3^e millénaire

Il semble si évident de vouloir réussir : réussir sa vie, réussir dans la vie, réussir en société… L’échec serait alors à honnir, à éviter, à fuir !… Que faire des difficultés insurmontables que nous rencontrons ? Comment comprendre l’impossibilité d’une réussite de l’ego en quête de bonheur, d’exploit, de conquête… ? Quel sens peut avoir l’impuissance du moi désireux de s’accomplir ?
Depuis quelques années, les sciences cognitives envisagent l’échec sous son versant éducatif. Les difficultés et l’échec sont abordés comme des étapes d’apprentissage. C’est là le côté positif de situations qui ont toujours été considérées négativement. Mais la visée est toujours, en fin de compte, une bienheureuse réussite dans les domaines économiques ou socioculturels où un très grand nombre de personnes souffriront toujours de l’échec !
Existe-t-il toutefois une toute nouvelle dimension de l’échec ? L’échec – de l’ego ! – peut-il être une ouverture sur notre réalité spirituelle ?
La vie spirituelle, depuis les initiations de l’Antiquité prônant la mort de l’ego, jusqu’aux lâcher-prise des spiritualités non-duelles contemporaines, est marquée par l’échec du vouloir plus, l’impossible saisie de l’indicible, le total lâcher-prise, la voie sans voie, le non-savoir,…
L’échec du moi en quête d’avoir se révèle alors le porteur d’une vertu cachée : l’éveil d’être ici et maintenant.