La violence n’est pas seulement intrafamiliale ; il existe une violence qui s’exerce vis-à-vis du sujet lui-même et la pathologie mentale nous en offre des exemples caricaturaux, tant dans la mélancolie où, comme le souligne J. Nadal « la perte de l’objet conduit le Moi en s’identifiant à l’objet perdu à se dévorer lui-même par la pression du Surmoi destructeur », que dans les conduites automutilatrices chez l’enfant et la toxicomanie chez l’adolescent. Dans l’anorexie de la jeune fille on retrouve une auto-affirmation narcissique de toute-puissance à l’image de cette même « toute puissance » dont parle B. Grunberger, à laquelle participe le chasseur qui abat sa victime.
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Stélios Castanos de Medicis : Le Complexe de Prométhée
Un « complexe », en effet, n’est point toujours nécessairement morbide. Le complexe, à titre général, serait une constellation de contenus psychiques chargés d’énergie affective. Par « contenus psychiques », l’on ne veut pas dire obligatoirement « contenus refoulés » ou « inconscients ». Il existe des complexes qui, tout en étant inconscients, ne sont pas refoulés, mais simplement ignorés par l’état actuel de la conscience: ce sont les virtualités de la personnalité, et ses possibilités futures n’ayant pas encore atteint le seuil du connu. Il est aussi des complexes conscients, nullement pathologiques: à cet égard, l’on peut considérer le centre même du conscient, c’est-à-dire le moi, comme un complexe psychique, si l’on veut bien y voir là une constellation d’énergies affectives, groupées autour d’un certain noyau qui agit comme centre de gravité…