Lorsqu’on dit « pur d’esprit », quel sens cela a-t-il ? Cela signifie que ce qui est étranger à l’esprit ne lui appartient pas, mais que ce qui est naturel à l’esprit demeure. Et qu’est-ce donc qui est naturel à l’esprit ? C’est ce que l’on voit et admire chez le petit enfant, la disposition amicale, la promptitude à voir et à admirer quelque chose de beau plutôt qu’à critiquer, la disposition à sourire pour répondre à qui l’aime ou sourit, et à croire sans questionner « qu’est-ce ? » Un enfant est un croyant naturel, un ami naturel, complaisant et accommodant, un admirateur naturel de la beauté, ignorant la critique, négligeant tout ce qui ne l’attire pas, connaissant l’amour, non pas la haine. Voilà ce qui manifeste la condition originelle de l’esprit, naturelle à l’homme. Après que l’esprit de l’homme est entré dans ce monde, ce qui lui est ajouté est surcroît. Cela peut paraître bon momentanément, cela peut paraître utile momentanément, toutefois cela n’est pas pur. Quelqu’un peut être dit intelligent, quelqu’un peut être reconnu comme savant, quelqu’un peut être traité de spirituel, mais avec tous ces attributs, l’esprit n’est pas pur.