L’impasse éducative prend sa source dans les fondements mêmes de la pensée occidentale depuis Aristote. Peu à peu, la richesse de l’imaginaire, qui s’exprimait encore chez les Grecs par la présence, en filigrane, d’une ingérence surnaturelle dans les affaires humaines (Dodds), a été réduite à la moindre expression par l’impérialisme d’une pensée logique dichotomique, non dialectique : dichotomies théorie/pratique ; agir/non-agir ; réel/imaginaire ; économie/idéologie ; science/poésie ; structure/changement ; expérimental/clinique ; micro/macro, etc. Le sens de l’éducation, dans son déroulement historique, va de l’être au non-être comme le soutient Michel Juffe. Nous succombons sous le poids d’un mode d’existence psychique dominée par l’hémisphère gauche du cerveau qui impose les catégories du langage verbal, de la logique mathématique, du linéaire et du détaillé, du séquentiel, du contrôlé, de l’intellectuel, de la domination, du mondain, de l’analytique, du lire-écrire-nommer, de la séquence ordonnée, de la perception d’un ordre significatif, du complexe de séquences motrices.