Traduction libre
Il a récemment été avancé que l’Unité Traditionnelle est d’une certaine manière meilleure que la Néo-Unité, ou même la Pseudo-Unité. L’étrangeté de cette idée met en évidence l’absurdité de vouloir donner un titre à ce qui est illimité.
L’esprit rusé et manipulateur du gourou finit inévitablement par objectiver l’expression verbale, et de cette objectivation surgit une multitude de mouvements dogmatiques prétendant tous à une compréhension suprême de ce qui ne peut être compris.
Par conséquent, ce que l’on appelle l’Advaita traditionnel, par exemple, n’est qu’une autre religion établie avec une prolifération d’enseignements et de littérature, qui manquent tous, avec beaucoup de succès et de manière constante, leur but. Il se tient aux côtés du christianisme et du bouddhisme comme l’un des nombreux systèmes d’endoctrinement personnel promettant un éventuel épanouissement spirituel. Pour citer The Open Secret : « Traduire l’inexprimable en doctrine, c’est tenter de transformer un chant de liberté en un dogme de limitation. Lorsque l’oiseau s’est envolé, l’essence de son chant est souvent perdue et il ne nous reste qu’une cage vide ».
L’enseignement de l’« Advaita traditionnel » n’a aucune pertinence pour la libération, car il est né d’une conception erronée fondamentale. Ses recommandations logiques et raisonnablement progressives comprennent la méditation, l’enquête sur soi, la retenue et, pour citer, « le renoncement à l’ego et à tout désir ». Bien sûr, il n’y a rien de bon ou de mauvais dans l’idée de vouloir renoncer au désir. Toutefois, ces recommandations et enseignements idéalistes reposent sur l’idée erronée qu’il existe un individu distinct doté d’un libre arbitre et du choix de devenir.
La croyance qu’il existe un chercheur séparé (sujet) qui peut choisir d’atteindre ou de devenir digne de ce que l’on appelle l’illumination (objet) est une négation directe de l’unité permanente (Advaita).
Dans le rêve hypnotique de la séparation, la perception dominante est celle du chercheur et du recherché. L’ignorance de cette perception se poursuit dans la recherche de l’illumination et, inévitablement, le chercheur de rêves est attiré par un enseignement de rêve qui soutient et encourage le même principe de discipline personnelle et de sacrifice (la recherche) menant à l’objectif final de l’illumination (le recherché).
La recommandation de cultiver la compréhension et d’affiner ce que l’on appelle « l’esprit » (?) est extrêmement attrayante pour le chercheur de rêves, car elle prolonge la recherche très utile et se nourrit de logique, de détachement, de complication, d’efforts, de hiérarchie et d’exclusivité.
Essayer de comprendre l’unicité est aussi futile que d’essayer de tomber amoureux d’un pouce.
Il n’est pas possible d’enseigner l’unicité. Cependant, le partage peut permettre de redécouvrir ce qui est déjà connu.
Si l’on en croit les descriptions récentes de ce que l’on appelle le « Néo-Advaita », qui consiste à « imposer la vérité (?) à des esprits non préparés », à « conseiller aux gens d’arrêter de chercher » ou à suggérer aux gens qu’ils ne sont « rien d’autre que l’esprit lui-même », ces enseignements, s’ils existent, sont tout aussi dualistes que l’« Advaita traditionnel » dont ils sont issus.
Cette confusion est bien sûr autant une expression de l’unité que la clarté qui l’expose.
Tout ce cirque ridicule n’est que le jeu éternel de l’unité qui se cherche apparemment elle-même. C’est la merveilleuse blague cosmique que l’unité se fait à elle-même en prétendant être un individu à la recherche de quelque chose qui s’appelle « ne pas être un individu ».
Lorsqu’il est soudainement et directement redécouvert par personne que la libération s’accompagne de la prise de conscience qu’il n’y a rien à chercher et personne à libérer, les rires fusent….