Léon Denis : Socialisme et spiritualité

Ainsi la philosophie de Jaurès aboutit à cette idée de l’unité univer­selle qui, transportée dans l’ordre social, deviendra la solidarité uni­verselle. Jaurès ne négligeait pas de faire ressortir les conséquences funestes du matérialisme. Dans sa critique de cette théorie, il considérait comme un sophisme le fait de vouloir constater certaines conditions organiques à tout phénomène de conscience, et de vouloir ramener à ces conditions la conscience elle-même. »

Marguerite Enderlin : Sumer, la grande civilisation mère, née du mariage du ciel et de la terre

Dès la plus haute antiquité, nous découvrons le culte du Couple Divin : Ciel/Terre, différencié du chaos primordial par Enki. En tant que rapports amoureux et complémentaires, le Couple Divin est périodique­ment magnifié lors de la fête du Nouvel An, apportant prospérité et bénédiction au pays. Ce tissage Ciel/Terre a rempli de tendresse et d’admiration les Sumériens ; c’est le miracle de la Vie invisible, impondérable. C’est le souffle du Dieu caché qui vivifie le monde, qui fait se mouvoir le roseau sous le vent, qui fait pousser les plantes, multiplier les animaux, harmoniser le visible avec l’invisible en un seul organisme Cosmique, vivant, souffle éternel à l’intérieur de sa création. Cette éternité sans origine n’a jamais cessé d’être et c’est elle qui fait la cohésion cachée entre les êtres…

le R.P. Bruckberger : Les entrailles de Marie lieu du miracle des miracles

La généalogie du Christ, telle que nous la rapporte l’Évangéliste Matthieu, qui est construite de manière très artificielle et où bien des chaînons manquent, il y a cependant une surprise de taille en ce qui concerne les femmes. Seuls les hommes sont nommés, ce qui est de tradition dans toute généalogie sémite. Mais pourtant quatre femmes sont introduites dans la généalogie : quelles sont ces femmes ? Toutes des marginales. Tha­mar, dont le fils, ancêtre direct de Jésus-Christ, est né de l’inceste et de la prostitu­tion. Rahab était une chananéenne, prostituée dans la ville de Jéricho. Ruth, grand-mère de David, était une Moabite, une païenne. La mère de Salomon, Bethsabée, fut adultère et ne devint l’épouse de David que par le meurtre abominable de son premier époux. On peut dire que pour le Christ le péché fut vraiment une affaire de famille, autant dans sa lignée paternelle parce que le péché est substantiellement une offense faite à Dieu, que dans la lignée maternelle : il n’avait qu’à se retourner vers ses ancêtres maternels pour savoir ce qu’est le péché. La généalogie de Marie aboutit paradoxalement à la Vierge Marie, qui resta vierge, et dont le mariage avec Joseph ne fut jamais consommé.

Christian Jacq : Rôle et signification de la symbolique féminine dans la civilisation de l’Égypte ancienne

Entendons-nous bien sur les termes : ini­tiation, pour l’Égyptien, signifie transforma­tion consciente, volontaire, quasiment scien­tifique, de l’individu vers l’Universel. L’être qui s’initie par la connaissance des rites et des symboles accomplit ses kheperou, c’est-à-dire ses transformations vers la Lumière. Le Livre des morts, si mal nommé par les égyptologues, s’appelle en réalité le « livre de sortir dans la lumière », d’accomplir l’ultime initiation qui consiste à nous unir de nouveau à Ce qui crée.

Martine Belle-Croix : À propos de la musicothérapie

La musicothérapie, tout le monde en parle, tout le monde en fait. Cependant, de quoi parle-t-on ? Que fait-on ? Poser ces deux questions, c’est déjà faire émerger un vaste flou, des imprécisions, de nombreu­ses confusions. Ces quelques lignes n’ont pas pour objet d’expliciter de façon très précise la musicothérapie, mais d’essayer de délimiter le champ professionnel dans lequel évoluent tous les praticiens de l’en­fance inadaptée qui utilisent la musique avec des personnes en difficultés. Leurs objectifs sont pédagogiques, thérapeuti­ques ? Qu’importe, de toutes les façons, la musique est bien là.

L’interprète face à l’œuvre avec Brigitte Engerer

Et mon maître disait toujours : Quand vous êtes devant votre instrument et que vous jouez, je n’ai pas besoin d’être psy­chologue pour deviner ce que vous êtes, pensez, sentez, ce à quoi vous accédez ; vous êtes complètement nu à travers la musique que vous exprimez. Il est donc ridicule de vouloir être personnel en chan­geant ou en déformant la pensée de l’auteur. Vous l’êtes quoique vous puis­siez faire.

Michel Maffesoli : Rituels de l'ombre

la violence est toujours présente. Plutôt que de la condamner d’une manière par trop rapide, ou encore de dénier son existence, il vaut mieux voir de quelle manière on peut négocier avec elle. Quelle forme de ruse on peut employer à son égard. C’est à partir d’un tel principe de réalité qu’il est possible d’apprécier la qualité de l’équilibre plus ou moins grand qui caractérise toute société.

Michel Cassé : Sauvagerie cosmique

Le big-bang peut être conçu comme une transition de la phase prégéo­métrique purement indicible à la phase géométrique intelligible avec une libération titanesque d’énergie, chaleur latente, décharge, bascule­ment, explosion du destin…

Tao de la physique, physique du tao entretien avec Fritjof Capra

Les physiciens explorent les niveaux de la matière, les mysti­ques explorent les niveaux de l’esprit. Et ce qu’ils ont en com­mun dans leurs explorations, c’est que ces niveaux dans les deux cas se trouvent au-delà de la percep­tion sensorielle ordinaire. Cela vaut également pour les physi­ciens. La physique quantique est aussi un mode non ordinaire de perception par des instruments très sophistiqués. Ainsi, d’une part, on a des scientifiques qui sondent la matière au moyen d’instruments très sophistiqués et, d’autre part, on a des mystiques qui sondent la conscience avec des techniques de méditation très sophistiquées. Tous deux attei­gnent des niveaux de perception non ordinaires, et à ces niveaux non ordinaires, il semble que les structures et les principes d’orga­nisation qu’ils observent soient très similaires…

Quantique entretien avec Jean-Marc Lévy-Leblond

Ce qui m’intéresse, moi, dans cette interaction du microscopi­que et du macroscopique, c’est de demander à la physique : si les objets quantiques sont aussi radi­calement différents des objets classiques, comment se fait-il qu’en très grand nombre, ils redonnent des objets macroscopi­ques de type classique ?