la pratique des arts martiaux a mis l’accent sur l’unité du corps et de l’esprit, et, de surcroît, sur une unité corps-esprit-univers. C’est là une connaissance que nous avons perdue depuis le XIIIe siècle. Le fameux dualisme occidental nous a détruits de l’intérieur et de l’extérieur, et les conséquences de cette destruction ne sont rien moins que la mort de l’Occident.
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Jean-Claude Guyard : Tai-ji-quan
Le terme TAI-JI-QUAN est traduit par « la boxe du faîte suprême » ou encore « la boxe de l’ombre » par allusion à la lutte intérieure de l’homme en recherche qui vit en lui-même l’alternance des aspects symboliques de l’ombre et de la lumière. La traduction littérale est: TAI : contenant, JI : l’énergie, QUAN : poing, dans le sens de l’action, de la mobilité.
Il s’agissait à l’origine d’un sport de combat à mains nues dont on retrouve les principes dans l’Aïkido, le Kung-fu et le Viet Vo Dao. Qu’il s’agisse d’un art martial ou d’une recherche initiatique, la voie de recherche est, de toute façon, axée sur l’étude approfondie et vécue du TAO.
J.L. Jazarin : Le Judo voie de la souplesse
Une ancienne histoire du folklore russe raconte que deux vieux amis qui vivaient ensemble, ne s’étaient jamais disputés. Ils s’avisèrent un jour qu’il faudrait combler cette lacune, mais ils ne savaient pas comment s’y prendre. L’un d’eux proposa alors la technique suivante : « Voilà, dit-il, c’est très simple, il suffit que tu dises que ce plat, dont nous nous servons tous les jours, est à toi. Je répondrai qu’il est à moi, et tu verras qu’au bout d’un moment nous arriverons à nous disputer. » Fait comme dit, les deux amis jouèrent le jeu, mais au bout de quelques affirmations : c’est à moi ! non c’est à moi!… l’un d’eux s’écria : eh bien, puisque tu le veux, garde-le ! Ils ne purent se disputer. L’amitié était la plus forte. Le titre de cette fable est « Céder » ou plutôt : « le penchant à Céder ». N’est-ce pas du Judo? C’est-à-dire la technique de l’amitié ?
Michel Random : Kyudo la voie de l'arc
Entre le moment où il a pris l’arc et celui où il à tiré sa première flèche, une demi-heure au moins s’est écoulée. Durant ce temps, le maître s’est rendu étranger à tout ce qui n’était pas la pensée du tir, la concentration intérieure a opéré l’alchimie de l’unité : l’homme, l’arc, la flèche, la cible ne font plus qu’un. L’efficacité du tir à l’arc et sa fonction spirituelle résident dans l’acquisition de cette parfaite unité. C’est donc le point de concentration qui va lâcher la flèche, comme un enfant laisse tomber quelque chose de ses doigts, avec innocence et oubli : c’est le parfait non-vouloir qui a réalisé le tir, le but lui-même est atteint par surcroît.
Michel Random : LE KIAÏ cri de l’énergie vitale
Par le son, ou plutôt par les modes de vibration du son s’expliquent toutes choses. Ces connaissances très anciennes, aujourd’hui pleinement confirmées par nombre d’applications scientifiques (pouvoir du son sur les plantes et les animaux notamment) permettent de comprendre combien le Kiaï peut être beaucoup plus qu’un cri terrifiant et exprimer son énergie dans tous les domaines de l’existence. Dans ce cas, le Kiaï peut être silencieux ; il implique avant tout une décision active de l’esprit, de telle sorte que le plus fort exerce son ascendant sur le plus faible.