L’interprète face à l’œuvre avec Brigitte Engerer

Et mon maître disait toujours : Quand vous êtes devant votre instrument et que vous jouez, je n’ai pas besoin d’être psy­chologue pour deviner ce que vous êtes, pensez, sentez, ce à quoi vous accédez ; vous êtes complètement nu à travers la musique que vous exprimez. Il est donc ridicule de vouloir être personnel en chan­geant ou en déformant la pensée de l’auteur. Vous l’êtes quoique vous puis­siez faire.

Michel Maffesoli : Rituels de l'ombre

la violence est toujours présente. Plutôt que de la condamner d’une manière par trop rapide, ou encore de dénier son existence, il vaut mieux voir de quelle manière on peut négocier avec elle. Quelle forme de ruse on peut employer à son égard. C’est à partir d’un tel principe de réalité qu’il est possible d’apprécier la qualité de l’équilibre plus ou moins grand qui caractérise toute société.

Michel Cassé : Sauvagerie cosmique

Le big-bang peut être conçu comme une transition de la phase prégéo­métrique purement indicible à la phase géométrique intelligible avec une libération titanesque d’énergie, chaleur latente, décharge, bascule­ment, explosion du destin…

Tao de la physique, physique du tao entretien avec Fritjof Capra

Les physiciens explorent les niveaux de la matière, les mysti­ques explorent les niveaux de l’esprit. Et ce qu’ils ont en com­mun dans leurs explorations, c’est que ces niveaux dans les deux cas se trouvent au-delà de la percep­tion sensorielle ordinaire. Cela vaut également pour les physi­ciens. La physique quantique est aussi un mode non ordinaire de perception par des instruments très sophistiqués. Ainsi, d’une part, on a des scientifiques qui sondent la matière au moyen d’instruments très sophistiqués et, d’autre part, on a des mystiques qui sondent la conscience avec des techniques de méditation très sophistiquées. Tous deux attei­gnent des niveaux de perception non ordinaires, et à ces niveaux non ordinaires, il semble que les structures et les principes d’orga­nisation qu’ils observent soient très similaires…

Quantique entretien avec Jean-Marc Lévy-Leblond

Ce qui m’intéresse, moi, dans cette interaction du microscopi­que et du macroscopique, c’est de demander à la physique : si les objets quantiques sont aussi radi­calement différents des objets classiques, comment se fait-il qu’en très grand nombre, ils redonnent des objets macroscopi­ques de type classique ?

Vers une autre matière entretien avec Brian Josephson

Dès que l’on atteint des plans plus subtils de conscience, on peut opé­rer par fonctionnement psychique sur le plan matériel. Cela ne veut pas dire que l’exploration délibé­rée des pouvoirs psychiques soit nécessairement une bonne chose, pas plus que l’exploitation sans discernement des découvertes de la physique. Si la science peut aider à développer les dons psychi­ques, il faudrait veiller à ce qu’ils ne puissent être asservis à une quelconque volonté égoïste. Qu’ils soient utilisés pour créer davan­tage d’harmonie dans le monde. Les effets des pouvoirs psychiques sur le plan matériel sont une chose, mais je crois que leur impact peut être beaucoup plus important sur la conscience des individus. Cela peut transformer les états d’esprit, les comporte­ments…

Le Son de l'Âme entretien avec Jean During

On peut s’appuyer sur une icône comme support de méditation, comme cela se pratique dans le Christianisme, particulièrement en Grèce, mais la musique, elle, joue sur plusieurs plans à la fois. On y trouve la dimension du temps, celle de l’espace, de l’espace sonore, tous les niveaux de l’être que nous évoquions à l’instant ; ce pour­quoi on arrive plus facilement à une expé­rience totale… … La thèse qui sous-tend les musiques spirituelles dans tout l’Islam, depuis les premiers textes soufis jusqu’aux derniers maîtres contemporains — tous sont unanimes sur ce point — est qu’il existe des sens spirituels.

Hélène Barrère : L'agressivité compétitive, entretien avec Henri Laborit

La peur, c’est quand un événement survient dont vous avez l’expérience. L’anxiété, c’est l’inhibition de l’action : c’est quand vous ne pouvez pas agir. Il y a des moments où il y a un « ras le bol ». D’ailleurs, en géné­ral, l’inhibition n’est pas rentable. Il y a une agressivité autorisée : c’est le suicide, parce que tout le monde s’en fout. Un homme de plus ou de moins sur la terre… Alors vous pouvez tourner votre agressivité vers vous-même… c’est la dernière parole que vous prononcez à l’environnement social en lui disant « merde »… … bon… en dehors de ça, vous n’avez pas tellement de moyens… vous avez la fuite dans l’imaginaire, la créativité et puis la psychose…

L'homme des arbres entretien avec Richard St Barbe Baker

Si on veut doubler son stock de nourriture, il faut consacrer vingt-deux pour cent du terrain dont on dispose à la plantation d’arbres, à des ceintures de protection placées de façon judicieuse. En Alberta, les résultats ont prouvé qu’en consacrant 22 % du quart d’une section, soit 60 hectares, aux arbres nous arrivions à doubler le volume des récol­tes. Les arbres créent des microclimats, réduisent la vitesse du vent, élèvent le niveau des eaux et per­mettent aux vers de terre de proliférer. Darwin a dit tout ce qu’il fallait savoir sur les vers, mais il ne nous a pas dit comment les contrôler. Si les pay­sans savaient comment les mettre à leur service, ils pourraient alors doubler leurs récoltes. Ce sont les arbres qui apportent la solution.

Georges Becker : L'Âme de la forêt

Mais les plus intéressants sont ceux qui ont réalisé avec les arbres une symbiose, en enveloppant leurs racines du feutrage léger de leurs mycéliums. Il ne s’agit pas du tout d’un parasitisme, mais d’une association à bénéfices réciproques. En effet, les champignons qui sont dépourvus de chlorophylle sont contraints de trouver des hydrocarbones tout faits dans la nature, puisqu’ils ne peuvent pas les synthétiser. Ce sont les arbres qui les leur fournis­sent par leurs déjections, ou par la cellulose de leurs débris. Mais les arbres de leur côté, sont incapa­bles de fabriquer les nitrites dont ils ont besoin absolument pour vivre, et justement les mycéliums des champignons savent les faire et en font profi­ter leurs hôtes.