Pour la conscience qui, affranchie du mode temporel, découvre cet absolu de l’Être, le principe de causalité s’annule de soi-même. Il ne peut être question de se plier encore au sens du Bien et du Mal. Tout est d’avance et à jamais accompli. Intérieurement, l’architecture édifiée par les millénaires s’est lézardée et, à la longue, s’écroule et disparaît. L’innocence est reconquise — ou plutôt l’état sans péché, qui se conquiert en échappant à l’emprise du Temps, est révélé. Il n’est pas retour en arrière, à un Éden préhistorique, à une idiotie pré-humaine, mais découverte, par-delà toute morale, tout dogme, toute confession, d’une inévitable transcendance de l’humanité.
Archaka : Le cosmos immortel
