L.C. Beckett : Le Lankâvatara Sutra et l’Espace-Temps

Si tout — nous-mêmes inclus — n’est que le Mental, comment pouvons-nous le connaître ? Il a généralement été accepté comme le privilège de l’homme, mais ni les grecs lorsqu’ils le nommèrent « nous »; ni les chrétiens qui l’attribuait à Dieu; ni le biologiste lorsqu’il étudie le cerveau; ni le psychologue lorsqu’il parle de « Mental inconscient », n’ont été capable d’expliquer ce dont il s’agit, ni où il se trouve. Si nous acceptons l’idée de la Lankâvatara Sutra, en supposant que nous la regardions radicalement d’un autre angle, et qu’au lieu de considérer le mental comme la faculté créatrice par laquelle l’homme façonne le monde autour de lui, nous le tournions dans le sens opposé et regardions l’univers, le monde et tout ce que nous connaissons n’importe où et par n’importe quel moyen — la vie elle-même — comme quelque chose de non-né, parce qu’elle a toujours été — ou plutôt pas « été » — dans le sens où nous utilisons ce mot. Supposons que nous ne soyons ni des atomes, ni de l’énergie, ni des dispositifs de l’espace- temps, ni la vie, ni la conscience, mais le Mental-unique, qui a toujours été, est et sera, comme l’affirme le Lankâvatara Sutra ? Il déclare que ce n’est que notre ignorance qui nous fait établir une distinction entre ce que sont seulement des fantaisies.

Virgil : C'est ici!

Ce n’était pas une expérience ; c’est venu comme cela. Pour moi, ce n’était pas une expérience. Je ne m’attendais à rien. C’est arrivé spontanément, le matin. Je ne savais pas ce que c’était, mais c’était quelque chose de très grand, d’immense. Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose. C’était beau, très beau. C’était une joie. C’était quelque chose d’autre, quelque chose de formidable.

Marguerite Bangerter : Sommes-nous libres?

Aussi, loin de nous désespérer au milieu de la confusion qui règne dans tous les secteurs de l’activité humaine, comprenons plutôt que toutes les grandes étapes que l’humanité a franchies se sont accompagnées de remous semblables; et si les perturbations auxquelles nous sommes en proie semblent cette fois mortellement menaçantes, c’est que l’évolution qui cherche à s’accomplir s’annonce d’une importance aussi formidable que celle qui élabora l’individu à partir de l’anthropoïde dont il est issu.

Marguerite Bangerter : La Joie, indice de perfection

La perfection a, il faut le reconnaître, mauvaise réputation, Il serait curieux de rechercher comment sont nés, à travers les âges, les facteurs qui l’ont peu à peu enrobée de tellement d’ennui et d’austérité qu’il faut, avouons-le, une réserve de courage peu commune pour se soucier de la poursuivre. Si on nous proposait d’en modeler symboliquement les traits, nous la ferions parfaitement belle assurément, sereine et paisible, mais l’idée ne nous viendrait pas d’illuminer son visage et ses gestes d’une joie radieuse, qui est pourtant son plus authentique attribut.

Marguerite Bangerter : Ce que Teilhard apporte aux incroyants

J’entends constamment opposer « croyants » et « incroyants ». Qu’est-ce que cette « croyance qui diviserait le monde en deux catégories opposées »? Il y a dans l’habitude qu’on a prise de faire usage de ces termes quelque chose qui me choque et me fait à chaque fois sursauter. Faut-il pour entrer dans la catégorie des « croyants » avoir simplement la perception du divin ou faut-il de surcroît adhérer au symbole des apôtres ? Ce que l’occidental chrétien appelle un incroyant est-il simplement celui qui rejette en tout ou en partie ce que « notre mère la sainte Eglise nous propose de croire » ?

Marguerite Bangerter : Nécessité d'un homme nouveau

Dans un monde en évolution apparaissent de nouvelles valeurs. Motivent-elles un nouvel humanisme ? Le déroulement du quotidien nous masque facilement cette brusque métamorphose, mais il est évident que l’éclatement de la première bombe atomique a marqué avec fracas l’ouverture d’une ère nouvelle pour l’humain. « Ere Nouvelle » est pourtant beaucoup dire, car c’est à nous qu’il appartient d’en décider. En effet, l’énergie dégagée par la fission nucléaire est sans commune mesure avec celle dont nous disposions auparavant.

Marguerite Bangerter : Nous sommes les artisans de l'avenir

Le chaos politique, économique et social qui livre le monde actuel à la violence, à la revendication, à la lutte sans merci pour le pouvoir et le profit, a de quoi amplement motiver l’angoisse née de l’insécurité qui concerne chacun. Dans les conditions actuelles, l’avenir me semble déboucher en effet que sur des lendemains incertains et menaçants. L’évidence nous démontre que les institutions, à quelque rang qu’elles se situent, sont impropres à procurer aux individus le bonheur et la paix auxquels ils aspirent et qui constituent leur véritable destin.

Marguerite Bangerter : Sur la sérénité

Être serein devient certes plus facile dans la deuxième moitié de l’âge pour de multiples raisons : Les grandes inquiétudes qui troublent, à juste titre, la jeunesse ont, en partie du moins, trouvé des solutions, les choix sont faits, les options prises. Tant s’en faut pourtant que cela nous mène à la sérénité. Il me semble qu’une des conditions nécessaires pour y arriver est de maintenir un contact et un parallélisme étroits entre la pensée et l’action.

Marguerite Bangerter : La vie attentive

Ce que je me propose de vous dire est extrêmement simple, car la vie attentive se rapporte à la vie quotidienne, la vie simple et ordinaire qui est l’étoffe de nos jours d’un bout à l’autre de l’année. Etre heureux est le but de tout être humain. L’aspiration au bonheur est instinctive, unanime, générale. C’est elle qui imprime la direction à notre devenir, fil d’Ariane qui nous mène à la fois aux sources et à l’océan à tel titre que nous pouvons en déduire que le bonheur est l’attribut de notre essence profonde vers l’épanouissement de laquelle nous pousse le flux de la vie.

Marguerite Bangerter : Spiritualité et spontanéité

La spiritualité réside en une ductilité, une plasticité de plus en plus grande, une adhérence de plus en plus totale aux mouvements de la Vie. Chacune de nos journées doit s’égrener au rythme de la Vie elle-même avec le seul souci de meubler le présent d’un maximum de perfection. Ce mode de vie interdit toute préfiguration.