Si tout — nous-mêmes inclus — n’est que le Mental, comment pouvons-nous le connaître ? Il a généralement été accepté comme le privilège de l’homme, mais ni les grecs lorsqu’ils le nommèrent « nous »; ni les chrétiens qui l’attribuait à Dieu; ni le biologiste lorsqu’il étudie le cerveau; ni le psychologue lorsqu’il parle de « Mental inconscient », n’ont été capable d’expliquer ce dont il s’agit, ni où il se trouve. Si nous acceptons l’idée de la Lankâvatara Sutra, en supposant que nous la regardions radicalement d’un autre angle, et qu’au lieu de considérer le mental comme la faculté créatrice par laquelle l’homme façonne le monde autour de lui, nous le tournions dans le sens opposé et regardions l’univers, le monde et tout ce que nous connaissons n’importe où et par n’importe quel moyen — la vie elle-même — comme quelque chose de non-né, parce qu’elle a toujours été — ou plutôt pas « été » — dans le sens où nous utilisons ce mot. Supposons que nous ne soyons ni des atomes, ni de l’énergie, ni des dispositifs de l’espace- temps, ni la vie, ni la conscience, mais le Mental-unique, qui a toujours été, est et sera, comme l’affirme le Lankâvatara Sutra ? Il déclare que ce n’est que notre ignorance qui nous fait établir une distinction entre ce que sont seulement des fantaisies.