Catherine Anne
Le symbolisme du tarot 5 : L'empereur

La lame de l’Empereur, au point de vue alchimique représente l’antimoine. L’Empereur a fini la transmutation, il en est au point précédant juste la transmutation du plomb en or, il en est à l’antimoine. Le fait d’être passé par tous les passages afin de résoudre sa dualité, et d’être revenu ensuite sur terre pour aider, pour régir le monde matériel, montre qu’il a atteint le degré avant la perfection absolue, ce que confirme le globe qu’il tient dans la main et qui représente l’antimoine. C’est dans la main gauche, main de la spiritualité, qu’il tient ce globe qui représente la terre. Tout ce qui est rond dans le Tarot est symbole de la terre et est une allusion directe au denier.

(Revue Panharmonie. No 201. Janvier 1985)

L’EMPEREUR :

C’est le quatre. Je fais une récapitulation des chiffres :

Le un = le point (le Bateleur)

Le deux = une ligne (la Papesse)

Le trois = la première surface qui est le triangle (l’Impératrice).

Le quatre = le premier volume (l’Empereur), le carré.

Le carré, le cube, le quatre c’est le chiffre de la matière dans laquelle nous sommes, il faut que nous passions par lui. L’Empereur est assis sur un cube d’or, il regarde vers l’Occident, vers le Couchant. Dans le Wirth, il tient dans la main gauche un globe et dans la main droite le sceptre. Dans le Marseille, il a un pouce dans sa ceinture. De toute façon, les deux mains sont donc occupées et de ce fait, ne se perdent pas. Les jambes sont croisées, les pieds ne sont pas en état de marche : l’Empereur est quelqu’un d’immobilisé.

Pourquoi le chiffre quatre, pourquoi la matière ? tout simplement parce que nous sommes dans la matière et ce chiffre quatre est d’abord rappelé dans le haut de la lame, de même que dans le casque, lequel, dans le Wirth, a quatre pointes en l’air. En magie, la pointe est un élément de protection. Ces quatre pointes rappellent aussi les quatre éléments : le casque a lui-même quatre faces, et chacune des pointes est reliée à un des éléments. Par ces éléments, il reçoit les influences cosmiques. Sur chaque face, il y a trois petits ronds, ce qui donne quatre fois trois, douze, un des chiffres sacrés, ce qui signifie que la spiritualité n’est pas absente, que l’Empereur est missionné par les hiérarchies suprêmes pour surveiller ce qui se passe sur terre. Dans tous les tarots, on constate que ce casque se prolonge sur la nuque par un couvre-nuque, car les pointes servant à capter les énergies cosmiques. Ainsi la nuque, le point fragile chez les individus, se trouve protégée. C’est là que se concentrent les hypnotiseurs, les prestidigitateurs. Dans le désert, les officiers anglais portent un cache-nuque : les Anglais ont une tradition ésotérique plus solide que la nôtre. L’Empereur a un couvre nuque pour se protéger des influences telluriques mauvaises, qui, malgré son évolution, peuvent interférer dans ce qu’il fait. Le casque est en or.

La lame de l’Empereur, au point de vue alchimique représente l’antimoine. L’Empereur a fini la transmutation, il en est au point précédant juste la transmutation du plomb en or, il en est à l’antimoine. Le fait d’être passé par tous les passages afin de résoudre sa dualité, et d’être revenu ensuite sur terre pour aider, pour régir le monde matériel, montre qu’il a atteint le degré avant la perfection absolue, ce que confirme le globe qu’il tient dans la main et qui représente l’antimoine. C’est dans la main gauche, main de la spiritualité, qu’il tient ce globe qui représente la terre. Tout ce qui est rond dans le Tarot est symbole de la terre et est une allusion directe au denier.

La terre surmontée d’une croix, c’est la préséance du spirituel sur le temporel. Astrologiquement le globe est le symbole de la terre, mais alchimiquement, il est le symbole de l’antimoine qui est le corps le plus précieux avant l’or, il est gris. Le globe en lui-même a trois couleurs : jaune, vert et rouge. Il est vert parce que l’Empereur régit les énergies de la nature ; le rouge indique qu’il est le prince de ce monde, le jaune est le chiffre occulte de la mort (en philosophie des nombres, pas en numérologie). Dans le Marseille, il a la main gauche fermée au niveau de la ceinture. Dans la droite, il tient le sceptre (sa prééminence sur le monde matériel) dominé par la fleur de lys (la spiritualité). L’Empereur est un grand initié qui a tous les moyens de se faire obéir, mais il ne les utilise pas. Il a les deux mains prises et les deux pieds croisés, donc il n’est pas en état de marcher. Il regarde vers l’occident, vers le couchant qui est le pays des morts, c’est-à-dire des gens qui ne sont pas encore éveillés. L’Orient est le pays d’où vient la lumière : être tourné vers l’Orient, regarder la lumière face à face, cela n’est donné qu’aux seuls initiés. L’Impératrice était de face, mais son aigle regardait vers la droite, vers l’Orient, car il représentait l’âme, tandis que l’aigle noir de l’Empereur sur le cube sur lequel il est assis, et l’Empereur lui-même, regardent vers la gauche. Les humains vers qui il regarde ne sont pas aptes à voir la lumière, et tant qu’ils n’y seront pas préparés, ils ne pourront regarder vers l’Orient. Tous les lieux de culte jusqu’au 18e siècle, églises, temples, mosquées, cathédrales étaient orientés vers le levant, c’est de là que vient la lumière, et le jour en se levant frappe d’abord la pointe du clocher, de l’obélisque ou de la tour. Maintenant, les églises sont désorientées, elles n’ont pas le même taux vibratoire selon qu’elles sont modernes ou anciennes.

Je reviens aux quatre pointes du casque qui représentent les quatre élémentaux et les quatre maîtres mots = OSER, COMPRENDRE, VOULOIR, SE TAIRE. Comprendre n’est pas une compréhension intellectuelle, vouloir c’est ce qui est voulu, se taire : si les gens ne sont pas prêts, il ne faut rien leur apprendre de force. Chacun de ses quatre maîtres mots est en rapport avec un des éléments, une des quatre couleurs primordiales, les quatre évangélistes, les quatre signes du zodiaque, les quatre métaux importants de l’Antiquité, et les quatre plus fortes planètes, Jupiter, Mars, Soleil, Lune. L’Empereur a donc ce casque symbolique et protecteur. Dans la main, il tient un globe (main gauche, main de la spiritualité) et le sceptre qu’il tient dans la main droite est un rappel de l’Impératrice, et du bâton du Bateleur. L’Empereur est absolument sans arme, le casque n’est qu’une défense, il est à mains nues et pourtant il est le maître du monde parce qu’il est missionné, il est sur terre le réalisateur de l’idée divine.

L’idée divine c’était l’Impératrice, la Papesse étant la Connaissance, la gnose. L’Empereur est sur terre le réalisateur de l’idée divine ; il tient dans la main droite, main de l’action, le bâton qui est le prolongement du bras. A la base du sceptre, il y a une lune qui est un rappel de la coupe du bateleur ; tout en haut du sceptre, il y a la fleur de lys stylisée (dans l’original de Wirth) elle est un triangle renversé, pointe en bas qui symbolise l’eau et en équilibre sur l’eau, deux lunes qui représentent l’équilibre des deux natures.

L’Empereur règne sur le monde ; la barbe est un symbole de puissance et de sagesse, elle est le seul ornement possible du visage masculin. Les Égyptiens avaient le crâne et le visage rasés, seuls le pharaon et les prêtres avaient le droit de porter la barbe. Quand le pharaon se rasait il portait une barbe postiche ; on en retrouve dans les sarcophages. Les hébreux avaient la barbe ; dans la tradition juive les rabbins doivent porter des barbes, car il était interdit de se raser ; dans la tradition orthodoxe, les popes la portent également ; elle est l’attitude de l’homme sage et connaissant (en Égypte, on mettait à certaines femmes après leur mort, une barbe postiche).

A la jointure des cheveux et de la barbe, l’Empereur a l’oreille découverte. L’oreille est un sens de l’homme, celui qui nous est donné pour entendre « que celui qui a des oreilles entende ». L’oreille est l’attribut de l’enseignement oral ; l’oreille du Bouddha descend jusqu’à l’épaule, elle est signe de sagesse.

L’Empereur a autour du cou une tresse en or, qui représente la chaine d’union. Elle est en or, métal imputrescible. La chaine d’union représente l’union de tous les initiés de quelque tradition que ce soit. Dans toutes les initiations de toutes les traditions, on fait la chaine d’union = on se met en cercle (le cercle étant une protection contre les mauvaises influences) on se tient les mains, les vibrations passent d’une main à l’autre. La chaine symbolise ce qui ne se rompt pas, quand on fait la chaine, on forme un égrégore.

La tresse s’oppose à la spirale symbole de l’initiation qui a un début et pas de fin. Dans la tresse tous les éléments se retrouvent au début et à la fin : c’est aussi un rappel de la table d’émeraude, tout est dans tout, c’est le symbole du serpent qui se mord la queue, de tout ce qui est fermé, de tout ce qui est cyclique, de toutes les vies auxquelles on va être confronté, qui vont nous faire évoluer.

Chez Wirth, les deux luminaires sont sur la poitrine de l’Empereur. En astrologie, le Soleil et la Lune sont appelés, les luminaires et non pas des astres ou des planètes. Le soleil est à droite, il est en or, c’est l’action, le pôle masculin, la lune est à gauche, elle est d’argent, c’est le pôle féminin. Le masculin et le féminin sont associés dans la loi d’équilibre, de l’absolue perfection, de la résolution de la dualité.

L’Empereur est assis sur un cube d’or ; étant grand initié, il a parfaitement lissé sa pierre qui comporte des arêtes vives sur les côtés. C’est la pierre telle qu’on la retrouve dans toutes les civilisations et dans toutes les traditions depuis Salomon et même dans les civilisations antédiluviennes qui avaient le culte de la pierre. A la Mecque, la Pierre Noire est enfermée dans la Kaaba. Dans la crypte de la cathédrale de Chartres, se trouve la pierre. Cette pierre c’est l’Empereur lui-même qui l’a taillée, c’est la Pierre Angulaire, la première pierre d’angle de n’importe quel bâtiment. Lorsqu’on posait la pierre d’angle on faisait toujours des sacrifices, des fêtes, des prières, la première pierre était toujours célébrée, et cette pierre qui est ici parfaitement lisse et achevée, symbolise ce que l’Empereur a fait de toutes les virtualités du Bateleur, avec les quatre éléments et les quatre objets de puissance posés devant lui : le denier, la coupe, l’épée et le bâton, pour arriver là où il en est, c’est-à-dire que lui, en langage alchimique a réussi la transmutation du plomb en or. Le plomb n’est nullement vil, c’est le matériau de construction sur lequel l’Empereur est en train de régner et que nous devons, nous, transformer en or. Je rappelle que cela est symbolique, l’alchimie est une tradition d’origine arabe, c’est avec nos défauts que nous devons arriver à la Réalité Suprême, nous sommes tous des apprentis Dieu. Il est donc sur sa première pierre, c’est la première pierre de l’édifice qui va devenir la Cathédrale ou le Temple symbolique, c’est-à-dire la construction du monde organisé. Et sur ce cube, il y a un aigle noir qui regarde vers l’Occident et qui représente l’âme de la matière, du monde. Ses ailes sont déployées ; il est prêt à s’envoler, il suffit d’un déclic pour qu’il y ait compréhension, il s’agit en général d’une épreuve.

L’Empereur est assis les jambes croisées et les genoux découverts. Le genou est un symbole important dans toutes les traditions ; il faut que les genoux soient en contact avec le sol, il y a des chakras vitaux dans les genoux, des points de réceptivité importants, recevant les influences telluriques. Le genou gauche découvert est le symbole de l’initié. Les jambes sont croisées pour que tous les circuits soient bloqués, sinon il est ouvert à tout ce que le monde peut lui envoyer comme vibrations. Dans un endroit sacré (église, temple) on ne croise pas les jambes pour être en état de réception. En revanche, quand on veut s’isoler ou se protéger, on croise les mains et les jambes (la gauche sur la droite). L’Empereur a le talon gauche en contact avec le cube : les Pythagoriciens font du talon, l’endroit par où s’échappe l’âme qui entre par le sommet de la tête ; le pied est la seule partie du corps qui soit horizontale. L’homme (vertical) est en contact avec la terre (horizontale) par la plante des pieds : symbolisme de la croix. Les grecs faisaient de la plante des pieds le siège de l’âme (voir le mythe d’Achille qui n’était vulnérable qu’au talon) ; les grecs se protégeaient les talons avec du métal et les cavaliers ou chevaliers les protégeaient avec les éperons.

Si l’Empereur se protège c’est parce qu’il est quand même dans le monde manifesté ; or ce monde manifesté c’est lui qui l’a créé pour obéir à l’Impératrice, afin de réaliser matériellement toutes les virtualités qu’il y avait en elle ; il est associé dans les traditions (grecque, hermétique, gnostique) au démiurge (démios : peuple – démocratie ; urgos – celui qui travaille : ergos – le travail), démiurgie : celui qui travaille pour le peuple.

Le démiurge de Platon est celui qui a créé le monde manifesté ; le monde non manifesté existait avant même le Principe numéro un, qui était le Bateleur. L’Empereur, lui, c’est l’Ouvrier Cosmique, le Grand Architecte, celui qui crée, qui œuvre de ses mains, celui qui a taillé de ses mains le cube d’or sur lequel il est assis et qui a créé le monde matériel. Je reviens au genou. Le Moïse de Michel-Ange à Rome a le genou gauche complètement découvert, le droit se perd dans les plis de sa robe. Michel-Ange était quelqu’un de connaissant, comme Raphaël, Jérôme Bosch, etc… Ils ont peint des nativités où le petit Jésus a les deux genoux mais ou le genou gauche découvert.

La pivoine qui était encore en bouton chez le Bateleur, commence à s’ouvrir parce que l’Empereur est quelqu’un dans lequel se réalise ce qui chez le Bateleur était virtuel. Le rappel de la lune renversée signifie que nos émotions doivent nous construire, on ne peut rien faire sans émotivité et sans imagination, mais il ne faut pas être dominé par elles. L’épée n’est pas une arme, mais elle est la parole, le Verbe, le symbole de l’Esprit, le Logos. Dans toutes les initiations, l’épée joue un rôle important, les chevaliers au Moyen-âge étaient adoubés avec l’épée. L’Empereur est donc assis sur un cube, symbole de la stabilité, sans laquelle on ne peut rien construire. Le cube d’or c’est l’absolue perfection, c’est la première pierre d’un édifice vers le Divin.

L’Empereur, c’est l’autorité, celle qui n’a pas besoin d’arme. Il est le Prince de ce monde qui règne, mais qui ne règne pas par la contrainte ; il a l’autorité en lui, car elle est d’origine divine. Il exerce sur ce monde une domination légitime et sacrée. C’est lui qui met en œuvre à leur source toutes les forces vives. Il est l’action apparentée au Bélier, à Mars, le pouvoir de l’Esprit. Il dirige le monde matériel tel qu’il est, les gens avec leurs instincts primitifs qu’il va faire évoluer. Il les dirige de vie en vie jusqu’à ce qu’il y ait le déclic et qu’il puisse les présenter au Pape qui va leur donner une religion exotérique organisée (le Pape est un rassembleur d’hommes, il dirige les Églises, les chapelles, les rites, les symboles). L’Empereur étant le symbole de la force, c’est lui qui domine tout ce qui est négatif dans le monde, tout ce qui est force brutale, force vive. Il le fait par sa présence uniquement, et en aucun cas, en utilisant sa force. C’est à nous de comprendre, à nous d’agir, c’est à nous d’orienter notre pensée. L’Empereur est un rappel de l’idée, l’idée est créatrice, la pensée est créatrice et chacun de nos mots, chacune de nos pensées émettent des vibrations. Au niveau de l’Empereur, ce sont des vibrations beaucoup plus violentes, mais comme tout est dans tout, on ne peut pas évoluer sans détruire quelque chose. On casse la gangue dans laquelle la matière nous a enfermés en nous empêchant d’évoluer. Il y a plusieurs techniques pour évoluer et la méditation en est une privilégiée. L’action que l’on livre dans une bataille personnelle, dans sa famille ou à son travail, lorsqu’on est plongé dans un contexte difficile, donne, lorsqu’on sait s’en servir, une occasion de se dépasser : les gens qui se sont sortis de situations cauchemardesques finissent par évoluer. Je connais une dame qui a passé quatre ans en camp de concentration et qui dit : « je ne le regrette pas, même si c’était l’enfer, car j’ai appris beaucoup de choses sur l’homme et sur la destruction organisée ».

L’Empereur ne règne pas sur tout ce qui est négatif dans le monde actuel, mais il s’en sert. C’est cela le rôle de l’Empereur : c’est de diriger nos vies successives, depuis l’enseignement de l’Impératrice, depuis l’Intellect, l’Intelligence suprême. C’est de nous enseigner à nous servir de l’Intellect, de la matière, de tous les défauts, du plomb, pour transmuter tout cela en or, afin de nous rendre dignes de nous présenter au Pape.

Réponses à des questions

L’Empereur est le premier personnage à porter du rouge sur du bleu, parce qu’il est dans la matière, le rouge c’est l’élan vital, mais cette matière recouvre la sagesse (le bleu) qui est en lui.

Question : Pourquoi l’épaule est-elle bleue clair ?

Réponse : Cela signifie la matière vierge. Il y a la materia prima, le noir qu’on met dans l’athanor, ce four qui va transmuer, c’est l’aigle. Une fois que la matière est un peu dégrossie elle devient de la matière vierge qui est représentée par ce bleu ciel. L’Empereur porte aussi de l’or, c’est-à-dire qu’il représente tous les passages, du plus bas au plus évolué avec toutes les nuances que cela implique.

Le bleu c’est la sagesse qui donnera le violet, la spiritualité.

L’Épée n’est pas une arme dans le Tarot, ni dans aucun mouvement initiatique ; l’Épée est le symbole du Verbe vivant, c’est l’éclair de l’Esprit. Elle a deux tranchants : l’un pour fendre l’ignorance, l’autre pour défendre la connaissance, mais l’Épée n’est en aucun cas, belliqueuse.

Le genou est un des signes auxquels on reconnaît l’initié, la personne connaissante, celle qui a passé un certain nombre de passages. Le genou contient des points importants d’énergie vitale (chakras) ; le genou découvert est un symbole de puissance ésotérique, voir les portraits des rois de France : ils ont en principe un genou découvert, alors que les notables autour portent des robes longues.

Le symbolisme de Marseille, n’est pas toujours bon, parce qu’il a été corrigé pour éviter l’inquisition. Le premier Marseille à peu près exact que l’on ait, c’est le Convert, dont l’original est à la Bibliothèque Nationale.

Les quatre maîtres mots :

Oser : Oser se départager du reste, oser devenir le vilain petit canard, oser avancer, oser prendre conscience d’une spiritualité, oser agir différemment des autres, oser renverser toutes les barrières intérieures, oser et s’entêter. Le Bouddha était fils de Roi, marié, heureux, il avait un fils. Afin d’éviter, à la suite d’une prédiction faite à sa naissance, de le mettre en présence des malheurs du monde, son père, le Roi, s’efforça d’écarter de sa vie tout ce qui pouvait en obscurcir le bonheur. Mais à la suite de quatre sorties du Prince, celui-ci fut témoin d’abord de la déchéance physique de la vieillesse, puis de la maladie, de la mort et enfin d’un moine mendiant. C’est ainsi que lui fut révélée la souffrance du monde, mais aussi grâce à la sérénité du moine mendiant, la possibilité de s’en libérer. C’est alors qu’il franchit le pas délibérément, il abandonna son trône, sa femme et son fils et il eut, après avoir longtemps médité, l’illumination, la révélation, et il devint le Bouddha, c’est-à-dire l’éveillé, celui qui n’a plus de nom, mais qui a un état.

Oser c’est faire toutes les choses devant lesquelles on renâcle. Dans la Bhagavad Gita, Arjuna est un roi Indien qui a des problèmes d’héritage avec ses frères et ses oncles qui veulent livrer bataille contre lui. Arjuna à un moment donné, au moment de se mettre dans son char, dit au Dieu Krishna qui lui sert de cocher : « Non, ce n’est pas possible, j’ai toutes ma famille de l’autre côté, je ne peux pas me battre contre ma famille je dois rentrer dans l’ordre, dans la norme » Krishna lui répond : « c’est ton droit que tu défends, ta personnalité, ton esprit, ton pays, bats-toi ». Arjuna a gagné parce qu’il avait le droit avec lui.

Comprendre : c’est comprendre pourquoi on a osé. C’est appréhender tout ce qui jusqu’ici a paru complètement incohérent, caché, et qui en fait représente la vérité.

Vouloir : c’est vouloir ce qui doit être accompli, c’est accepter l’épreuve, c’est l’acceptation lumineuse, c’est vouloir ce qu’a voulu la Volonté Divine pour notre bien, pour notre meilleur moyen d’évolution.

Se taire : Si les gens ne sont pas prêts à entendre certaines choses, on risque de les perturber. Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas.