James Corbett
Votre cerveau est le prochain champ de bataille

La grande guerre de notre époque n’est pas celle pour la galaxie, mais celle de l’esprit. Cette guerre dure depuis bien plus longtemps que la plupart des gens ne le croient, et les récents développements technologiques ont rendu la bataille pour votre cerveau bien plus littérale que la plupart des gens ne l’imaginent.

L’espace, nous dit-on, est « la dernière frontière ». Et vous pouvez parier votre dernier centime que là où il y a une frontière, il y a un groupe d’oligarques qui cherchent à y mettre leur nez.

C’est pourquoi il n’a pas été très surprenant que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), au nom risible, déclare en 2019 que l’espace extra-atmosphérique est désormais l’un de ses « domaines opérationnels ».

ou lorsque le gang de l’OTAN s’est engagé à verser un milliard de dollars l’année dernière pour « améliorer le partage des renseignements provenant des satellites de reconnaissance nationaux et commerciaux ».

ou lorsque le « vice-chef des opérations spatiales » [<–titre réel] de l’US Space Force [<–branche réelle du département de la défense] a averti le mois dernier que « la Chine s’entraîne à combattre des satellites dans le cadre de l’expansion de ses capacités dans l’espace » [<–vraie propagande néo-rouge effrayante].

Tout ce battage autour de l’espace pourrait vous faire croire que les véritables batailles du 21e siècle se dérouleront au-dessus de la Terre.

Mais, avec tout le respect que je dois au capitaine Kirk et à son équipage, l’espace n’est pas la dernière frontière, et les feux d’artifice qui s’y déroulent ne sont qu’une distraction par rapport à la véritable bataille qui se joue ici, sur Terre.

Oui, il s’avère que l’espace extérieur n’est pas le prochain grand espace de bataille. C’est l’espace intérieur qui l’est.

La grande guerre de notre époque n’est pas celle pour la galaxie, mais celle de l’esprit. Cette guerre dure depuis bien plus longtemps que la plupart des gens ne le croient, et les récents développements technologiques ont rendu la bataille pour votre cerveau bien plus littérale que la plupart des gens ne l’imaginent.

Aujourd’hui, nous allons retirer les couches de tromperie et révéler le principal champ de bataille de cette guerre de cinquième génération menée contre nous tous : l’espace entre vos deux oreilles.

Vue d’ensemble du champ de bataille

Depuis des milliers d’années, les stratèges militaires savent que le succès d’une armée ne dépendait souvent ni de sa taille, ni même de son armement, mais de sa connaissance de l’adversaire.

Après tout, comme l’observe Sun Tzu :

Qui connaît l’autre et se connaît, en cent combats ne sera point défait ; qui ne connaît l’autre, mais se connaît, sera vainqueur une fois sur deux ; qui ne connaît pas plus l’autre qu’il ne se connaît sera toujours défait.

Il s’ensuit que le succès des mondialistes dans leur guerre de cinquième génération contre nous tous dépend de leur connaissance de l’humanité elle-même.

Qu’est-ce qui fait vibrer les gens ? Qu’est-ce qui les motive et les démotive ? À quels stimuli réagissent-ils et de quelle manière ?

Du point de vue de ceux qui souhaitent manipuler, contrôler et soumettre l’humanité, la connaissance de l’esprit humain qui peut être glanée à partir des réponses à ces questions est la plus précieuse de toutes.

Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que les chercheurs scientifiques, mais aussi les planificateurs militaires et les responsables gouvernementaux ont passé des siècles à essayer de mieux comprendre les êtres humains et leurs comportements et, plus important encore, la manière de modeler, d’influencer, de façonner ou carrément de contrôler ces comportements.

Tout le monde connaît les expériences d’Ivan Pavlov sur le conditionnement. N’importe quel lycéen pourrait vous raconter comment Pavlov a réussi à conditionner des chiens à saliver en entendant la sonnerie d’une cloche.

Mais combien savent que les recherches de Pavlov ne se sont pas arrêtées à son observation des canidés ? Qu’il a ensuite commencé à reproduire ses expériences sur des sujets humains ? Que ces expériences ont vu Pavlov et son protégé, Nikoli Krasnogorsky, arracher des orphelins dans les rues, les droguer, leur implanter chirurgicalement des moniteurs de salivation et les ont nourris de force afin que ces enfants, comme les chiens de Pavlov, puissent être entraînés à saliver sur commande.

Source : « Ivan Pavlov La mécanique du cerveau 1926 »
Combien sont familiers avec les expérimentateurs qui ont suivi les traces de Pavlov ? Combien ont vu les images des expériences du « petit Albert » de John B. Watson, où le psychologue a délibérément traumatisé un bébé de 11 mois pour tenter d’affiner les techniques de conditionnement de l’être humain ?

Combien ont lu Watson lui-même se vanter en disant « après le conditionnement, la seule vue des longues moustaches d’un masque de Père Noël fait fuir le jeune en pleurs, secouant la tête de droite à gauche » ?

SOURCE : Les soins psychologiques du nourrisson et de l’enfant par John B. Watson

Combien d’entre eux ont suivi le fil conducteur depuis Pavlov et Watson et les chercheurs sur le « conditionnement classique » jusqu’aux « behavioristes radicaux » comme B. F. Skinner et ses travaux sur le perfectionnement du conditionnement opérant ?

Combien ont lu Walden Two de Skinner, dans lequel il propose un plan pour créer une société utopique en conditionnant les enfants dès la naissance pour qu’ils assument des rôles spécifiques dans la société ?

Aujourd’hui, tout le monde sait que la CIA a mené des expériences de contrôle mental comme le projet MKUltra, en utilisant des agents comme Sidney Gottlieb et le Dr Ewan Cameron pour administrer du LSD à des sujets involontaires et mener d’autres expériences macabres de manipulation mentale.

Mais combien ont entendu parler de MKSearch, de MKChickwit, de MKOften ou de tout autre dérivé de cette recherche cauchemardesque ? Combien savent que ces expériences « étaient conçues pour déstabiliser la personnalité humaine en créant des troubles du comportement, des schémas sexuels altérés, des comportements aberrants en utilisant la privation sensorielle et diverses substances chimiques puissantes génératrices de stress, ainsi que des drogues altérant l’esprit » et qu’elles ont été menées sur ce que l’on appelle des « individus sacrifiables ou jetables », c’est-à-dire des « personnes dont la mort ou la disparition n’éveillerait aucun soupçon » ?

SOURCE : « Le lavage de cerveau : Les échos de MK-ULTRA »

Combien ont entendu parler de George Brock Chisholm, qui fut le premier directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et contribua à la création de la Fédération mondiale pour la santé mentale ? Combien ont lu la transcription de sa conférence de 1945, « The Reestablishment of Peacetime Psychiatry », dans laquelle il déclarait : « Si la race humaine doit être libérée de son fardeau paralysant de bien et de mal, ce sont les psychiatres qui doivent en assumer la responsabilité initiale » ? Et combien savent que l’appel à l’action de Chisholm fut entendu par des hommes comme le colonel John Rawlings Rees, psychiatre militaire britannique, premier président de la Fédération mondiale de la santé mentale de Chisholm et président du tristement célèbre Institut Tavistock de 1933 à 1947 ?

Combien de personnes connaissent l’histoire du Dr Jim Mitchell — retraité de l’armée et psychologue qui avait signé un contrat de formation avec la CIA — qui a repris les conclusions du Dr Martin Seligman sur le phénomène psychologique de l’« impuissance apprise » et les a mises au service du programme de torture illégal de la CIA après le 11 septembre 2001 ?

Que le grand public soit conscient ou non de cette histoire documentée, les archives montrent que les 125 dernières années de recherche sur le psychisme humain ont été menées — ou du moins détournées — par des manipulateurs machiavéliques et des conspirateurs secrets dont l’intention est de manigancer socialement les masses.

Et, à mesure que la science de l’esprit progresse au 21e siècle, ces plans d’ingénierie sociale deviennent de plus en plus efficaces.

La guerre de l’information

Les médias alternatifs ont largement documenté que nous sommes, au XXIe siècle, les cibles (en grande partie involontaires) d’une guerre de l’information à grande échelle. Cette guerre nous est livrée en grande partie (mais pas exclusivement) par nos propres gouvernements.

De temps en temps, les récits de certaines campagnes de cette guerre franchissent le blocus médiatique, offrant au public un aperçu de la bataille qui est menée contre lui sur tous les fronts.

Les Canadiens, par exemple, ont pu lire dans les pages de l’Ottawa Citizen, en 2021, l’étrange opération psychologique de la « lettre du loup » de l’armée canadienne. Mais toutes les inquiétudes suscitées par cette opération psychologique et son histoire rocambolesque de fausses lettres du gouvernement et de hurlements de loups enregistrés furent rapidement étouffées par les journalistes serviles de l’establishment. Tout cela, nous a-t-on dit, fut causé par « une poignée de réservistes militaires testant des tactiques psychologiques lors d’un exercice de fin de semaine » et que « de nouvelles mesures de contrôle sont maintenant en place pour s’assurer que les exercices d’opérations psychologiques et les activités d’influence n’atteignent pas des publics non ciblés » — donc, évidemment, il n’y a plus rien à craindre !

Cliquez pour regarder : « L’armée canadienne déclare la guerre aux Canadiens — #PropagandaWatch »

Les habitants du Royaume-Uni, quant à eux, ont eu leur propre aperçu de l’infoguerre (guerre de l’information) en 2021 lorsque les membres du Scientific Pandemic Influenza Group on Behaviour (SPI-B) — un groupe qui fournit au gouvernement britannique des « conseils d’experts indépendants en sciences sociales et comportementales » — ont admis avoir eu recours à « la peur comme moyen de contrôle ».

Chargés de fournir des conseils sur la manière de faire accepter aux Britanniques le confinement, la distanciation sociale, le port du masque et d’autres restrictions imposées par leur gouvernement au début de la scamdemie, les experts de SPI-B avaient exhorté le gouvernement à augmenter « le niveau de menace personnelle perçu » du Covid-19. Plusieurs membres de l’équipe SPI-B ont par la suite regretté ce projet, le qualifiant de « totalitaire » et de contraire à l’éthique.

Un membre du SPI-B a avoué : « On pourrait qualifier la psychologie de “contrôle de l’esprit”. C’est ce que nous faisons ».

Un autre l’a dit encore plus crûment : « En l’absence de vaccin, la psychologie est votre principale arme… La psychologie a eu une très bonne épidémie, en fait ».

Mais dans la mesure où ces opérations sont rendues publiques, c’est presque toujours par le biais d’histoires déconnectées et décontextualisées comme celles-ci. Les Canadiens qui ont appris l’existence de l’opération psychologique de la « lettre du loup », par exemple, n’ont probablement jamais eu vent des manipulations du SPI-B, et encore moins fait le lien entre les deux événements comme preuve de l’infoguerre généralisée.

Mais ces dernières années, l’existence de l’infoguerre n’est pas seulement devenue indéniable, mais carrément assumée.

Le domaine cognitif du champ de bataille informationnel

En 2022, l’Associated Press a publié « Pre-bunking’ shows promise in fight against misinformation (Le prédébunking montre des résultats prometteurs contre la désinformation) », un article vantant les mérites de nouvelles recherches qui prétendent montrer des progrès dans la création de nouvelles armes dans la guerre de l’information. Après avoir détaillé les exemples habituels du fléau de la « désinformation », c’est-à-dire les observations qui érodent la confiance du public dans les « institutions démocratiques, le journalisme et la science », l’article fait ensuite état, sans esprit critique, de nouvelles techniques mises au point pour amener le public à faire à nouveau confiance à ces institutions manifestement indignes de confiance.

De nouvelles découvertes réalisées par des chercheurs universitaires et Google révèlent toutefois que l’une des réponses les plus prometteuses à la désinformation pourrait également être l’une des plus simples.

Dans un article publié mercredi dans la revue Science Advances, les chercheurs expliquent comment de courtes vidéos en ligne qui enseignent les bases de la pensée critique peuvent rendre les gens plus aptes à résister à la désinformation.

Les chercheurs ont créé une série de vidéos semblables à un message d’intérêt public qui mettait l’accent sur des techniques de désinformation spécifiques — des caractéristiques que l’on retrouve dans de nombreuses fausses affirmations courantes, notamment un langage chargé d’émotion, des attaques personnelles ou de fausses comparaisons entre deux éléments sans rapport entre eux.

Les chercheurs ont ensuite soumis une série d’affirmations aux personnes concernées et ont constaté que celles qui avaient regardé les vidéos étaient nettement plus aptes à distinguer les fausses informations des informations exactes.

Bien que les recherches telles que celles présentées par l’Associated Press soient ostensiblement de nature civile, le fait que cette campagne d’information s’inscrive dans le cadre d’une véritable bataille militaire menée contre nous commence également à être reconnu.

En 2023, par exemple, l’armée japonaise a officiellement ajouté le « domaine cognitif » comme nouveau champ de bataille à ses lignes directrices du programme de défense nationale du Japon. En plus des domaines traditionnels que sont le territoire, l’eau et l’espace aérien, et des domaines nouvellement ajoutés comme l’espace, le cyberespace et le domaine électromagnétique, les autorités de défense japonaises revendiquent désormais l’espace cognitif comme relevant de leur champ d’action.

Selon le Global Times :

La construction d’une telle capacité cognitive serait également inscrite dans la stratégie de sécurité nationale, l’un des trois principaux documents diplomatiques et de sécurité à modifier avant la fin de 2022, a rapporté VOA Chinese, citant la théorie selon laquelle les autorités de défense japonaises et la Force d’autodéfense attachent une grande importance à la « désinformation » diffusée par la Russie et la Chine, considèrent que les informations diffusées en langue chinoise sont une tendance mondiale et que la guerre cognitive menée par l’île de Taïwan contre la Chine continentale fournit une expérience précieuse pour la recherche et l’étude.

[. . .]

Selon les analystes, la guerre cognitive est une combinaison d’informations numériques, de médias et de technologies d’espionnage qui conduit l’opinion publique à des extrêmes afin d’influencer les fondements diplomatiques entre les pays et de réaliser des objectifs de la manipulation politique, en citant comme exemple la tristement célèbre stratégie américaine de « transfert pacifique du pouvoir » dans d’autres pays.

La reconnaissance du « domaine cognitif » en tant que véritable champ de bataille ne se limite toutefois pas aux forces de défense japonaises.

En 2019, le bureau d’information du Conseil d’État chinois publiait un livre blanc intitulé « La défense nationale de la Chine dans la nouvelle ère », affirmant que « la guerre évolue vers une guerre informatisée [sic] et que la guerre intelligente se profile à l’horizon ».

En 2022, Motohiro Tsuchiya, professeur à l’université de Keio, a écrit un article intitulé « Governing Cognitive Warfare » (Gouverner la guerre cognitive) pour Governing the Global Commons : Challenges and Opportunities for US-Japan Cooperation (une publication du German Marshall Fund of the United States!) dans lequel il avertit que la menace d’une « guerre intelligente » par la Chine et d’autres épouvantails du département d’État américain nécessite la coopération des États-Unis pour « créer et promouvoir des règles et des normes qui peuvent régir efficacement la cyberguerre ».

Et, peut-être inévitablement, il n’a pas fallu longtemps avant que l’on découvre que la véritable menace dans ce nouveau « domaine cognitif » n’était pas les ChiComs ou les CRINKs (= Chine, Russie, Iran, Corée du Nord) ou toute autre force extérieure, mais…. *roulement de tambour, s’il vous plaît*… les théoriciens de la conspiration en ligne !

En effet, en 2023, Tomoko Nagasako, chercheuse à la Fondation Sasakawa pour la paix, a rédigé un article intitulé « The Threat of Conspiracy Theories in the Battle for the Cognitive Domain— A Consideration of the Status of Conspiracy Theories in Japan Based on Attempts at Regime Destruction Overseas (La menace des théories du complot dans la bataille pour le domaine cognitif — Examen du statut des théories du complot au Japon sur la base des tentatives de destruction des régimes à l’étranger) ». Comme vous pouvez le deviner d’après ce titre, l’article donne « un aperçu de l’état des théories du complot à l’étranger et au Japon », explique en détail comment ces odieux complotistes représentent une menace pour la sécurité nationale « du point de vue de la guerre cognitive » et propose des contre-mesures pour faire face à ces graves dangers pour la nation.

Et quelles « théories du complot » Nagasako cite-t-elle dans son article ? Qu’il existe un « État profond » au-dessus du gouvernement de surface, que les vaccins COVID étaient nocifs, que les États-Unis ont mené des recherches sur les armes biologiques en Ukraine au cours des dernières années… vous savez, les idées farfelues habituelles que seuls des conspirationnistes bizarres pourraient prendre au sérieux.

Oui, pour ceux qui n’ont pas encore reçu le mémo : il y a très certainement une guerre pour votre esprit. Elle a lieu en ce moment même. Elle est menée par les armées du monde entier. La cible de ces guerres est, le plus souvent, les propres concitoyens de ces mêmes militaires.

À ceux qui viennent à peine de se réveiller à cette guerre, vous avez toute ma sympathie. Réaliser que vous êtes une cible dans une bataille que vous ne saviez même pas mener dans un « domaine cognitif » dont vous ne soupçonniez même pas l’existence doit être extrêmement désorientant, c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais voici la mauvaise nouvelle : de nouvelles technologies sont en cours de développement, et elles feront passer tout cela — de Pavlov à Skinner, de Mitchell à SPI-B —, toutes ces opérations secrètes — de MKUltra à MKChickwit — et toutes ces campagnes militaires — de Chisholm et Rees et des machinations des sbires de Tavistock aux ChiComs et aux Japonais et au développement de la guerre cognitive — pour des enfantillages.

Comme nous le verrons la semaine prochaine, la technologie permettant de recâbler littéralement le cerveau est déjà testée et déployée. Une fois que ces technologies seront prêtes à être dévoilées au public, elles pourraient concrétiser le vieux rêve des dictateurs, à savoir la domination totale de la population humaine…

Texte original publié le 13 avril 2025 : https://corbettreport.substack.com/p/your-brain-is-the-next-battlespace