Bert Olivier
La route de l’OMS vers le totalitarisme

Traduction libre 9 avril 2024 Plusieurs articles sur les amendements proposés aux règlements sanitaires internationaux de l’OMS ont été publiés ici sur Brownstone, comme cette excellente introduction. Il n’est donc pas nécessaire de répéter ces informations dans un format similaire. Ce que je voudrais faire à la place, c’est approfondir la question de savoir quelles seraient […]

Traduction libre

9 avril 2024

Plusieurs articles sur les amendements proposés aux règlements sanitaires internationaux de l’OMS ont été publiés ici sur Brownstone, comme cette excellente introduction. Il n’est donc pas nécessaire de répéter ces informations dans un format similaire. Ce que je voudrais faire à la place, c’est approfondir la question de savoir quelles seraient les implications pour les populations du monde entier si cette organisation parvenait à amener les représentants des pays membres à accepter les amendements proposés. Plus précisément, quelles sont les conséquences probables en termes de concept et de pratique du totalitarisme ?

Pour comprendre cela, il faut se familiariser avec le mode de gouvernance appelé gouvernement totalitaire, bien sûr, mais je doute que la plupart des gens aient une compréhension adéquate de la gouvernance totalitaire à part entière, bien qu’ils en aient récemment fait l’expérience dans une certaine mesure dans des conditions « pandémiques ». Si les amendements proposés par l’OMS sont acceptés en mai, les citoyens du monde seront soumis à un totalitarisme pur et dur, et il vaut donc la peine d’explorer ici toutes les implications de ce mode de gouvernance « anonyme ».

Ceci dans l’espoir que, si les représentants du peuple — ce qu’ils sont censés être — dans les organes législatifs du monde entier lisaient cet article, ainsi que d’autres liés au même sujet, ils réfléchiraient à deux fois avant de soutenir une motion ou un projet de loi qui, en fait, accorderait à l’OMS le droit d’usurper la souveraineté des nations membres. Les récents développements dans l’État de Louisiane aux États-Unis, qui reviennent à rejeter l’autorité de l’OMS, devraient inspirer d’autres États et pays à suivre cet exemple. C’est ainsi que l’on pourra vaincre le « traité sur les pandémies » fallacieux de l’OMS.

Sur son site web, appelé Freedom Research, le Dr Meryl Nass a décrit la notion de « préparation à la pandémie » de l’OMS comme une « escroquerie/tromperie/cheval de Troie », qui vise (entre autres) à transférer des milliards de dollars du contribuable à l’OMS ainsi qu’à d’autres industries, afin de justifier la censure au nom de la « santé publique » et, peut-être plus important encore, de transférer au directeur général de l’OMS la souveraineté en matière de prise de décision pour la « santé publique » au niveau mondial (ce qui signifie que, légalement, les pays membres perdraient leur souveraineté).

En outre, elle souligne le fait que l’OMS a l’intention d’utiliser l’idée d’« une seule santé » pour placer tous les êtres vivants, les écosystèmes et le changement climatique sous sa propre « autorité » ; en outre, l’OMS a l’intention d’acquérir davantage d’agents pathogènes pour les distribuer à grande échelle, exacerbant ainsi la possibilité de pandémies tout en occultant leur origine et, dans le cas où de telles pandémies se produiraient, justifiant le développement de davantage de « vaccins » (obligatoires) et l’obligation d’obtenir des passeports vaccinaux (et des confinements) au niveau mondial, augmentant ainsi le contrôle (le terme clé ici) sur les populations. Si sa tentative de prise de pouvoir mondiale aboutissait, l’OMS aurait le pouvoir d’imposer tout programme « médical » qu’elle jugerait nécessaire pour la « santé mondiale », indépendamment de son efficacité et de ses effets secondaires (y compris la mort).

Dans le paragraphe précédent, j’ai mis en italique le mot « contrôle » en tant que terme clé. Il convient d’y ajouter le terme « total », c’est-à-dire « contrôle total ». C’est l’essence même d’un régime totalitaire, et il devrait donc être facile de voir que l’OMS (ainsi que le FEM et l’ONU) aspire à un contrôle total ou complet de la vie de tous les gens.

Personne n’a analysé et approfondi sur le totalitarisme sous cet angle de manière plus approfondie que la philosophe américaine d’origine allemande Hannah Arendt, et son étude monumentale de ce phénomène — Les origines du totalitarisme (1951 et, dans un format élargi, 1958) — fait toujours autorité pour la compréhension de ses manifestations historiques. Ces dernières, sur lesquelles Arendt s’est concentrée, sont le nazisme et le stalinisme du XXe siècle, mais il n’est pas difficile d’en percevoir les traits dans ce que nous vivons depuis 2020 — bien que l’on puisse affirmer que 2001 a marqué son début identifiable, lorsque (dans le sillage du 11 septembre) le Patriot Act a été adopté, jetant sans doute les bases autoritaires d’un régime totalitaire tel qu’il est clairement perçu par Henry Giroux.

Arendt (p. 274 de l’édition Harvest, Harcourt de The Origins of Totalitarianism, 1976) désigne la « terreur totale » comme l’essence d’un gouvernement totalitaire et la développe comme suit :

En écrasant les hommes les uns contre les autres, la terreur totale détruit l’espace entre eux. En comparaison de ce qui se passe à l’intérieur de son cercle de fer, même le désert de la tyrannie [qu’elle distingue du totalitarisme ; B.O.], dans la mesure où il est encore une sorte d’espace, apparaît comme une garantie de liberté. Le régime totalitaire ne fait pas qu’amputer les libertés, ou qu’abolir les libertés essentielles ; il ne réussit pas non plus, du moins à notre connaissance, qui est limitée, à extirper du cœur des hommes l’amour de la liberté. Il détruit le seul préalable indispensable à toute liberté, tout simplement la possibilité de se mouvoir qui ne peut exister sans espace.

En lisant cette caractérisation évocatrice du totalitarisme en termes de « terreur totale », on réalise à nouveau, avec un sursaut, à quel point les auteurs de la soi-disant urgence « pandémique » ont été diaboliquement intelligents — qui n’était pas une véritable pandémie, bien sûr, comme l’a récemment admis le gouvernement allemand. Il s’agissait en quelque sorte d’insinuer la « terreur totale » dans nos vies en restreignant notre accès à la libre circulation dans l’espace. Les « confinements » sont l’outil par excellence pour mettre en œuvre des restrictions à la libre circulation dans l’espace.

À première vue, ce n’est peut-être pas la même chose que l’incarcération des prisonniers dans les camps de concentration sous le régime nazi, mais on peut dire que les effets psychologiques des confinements se rapprochent de ceux subis par les détenus de ces camps tristement célèbres dans les années 1940. Après tout, si vous n’êtes pas autorisé à quitter votre maison, sauf pour aller au magasin acheter de la nourriture et d’autres produits de première nécessité avant de vous dépêcher de rentrer chez vous — où vous désinfectez consciencieusement tous les articles que vous avez achetés (un rappel concret que s’aventurer dans l’espace est « potentiellement mortel ») — l’impératif est le même : « Vous n’êtes pas autorisé à sortir de cette enceinte, sauf dans des conditions spécifiées ». Il est compréhensible que l’imposition de limites spatiales aussi strictes engendre un sentiment de peur omniprésent, qui finit par se transformer en terreur.

Il n’est pas étonnant que les pseudo-autorités aient promu — voire « ordonné » — le « travail (et l’étude) à domicile », laissant des millions de personnes cloîtrées dans leur maison devant leur écran d’ordinateur (le mur de la caverne de Platon). Et l’interdiction des réunions publiques, à l’exception de quelques concessions sur le nombre de participants à certains rassemblements, a été tout aussi efficace en ce qui concerne l’intensification de la terreur. La plupart des gens n’oseraient pas transgresser ces restrictions spatiales, étant donné l’efficacité de la campagne, pour instiller la peur du « nouveau coronavirus » supposé mortel dans les populations, exacerbant ainsi la « terreur totale ». Les images de patients dans les hôpitaux, attachés à des respirateurs, et regardant parfois la caméra de manière attirante et désespérée, n’ont fait qu’exacerber ce sentiment d’effroi.

Avec l’avènement des pseudo-vaccins Covid tant vantés, un autre aspect de l’instauration de la terreur au sein de la population s’est manifesté sous la forme d’une censure implacable de tous les points de vue et opinions divergents sur « l’efficacité et la sécurité » de ces vaccins, ainsi que sur l’efficacité comparable du traitement précoce de la Covid au moyen de remèdes éprouvés tels que l’hydroxychloroquine et l’ivermectine. L’objectif était clairement de discréditer les opposants qui émettaient des doutes sur la valorisation officielle de ces remèdes prétendument miraculeux contre la maladie, et de les isoler du courant dominant en les qualifiant de « théoriciens de la conspiration ».

La vision d’Arendt sur la fonction indispensable de l’espace pour le mouvement humain jette également un éclairage inquiétant sur les projets du FEM visant à créer des « villes de 15 minutes » dans le monde entier. Ces villes ont été décrites comme des « camps de concentration à ciel ouvert », qui deviendraient finalement une réalité en interdisant tout mouvement en dehors de ces zones délimitées, après une période initiale de vente de l’idée comme un moyen de lutter contre le changement climatique en marchant et en faisant du vélo au lieu d’utiliser des voitures à moteur émettant des gaz à effet de serre. La « préoccupation » du FEM et de l’OMS à l’égard du changement climatique en tant que menace supposée pour la santé mondiale offre une justification supplémentaire à ces variations prévues des prisons pour l’incarcération à peine déguisée de millions de personnes.

La pertinence de la pensée d’Arendt sur le totalitarisme pour le présent ne s’arrête cependant pas là. Tout aussi pertinente que la manière dont est cultivée la terreur est son identification de la solitude et de l’isolement comme conditions préalables à la domination totale. Elle décrit l’isolement — dans la sphère politique — comme « pré-totalitaire ». Il est typique des gouvernements tyranniques des dictateurs (qui sont pré-totalitaires), où cela fonctionne pour empêcher les citoyens d’exercer un certain pouvoir en agissant ensemble.

La solitude est le pendant de l’isolement dans la sphère sociale ; les deux ne sont pas identiques et l’un peut exister sans l’autre. On peut être isolé ou tenu à l’écart des autres sans être seul ; la solitude ne s’installe que lorsqu’on se sent abandonné par tous les autres êtres humains. La terreur, observe sagement Arendt, ne peut « régner absolument » que sur des personnes « isolées les unes des autres » (Arendt, 1975, pp. 289-290). Il est donc logique que, pour faire triompher le régime totalitaire, les promoteurs de sa mise en place créent les conditions dans lesquelles les individus se sentent de plus en plus isolés et seuls.

Il est inutile de rappeler l’inculcation systématique de ces deux conditions au cours de la « pandémie » par le biais de ce qui a été discuté plus haut, en particulier les confinements, la restriction des contacts sociaux à tous les niveaux, et par la censure, qui — comme on l’a fait remarquer plus haut — était clairement destinée à isoler les individus dissidents. Et ceux qui étaient ainsi isolés étaient souvent — si ce n’est généralement — abandonnés par leur famille et leurs amis, avec pour conséquence que la solitude pouvait s’ensuivre, et s’ensuivait parfois. En d’autres termes, l’imposition tyrannique des réglementations Covid a servi l’objectif (probablement voulu) de préparer le terrain pour un régime totalitaire en créant les conditions pour que l’isolement et la solitude deviennent omniprésents.

En quoi le gouvernement totalitaire diffère-t-il de la tyrannie et de l’autoritarisme, où l’on peut encore discerner les figures du despote et l’emprise d’un idéal abstrait, respectivement ? Arendt écrit que (p. 271-272) :

Si la légalité est l’essence du régime non tyrannique et l’absence de lois l’essence de la tyrannie, alors la terreur est l’essence de la domination totalitaire.

La terreur est la réalisation de la loi du mouvement ; son but principal est de faire que la force de la nature ou de l’histoire puisse emporter le genre humain tout entier dans son déchaînement, sans qu’aucune forme d’action humaine spontanée ne vienne y faire obstacle. Comme telle, la terreur cherche à « stabiliser » les hommes en vue de libérer les forces de la nature ou de l’histoire. C’est ce mouvement qui distingue dans le genre humain les ennemis contre lesquels libre cours est donné à la terreur ; et aucun acte libre, qu’il soit d’opposition ou de sympathie, ne peut être toléré, qui viendrait faire obstacle à l’élimination de l’« ennemi objectif » de l’Histoire ou de la Nature, de la classe ou de la race. Culpabilité et innocence deviennent des notions dépourvues de sens : « coupable » est celui qui fait obstacle au progrès naturel ou historique, par quoi condamnation a été portée des « races inférieures », des individus « inaptes à vivre », des « classes agonisantes et des peuples décadents ». La terreur exécute ces jugements et, devant son tribunal, toutes les parties en cause sont subjectivement innocentes : les victimes parce qu’elles n’ont rien fait contre le système, et les meurtriers parce qu’ils n’ont pas vraiment commis de meurtre, mais ont exécuté une sentence de mort prononcée par un tribunal supérieur. Les dirigeants eux-mêmes ne prétendent pas être justes ou sages, mais seulement exécuter les lois historiques ou naturelles ; ils n’appliquent pas des lois, mais réalisent un mouvement conformément à la loi qui lui est inhérente. La terreur est légalité si la loi est la loi du mouvement d’une force surhumaine, la Nature ou l’Histoire.

La référence à la nature et à l’histoire en tant que forces supra-humaines se rapporte à ce qu’Arendt (p. 269) affirme avoir été les croyances sous-jacentes du national-socialisme et du communisme, respectivement, dans les lois de la nature et de l’histoire comme étant des puissances indépendantes, virtuellement primordiales en elles-mêmes. D’où la justification de la terreur infligée à ceux qui semblent s’opposer au déploiement de ces forces impersonnelles. Lorsqu’on le lit attentivement, l’extrait ci-dessus dépeint le régime totalitaire comme quelque chose qui repose sur la neutralisation des personnes, en tant qu’êtres humains, dans la société, en tant qu’agents potentiels ou participants à son organisation ou à la direction dans laquelle elle se développe. Les « dirigeants » ne sont pas des dirigeants au sens traditionnel du terme ; ils sont simplement là pour veiller à ce que la force supra-humaine en question soit laissée libre de se déployer comme elle le « devrait ».

Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour percevoir dans la caractérisation perspicace d’Arendt de la domination totalitaire — qu’elle relie au nazisme et au stalinisme en tant qu’incarnations historiques — une sorte de modèle qui s’applique au caractère totalitaire émergent de ce qui s’est manifesté pour la première fois en 2020 sous la forme d’une iatrocratie, sous le subterfuge d’une urgence sanitaire mondiale — quelque chose de bien connu de nous tous aujourd’hui. Depuis lors, d’autres caractéristiques de ce mouvement totalitaire sont apparues, qui se rejoignent toutes dans ce que l’on peut décrire, en termes idéologiques, comme le « transhumanisme ».

Cela s’inscrit également dans la description du totalitarisme d’Arendt — non pas le caractère transhumaniste, en tant que tel, de cette dernière incarnation de la tentative de harnacher l’humanité dans son ensemble à un pouvoir supra-humain, mais son statut idéologique. Tout comme le régime nazi justifiait ses opérations en faisant appel à la nature (sous la forme de la supériorité vantée de la « race aryenne », par exemple), le groupe de technocrates mondialistes à l’origine de la (pas si) « Grande Réinitialisation » fait appel à l’idée d’aller « au-delà de l’humanité » vers une supposée « espèce » supérieure (non naturelle) instanciant une fusion entre les humains et les machines — également anticipée, semble-t-il, par l’artiste de la « singularité » appelé Stelarc. J’ai mis l’accent sur le mot « idée », car, comme le fait remarquer Arendt (p. 279-280),

Une idéologie est très littéralement ce que son nom indique : elle est la logique d’une idée. Son objet est l’histoire, à quoi « l’idée » est appliquée ; le résultat de cette application n’est pas un ensemble d’énoncés sur quelque chose qui est, mais le déploiement d’un processus perpétuellement changeant. L’idéologie traite l’enchaînement des événements comme s’il obéissait à la même « loi » que l’exposition logique de son « idée ».

Étant donné la nature d’une idéologie, expliquée ci-dessus, il devrait être évident que cela s’applique à l’idéologie transhumaniste de la cabale néo-fasciste : l’idée qui sous-tend le processus historique a supposément toujours été une sorte de téléologie transhumaniste — prétendument le telos ou le but (précédemment caché) de toute l’histoire a toujours été l’atteinte d’un état de dépassement du simple Homo et Gyna sapiens sapiens (l’homme et la femme humaine doublement sages) et l’actualisation du « transhumain ». Est-il surprenant qu’ils aient prétendu avoir acquis des pouvoirs divins ?

Cela explique également l’absence de scrupules avec laquelle les mondialistes transhumanistes peuvent approuver les effets fonctionnels et débilitants de la « terreur totale » telle qu’elle a été identifiée par Arendt. Par « terreur totale », on entend ici les effets omniprésents ou totalisant, par exemple, de l’installation de systèmes globaux de surveillance impersonnelle, largement contrôlés par l’IA, et de la communication aux gens — au moins dans un premier temps — que c’est pour leur propre sûreté et sécurité. Les conséquences psychologiques, cependant, se résument à une prise de conscience subliminale de la fermeture de l’« espace libre », qui est remplacée par un sentiment d’enfermement spatial et d’« impossibilité de s’échapper ».

Dans ce contexte, réfléchir à la possibilité que l’OMS parvienne à faire accepter aux pays qui s’y conforment les amendements proposés à leur réglementation sanitaire permet de mieux comprendre les effets concrets que cela pourrait avoir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas beaux à voir. En bref, cela signifie que cette organisation non élue aurait le pouvoir de proclamer des confinements et des « urgences médicales (ou sanitaires) », ainsi que des « vaccinations » obligatoires, selon le bon vouloir du directeur général de l’OMS, réduisant ainsi d’un seul coup la liberté de circuler librement dans l’espace à un confinement spatial d’un seul coup. Voilà ce que signifierait la « terreur totale ». J’espère ardemment que l’on peut encore faire quelque chose pour éviter ce cauchemar imminent.

Texte original : https://brownstone.org/articles/the-whos-road-to-totalitarianism/