Henri Bortoft : Le potentiel transformateur du paradoxe

Traduction libre La valeur pratique du paradoxe est qu’il peut être une porte d’entrée vers une nouvelle perception. Le considérer comme un signe d’échec, ou le réduire à une forme d’énigme intellectuelle, sous-estime grandement sa véritable signification. Grâce au paradoxe, notre perception et notre compréhension grossières peuvent être transformées en quelque chose de plus fin […]

Charles Hirsch : Des jumeaux très particulaires

Penchons-nous un instant sur ce mot : paradoxe. On connaît le célè­bre « paradoxe du menteur » qui, sous sa forme la plus simple, se réduit au suivant : L’énoncé que je prononce est faux. Donc la phrase : « L’énoncé que je prononce est faux » est fausse, ce qui revient à dire que l’énoncé en question est vrai, donc qu’est vraie la proposition : « L’énoncé que je prononce est faux », etc. On tombe immédiatement dans un cercle vicieux. C’est généralement à ce type d’absurdité que renvoie le mot « paradoxe » dans l’usage courant qu’on en fait. Faudrait-il donc voir dans celui auquel aboutit l’expé­rience idéalisée d’Einstein le signe d’un vice rédhibitoire de la physi­que tout entière ?

Aimé Michel : Le théorème de Bell

Le théorème de Bell démontre que l’existence d’objets distincts dans l’univers physique est une illusion [Plus exactement, il fait une prédiction que l’expérience permet de réfuter, montrant que l’existence d’objets distincts est une illusion (Bell savait d’avance qu’il en serait ainsi)]. Par « distincts », il ne faut pas seulement entendre « discontinus », ma feuille de papier n’étant pas le même objet que ma main, etc. : il faut entendre que ce qui peut nous apparaître comme objets infiniment éloignés et sans relations réciproques, par exemple cette étoile et mon œil, en réalité, ne sont pas séparables, qu’ils n’ont pas une localisation telle que l’un est ici, l’autre à des milliards de milliards de kilomètres.