Aimé Michel : Le mystérieux chef-d’œuvre de Giulio Camillo

Dès l’Antiquité, les Grecs et les Romains avaient inventé un art de la mémoire. Brièvement résumé, ce système mnémotechnique consistait à imprimer dans la mémoire une série de « lieux » qui évoquaient immanquablement les images ou les mots dont il fallait se souvenir. C’est Quintilien qui explique que, pour former ces lieux dans la mémoire, il faut se rappeler un bâtiment spacieux avec toutes ses pièces et ses ornements. Les images qui doivent rappeler le discours (car cet art était surtout utilisé par les orateurs) sont alors placées en imagination dans les lieux qui ont été mémorisés dans le bâtiment.

Pierre Vial : Les judéo–chrétiens ont-ils assassiné le monde antique

C’est sans doute le plus grand mérite de Gibbon d’avoir clairement aperçu en quoi les chrétiens, apportant une échelle des valeurs, une vision du monde inconciliable avec celle de l’Antiquité païenne, ont été amenés à constituer une contre-société, refusant la société romaine dont ils étaient théoriquement membres et même attendant avec impatience, dans leur logique propre, la fin d’un monde qui n’était, selon eux, qu’apparence et vaine agitation.

Dr. Dirk Quatannens : La théologie occidentale

Dans la religion du Feu le monde était uni, avait les mêmes aspirations, les mêmes espoirs, à travers les diverses formes des religions dites païennes. Le courant dit Chrétien étant une synthèse typique à tendance eschatologique de cette religion fondamentale de l’Orient, il trouvera en Occident un sol propice et déjà préparé pour commencer son œuvre de Christianisation qui au fond n’était qu’une œuvre de transformation et d’adaptation aux données ésotériques de l’école de Nazareth et l’établissement du code moral israélite et rabbiniste.

Baldoon Dhingra : Conception indienne de l’Histoire

L’attitude indienne envers l’histoire est exposée clairement par Schopenhauer : « La véritable philosophie de l’histoire consiste dans la conviction qu’au milieu de tous les changements innombrables et la confusion qui en résulte, nous sommes toujours en présence de la même nature — immuable — qui agit aujourd’hui comme elle le fit hier et le fera demain. Ainsi elle devrait reconnaître ce qui est identique à tous les événements, des temps anciens et modernes, orientaux et occidentaux; et, en dépit de toutes les différences dues à des circonstances spéciales, à des coutumes et à des costumes, découvrir partout la même humanité. Cet élément identique, qui est permanent à travers tous les changements, est dû aux qualités fondamentales du cœur humain — beaucoup de mauvaises et peu de bonnes. La devise de l’histoire devrait être : Eadem sed aliter ».