Robert Linssen : l'Absolu ? (Questions et Réponses)

Krishnamurti parle du silence ou de l’immobilité du mental. Mais c’est précisément pour permettre la manifestation d’une Réalité intensément créatrice. Je rappelle ici la réponse qu’avait donnée Krishnamurti à une question sur « l’absolu ». « La vérité », demanda Krishnamurti à son tour « est-elle quelque chose d’absolu, de fixe…? Nous voudrions qu’elle soit absolue afin de nous y abriter. Nous voudrions qu’elle soit permanente pour que nous puissions nous y accrocher, y trouver la félicité. Mais est-elle vraiment absolue, continue, de façon qu’on puisse en faire l’expérience… ? La vérité est-elle une permanence, un exercice de ma mémoire ? Lorsque je me comprends, le calme se produit.

Robert Linssen : Comment être conscient des mobiles sans les nommer ? (Questions et Réponses)

Peut-être faut-il nommer pour être conscient au sens habituel du terme. Mais si nous parlons de la conscience intégrale qui nous intéresse, il ne faut justement pas nommer. Nommer signifie, de notre point de vue, un abaissement de la conscience à ses niveaux les plus inférieurs et dégradés : le niveau verbal. Par rapport à la conscience intégrale, le fait de nommer n’est presque plus de la conscience. La conscience au seul niveau verbal est relative, précaire, corrompue, endormie. Cette conscience est relative, car elle est en relation avec quelque chose de particulier. Elle est exclusive. Et par ceci nous ne sous-entendons pas que l’Eveillé ne puisse percevoir les choses particulières. Au contraire, Il les voit suprêmement, car il est libre de toute identification, de toute fixation, de tout choix.

Robert Linssen : Comment sortir de la dépression de la solitude ? (Questions et Réponses )

L’angoisse de la solitude ou l’angoisse tout court proviennent d’une prise de conscience obscure de notre isolement d’une part, et de la coupure qui s’est établie d’autre part, entre notre petit moi superficiel érigé en vase clos et notre être profond. Cette partie véritable de nous-mêmes nous relie à l’univers entier, par elle nous sommes unis à tous les êtres, à toutes les choses. Cette unité est l’un des faits fondamentaux de l’Univers. En elle se trouve l’harmonie. Elle est au fond la source et l’inspiratrice de tout amour. Nous nous sommes séparés de cette unité très importante par tout un ensemble de notions fausses, d’identifications. De ce fait, nous sommes dans un état de grande pauvreté intérieure et lorsque nous sommes seuls, lorsque nous n’avons plus autour de nous, ni les amis, ni les distractions, ni toutes les évasions qui nous semblent indispensables, nous nous trouvons face à face avec cette pauvreté intérieure. Nous percevons obscurément la fausseté de notre condition d’exil. L’isolement artificiel du « moi » tel que nous le connaissons généralement est sans issue.

Robert Linssen : Comment jouer son rôle sans s'identifier? (Questions et Réponses)

Voilà une question fondamentale qui mérite une réponse approfondie. La grande difficulté pour nous tous consiste, en effet, à jouer notre rôle dans l’existence quotidienne sans nous identifier au personnage qui s’incarne dans ce rôle. Tout, dans les événements courants, tend à renforcer en nous ce personnage. Le milieu, la famille, nos relations d’affaires nous définissent comme ce personnage et le considèrent avec autant de réalité que très malheureusement nous nous considérons nous-mêmes.

Robert Linssen : Les enseignements qui ne reconnaissent pas disciplines et autorités sont-ils dangereux ? (Questions et Réponses)

« Tâchons de nous tenir debout tout seul », nous disait le penseur indien Vivekananda. Des maîtres, des instructeurs, des disciplines sont nécessaires pour des enseignements techniques pour l’algèbre, les mathématiques, les langues étrangères. A chaque besogne correspond une catégorie particulière d’outils, enseignait Platon. Pour des besognes lourdes et grossières, des outils lourds et grossiers. Pour des travaux délicats, il est nécessaire d’utiliser des outils légers.

Pierre d'Angkor : Réflexions Philosophiques

Pourrait-on considérer l’énergie, la matière et la conscience comme trois aspects ou modalités distinctes, de la même Réalité, inexprimable, éternelle, la matière n’étant que la forme que revêt l’énergie dans l’espace, et la conscience, le rapport dans le temps entre cette énergie et la forme particulière qu’elle a revêtue?

Robert Linssen : Pourquoi l'Univers ? (Questions et Réponses)

L’idée d’un créateur du monde est une illusion enfantée par l’esprit déformé des hommes. Notre logique, comme le disait Bergson, est née dans les solides et porte les empreintes indélébiles du milieu où elle s’est édifiée : notre logique est une logique des solides. Nous, — qui avons un commencement et une fin, — avons tendance à assigner à toutes choses, un commencement et une fin. Nous — qui sommes créés — avons une tendance à vouloir plier l’univers entier, aux exigences des processus qui président à nos destinées.

Robert Linssen : Un guide spirituel résoudra t'il tous nos problèmes ? (Questions et Réponses)

Le monde actuel souffre d’un immense chaos économique et social. Dans le domaine moral la confusion est plus grande encore. Tout être sensible ressent douloureusement les répercussions des déséquilibres mondiaux. Ceux-ci ne sont que l’expression de la pauvreté spirituelle fondamentale dans laquelle se trouvent les hommes pris isolément. Les déceptions de la vie extérieure vous ont permis de saisir le bien-fondé d’une culture humaine supérieure à celle qui se trouve enseignée aux masses. Mais l’élite spirituelle du monde se trouve partagée par des courants de prime abord semblables, quoiqu’étant en réalité opposés.

Robert Linssen : L'École de la Lumière Intérieure du Bouddhisme : « Le Ch'an Tsung »

Selon Hui Yuan, ce que l’on nomme « récompense » est tout ce qui est impliqué ou engendré par le mental. Si dans le mental réside un attachement avide pour quoi que ce soit, il y a immédiatement servitude et esclavage. S’il y a servitude et attachement dans le mental, tous les actes de l’homme, quoiqu’il fasse, ne sont qu’activités conditionnantes et enchaînantes.