Trente-cinq millions de sourciers entretien avec Yves Rocard

En fait, l’intérêt véritable des étu­des sur les sourciers est de relan­cer la question du bio­magnétisme, c’est-à-dire de l’action des champs magnétiques sur les êtres vivants. Scientifique­ment, on se doit d’étudier ces sujets exceptionnels — une per­sonne sur quarante, en moyenne — qui perçoivent les champs magnétiques ambiants sans l’aide d’aucun instrument. Nous avons là le sixième sens magnétique à l’état pur, tel qu’il devait exister chez l’homme de la préhistoire.

Anne Denieul : La magie est naturelle entretien avec Roger de Lafforest

« Nous pratiquons une magie que l’on peut à juste titre qualifier de scientifique, s’appuyant sur les lois connues de la physique micro-vibratoire, sur certaines conséquences du calcul quantique, et remplaçant la baguette de l’enchan­teur par les graphiques du géomètre. La physique micro-vibratoire, dans ses constatations et son vocabulaire, ap­porte aujourd’hui des explications valables à tous les phénomènes magiques. En outre, des techniques nouvelles permettent, en utilisant les méthodes de la science expé­rimentale, de reproduire en laboratoire toutes les œuvres que les sorciers se vantaient d’accomplir avec ou sans l’aide du Diable. »

Rémy Chauvin : Costa de Beauregard : physique et parapsychologie

L’objection qui saute aux yeux consiste à demander au physicien des quanta ce qui se passait alors avant l’ap­parition de l’homme ? Mais on ne les arrête pas ainsi. Ils y ont pensé. Leur réponse dépasse en audace intellectuelle toutes les assertions les plus bizarres des vieilles philosophies. Avant l’homme, disent-ils, il ne saurait exister de phénomènes ni d’univers, à moins qu’on n’y trouve une conscience cosmique diffuse. Faut-il l’appeler Dieu ? Pas encore ou pas tout de suite, répondent les physiciens ; ils songeraient plutôt à des monades possédant à l’état larvaire, si j’ose dire, une ombre de conscience et de volonté et qui apportent ainsi l’ingrédient indispensable à la confection des phé­nomènes et de l’univers. Comme ces monades sont, la plupart du temps tout au moins, indifférentes, le calcul statistique n’en est pas troublé et on ne se doute pas de leur présence.

Robert Powell : Le cercle vicieux de l'autodéfense et de la guerre

Comment donc la paix arrivera-t-elle un jour ? Il est bien clair maintenant qu’elle ne pourra venir que lorsque la vraie signification du « mien » et du « tien » sera comprise. En d’autres termes, il faut avoir un concept entièrement différent du soi, plutôt, n’avoir aucun concept, puisque le soi n’a en fait qu’une existence conceptuelle; c’est celle-ci qui amène tout le monde à accepter la réalité du soi. Le soi est un concept relatif et comparatif. Revendiquer le soi implicitement veut dire supprimer les autres…

Anne Denieul : Être sorcier, c'est une façon de regarder le monde entretien avec Mario Mercier

Il concerne la totalité de l’homme. Le chamanisme, c’est la transe et le dédoublement volontaire, conscient parfois in­conscient, mais surtout conscient. C’est le voyage dans l’astral, la guérison à distance, la maîtrise du corps, la maîtrise de la douleur, c’est replacer un mort dans sa voie, communiquer avec les dieux et parfois affron­ter des forces destructrices. C’est aussi le culte de la nature et des esprits de la nature. L’homme doit se réconcilier avec les forces de l’univers par lesquelles s’expriment les dieux, je veux dire les dieux de l’espace humain. Le Dieu tout-puissant est trop loin pour qu’on l’atteigne…

Pierre Brunel : Antonin Artaud et la quête du sacré

Il serait sans doute exagéré de placer sous le signe de René Guénon l’ouvrage le plus célèbre et le plus important d’Artaud, c’est-à-dire le volume intitulé Le Théâtre et son Double, volume publié par Gallimard en 1938, mais regroupant des essais plus anciens, s’échelonnant de 1931 (La Mise en scène et la métaphysique) à 1936 (Le Théâtre de la Cruauté, Un Athlétisme affectif). On trouve pourtant une allusion explicite à Guénon dans la conférence de 1931 : voulant substituer aux « idées mortes » de la psychologie (ou plutôt d’une certaine psycho­logie héritée d’une tradition théâtrale qu’il juge périmée) les perspec­tives plus hautes de la métaphysique, Artaud prend soin de proposer, de ce terme, une définition qui lui rende son sens plein…

Katia Barbérian : Lautréamont

Dès lors, il semble que l’exploration du mal, l’expérience mystique, soient pour Maldoror une descente aux enfers qui seule lui redonnera la clarté de son être. Tout sera traversé : le crime, la folie, la mort, l’amour… ; la création a mille visages, elle est flux d’intensités, et nous sommes le passage de ces flux… Quand nous aurons compris cela, donc abandonné notre moi limité, nous serons enfin autres…

Robert Powell : Libres parmi les esclaves

Le mot liberté a autant d’impact que le mot amour et nous galvaudons l’un autant que l’autre. À quoi songeons-nous quand nous parlons de liberté ? Faisons-nous allusion à une liberté de pensée, de désir, dégagée d’oppression ou de besoin d’interférence gouvernementale ? Nous pourrions, je pense, énumérer une foule de libertés, mais aussi nécessaires soient-elles à toute société convenable, elles n’ont rien de comparable avec la liberté qui nous intéresse, dans son sens le plus fondamental. Cette liberté est un état d’esprit qui s’épanouit malgré ou même en l’absence d’une liberté extérieure; c’est la seule façon authentique d’accomplir cette liberté extérieure.

Katia Barbérian : William Blake

L’une des intuitions fondamentales de Blake est l’essentielle divinité de l’homme : « Nous sommes tous membres du corps divin et participant de la nature divine. » Ceci est, une fois de plus, représentatif de la tra­dition mystique : si l’homme peut accéder, étape après étape, à un autre univers, c’est qu’il fait partie de l’âme du monde, c’est que son âme est un fragment d’éternité. Ainsi peuvent se comprendre les visions de Blake, en quête de l’extase spirituelle : « Tandis que je marchais parmi les feux de l’enfer…, je rassemblais quelques proverbes… Comment ne pas savoir que chaque oiseau qui traverse l’espace est un monde immense de délices, enfermé par tes cinq sens ? »

Le temps c'est la pensée, entretien avec Robert Powell

En somme, la conscience sans choix doit naître sans aucune pression de l’esprit, spontanément; autrement, elle n’est pas « sans choix ». Examinez tout d’abord la question de motivation, et voyez si votre conscience sans choix est le moyen d’arriver à une fin, ou si c’est une fin en soi pour vous. Si tel est le cas, vous serez en présence de justes assises. Ne tentez pas alors de « retenir votre jugement, » c’est impossible; si vous essayez de le faire, vous ne ferez que refouler la pensée et donner plus de force à l’esprit subconscient. N’essayez pas d’être conscient. Soyez-le. Faites-en l’expérience, jouez avec, et voyez ce qui se produit; personne ne peut vous le dire, et si quelqu’un vous le disait, cela n’aurait aucune valeur pour vous. N’en faites surtout pas un problème; nous en avons déjà assez comme ça !