Monseigneur Germain, Dagpo Rimpoché, Swami Shraddhananda Giri et présenté : Colloque sur la réincarnation, animé

Je pose la question : admettons que cela soit vrai, qu’il y ait une conscience différente du corps et des sens, est-ce que cette conscience naît en même temps que le corps ? On n’a pas encore résolu le problème, il y a différents avis contradictoires. Mais on peut envisager qu’elle est née en même temps, différente, mais née en même temps. C’est là qu’on a découvert que ce n’était pas possible et que cette entité existait avant la naissance du corps. Si elle n’existait pas avant, si elle n’existait pas après, on se trouverait devant une énorme injustice, parce que, dans cette vie, on voit des gens qui font les pires choses et qui ne sont pas punis. Ils vivent parfois jusqu’à 95 ans, tout en ayant rendu d’autres vies vraiment impossibles. Rien ne leur est arrivé à eu: Qu’est-ce que cela veut dire ?

Jacques Castermane : La maturation humaine

Tout le travail que j’ai pu faire auprès de Dürckheim pendant plus de vingt ans, il l’intitulait lui-même « un chemin de maturation humaine ». Je trouvais très intéressant de mettre en relation toute cette dimension de la spiritualité avec celle de l’homme. On peut observer aujourd’hui dans notre monde moderne qu’il y a beaucoup d’adultes, mais très peu de maturité et que la grande névrose qui touche l’Occident, c’est l’expression de ce manque de maturité. Beaucoup de parents, d’adultes ont un souvenir de ce qu’on appelle l’éclat de l’enfance, cet éclat lumineux. Et si l’on observe l’enfant, on pourrait dire que, à la différence de l’adulte que nous sommes, ce jeune être baigne encore dans le Grand Tout. Il est encore dans une vie un peu indifférenciée. Il baigne encore dans l’être. Et au fond, la grande souffrance de l’homme, c’est celle dont parle le bouddhisme aussi, c’est cette séparation de l’être. Ce que l’on appelle le chemin de maturation, c’est, peut-être, tout au fond, de retrouver cette unité avec l’être à l’autre bout de l’existence.

Jean Couvrin : La vision sans tête rappel et exercices

Parmi les pratiques qui se proposent de nous mener (ou de nous ramener) au bord de l’intuition métaphysique, la « vision sans tête » est particulièrement directe. Le philosophe anglais contemporain Douglas E. Harding est l’initiateur de cette voie. Dans le prolongement de la philosophie éternelle, proche surtout du zen, de l’advaita vedanta et du soufisme, il nous réapprend à voir. Les voies les plus simples et les plus efficaces sont aussi celles qu’un homme qui n’est pas prêt s’empresse de rejeter au plus vite. Sans doute faut-il être suffisamment avancé dans le chemin de l’effacement de soi pour apprécier le sens, la beauté et les implications multiples de cette « décapitation ». Mais quiconque en est arrivé à sentir qu’il n’est rien (de ce qu’il pensait être), trouvera une joie certaine à le voir.

Jean Couvrin : De l’agent publicitaire... ...au consommateur invisible

Il n’y a pas de réalité plus singulière que le sujet. Rien n’est unique comme moi-même tel que je suis pour moi-même. Notamment, à la différence des humains qui m’entourent, je n’ai visiblement pas de tête. Tout au plus m’arrive-t-il d’en dénicher une dans mon miroir: tête réduite (par un indien jivaro?), présentée sens devant derrière et située à 30 cm de moi! Douglas Harding, avec sa « Vision sans tête », nous a fait prendre conscience de ce fait banal, tellement quotidien que nous le perdons de vue la plupart du temps. Et c’est grand dommage. Rien pourtant ne nous est plus familier que ce que nous sommes; pour nous-même, à chaque seconde de notre vie: une présence invisible.

Jean Couvrin : Ténèbres, confiance, certitude

Beaucoup d’humains vivent dans une routine plus ou moins bien décorée par les divertissements et l’oubli. Ils sont satisfaits. D’autres ne sont nullement satisfaits. Et leur vie de tristesse, ils l’appellent « ténèbres ». Sans doute, peut-on se complaire dans le désespoir, y récolter une moisson infinie de bonheurs à rebours. Souvent, l’existence se déroule vaille que vaille, « pigmentée » de réflexions désabusées, d’amertume et de cynisme: toutes formes de sentimentalité à rebours. Dans les ténèbres de ces invertis spirituels, la mort est une lumière de dernière instance: on pourra toujours se suicider, s’il le faut.

Jean Couvrin : Ce corps-ci

Il importe d’être à la fois l’acteur de sa vie et le spectateur radicalement libre, au-delà de toute convention et de toute complaisance. Tantôt l’un, tantôt l’autre primera, selon tes circonstances. Mais à une heure donnée, la pièce de théâtre se perd toujours dans des rebondissements interminables et désespérants, à moins que le spectateur n’arrive à y mettre fin, s’établissant une fois pour toutes dans ce qu’il est: un regard libre. Nous sommes tous animés par la propension à nous prendre pour tel physique distinct et tel personnage particulier; la plupart d’entre nous ne s’en dégagent jamais.

Jean Couvrin : Approches de U.G.

Aucun maitre spirituel ne se laisse saisir: cet être-là n’est plus vraiment un homme, mais plutôt un flux d’énergie, d’intelligence et de paroles. Mais que dire en présence de U.G., de « l’homme-torrent » qui déverse tant de déclarations inattendues? Comment approcher une personnalité d’exception, située bien sûr aux antipodes de la raison ordinaire, lorsqu’en plus elle se démarque -un tant soit peu de la tradition spirituelle où l’on aimerait pouvoir l’inscrire? Esquisser un portrait de U.G. et établir un compte-rendu de ses paroles: l’entreprise est périlleuse.

Jean Couvrin : Alors j’étais libre

J’ai gardé de mon enfance le goût des belles histoires, des « il était une fois… ». Ces contes, fables et légendes sont plus riches d’enseignements qu’il n’y parait à première vue. Ainsi la parabole du roi Chaos (attribuée à Chuang Tzu, 300 avant J.-C.). Je l’ai rencontrée pour la première fois dans un livre de Douglas E. Harding, où elle servait d’illustration à son enseignement. Il me plairait ici de la dégager de ce contexte, de la regarder indépendamment de cette interprétation particulière et peut-être limitative.