Cela dit, il importe de savoir ce qu’était exactement le druidisme et à quelle expérience spirituelle il pouvait correspondre. Le terme de druidisme est assez récent : il ne fait que recouvrir d’un nom l’organisation, le rituel et le dogme d’une religion qui était celle de tous les peuples celtes, au premier siècle avant notre ère, sur l’ensemble des territoires qu’ils occupaient, Gaule, île de Bretagne, Irlande, nord-ouest de l’Espagne, différents points de l’Europe centrale et royaume des Galates dans la Turquie actuelle, c’est-à-dire partout où l’on parlait une langue celtique. L’organisation druidique est nettement indo-européenne. Le rituel et le dogme, pour ce qu’on peut en savoir, le sont beaucoup moins : tout se passe comme si le druidisme avait, selon des modes de pensée indo-européens, opéré une synthèse entre les différentes religions des peuples autochtones soumis par les Celtes et codifié celles-ci jusqu’à parvenir à une doctrine cohérente et à un culte sinon unique, du moins de type universaliste.
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Alexandre Maupertuis : Célébration de la femme et prostitution sacres
C’est ainsi qu’avant même que la prostitution sacrée devienne un phénomène folklorique, avant qu’une théologie compliquée de la femme ne remplace la vénération évidente de la fécondité et que l’hospitalité sexuelle ne se transforme en commodité touristique, on peut soupçonner un usage collectif et réciproque des hommes et des femmes. Pourtant, malgré la prédominance très nette du féminin au point de vue théologique, il semble bien que ce soit davantage au profit de l’homme que ce collectivisme s’accomplisse…
Aimé Michel : La mascarade des siècles
C’est ce paradigme ancré depuis Descartes et par lui dans la conscience occidentale, qui bannit dans l’occulte des concepts tels que les causes finales, et plus forte raison la prémonition, la parapsychologie et tout ce qui s’y rattache. C’est lui aussi qui rejette en bloc toute forme de pensée présumée extrahumaine. Cette sorte de phénomènes est impossible dans le paradigme cartésien, où le temps doit obligatoirement s’écouler de façon univoque du passé vers le futur puisque, si quelque chose pouvait, du futur, agir sur le présent, cela reviendrait admettre la rupture de la causalité, donc la possibilité du miracle…
Aimé Michel : Le mystérieux chef-d’œuvre de Giulio Camillo
Dès l’Antiquité, les Grecs et les Romains avaient inventé un art de la mémoire. Brièvement résumé, ce système mnémotechnique consistait à imprimer dans la mémoire une série de « lieux » qui évoquaient immanquablement les images ou les mots dont il fallait se souvenir. C’est Quintilien qui explique que, pour former ces lieux dans la mémoire, il faut se rappeler un bâtiment spacieux avec toutes ses pièces et ses ornements. Les images qui doivent rappeler le discours (car cet art était surtout utilisé par les orateurs) sont alors placées en imagination dans les lieux qui ont été mémorisés dans le bâtiment.
Pierre Vial : Les judéo–chrétiens ont-ils assassiné le monde antique
C’est sans doute le plus grand mérite de Gibbon d’avoir clairement aperçu en quoi les chrétiens, apportant une échelle des valeurs, une vision du monde inconciliable avec celle de l’Antiquité païenne, ont été amenés à constituer une contre-société, refusant la société romaine dont ils étaient théoriquement membres et même attendant avec impatience, dans leur logique propre, la fin d’un monde qui n’était, selon eux, qu’apparence et vaine agitation.
Dr. Dirk Quatannens : La théologie occidentale
Dans la religion du Feu le monde était uni, avait les mêmes aspirations, les mêmes espoirs, à travers les diverses formes des religions dites païennes. Le courant dit Chrétien étant une synthèse typique à tendance eschatologique de cette religion fondamentale de l’Orient, il trouvera en Occident un sol propice et déjà préparé pour commencer son œuvre de Christianisation qui au fond n’était qu’une œuvre de transformation et d’adaptation aux données ésotériques de l’école de Nazareth et l’établissement du code moral israélite et rabbiniste.
Baldoon Dhingra : Conception indienne de l’Histoire
L’attitude indienne envers l’histoire est exposée clairement par Schopenhauer : « La véritable philosophie de l’histoire consiste dans la conviction qu’au milieu de tous les changements innombrables et la confusion qui en résulte, nous sommes toujours en présence de la même nature — immuable — qui agit aujourd’hui comme elle le fit hier et le fera demain. Ainsi elle devrait reconnaître ce qui est identique à tous les événements, des temps anciens et modernes, orientaux et occidentaux; et, en dépit de toutes les différences dues à des circonstances spéciales, à des coutumes et à des costumes, découvrir partout la même humanité. Cet élément identique, qui est permanent à travers tous les changements, est dû aux qualités fondamentales du cœur humain — beaucoup de mauvaises et peu de bonnes. La devise de l’histoire devrait être : Eadem sed aliter ».