Robert Powell : Notre dilemme

La méditation est donc un processus de « perception pure » sans autre identification à ce qui est perçu, sans aucun désir d’y changer quoi que ce soit. On ne fait que constater l’agitation de l’esprit et refuser d’être entraîné dans le fossé de « l’individualité ». Ce refus n’est pas un acte de volonté, mais une manifestation spontanée, dans un état d’attention dépouillée et totale, où l’esprit résiste aux nombreux pièges qui pourraient le leurrer.

Henri-Jacques Proumen : La science et l'imagination

Cette faculté sélective et constructive, cet appel incessant aux matériaux du subconscient, nous la retrouvons exactement chez les savants, et même cette singulière dualité qui divisa, au siècle dernier, romantiques et naturalistes. Oserait-on nier que, chez les hommes de science, se produit ce tri, ce choix, cet assemblage des idées déposées dans l’obscur et ineffable réceptacle de la mémoire ? L’établissement d’une théorie scientifique, l’interprétation élémentaire d’un fait très simple, l’élaboration des hypothèses les plus hardies, rien de tout cela ne serait possible sans cette faculté de rapprochement et de discrimination. Et qu’est-elle donc, sinon l’imagination ?