En zazen, pendant le zazen, il n’y a plus ni bonheur ni malheur. On se trouve spontanément par-delà. On expérimente, sans l’avoir cherché, cette situation qui est suprêmement positive, puisqu’elle transcende l’opposition positif-négatif ; on est sorti du cercle fermé ou l’opposition bonheur-malheur, bien-mal, vous obligeait à tourner en rond, cet état, transcendant le relatif, est donc en soi absolu. Et l’on s’y trouve, non plus par un acte volontaire, mais bien automatiquement. La volonté ne peut y aspirer par elle-même, puisqu’elle reste soumise à l’alternance, du fait même qu’elle est activité, action, intervention, elle ne peut jouer un rôle que dans le préalable : prendre la posture et s’y tenir. La posture, une fois acquise, c’est elle, et elle seule, qui agit en rééquilibrant le corps, lequel retrouve alors de lui-même son état naturel, sa disposition primitive.
Jacques Brosse : Satori
