Robert Linssen : Le sommeil sans rêve

Les penseurs de l’Inde antique, les maîtres du Ch’an (Chine du IVe au IXe siècle) et du Zen (Japon du XIe au XVIIIe siècle) évoquaient fréquemment la possibilité de réalisation d’un sommeil profond d’une qualité exceptionnelle. Au cours de ce sommeil, le dormeur n’aurait plus aucun rêve. Son mental entièrement pacifié grâce à la réalisation d’un Eveil intérieur authentique serait dans un état de profonde sérénité. Un silence d’une qualité rare régnerait dans son esprit.

Robert Linssen : Le Yoga intégral

Nous insistons beaucoup sur le terme « totalité » des éléments qui nous constituent. Pour la plupart des Occidentaux l’être humain se limite à un corps matériel animant un faisceau de tendances psychologiques très souvent contradictoires. A l’hérédité psychosomatique reçue dès la naissance s’ajouterait la somme continuellement changeante et grandissante des mémoires des nouvelles connaissances, des plaisirs et des douleurs, des expériences agréables et désagréables. Cet ensemble de tendances contradictoires est doué d’une certaine originalité et d’une apparente continuité de conscience au cours d’une existence dont la durée moyenne oscille entre 55 et 75 ans suivant les lieux. Pour la plupart d’entre nous, c’est à cela que se limite un « moi » : né il y a quelques années, accumulant, quelques conditionnements psychologiques au cours de son développement, puis mourant dans quelques années.

Robert Linssen : Alexandra David-Neel

Au cours de ses nombreux voyages Alexandra David-Neel rencontra les personnages les plus étranges, parfois mystérieux, parfois très connus. Elle connut le docteur Otto Hanish, fondateur du mouvement Mazdaznan, le docteur Bertholet, célèbre diététicien suisse et maître de nombreux ordres initiatiques. Elle fut une des rares européennes ayant assisté au procès à huis clos du leader théosophe Ch. Leadbeater, en Inde. Parmi les noms connus, citons le comte de Keyserling, Trebitch Lincoln, le colonel Hardy, M. et Mme Paul Richard (Mme Paul Richard devint plus tard « La Mère » jouant un rôle important dans l’Ashram de Sri Aurobindo).

Robert Linssen : Teilhard de Chardin est-il dépassé?

Teilhard de Chardin était mûr pour dépasser les ornières du catholicisme traditionnel et les conditionnements de l’Église. S’il avait fait le bond que le destin semblait attendre de lui, c’eut été un éblouissement de lumière et de félicité, tant pour lui-même que pour le monde. C’eut été un moment de sérénité cosmique authentique, celle qu’il semble n’avoir jamais connue. La fin tourmentée de sa vie le prouve.

Robert Linssen : Les mythes qui font dévier l'amour

Dans sa phase actuelle d’évolution psychologique l’homme moyen se connait fort peu. Il ignore tout des mobiles profonds et réels de ses pensées, de ses désirs et de ses actes. Cette absence de connaissance de soi est l’une des causes essentielles des conflits qui se présentent fréquemment, entre chaque être humain et son propre inconscient. Cette ignorance de soi est aussi et surtout génératrice de conflits, de malentendus, de méprises douloureuses dans les rapports humains et plus spécialement dans les relations entre l’homme et la femme.

Robert Linssen : Splendeurs du Kégon Zen

Les enseignements de la secte japonaise du Kégon Zen sont très peu connus. Ils sont le prolongement de l’école chinoise bouddhiste intitulée : « Hua yen tsung ». Sa doctrine initiale était basée sur l’un des principaux Sûtras du bouddhisme Mahayana indien : l’Avatamsaka Sûtra. L’étude des commentaires chinois de l’Avatamsaka Sûtra nous révèle les profondeurs d’une recherche spirituelle exceptionnelle. La traduction chinoise de l’Avatamsaka Sûtra s’intitule: « Hua yen ching ». Il s’agit d’une œuvre très vaste divisée en de nombreuses sections. L’une d’elle, intitulée « Sûtra des dix étapes » (en sanscrit Dasabhumika Sûtra) avait attiré l’attention des érudits chinois. Les commentaires du Dasabhumika Sûtra par les grands maîtres indiens Nâgarjuna et Vasubhandu avaient partiellement été traduits en chinois entre le VIe et le VIIe siècles. Les commentateurs et les adeptes de ces traductions avaient formé une secte connue sous le nom de Ti lun. Cette secte constitue l’origine principale de l’École chinoise de Hua yen dont le Kégon Zen est le prolongement japonais.

Robert Linssen : Transformation intérieure et Action extérieure (Questions et Réponses)

Nous avons tous notre part de responsabilité dans tout ce qui se passe. Dans quel sens? Nous sommes responsables de tout ce qui se passe dans la mesure où nous ne nous connaissons pas. Dans la mesure où nous sommes incapables de dépasser notre égoïsme, nous sommes complices de toutes les violences, de toutes les cruautés, car l’égoïsme est la source première de toutes les violences. Il ne s’agit pas de s’isoler et de travailler au perfectionnement de son « moi ». Bien au contraire. Il s’agit d’être pleinement attentif afin de couper le processus du « moi » à sa racine première. Ceci est donc loin d’être une attitude d’égoïsme. Si nous avons réellement compris l’ampleur des drames actuels et du chaos mondial, nous ne pouvons plus nous faire les complices de ce chaos en nous complaisant dans notre propre état chaotique et égoïste. Le chaos mondial est bien la somme du chaos et du désordre résidant en nos propres cœurs.

Robert Linssen : Qu'est-ce que le « Satori » ? (Questions et Réponses)

C’est notre être véritable. C’est aussi l’être véritable ou l’essence profonde des êtres et des choses, mais elle est indicible. Le Satori est une vision d’unité. Encore faut-il dire que dans cette vision les choses sont bien différentes de celles qui nous sont familières. Il n’y a plus de distinction entre le spectateur, l’organe visuel et le spectacle. Le Satori est cette sorte de vision étrange au cours de laquelle se révèle notre être vrai. Cet être vrai, n’est ni le corps, ni l’âme tels que nous les envisageons en Occident. Il n’est pas né. Il est au-delà de la naissance et de la mort. Lorsque nous le découvrons nous sommes non seulement UN avec l’univers entier mais par CELA nous sommes l’essence profonde de l’univers.

Robert Linssen : l'Absolu ? (Questions et Réponses)

Krishnamurti parle du silence ou de l’immobilité du mental. Mais c’est précisément pour permettre la manifestation d’une Réalité intensément créatrice. Je rappelle ici la réponse qu’avait donnée Krishnamurti à une question sur « l’absolu ». « La vérité », demanda Krishnamurti à son tour « est-elle quelque chose d’absolu, de fixe…? Nous voudrions qu’elle soit absolue afin de nous y abriter. Nous voudrions qu’elle soit permanente pour que nous puissions nous y accrocher, y trouver la félicité. Mais est-elle vraiment absolue, continue, de façon qu’on puisse en faire l’expérience… ? La vérité est-elle une permanence, un exercice de ma mémoire ? Lorsque je me comprends, le calme se produit.

Robert Linssen : Comment être conscient des mobiles sans les nommer ? (Questions et Réponses)

Peut-être faut-il nommer pour être conscient au sens habituel du terme. Mais si nous parlons de la conscience intégrale qui nous intéresse, il ne faut justement pas nommer. Nommer signifie, de notre point de vue, un abaissement de la conscience à ses niveaux les plus inférieurs et dégradés : le niveau verbal. Par rapport à la conscience intégrale, le fait de nommer n’est presque plus de la conscience. La conscience au seul niveau verbal est relative, précaire, corrompue, endormie. Cette conscience est relative, car elle est en relation avec quelque chose de particulier. Elle est exclusive. Et par ceci nous ne sous-entendons pas que l’Eveillé ne puisse percevoir les choses particulières. Au contraire, Il les voit suprêmement, car il est libre de toute identification, de toute fixation, de tout choix.