Traduction libre
8/01/2024
Personne 1 : Il suffit d’arrêter quelques-unes de leurs machines, radios, téléphones et tondeuses à gazon… de les plonger dans l’obscurité pendant quelques heures, puis de s’asseoir et d’observer l’évolution de la situation.
Personne 2 : Et ce schéma est toujours le même ?
Personne 1 : Avec quelques variantes. Ils choisissent l’ennemi le plus dangereux qu’ils puissent trouver… et c’est eux-mêmes. Et tout ce que nous avons à faire, c’est de nous asseoir… et de regarder… et de les laisser se détruire.
— « The Monsters Are Due on Maple Street (Les monstres sont attendus sur Maple Street) », Twilight Zone
L’année 2024 sera-t-elle l’année où l’exercice de chaos contrôlé de l’État profond aboutira finalement à un démantèlement apocalyptique de notre république constitutionnelle, ou de ce qu’il en reste ?
Tous les signes semblent aller dans ce sens.
Depuis des années, le gouvernement nous pousse au bord d’une dépression nerveuse nationale.
Cette dépression — déclenchée par la polarisation des politiques de cirque, l’hystérie de masse alimentée par les médias, la militarisation et le militaissement (la vente de la guerre et de la violence comme un divertissement), un sentiment de désespoir et d’impuissance face à la corruption croissante, l’aliénation du gouvernement de sa population et une économie dans laquelle une grande partie de la population lutte pour s’en sortir — s’est manifesté par le chaos polarisé et manipulé, la folie et la tyrannie qui caractérisent la vie de l’État policier américain [1] d’aujourd’hui.
Pourquoi l’État profond organise-t-il cette folie sociétale ? Quel est l’intérêt du gouvernement ?
Ce qui se joue devant nous est une leçon effrayante d’ingénierie sociale qui permet à la population de se concentrer sur la politique du cirque et les spectacles opportunément programmés, de ne pas s’intéresser de trop près aux prises de pouvoir du gouvernement et d’être incapable de s’unir pour défendre nos libertés.
Ce n’est pas un complot.
C’est un jeu de pouvoir.
Rod Serling, le créateur de la Twilight Zone, a compris la dynamique de ce jeu de pouvoir.
Dans l’épisode « The Monsters Are Due on Maple Street » de Twilight Zone, Serling a imaginé un monde dans lequel le pouvoir en place mène une expérience sociale pour voir combien de temps il faudra avant que les membres d’un petit quartier américain, effrayés par une perte soudaine d’électricité et pris par la peur de l’inconnu, va se transformer en une foule irrationnelle et se retournent les uns contre les autres.
Cela ne prend pas beaucoup de temps.
De même, dans le thriller apocalyptique de Netflix Leave the World Behind (produit par le studio de Barack et Michelle Obama), des crises inexpliquées conduisent à un black-out technologique qui laisse la population déconnectée, désorientée, isolée, méfiante et attaquée par des maladies mystérieuses et par les autres.
Comme le suppose l’un des personnages de Leave the World, le coupable de l’escalade des catastrophes, qui vont des pannes de wifi aux mystérieux problèmes de santé en passant par les villes assiégées par des forces rebelles, pourrait être le résultat d’une campagne militaire visant à déstabiliser une nation en forçant les gens à se retourner les uns contre les autres.
Ce scénario n’est pas si éloigné de la réalité si l’on considère les nombreux moyens dont dispose déjà le gouvernement pour fabriquer des crises afin de semer la peur, d’alimenter l’hystérie, de déstabiliser la nation et d’instaurer la loi martiale.
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour fabriquer des crises sanitaires. Bien avant que le COVID-19 n’immobilise la nation, le gouvernement américain créait des virus mortels et les lâchait sur un public qui ne se doutait de rien.
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour créer des troubles civils et des bouleversements politiques. Depuis l’époque de J. Edgar Hoover, le FBI utilise des agents provocateurs pour infiltrer les groupes d’activistes afin de les « exposer, perturber, détourner, discréditer et neutraliser de toute autre manière ».
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour créer de l’instabilité économique. Alors que la dette nationale continue d’augmenter pour atteindre 34 000 milliards de dollars, et que les agences fédérales ne tentent guère de réduire les dépenses, il constitue la menace la plus pressante pour l’économie.
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour provoquer des catastrophes écologiques. Déployé en 1947, le projet Cirrus, précurseur de HAARP, l’agence gouvernementale chargée de modifier les conditions météorologiques, a tenté de neutraliser un ouragan qui s’éloignait vers la mer. Au lieu d’affaiblir la tempête, le gouvernement l’a dirigée directement sur la Géorgie, causant des millions de dollars de dégâts matériels.
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour provoquer des coupures de communication. Les interrupteurs d’arrêt d’Internet et des téléphones portables permettent au gouvernement d’interrompre les communications à tout moment. Cette pratique a déjà été utilisée aux États-Unis. En 2005, le service cellulaire a été désactivé dans quatre grands tunnels de New York (apparemment pour éviter que des bombes n’explosent par l’intermédiaire des téléphones portables). En 2009, les signaux cellulaires des personnes assistant à l’investiture du président Obama ont été bloqués (toujours pour la même raison). Et en 2011, les signaux des téléphones portables des banlieusards de San Francisco ont été coupés (cette fois, pour empêcher d’éventuelles protestations après que la police a tiré sur un sans-abri).
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour fabriquer des attentats terroristes. En effet, le FBI a mis en place un système de piégeage qui consiste à cibler des individus vulnérables, à leur fournir la propagande, le savoir-faire et les armes nécessaires pour en faire des terroristes, puis à les arrêter dans le cadre d’une opération antiterroriste minutieusement orchestrée.
Le gouvernement dispose des outils et du savoir-faire nécessaires pour fabriquer de la propagande destinée à contrôler les esprits et à mener une guerre psychologique. Il y a peu, le Pentagone a été contraint d’ordonner un examen approfondi des opérations clandestines de guerre psychologique menées par les États-Unis sur les plateformes de médias sociaux. L’enquête faisait suite à des rapports suggérant que l’armée américaine avait créé de faux personnages avec des photos de profil générées par l’IA et des sites médiatiques fictifs sur Facebook, Twitter et Instagram afin de manipuler les utilisateurs des médias sociaux. Parmi les nombreuses armes du vaste arsenal gouvernemental, la guerre psychologique (ou opérations psychologiques) peut prendre de nombreuses formes : expériences de contrôle mental, pressions comportementales, propagande. En fait, la CIA a dépensé près de 20 millions de dollars pour son programme MKULTRA, qui aurait servi à programmer des personnes pour qu’elles commettent des assassinats et, dans une moindre mesure, à induire des angoisses et à effacer des souvenirs, avant qu’il ne soit soi-disant terminé.
Nous ne devons jamais oublier que le gouvernement n’existe plus pour servir son peuple, protéger ses libertés et assurer son bonheur.
Au contraire, « nous, le peuple », sommes les malheureuses victimes des machinations diaboliques d’un programme de fabrication à grande échelle dont le seul but est de maintenir l’emploi permanent (et rentable) du pouvoir en place.
C’est ainsi que la tyrannie s’installe et que la liberté s’effondre.
Presque toutes les tyrannies perpétrées par le gouvernement américain contre les citoyens — prétendument pour assurer notre sécurité et celle de la nation — sont le résultat d’une menace fabriquée d’une manière ou d’une autre par notre propre gouvernement.
Pensez-y : La cyberguerre. Le terrorisme. Les attaques biochimiques. La course aux armements nucléaires. La surveillance. Les guerres de la drogue. L’extrémisme intérieur. La pandémie de COVID-19.
Dans presque tous les cas, le gouvernement américain, dans son style machiavélique typique, a semé les graines de la terreur au niveau national et international afin d’étendre ses propres pouvoirs totalitaires.
Songez que ce même gouvernement s’est emparé de toutes les technologies que l’on nous a vendues comme étant dans notre intérêt — dispositifs GPS, surveillance, armes non létales, etc. — et les a utilisées contre nous, pour nous traquer, nous piéger et nous contrôler.
Vous avez compris ?
Le gouvernement américain ne nous protège pas des menaces qui pèsent sur nos libertés, c’est lui qui crée les menaces qui pèsent sur nos libertés.
Il est révélateur que dans Leave the World Behind, avant que la catastrophe ne se produise, les personnages principaux — en route pour des vacances en famille — sont totalement inconscients, connectés à leurs appareils électroniques et isolés les uns des autres et du monde qui les entoure. Pour ne rien arranger, Rose, l’adolescente de la famille, est obsédée par le visionnage d’épisodes de Friends, alors même que le monde s’écroule autour d’eux. Comme l’explique la critique de télévision Jen Chaney, la présence de la sitcom dans l’histoire « souligne à quel point les êtres humains ont envie de s’évader au détriment du présent, une autre façon de “laisser le monde derrière soi” ».
Nous sommes dans une bulle d’évasion similaire, souffrant d’une « crise du présent » qui nous distrait, nous illusionne, nous amuse et nous isole de la réalité.
Le professeur Jacques Ellul a étudié ce phénomène de surabondance d’informations, de mémoire courte et de l’utilisation de la propagande pour faire avancer des programmes cachés. « Une pensée en chasse une autre, les faits anciens sont chassés par les faits nouveaux », écrit Ellul.
« Dans ces conditions, il ne peut y avoir de pensée. Et, de fait, l’homme moderne ne réfléchit pas aux problèmes actuels, il les ressent. Il réagit, mais il ne les comprend pas plus qu’il ne les assume. Il est encore moins capable de repérer une incohérence entre des faits successifs ; la capacité d’oubli de l’homme est illimitée. C’est l’un des points les plus importants et les plus utiles pour les propagandistes, qui peuvent toujours être sûrs que tel ou tel thème de propagande, telle ou telle déclaration, tel ou tel événement sera oublié en quelques semaines ».
Pourtant, en plus d’être distraits par nos appareils électroniques et détournés par des spectacles de pain-et-cirque, nous sommes également polarisés par le théâtre politique, qui vise à nous maintenir divisés et en guerre les uns contre les autres.
C’est l’avertissement sous-jacent de Leave the World Behind et de « The Monsters Are Due on Maple Street » : nous sommes manipulés par des forces qui échappent à notre contrôle.
Un mème populaire circulant il y a quelque temps le décrivait ainsi :
« Si vous attrapez 100 fourmis rouges de feu et 100 grosses fourmis noires et que vous les mettez dans un bocal, il ne se passera d’abord rien. Cependant, si vous secouez violemment le bocal et que vous les remettez sur le sol, les fourmis se battront jusqu’à ce qu’elles finissent par s’entretuer. Le problème, c’est que les fourmis rouges pensent que les fourmis noires sont l’ennemi et vice versa, alors qu’en réalité, le véritable ennemi est la personne qui a secoué le bocal. C’est exactement ce qui se passe dans la société actuelle. Libéraux contre conservateurs. Noirs contre Blancs. Les promasques contre les anti-masques. La vraie question que nous devons nous poser est de savoir qui secoue le bocal ? Et pourquoi ? »
Comme je l’explique clairement dans mon livre Battlefield America : The War on the American People et dans son pendant fictif The Erik Blair Diaries, le gouvernement n’a jamais cessé de secouer le bocal.
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John W. Whitehead, avocat spécialiste des questions constitutionnelles et auteur, est le fondateur et le président de l’Institut Rutherford. Son livre Battlefield America : The War on the American People (SelectBooks, 2015) est disponible en ligne à l’adresse www.amazon.com. Whitehead peut être contacté à l’adresse john@rutherford.org. Nisha Whitehead est la directrice exécutive de l’Institut Rutherford. Des informations sur l’Institut Rutherford sont disponibles à l’adresse suivante : www.rutherford.org.
Texte original : https://off-guardian.org/2024/01/08/apocalypse-now-the-governments-use-of-controlled-chaos-to-maintain-power/
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1 NDT Et dans la majorité des pays soi-disant démocratiques…