qui sont présentes au Présent et conjuguant le verbe « Etre ». Les premières enchaînent l’homme dans la continuité infernale du Samsara. Les autres le délivrent.

La tradition indienne considère que le libéré vivant (Jivan Mukta) agit mais il est libre du désir du fruit de ses actes, il est neuf dans l’instant neuf, présent au        Présent libéré de l’égo. Chaque seconde étant vécue pleinement dans la plénitude d’énergie d’intelligence pure et d’Amour véritable, il n’y a plus de place pour le désir ni l’ambition ni les choix qui enchaînent au Samsara. Celui qui est authentiquement comblé ne désire plus rien. Une ère nouvelle aux horizons insondables se révèle à lui.

Pour les « Eveillés », il s’agit là et là seulement de l’Etat Naturel, véritablement humain, constituant par rapport à l’état    sous-humain humain qui nous est familier, une mutation génératrice d’équilibre et d’harmonie.

MATIERE PHYSIQUE ET MATIERE PSYCHIQUE

L’étude du processus de la réincarnation nous oblige à préciser davantage la nature des énergies psychiques et leurs rapports avec les énergies physiques. Les traditions ésotériques anciennes, et notamment celles de l’Inde, du Tibet, de l’Egypte, nous fournissent un nombre important d’informations concernant le processus de la réincarnation et la vie post-mortem. Depuis l’évolution soudaine de la parapsychologie et la mise en évidence des phénomènes Psi, un travail de « raccord » établissant les corrélations entre les travaux de laboratoire des parapsychologues actuels, des physiciens, des mathématiciens est nécessaire.

En tant que physicien de réputation internationale, Jean Charon nous a montré la direction à suivre si nous désirons explorer le monde de l’espace-temps psychique, soit à partir de l’infiniment grand (les étoiles-trous-noirs) soit à partir de l’infiniment petit (les micro-trous-noirs-électroniques).

Jean Charon nous a montré où se situe la zone frontière entre l’espace-temps physique de l’électron et son espace-temps psychique. Cette zone frontière étant caractérisée par l’existence d’une sorte de membrane énergétique provenant d’une topologie spéciale de l’espace ambiant. Cette membrane ou « barrière frontière » s’est formée grâce à la structure particulière des molécules de carbone asymétrique formant la base des cellules des êtres vivants.

Elle provient aussi de la forme hélicoïdale plus ou moins fermée des grandes molécules d’A.D.N. et A.R.N. Nous savons maintenant que c’est grâce à cette ingénieuse stratégie que les micro-trous-noirs des électrons constituent un espace-temps fermé, soigneusement protégé par une sorte d’enroulement multiple. Rien de physique ne peut donc plus s’échapper de cet espace-temps psychique.

Mais il reste infiniment à dire et à expliquer sur la nature même de l’espace-temps psychique, sur les formes d’énergies psychiques qui subsistent indépendamment de la matérialité de notre corps physique après la mort de celui-ci.

Des savants éminents, tels John Eccles (Prix Nobel de neurophysiologie) et Cyril Burt (U.S.A.) estiment que notre univers physique baigne littéralement dans un univers psychique. Ce dernier est formé d’une infinité d’énergies immatérielles vers la découverte desquelles de nombreux physiciens s’orientent tout récemment.

Depuis le développement de la radio et de la T.V., tout le monde parle d’ondes. Mais la plupart de ceux qui en parlent ont, présente à l’esprit, l’image des ondes électromagnétiques ou la représentation des ondulations concentriques que provoque la chute d’une pierre dans une eau calme.

Or il existe une infinité d’espèces d’ondes : les ondes de Maxwell, de de Broglie, les ondes stationnaires, les travaux de J. Ravatin sur les « ondes de forme ».

Depuis 1975, chaque année, des ondes nouvelles sont découvertes. L’image que chaque être humain possède de lui-même est précisément du domaine psychique des ondes stationnaires et des ondes de forme. C’est là que nous touchons aux formes d’énergies psychiques qui sont mises en œuvre par les pensées, les émotions, les expériences psychiques et spirituelles.

La mise en lumière de la nature des énergies psychiques et de ce qui se passe réellement dans cet espace-temps psychique dépend actuellement de l’approfondissement de tous les phénomènes « Psi ». Or nous savons actuellement — ceci est universellement reconnu —que les transmissions « Psi » sont indépendantes des distances (concernant la télépathie notamment) et qu’elles sont indépendantes du temps, pouvant explorer le passé, le présent et même l’avenir.

Seules des énergies immatérielles, neutres, intemporelles, peuvent réaliser de tels phénomènes. De telles ondes ou courants sont découverts depuis 1974 et 1975.

Si nous parlons d’énergies immatérielles, notre attention doit se porter immédiatement sur les particules étudiées actuellement par la physique moderne et ne comportant aucune masse : telles le PHOTON et surtout le NEUTRINO.

Il existe une foule de neutrinos. Neutrinos d’électrons, neutrinos de « bosons ». Cette « chose étrange » que l’on appelle « NEUTRINO » traverse notre planète Terre de part et d’autre, sans la moindre difficulté.

Les physiciens nous enseignent que chaque centimètre carré de notre corps est traversé par des milliards de NEUTRINOS à chaque seconde.

Dans ses travaux, le savant Louis Kervran nous montre comment, dans la transmission télépathique, il y aurait conversion d’une énergie électromagnétique d’électrons en NEUTRINOS qui seraient diffusés dans l’espace, traverseraient tous les écrans et viendraient impressionner le cerveau du percipient. Celui-ci convertirait cette énergie immatérielle du NEUTRINO en énergie matérielle, en électrons qui viendraient modifier le rythme du cerveau.

Les enregistrements des tracés des encéphalogrammes manifestent effectivement des modifications de cet ordre au cours des expériences télépathiques.

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Il serait également utile de mettre en lumière la nature et la quantité d’énergie mises en mouvement lors de différents phénomènes tant physiques que psychiques.

A cet effet, il n’est pas inutile de rappeler le tableau représentant les différentes formes d’interactions énergétiques actuellement reconnues :

1. les interactions fortes. Ce sont celles existant au cœur du noyau atomique, entre les protons et neutrons par l’entremise des Mésons Pi ou pions. Elles se font sentir à très faible distance soit environ 10-13 cm.

2. les interactions électromagnétiques. Celles-ci sont déjà CENT fois plus faibles que les précédentes. Elles s’exercent à l’infini.

3. les interactions faibles. Celles-ci ne s’exercent qu’à 10-15 cm.

Elles jouent un rôle très important dans les transmutations naturelles et se transmettent par ondes longitudinales et polarisées.

Les interactions faibles sont intimement liées à la vie. Nous touchons là au domaine frontière de l’espace-temps physique et de l’espace-temps psychique.

Les interactions faibles sont 100.000 fois plus faibles que les interactions fortes.

4. les interactions gravitationnelles. Elles sont 1039 fois plus faibles que les interactions fortes et leur importance est capitale pour la vie.

Le savant soviétique Doubrov a étudié les ondes bio-gravitionnelles responsables selon lui de la réalisation de la plupart des phénomènes Psi : télépathie, psychokinèse.

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Les expériences récentes du professeur John Barett Hasted de l’Université de Londres nous ont révélé de façon définitive les « pouvoirs Psi » que possèdent certains éléments jeunes, notamment Julie Knowbes (16 ans), le jeune Nanou. Au cours de ces expériences faites en laboratoires en la présence de plusieurs physiciens, des barres métalliques, des fourchettes ont été tordues en tous sens comme de simples cordes. Or, certains des échantillons d’alliages très durs ne pouvaient être pliés par la seule force physique humaine. Les études ultérieures de l’état des matières pliées révélaient des modifications qui ne correspondaient en rien à ce que l’on pouvait obtenir par une flexion manuelle ou mécanique.

Alors, quelle force non matérielle, émanant du cerveau ou des mains (tenues à distance) peut obtenir de tels résultats ? Nous sommes ici, une fois de plus, aux limites du physique et du psychique.

Nous venons de voir qu’à chaque seconde des milliards de neutrinos traversent chaque centimètre carré du corps humain et de toutes choses.

L’être humain posséderait à l’état latent la faculté de convertir l’énergie finalement considérable de ces NEUTRINOS afin de la diriger directement aux niveaux des forces de cohésion moléculaires ou atomiques des échantillons métalliques servant aux expériences.

C’est en cela que réside la force exceptionnelle de l’expérimentation « Psi ».

En résumé, nous devons retenir deux choses.

D’abord, le rôle fondamental des NEUTRINOS comme agents intermédiaires de tous les phénomènes Psi, qu’il s’agisse de télépathie ou de psychokinèse. Le monde physique « baigne » littéralement dans un océan de NEUTRINOS dont la variété et les propriétés complètes ne commencent qu’à être connues. Il « baigne » aussi dans une foule d’ondes à découvrir.

Ensuite, l’existence d’« ondes de formes » et d’ondes stationnaires. Celles-ci avaient déjà été pressenties il y a plus de quarante ans par le savant français Robert Tournaire. Les travaux de J. Ravatin semblent en confirmer le bien-fondé.

De telles « ondes de forme » et « ondes stationnaires » pourraient bien être les véhicules partiels de tout le psychisme humain pensées, émotions, mémoires. Leur vie est presque illimitée. Nous pourrions trouver dans cette direction un complément utile et indispensable aux contenus informationnels de l’espace-temps psychique des « micro-trous-noirs » mis en évidence par Jean Charon

Enfin, très en profondeur, vient un tout autre domaine, tenant de près aux précédents : le domaine sub-quantique. Ce dernier est intemporel mais il est a-causal. Il ne peut être considéré comme psychique car l’espace-temps psychique est l’objet d’un processus de néguentropie, c’est-à-dire de croissance et d’accumulation d’informations. Il est donc conditionné par une somme de mémoires considérables. Le domaine de l’espace-temps psychique n’est donc pas « a-causal ». Les phénomènes psychiques et le comportement psychosomatique de l’être humain est d’ailleurs l’objet de processus de compensation connus assez semblables à ceux qui régissent les causes et les effets dans le monde matériel familier.

Le domaine du sub-quantique et de l’a-causal semble être véritablement le domaine ultime, l’essentiel, l’inconditionné, la base unique des êtres et des choses, l’Endroit de l’Univers (selon l’expression du Groupe de Princeton). Le cycle des naissances et morts successives affecte le corps physique et les éléments psychiques pour aboutir finalement à la découverte du niveau « a-causal ». Ce dernier n’est pas une abstraction glaciale, déshumanisée, nous affirment les « Eveillés ». Il est Conscience infinie, Pur Amour et félicité dans un rythme créateur intemporel très éloigné de l’uniformité monotone que tend à suggérer notre mental à cet égard. Rappelons une fois de plus que les Sages appellent cela « Retourner chez soi ».

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Mais ce « chez soi » suprême est indicible. « Retourner » signifie qu’il y a un « avant », un « après ».

Au-delà de tout « avant », de tout « après » il y a l’existence fondamentale d’un champ de conscience infini.

De cette supra-conscience divine, omniprésente, toute enveloppante, omnipénétrante, rien ne peut être dit. Elle est hors d’atteinte des formulations, concepts, mots, images, comparaisons, mémoires de notre cerveau. Mais elle est la BASE. L’éternel Sujet, le Corps cosmique dont nous sommes les membres apparemment séparés.

Les énergies de l’espace-temps physique et celles de l’espace-temps psychique, les ondes connues par la physique en 1978 et les ondes psychiques récemment découvertes ne constituent,  répétons-le, qu’un millième d’un vaste ensemble encore inconnu.

Cet océan de conscience englobe et domine l’ensemble des êtres et des choses, visibles et invisibles. Les mondes quantiques et subquantiques n’indiquent qu’une direction. Ils nous montrent où se situe la zone frontière de l’insondable et de l’incommensurable.

Mais nous savons maintenant où se trouve la porte. La bonne porte est entr’ouverte. Elle donne accès au Sacré. Du point de vue de la sagesse cosmique le cycle des vies successives n’est qu’un petit incident de parcours.

Il serait bon que de temps à autres nous portions silencieusement notre regard vers les étoiles et les profondeurs insondables des lointaines galaxies. Ceci aurait pour effet de nous affranchir d’un anthropocentrisme ridicule inhérent aux identifications inopportunes de notre égo.

Raymond Ruyer vient de publier un livre remarquable dans lequel, mieux que nous, se trouve mise en lumière la juste place de l’être humain dans le Cosmos ainsi que son origine.

Nous lisons dans « L’art d’être toujours content » par R. Ruyer. éd. Fayard, Paris 1978, p. 8:

Voilà ce que devrait dire un astronome à ses auditeurs :

« Ce n’est pas moi, homme parmi les hommes, qui présente les cieux et la neige monstrueuse des étoiles. Ce sont les cieux astronomiques qui me présentent, moi, homme vivant, à vous, spectateurs vivants. Car vous et moi, nous sommes sortis des cieux étoilés. Ils nous ont fait le leur substance.

Nous étions contenus en germes dans cette poussière stellaire, qui n’était donc pas une poussière ou une neige matérielle, puisque notre regard conscient est sorti lentement de cette neige apparemment sans regard ».

Et cet autre passage (op. cit. p. 10) :

« Puisque le Moi est un des fils du tissu universel il ne peut décider à lui seul de la manière de se conduire et de vivre. Il est en un sens libre en son domaine, comme tous les êtres, mais son domaine est dans un ensemble, dans un grand ETRE, bien plus vaste. Domaine d’une myriade de domaines. Ma liberté est étroitement limitée. Je m’égare et je péris si je désobéis au Suzerain cosmique ou, comme le disent les Chinois, au Ciel, au Tao ».

Oui. Lorsque notre regard se pose silencieusement sur les étoiles, sur les nébuleuses, sur les galaxies sises à des milliards d’années-lumière, nous pouvons voir là, l’origine immense de l’infime petit objet que nous sommes face à l’immense Sujet.

Après dix milliards d’aventures incroyables nous sommes là, résultant de milliards de milliards d’interférences d’une multitude bouillonnante de niveaux d’énergies se transformant en milliards d’ondes. Et nous sommes là. Ici maintenant. Plongés dans la conscience de notre ego. Mais nous ne sommes pas de simples objets. Un mystère merveilleux peut nous être révélé.

Nous sommes tous « Fils de la Pré-Lumière » infinie, fils du monde des « Pré-phénomènes » d’où naissent et disparaissent les étoiles. Mais, ô merveille !

Ce petit enfant des immenses galaxies et des neiges monstrueuses d’étoiles lointaines possède en son cœur un battement constant, mystérieux, le battement de cœur de tous les vivants, de tous les univers.

A la mesure du « fini humain » l’infini divin révèle la pulsation créatrice de Sa présence intemporelle en chaque instant présent.

Petit homme, dans ton silence intérieur écoute attentivement les battements de ton cœur. Ils te destinent avec un Amour infini une bénédiction sans cesse renouvelée. Tu découvriras la clef du langage que te destine l’univers des « Pré-phénomènes », au-delà des lointaines galaxies. Ici, maintenant.

Robert Linssen

Compléments du présent ouvrage et détails dans :

R. Linssen : La méditation véritable.

R. Linssen : Naissance, développement et dissolution du mirage de l’ego.

R. Linssen : Science et Spiritualité.

R. Linssen : Krishnamurti, psychologue de l’ère nouvelle.

R. Linssen : Bouddhisme, Taoïsme et Zen.

Bibliographie

R. Ruyer : La Gnose de Princeton, éd. Fayard, Paris.

Jean Charon : L’esprit, cet Inconnu, éd. Albin Michel, Paris.

Dr. Th. Brosse : La « Conscience-énergie », structure de l’homme et de l’Univers, éd. Présence, Paris.

Dr. Bertholet : La Réincarnation, éd. Rosicruciennes, Delachaux – Neufchâtel.

A. David-Neel : La Réincarnation, éd. Plon, Paris.

Robert Tournaire : La Naissance de la Vie, Paris 1938.

G. Cahen : Les conquêtes de la pensée scientifique, éd. Dunod, Paris 1955.

A. Koestler : Les racines du hasard, éd. Calmann-Lévy, Paris 1973.

E. Schoffeniels : L’anti-hasard, éd. Gauthier-Villars, Paris 1973.