Bill Ponton
Une brève histoire politique du changement climatique

Nous attribuons souvent la longévité des États communistes du XXe siècle à la répression pratiquée par ces régimes. C’est indéniablement vrai, mais nous sous-estimons largement le fait que de nombreuses personnes vivant sous ces régimes répressifs tiraient un sens de leur participation à ces expériences socialistes. Se contenter de dire que ces personnes étaient victimes d’un […]

Nous attribuons souvent la longévité des États communistes du XXe siècle à la répression pratiquée par ces régimes. C’est indéniablement vrai, mais nous sous-estimons largement le fait que de nombreuses personnes vivant sous ces régimes répressifs tiraient un sens de leur participation à ces expériences socialistes. Se contenter de dire que ces personnes étaient victimes d’un lavage de cerveau revient à ignorer les raisons pour lesquelles elles pouvaient ressentir le besoin de faire partie de quelque chose de plus grand qu’elles-mêmes. Darryl Cooper explique bien l’état d’esprit de ceux qui adhèrent à l’idéologie socialiste dans sa récente série de podcasts Martyr Made, intitulée God’s Socialist: The Rise and Fall Of People’s Temple.

Vers la fin du XXe siècle, la passion pour les causes environnementales a remplacé une grande partie de la ferveur socialiste de la période précédente. L’empoisonnement de l’environnement a été le thème principal du mouvement écologiste, mais les cibles choisies pour la diabolisation ont changé au fil des ans. La liste des cibles comprend le DDT, l’amiante, l’énergie nucléaire, les CFC, les pluies acides et bien d’autres encore. Rétrospectivement, la lutte contre ces éléments n’a peut-être pas satisfait pleinement la quête de sens personnel des membres du mouvement, comme le socialisme l’avait fait pour la génération précédente. Le mouvement aspirait à une menace environnementale existentielle qui insufflerait plus de passion et de sens à son combat. Cependant, il existait déjà une menace existentielle d’anéantissement global par la guerre nucléaire qui pesait sur l’humanité. Le mouvement environnemental allait avoir du mal à trouver une menace existentielle supérieure à l’apocalypse nucléaire, mais avec l’introduction du catastrophisme climatique, il était sur la voie du succès.

À partir des années 1970, deux versions concurrentes du catastrophisme climatique ont vu le jour. L’une portait sur le réchauffement climatique d’origine humaine et l’autre sur le refroidissement climatique d’origine humaine. Selon ces théories, le monde devait être consumé soit par le feu, soit par la glace. Pour le mouvement écologiste, il était important d’insister sur la nature humaine de la menace. Si elle n’avait pas été d’origine humaine, elle n’aurait pas correspondu à leur récit préféré selon lequel l’homme est maléfique et empoisonne l’environnement par ses entreprises capitalistes avides. Ils ne voulaient pas être à l’avant-garde d’un mouvement qui répandrait la peur de la fin de l’Holocène et de l’avènement d’une ère glaciaire s’il s’agissait simplement d’un phénomène naturel.

Les théories du réchauffement et du refroidissement planétaire d’origine humaine ont eu la faveur des environnementalistes au cours de cette première période. Les activistes, se faisant passer pour des scientifiques, se sont mis au travail pour justifier leurs craintes en utilisant des modèles informatiques qui simulaient les résultats qu’ils souhaitaient. Au milieu des années 1980, la théorie du refroidissement global d’origine humaine avait été abandonnée au profit de celle du réchauffement global d’origine humaine par les bonnes personnes du mouvement écologiste. Dans les années 1990, dans une démarche que George Orwell et Karl Popper auraient trouvée amusante, le réchauffement climatique anthropique a été rebaptisé « changement climatique », un terme ambigu qui ne donnait aucune indication sur la direction dans laquelle le climat allait changer.

Aujourd’hui, le catastrophisme climatique a des adeptes répartis dans toutes les institutions occidentales. La liste des organes institutionnels qu’ils influencent ou contrôlent est longue. Ils se sont lancés dans un programme de décarbonisation du monde industriel afin d’éviter la catastrophe climatique. Ils nient aux autres, et à eux-mêmes que leur programme aura des effets secondaires néfastes sur l’économie, malgré les preuves accablantes du contraire. Ils font preuve de la même ferveur que la génération précédente de socialistes et de communistes au 20siècle. Il ne faut pas oublier les expériences sociales que ces premiers groupes de vrais croyants ont menées à l’échelle mondiale et la misère qu’elles ont apportée à des millions de personnes.

Quand la fantaisie se termine-t-elle pour eux ? Elle ne se termine pas. Ils tirent le sens de leur vie de cette entreprise. Ils essaieront de mettre en œuvre des projets toujours plus alambiqués de type « net zéro » dans l’espoir que l’un d’entre eux fonctionne. Il n’en sera rien. Leur autoritarisme et leur supériorité morale deviendront intolérables et, comme la génération précédente de socialistes et de communistes, ils laisseront la misère dans leur sillage.

Texte original : https://wattsupwiththat.com/2024/09/15/a-short-political-history-of-climate-change/