André Mirambel : Roger Godel ou de l'humanisme à l'humain
Roger Godel était d’un caractère exceptionnel en même temps qu’un élève d’une rare qualité. Indulgent aux faiblesses d’autrui, exigeant pour lui-même, serviable, sociable, il paraissait gêné d’une supériorité qui s’imposait malgré lui sans conteste. Tout l’intéressait : les lettres, les sciences, les arts (je lui ai connu un beau talent de pianiste, et, parmi les ouvrages nombreux qu’on lui doit, il en est un consacré à la musique sous le titre Formes de la musique et musique intérieure, Essai sur la création musicale, écrit en 1936). Sa rapidité à apprendre, à comprendre, étonnait. Une puissance de labeur considérable lui permettait de mener de front plusieurs travaux, parmi les plus divers, et de se consacrer dans le même temps à de multiples activités. On admirait l’étendue de ses connaissances, et aussi la maturité de son esprit : il apportait, aux choses et aux hommes, des réflexions dignes d’un adulte éclairé…