(Revue 3e Millénaire. Ancienne série. No 18. Janvier/février 1985)
Sur la terre, toute vie naît de l’eau elle-même moule et mémoire de l’univers. Mohammed Mathlouthi, qui était chercheur-enseignant à la faculté de Dijon, nous explique, selon les connaissances de 1985, quelles sont les trois liaisons de l’eau : biologique, psychologique et cosmique. C’est grâce à cette liaison cosmique que nos rêves s’organisent en un mouvement où le temps et les distances s’abolissent.
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L’EAU : véhicule des sensations : la liaison biologique
NOUS avons vu dans le précédent article [1] que l’eau pouvait avoir différents états d’organisation correspondant à des niveaux d’énergie différents. Ces structures de l’eau sont dues à des influences perceptibles (température, pression…) et non perceptibles (position des planètes…) de l’environnement. Elles se manifestent par des proportions variables de 7 formes de l’eau et par des interactions hydrophiles ou hydrophobes avec les autres constituants du milieu (ions métalliques, biomolécules…). Il y a un grand nombre de réactions biologiques de faible énergie qui ne sont pas quantifiables par les outils scientifiques dont nous disposons, et qui sont pourtant… senties ! Elles relèvent du domaine sensoriel, se traduisent par une sorte de bio-électricité dont l’intensité varie avec le stimulant. Ce sont les sensations de goût, d’odeur… et toute autre sensation qui implique une interaction physique (objective) entre le système sensoriel et le stimulant et une réponse psychique (subjective) qui relève de l’hédonisme. À l’allée de l’information vers le cerveau, comme au retour de la réponse vers le site récepteur de la sensation, l’eau va jouer un rôle prépondérant.
Un autre domaine que la science moderne arrive difficilement à accepter bien qu’elle en observe (et récupère) les résultats positifs est celui des médecines douces. Que ce soit pour prévenir en diagnostiquant la maladie avant qu’elle ne se déclare de manière irrémédiable, ou pour guérir sans appliquer le coup de massue de la chimiothérapie, il y a des méthodes qui « marchent », mais que l’on ne veut pas admettre officiellement, car il s’agirait « d’actes de foi plutôt que d’actes de raison ». Et la Sécurité sociale ne rembourse pas les actes de ceux qui croient en ce qu’ils font, mais les actes de ceux qui appliquent sans y croire les règles établies.
Nous allons montrer, à partir de quelques exemples, que des techniques de diagnostic précoce comme les cristallisations sensibles ou l’effet Kirlian et de traitement en douceur comme l’homéopathie peuvent s’interpréter d’après la structure de l’eau.
Que ce soit dans le cas des stimulants des récepteurs sensoriels, dans celui des principes actifs de l’homéopathie, ou des substances donnant des figures caractéristiques de cristallisations sensibles, il s’agit de molécules ayant une conformation précise correspondant à une réactivité spécifique. Ce qui nous renseigne sur la réactivité des molécules, c’est leur eau d’hydratation. En quelque sorte, l’eau d’hydratation des molécules est leur AURA. Elle est présente dans le milieu vivant pour réaliser la médiation entre la réception et l’émission des énergies vibratoires. Cet interface entre le vivant et l’environnement, ce pont énergétique entre le stimulant et le récepteur, cette coquille déformable à volonté, qui entoure ions et molécules est une eau que nous appellerons l’eau de la liaison biologique.
Réception et transmission des informations sensorielles
Les informations sont reçues par les récepteurs sensoriels sous la forme d’énergie lumineuse, sonore, chimique, mécanique ou thermique… Elles sont décodées grâce à un processus photochimique, vibratoire, électrolytique ou thermochimique dans lequel la structure de l’eau intervient. Dans tous les cas, le codage de la sensation se traduit par une modification de potentiel de la membrane réceptrice et un courant bioélectrique qui se propage à travers le nerf spécifique de la sensation jusqu’à la zone du cortex cérébral où se situe le centre de sensibilité à telle ou telle information sensorielle. Nous allons prendre l’exemple de la saveur sucrée sur lequel nous travaillons depuis quelques années pour montrer comment la structure de l’eau peut nous aider à comprendre les raisons qui font qu’un sucre est plus doux qu’un autre sucre [2].
La saveur sucrée, comme d’autres saveurs, est basée sur l’établissement entre la molécule sucrée et le site récepteur de la papille gustative d’un couple de liaisons hydrogène. Une troisième composante de la relation entre stimulant et site récepteur est constituée par un centre hydrophobe dans la molécule sucrée. Autant la première condition que doit satisfaire une molécule pour être sucrée, c’est-à-dire l’établissement de deux ponts hydrogène, est commune à tous les sucres (glucose, fructose, saccharose…), autant la troisième condition (le centre hydrophobe) les différencie.
C’est ainsi que le sucre qui a la saveur sucrée la plus intense : le fructose (sucre des fruits et principal constituant des miels liquides comme le miel d’acacia) possède un pôle hydrophobe plus actif que tous les autres sucres. Lorsque ce sucre se fixe sur la membrane protéique de la langue à l’endroit (extrémité de la langue) sensible à la saveur sucrée, cette fixation se fait par des liaisons de faible énergie (les liaisons hydrogène) de même nature que celles établies entre les molécules d’eau. À l’opposé des 2 liaisons hydrogène sur le cycle à 6 membres de la molécule de fructose, il y a un groupement CH2 qui est hydrophobe et qui va repousser l’eau de la salive.
Celle-ci s’organise, alors, en une structure rigide formant une cage autour de la molécule de sucre. Cela a pour effet d’empêcher l’eau de venir partager les liaisons hydrogène de fixation du sucre sur la langue et de diluer ainsi la saveur sucrée. Cependant, l’effet du fructose sur l’eau est ambivalent. Il y a des sites de répulsion et des sites d’attraction de l’eau dans la même molécule. Tout de suite après l’impact sur le bout de la langue de la molécule de fructose, celle-ci va agir de façon à attirer l’eau, rompre la structure cage et provoquer une plus grande mobilité de l’eau, mobilité due à une proportion de molécules libres (monomères) d’eau plus élevée. Cette proportion a pu être mesurée par spectroscopie Raman-laser [3]. Nous avons trouvé que l’addition de traces de fructose à l’eau donnait une vibration de l’eau plus intense qu’en l’absence de fructose. La décomposition d’un tel spectre laisse apparaître une proportion d’eau monomère plus élevée. De l’eau dissociée est plus fluide. Il s’en suit que la mobilité des ions et des molécules qui s’y trouvent est plus grande. En particulier les ions Na+/K+ ont une plus grande mobilité à travers la membrane de la langue. Le courant bioélectrique qui en résulte le long du nerf gustatif jusqu’au centre récepteur dans le cerveau aura une intensité plus élevée. Nous pourrons, alors, juger en puisant dans la banque de données du cerveau qui doit être composée d’un certain nombre de combinaisons des 7 formes de l’eau, que, par comparaison cela nous semble très sucré, plus sucré que le sucre de betterave, mais moins sucré que la saccharine. En effet, les édulcorants artificiels comme la saccharine se fixent sur le site récepteur de la langue par le même crochet à 3 dents (2 liaisons hydrogène et un pôle hydrophobe) que toutes les molécules provoquant la saveur sucrée. La très grande intensité de la saveur sucrée de la saccharine est suivie d’un arrière-goût amer. Cela provient du fait que le centre hydrophobe de cette molécule a un effet de répulsion sur l’eau très puissant. Il est d’ailleurs établi que l’amertume de molécules amères (quinine, caféine…) est liée à leur caractère hydrophobe.
En plus d’être le sucre le plus agréable au goût, le fructose a d’autres propriétés intéressantes liées à son comportement vis-à-vis de l’eau. C’est ainsi qu’il est utilisé pour empêcher ou réduire « la gueule de bois ». En effet, lorsqu’on absorbe de l’alcool, celui-ci est acheminé par le sang jusqu’au cortex cérébral où il se fixe par son extrémité hydrophile et repousse l’eau par son extrémité hydrophobe. Il agit d’une manière semblable à l’action d’un anesthésiant. Quand l’eau est repoussée, elle forme une structure serrée à prépondérance de paquets de 5 (pentamères). Cette eau est peu fluide et laisse difficilement passer les messages bioélectriques sous la forme de flux d’ions Na+. De sorte que l’on a conscience de ce qui se passe autour de soi — ce n’est pas l’anesthésie complète — mais le courant ne passe plus, on n’a plus de réflexes… Cela me rappelle qu’au début de l’instauration de l’alcootest en France, il y a quelques années, une société suisse a vendu un produit anti-alcootest, qui s’est avéré — à l’analyse — n’être rien d’autre que du fructose. Lorsque ce sucre est absorbé, il va arriver dans le sang jusqu’au cerveau. Il se met alors en compétition avec l’alcool dans leur façon de courtiser l’eau. Comme le fructose a plus d’effet d’amour (hydrophile) que de haine (hydrophobe), il contribue à dissocier l’eau repoussée par l’éthanol, à créer une fluidité telle que cet alcool est entraîné dans le sang. L’eau est à nouveau mobile autour du cortex cérébral, le message passe et l’on n’a plus « la gueule de bois ».
Cependant, le produit vendu par les Suisses n’a pas eu beaucoup de succès, car s’il agit pour améliorer les réflexes, il ne modifie en rien le taux d’alcool dans le sang sur lequel est basée la pratique de l’alcootest. On peut citer parmi les propriétés du fructose liées à la grande mobilité de l’eau autour de ce sucre, le fait qu’il soit le sucre du liquide séminal assurant la mobilité des spermatozoïdes, que son métabolisme commence par un transport passif à travers la paroi intestinale sans avoir besoin de mettre en route la pompe à sodium et qu’on l’utilise dans beaucoup d’industries alimentaires, comme rétenteur d’eau.
Médecines douces et structures de l’eau
En plus d’assurer un courant bioélectrique plus ou moins intense, et de nous révéler des différences de saveur entre des molécules de structure voisine, telles que la saveur sucrée des acides aminés D et la saveur amère des acides aminés L (ces deux formes d’acides aminés sont les images l’une de l’autre dans un miroir), l’eau peut nous aider par sa structure à comprendre les cristallisations sensibles. Dans cette méthode de diagnostic précoce utilisée depuis plus d’un demi-siècle en Allemagne et qui commence tout juste d’être pratiquée en France, le chlorure de cuivre en solution diluée est mélangé à une faible quantité de la substance étudiée (tissu végétal, une goutte de sang,…) et disposé en couche mince sur une plaque de verre de 10 cm environ de diamètre. La plaque est placée dans une étuve à atmosphère contrôlée (28-30 °C et 60 % d’humidité relative) où une évaporation lente a lieu. La cristallisation qui en résulte est une cristallisation dendritique. Les dendrites sont étalés sur toute la plaque. Entre ces dendrites on observe des figures géométriques ne contenant pas de cristaux de chlorure de cuivre. Ces figures ont été répertoriées et attribuées à des organes du corps par Selawry [4]. Ainsi, on trouve les rosettes intestinales, les formes en U pour le poumon, les polygones du cœur,… (voir figure 1). Parmi les nombreux constituants du sang, on trouve des antigènes de surface spécifiques de chaque organe. Ces antigènes sont des glycoprotéines qui en présence de cuivre vont former un complexe. Le côté non lié au cuivre est très fortement hydrophobe. Il va repousser l’eau qui va, alors, s’associer en amas tétraédriques suivant des formes caractéristiques des forces de répulsion qui s’établissent autour de chaque antigène de surface.
Lors de l’évaporation et de la cristallisation du chlorure de cuivre, la place laissée par l’eau constituera la figure de cristallisation attribuée à tel ou tel organe du corps. Lorsqu’il y a un dysfonctionnement au niveau de l’organe, les antigènes réagissent avec les anticorps, leur aptitude à repousser l’eau n’est plus la même : les figures de cristallisation sont modifiées, des barres transverses peuvent se former…
La figure de cristallisation obtenue en présence de quelques grains d’amidon est étrangement semblable à la structure moléculaire du grain d’amidon lui-même (voir figure 2). Cela peut s’expliquer par une hydratation hydrophile régulière le long des hélices poly-glucosidiques qui constituent l’amidon. Il y a environ 2 molécules d’eau par glucose réparties de façon à constituer un moule énergétique. Cette forme à l’échelle microscopique va induire un ordre à l’échelle macroscopique de toute la plaque qui reproduit la structure du grain d’amidon. Ce phénomène de résonance entre l’hydratation d’une molécule et l’ensemble de la plaque nous incitent à croire que les cristallisations sensibles rendent compte à un moment donné « de l’état énergétique à l’échelle vibratoire de l’extrait étudié » [5], état énergétique qui est matérialisé par la structure de l’eau autour de l’extrait.
L’électrobiophotographie a été découverte par hasard par un couple de photographes russes, amateurs S. et V. Kirlian. Ils ont constaté qu’en photographiant un doigt soumis à une charge électrique de haute fréquence, une « luminescence » apparaît qui entoure et pénètre le doigt. Sur les végétaux, la photographie de feuilles permettrait de détecter des maladies avant même qu’elles ne puissent être décelées par les moyens classiques d’analyse. L’effet Kirlian a été appliqué en médecine pour révéler à partir de clichés des doigts des mains et des pieds, l’état énergétique du patient. Il a été également utilisé pour différencier les produits de l’agriculture biologique et bio-dynamique de ceux de l’agriculture chimique. Dans le numéro 17 de 3e millénaire, G. Guilpin en donne une démonstration éclatante sur un cliché de grains de raisins [6].
L’effet Kirlian qui se manifeste par une frange lumineuse bleutée autour des feuilles de végétaux, particulièrement importante pour les plantes aromatiques, a été souvent assimilé à l’aura. Et comme nous l’avons déjà dit, l’aura des molécules est leur eau d’hydratation. Suivant la quantité d’eau et sa charge (répartition des monomères, dimères,…) autour de la substance, l’énergie électrique de l’échantillon sera plus ou moins grande et la frange lumineuse plus ou moins large. De l’agriculture biodynamique à l’homéopathie, il n’y a qu’un pas. La biodynamie tend à fertiliser le sol et à nourrir la plante d’énergie plutôt que d’y déverser des tonnes d’engrais. Cette énergie est véhiculée par l’eau qui aura subi un traitement de dynamisation. La nature des énergies mises en jeu en biodynamie a été discutée récemment [7]. L’eau dynamisée va garder sa structure dans la plante qui aura un niveau d’énergie vibratoire très élevé par rapport à une plante nourrie d’engrais. Ce niveau d’énergie peut être détecté au pendule ou à l’aide de techniques comme les cristallisations sensibles ou l’effet Kirlian.
Les quantités de matière mises en jeu en biodynamie comme en homéopathie sont très faibles. D’ailleurs, aux dilutions auxquelles on opère en homéopathie (10-32, 10-64,…) il n’y a pour ainsi dire plus de matière. Mais si l’on n’a plus le principe actif, on a toujours le monde. L’eau qui a épousé la forme de la substance active, qui s’est conformée de façon à tenir compte des extrémités hydrophiles comme des extrémités hydrophobes est à la base de l’activité des doses homéopathiques. Elle agit par la forme puisqu’elle peut induire un transfert d’énergies par l’onde de forme qu’elle matérialise dans la coquille d’hydratation du produit. Il a été montré par effet Raman-laser [8] que les propriétés spécifiques des granules utilisés en homéopathie sont transmises dans le milieu biologique grâce à la structure de l’eau. La spécificité du principe actif en homéopathie est très grande. Elle agit aussi en modifiant la structure de l’éthanol lorsque les dilutions sont faites à l’aide d’éthanol [réf. 8].
Toutes les substances biologiques ne sont actives que lorsqu’elles ont une certaine conformation. Ces conformations peuvent se modifier avec l’environnement pour recevoir et émettre des vibrations. Et que trouvons-nous à l’intersection de la réception et de l’émission des ondes ? — l’eau, bien sûr ! De sorte que l’interaction continuelle entre la matière biologique et l’eau pourrait s’apparenter aux relations entre matière et esprit. De la même façon que le psychique conforme un visage, une silhouette, une démarche, l’eau induit un repliement de structure, un trou de conformation, un comportement moléculaire. Cependant, il peut sembler étrange que l’on mélange les points de vue d’une science matérialiste qui se base sur des faits mesurables et vérifiables avec une certaine perception sensible des choses. En fait, nous avons trouvé dans l’eau le moyen de rallier ces points de vue qui semblent très éloignés. En effet, au lieu d’aborder les phénomènes naturels en observant leur déroulement sans se soucier de leur essence, ou de s’acharner à mettre tout en œuvre pour élucider un élément de structure dans un ensemble sans s’occuper de son importance réelle et de sa modification par l’environnement, nous avons tenté de chercher des rapports entre la structure de l’élément prépondérant de la matière vivante (l’eau) et des faits observables et reproductibles aussi différents que la saveur sucrée et l’homéopathie.
L’EAU : véhicule des sensations : la liaison psychologique
Tant qu’il s’agissait de liaison biologique, on était à la limite de la science objective. Mais dès qu’il s’agit de notions comme le désir, la vérité, se sentir bien ou mal, rêver,… on est loin, très loin de la science objective.
Pourtant les hallucinations, les visions, les états seconds, ça existe. Cela peut arriver à n’importe quel être humain. Mais de nos jours, les hallucinations sont du domaine de l’anormal et il vaut mieux ne pas en parler.
La science matérialiste les a exclues, une fois pour toutes, de son champ d’action. Il s’agit bien, de toute évidence, d’expériences vécues. Et si c’est du domaine de l’expérience, cela doit sûrement relever d’une théorie. Ces expériences intimes ont été remarquablement bien traitées dans les ouvrages de Ronald D. Laing [9] : la Politique de l’expérience et la Voix de l’expérience. De tels états qui sont de véritables métamorphoses de l’être, ont lieu sous l’effet de drogues, d’anesthésiants, de maladies du système nerveux, sous l’effet d’un choc, au cours de méditation ou même simplement sans raison apparente.
Nous n’avons pas la prétention de trouver une explication à ces faits d’expérience. Nous ne pouvons pas comprendre les produits de notre imagination quand on ne sait pas ce qu’est l’imagination elle-même. Nous ne pouvons pas percer le secret des mythes que nous retrouvons à tous les âges de l’humanité, sous toutes les latitudes, accommodées à la sauce locale, mais toujours tenaces et insensibles aux effets du temps et de l’espace, parce que précisément nous baignons dans un univers mythique. Nous ne pouvons nous en dégager pour l’observer de l’extérieur et lui appliquer les raisonnements d’analogie, récurrence… que nous nous sommes fabriqués pour comprendre le monde. Est-ce que tout ce qui relève du mental est un produit du cerveau, ou notre cerveau, sa structure et son activité ne sont que le produit de notre imagination ? De telles interrogations nous éloignent un peu du sujet que nous nous sommes proposé d’exposer : structure de l’eau et psychisme, mais est-ce bien vrai qu’elles nous en éloignent ?
Lorsqu’on observe les formules chimiques des molécules qui provoquent l’anesthésie, les hallucinations, ou même la structure de l’hémoglobine d’une cellule anémiée, on constate qu’elles ont quelque chose en commun : leur caractère hydrophobe.
I. — Hydratation hydrophobe
La structure des molécules d’eau autour des molécules apolaires comme les hydrocarbures, ou des groupements non polaires des biomolécules (CH3, CH2,…) a toujours été considérée comme anormale. On l’a appelée « hydratation hydrophobe », liaison hydrophobe ou effet hydrophobe. Des molécules comme le méthane ou le propane se dissolvent dans l’eau bien qu’ils ne puissent établir aucune liaison directe avec ce solvant. Leur dissolution s’accompagne d’un abaissement significatif de l’entropie, autrement dit d’une augmentation de l’ordre parmi les molécules d’eau. On dit qu’il s’agit de molécules à « effet structurant » sur l’eau, ou de molécules établissant des liaisons hydrophobes avec l’eau. Lorsqu’une molécule hydrophobe se trouve dans l’eau, la structure de l’eau qui l’entoure est tellement rigide que la cage qu’elle forme s’apparente à une structure de cristal de type clathrate (voir figure 1).
Entre la cage d’hydratation et une telle molécule, il n’y a rien, c’est le vide. Lorsqu’une paire de molécules non polaires se trouvent dans l’eau, leur aptitude à repousser l’eau et créer de l’ordre (de l’entropie négative) les rapproche. Ils s’attirent et se créent des liaisons dites hydrophobes. Ces liaisons sont à la base de la compréhension des conformations des protéines à l’état natif. La structure de l’eau autour des molécules hydrophobes a été trouvée [10] comparable à celle de l’eau surfondue (demeurée liquide à des températures inférieures à 0 °C, jusqu’à -40 °C). Dans l’une et l’autre structures, il y a des vides à l’intérieur des cages polyédriques régulières. Cette organisation polyédrique de l’eau liquide a été observée ou prédite par le calcul [11] sur bon nombre de molécules biologiques comportant des groupements hydrophobes (protéines, acides gras, alcools,…). L’effet hydrophobe a pour conséquence que le niveau énergétique de cette eau rigidement associée par paquets de 5 dans les structures polyédriques, est considérablement abaissé. Elle n’est plus active. C’est le contraire de l’eau dynamisée. Les niveaux d’énergie sont schématisés sur la figure 2 pour l’eau monomère, dimère,… jusqu’au pentamère. L’eau de l’hydratation hydrophobe est tout en bas de l’échelle. Ce n’est plus l’eau dynamisée, très mobile permettant la mise en solution (SOLVE) ; c’est plutôt l’eau ayant une structure rigide apparentée à la glace, une sorte d’eau coagulée (COAGULUM).
Linus Pauling, deux fois prix Nobel (chimie et paix) faisait part dans ses articles scientifiques de ses convictions intimes bien avant que l’expérimentation ou le calcul scientifiques ne soient capables de leur donner un fondement.
En 1946 [12], il prévoyait que l’on arriverait à démontrer que la forme et la taille des molécules étaient plus importantes en biologie que de savoir qu’elles sont composées de carbone, hydrogène, oxygène, azote,…
En 1961, il proposait une explication de l’anesthésie basée sur la structure de l’eau [13]. Il suggérait que la fixation des anesthésiants sur le cortex cérébral contribuait à repousser l’eau, à couper le courant qui passait à travers l’eau et à provoquer la perte de conscience.
Il se trouve qu’il a eu raison dans ses deux prédictions. Tout le monde sait depuis la découverte de la double hélice que la forme des molécules est d’une importance primordiale. Et les anesthésiants se sont tous avérés être des molécules hydrophobes qui provoquent une structure en cage de l’eau séparée de la molécule hydrophobe par un vide, un « no man’s land ». Et c’est ainsi que le message ne passe plus.
II. — Hydrophobie et troubles psychiques
Le classement des drogues et des médicaments psychotropes a été exposé récemment dans les colonnes de cette revue [14]. Ces substances s’apparentent souvent aux neurohormones et interviennent en inhibant, activant ou déviant la transmission des impulsions nerveuses. Il y a d’une part des faits établis au laboratoire [15] concernant ces molécules :
a — Plusieurs amines sont produites dans le cerveau avec les enzymes qui les synthétisent et celles qui les dégradent. Parmi ces amines, on trouve la norépinéphrime, la sérotonine et la dopamine dans les zones du cerveau où l’on situe l’émotion, le contrôle de l’apprentissage, de la motivation et du comportement. Les amines jouent un rôle prépondérant dans le fonctionnement neuronal et leur déficience entraîne des psychoses.
b — Il y a des drogues qui produisent des psychoses, notamment la schizophrénie. C’est le cas, notamment, de la mescaline, de la diméthyltryptamine et du LSD. Ces drogues ont des formules chimiques et des structures voisines de celles des amines du cerveau. Leur différence réside dans le fait que les drogues sont plus fortement méthylées que les amines du cerveau.
A partir de ces faits observés, on a émis l’hypothèse c’est-à-dire, lorsque le nombre de, groupements hydrophobes (CH2, CH3,…) augmente, ou que la chaîne hydrocarbonée (— (CH2)n — CH3) s’allonge. Bien que cette corrélation soit établie mathématiquement [16], il n’est fait aucune mention du mécanisme de la réaction, qui selon toute évidence, repose sur la structure de l’eau. L’étymologie, juxtaposition de 2 racines grecques : hudor : eau et phobos : crainte, haine, nous incite à attacher de l’importance à la structure de l’eau qui est rejetée par la drogue, qui établit avec elle des liaisons de haine (hydrophobes) plutôt que des liaisons d’amour (hydrophiles). D’ailleurs, l’observation de la formule de la molécule qui produit un état de psychose proche de la schizophrénie, la mescaline, permet d’en expliquer l’activité. Cette molécule qui s’appelle aussi, triméthoxyphényléthylamine verra son activité diminuer si on enlève un CH3.
H3CO— —CH2 —CH2 —NH2
H3CO— —OCH3
Mescaline (triméthoxyphényléthylamine).
Remplacer un CH3 par un OH sur le carbone numéro 4 élimine toute activité hallucinogène. Le remplacer par un noyau benzénique double l’activité hallucinogène.
Un groupement OH est hydrophile, un noyau benzénique est hydrophobe. D’autres observations (réf. 15) que la structure de l’eau n’est pas négligeable quand on cherche à comprendre le mécanisme d’action des drogues. En effet, l’action de la drogue dépend du moment de la journée auquel elle est absorbée. Et nous avons vu [17] en analysant l’eau par spectroscopie Raman-laser qu’elle ne donnait pas le même spectre à différents moments de la journée. Nous ne pensons pas donner une explication définitive aux effets des drogues, mais nous pensons que les moyens modernes d’analyse doivent permettre d’élucider l’effet de ces molécules hydrophobes sur la structure de l’eau. Beaucoup plus que la drogue elle-même, c’est son action sur la structure de l’eau qui semble important.
C’est ce court-circuit du niveau conscient, obtenu par la répulsion de l’eau et l’existence d’un « no man’s land » entre le cortex cérébral et le reste du système nerveux qu’il faut prendre en compte. Du reste, sans rentrer dans le détail de structures de molécules compliquées comme les amines du cerveau, on peut remarquer que toutes les molécules hydrophobes (alcools, solvants organiques,…) provoquent des troubles psychiques.
III. — Structure de l’eau et niveau de conscience
Quand on considère deux maladies comme la schizophrénie et le cancer, on se rend compte qu’elles sont aux antipodes de la vie. La schizophrénie correspond à une forme de développement rudimentaire qui se rapproche de l’état embryonnaire (vie d’une cellule qui se dédouble,…) et le cancer au stade ultime de développement : l’immortalité. Il existe un équipement qui commence à être connu en France, et dont l’utilisation afin de localiser des tumeurs, notamment dans le cerveau, a rencontré des succès. C’est l’appareil de résonance magnétique nucléaire (RMN). Or, comment cet appareil permet-il de déceler des tumeurs ? Tout simplement en renseignant sur l’eau d’hydratation des cellules [18]. Lorsqu’il y a une tumeur, cette eau est extrêmement mobile et cela s’observe très bien en suivant la résonance du proton (des atomes d’hydrogène de l’eau). De la même façon, il nous semble possible d’observer dans les cerveaux en dysfonctionnement psychique sous l’effet d’une drogue ou d’une maladie mentale, que l’eau est, au contraire, très peu mobile et qu’il y a beaucoup plus d’eau immobilisée que dans des conditions normales. Les niveaux d’énergie schématisés plus haut (figure 2), nous montrent bien que l’eau dissociée que l’on trouve autour et dans les cellules cancéreuses est beaucoup plus énergétique que l’eau associée engendrée par l’effet hydrophobe des drogues. Si nous faisons une analogie entre niveau d’énergie et niveau de conscience, nous pouvons dire que l’eau dissociée, extrêmement mobile, agressive, que l’on trouve dans les cellules cancéreuses correspond à un état de conscience supérieure, et celle figée, bien structurée, recroquevillée à un état de conscience inférieur. Cependant, niveau de conscience inférieur, veut aussi dire potentialités accrues. Le repliement sur soi, l’utilisation des drogues psychédéliques, la plongée dans les eaux d’hydratation hydrophobe, permettent une meilleure exploitation des énergies vibratoires que nous recevons et une plus grande créativité. Il nous semble que dans ce domaine comme dans celui de la liaison biologique, la médiation dans les transferts des énergies vibratoires se fait par l’eau.
Nous pensons que telle force psychique comme la clairvoyance ou tel autre don de force mentale qui échappe à notre système d’analyse étriqué, relève d’un état psychique qui agit sur le support physique qu’est l’eau de manière à autoriser l’accès à des niveaux de conscience et des aptitudes dont nous étions loin de soupçonner l’existence.
De plus en plus, la science objective s’intéresse aux phénomènes apparemment anormaux. La contribution d’Y. Rocard [19] à la détermination des 12 récepteurs magnétiques situés sur le corps humain se situe dans ce cadre. E. Guillé [20] a montré que ces 12 récepteurs correspondent aux 12 directions du pendule. Si l’on s’orientait un peu plus vers l’étude de l’interface physique/mental qu’est l’eau, on verrait beaucoup plus clair dans ce domaine immense, mais obscur qu’est le psychisme. Tesla disait : « le jour où la science se mettrait à étudier les phénomènes non physiques, elle ferait plus de progrès en une décade qu’en tous les siècles passés de son existence. » Et il me semble que nous commençons à nous orienter dans cette voie. Et puisqu’il faut procéder par étapes, et ne pas choquer les matérialistes purs et durs, étudions d’abord l’eau, ce fluide dans lequel circule la bio-électricité par le biais des transferts d’ions Na+/K+, ce fluide qui se fige ou au contraire acquiert une extrême mobilité, ralentissant ainsi ou accélérant la réception des énergies vibratoires. Et quand on aura quelques preuves matérielles des états de conscience de l’eau, on pourra dire que la clef est en nous, et que nous pouvons sans artifice aucun, maîtriser ces états de conscience, ces niveaux d’énergie.
Eau libre eau figée, SOLVE-COAGULA, la lumière est en nous !…
L’EAU, océan de l’inconscient : la liaison cosmique
Liaison biologique, liaison psychologique, liaison cosmique, il s’agit pourtant de la même eau. Physique, mental, spirituel des supports d’énergies du même être humain ! Entre les deux derniers niveaux, le mental et le spirituel, la différence est moins palpable, l’interpénétration est plus grande. Il en est de même pour la liaison psychologique et la liaison cosmique. Pour illustrer la transition entre ces deux liaisons, nous allons tirer un exemple de la Vie secrète des plantes [21]. Alors que nous devons nous soumettre à un effort mental considérable pour atteindre le niveau spirituel, la plante baigne tout naturellement dans le cosmique.
Donc, en ce matin d’automne 1966, dans un immeuble gris de Times Square, le galvanomètre de Clee Backster enregistre l’émotion d’une plante sur les feuilles de laquelle il avait placé des électrodes. On l’avait arrosée et on attendait une certaine réponse, mais en coquette qu’elle était, la plante a émis un courant « d’émotion ». À l’idée d’être brûlée par une cigarette et avant même l’exécution d’une telle idée, la plante émet un signal de « détresse » enregistré sous la forme d’un courant. De nombreux exemples de perception extra-sensorielle des plantes sont donnés dans cet ouvrage [réf. 21]. Une telle communication à l’échelle vibratoire entre l’homme et la plante n’est possible que s’ils vibrent au diapason.
L’état dans lequel l’homme vibre à N 16, comme la plante, est l’état de sommeil [22]. Autant la plante est en équilibre énergétique à un niveau lui permettant de faire la synthèse des énergies reçues de la terre et celles reçues du ciel, autant l’homme est en perpétuel passage de l’état d’éveil à l’état de sommeil, du conscient à l’inconscient, et à chaque réveil, il refoule, censure, repousse tout ce qui vient des mers de l’inconscient.
Quand la nuit, le corps astral du corps physique se détache, qu’il va visiter des lieux où le temps n’est plus linéaire, dans le passé comme dans le futur, nous en avons la trace dans notre corps physique sous la forme d’un message écrit dans le cerveau qui peut être enregistré sous la forme d’un électro-encéphalogramme (EEG) [23]. Comment se fait l’écriture ? Comment peut-on partir voyager tout en restant plongé dans le sommeil ?
Eau et rêves
La communication, lors de ce « déplacement » se fait en rêve. Lorsque les barrières de la censure consciente se relâchent, nous recevons des énergies vibratoires de temps et lieux qui nous sont complètement interdits pendant l’état de veille. Nous écrivons ces messages vibratoires sous la forme de codes difficiles à déchiffrer. E. Guillé [réf. 22] a tenté de dévoiler le secret de ces messages en appliquant le système DNA du pendule. La nature vibratoire du message permet de trouver à partir de la vibration du lieu, de l’objet ou de l’animal rêvé, les combinaisons entre la personnalité du rêveur et de son rêve. La psychanalyse est encore un moyen de lecture de l’inconscient. Parmi les méthodes suivies dans cette lecture, celle de M. Safouan [24] est intermédiaire entre celles de Freud et de Lacan. Elle est basée sur le langage dans lequel nous racontons nos rêves. Ce qui nous reste du rêve, c’est « le langage dans lequel nous décrivons le rêve et qui permet par associations verbales multiples de remonter à la “condensation” qui a permis de tisser à partir d’images composites des scènes à déchiffrer comme des images d’hiéroglyphes » [réf. 24].
En fait, lorsque nous plongeons dans le sommeil, et que nous recevons l’énergie cosmique sous la forme de messages vibratoires, il y a un remue-ménage (j’allais dire remue-méninges) terrible dans le cerveau. Cela s’observe sur l’enregistrement d’un EEG (voir Fig. 1). Or, dans le cerveau, il y a 10 milliards de fourmis (de neurones) qui sont gorgées d’eau et entourées d’eau et qui continuent à s’activer. Chaque neurone possède un certain nombre d’entrées (synapses) et de sorties (axons). L’entrée et la sortie se font au moyen de flux électrochimiques, c.-à-d., d’ions mobiles ; mobiles dans quoi ? dans l’eau, bien entendu. Celle-ci va, suivant son organisation accélérer ou ralentir le flux. Entre l’entrée et la sortie, il y a le corps du neurone où les décisions sont prises à raison de 1 000 décisions par seconde. Le type de décision pris à ce niveau est du genre, doit-il oui ou non laisser passer les ions, et plus ou moins rapidement. Le niveau le plus bas de fonctionnement du cerveau consiste à additionner les flux d’ions, à sommer les décisions des neurones ; ce qui fait dire à Hofstader [25] : « Je pense donc je somme », du latin cogito ergo sum).
Mais, dans le cerveau, il n’y a pas que ces « fourmis », il y a des équipes, des signaux, des symboles, des banques de données que nous imaginons basées sur la structure de l’eau et le tout fonctionne comme un ordinateur en parfaite harmonie avec le cosmos lorsque le verrouillage conscient est débloqué pendant le sommeil. L’accès direct au langage de la machine est pour le moment impossible. Des manifestations indirectes telles que les DNA du pendule ou une possible analyse par RMN (résonance magnétique nucléaire) de l’eau du cerveau pendant le sommeil ou l’anesthésie peuvent apporter un éclairage sur cette liaison cosmique qui nous transporte dans le monde des rêves. Enfin, au réveil, lorsque la censure du conscient aura fonctionné, il ne reste que quelques mots (words! words ! …) pour décrire une activité intense vécue en rêve ! Et même ces quelques mots, ces histoires souvent incomplètes sont empreintes d’énergie cosmique. Et un objet, un nombre, le texte écrit sur un bout de papier… donnent encore des directions, nombres et amplitudes (DNA) de vibrations au pendule [Réf. 20] qui permettent de dévoiler les symboles, mandalas et autres énergies du rêve.
Les rêves d’eau ne sont pas rares. Que ce soit un rêve de poisson dans l’eau, d’immersion dans une baignoire, de tomber dans l’eau ou d’être sauvés des eaux, l’allusion au retour dans le corps maternel, au plaisir de l’existence intra-utérine et à l’angoisse de la naissance est facile à déduire. De tels symboles sont classiques en psychanalyse. Ils sont bien expliqués par Ferenczi [26]. Nous pensons comme ce psychanalyste que la vraie catastrophe n’est pas le déluge, mais l’assèchement des mers et la difficile adaptation à la vie sur terre. D’ailleurs, le geste quotidien et si répandu de fumer une cigarette est tout simplement un désir inconscient de retour à la vie aquatique. En effet, la consommation de tabac entraîne une modification morphologique de la muqueuse bronchiale des poumons. Petit à petit, le tissu épithélial des bronches est modifié. La muqueuse devient épiderme, fonction pour laquelle elle n’était pas prévue au départ. Nous voyons là un désir de renoncer à la respiration par les poumons et de revenir à la respiration branchiale ou même cutanée. Le tabac, l’alcool et les drogues sont autant de moyens de se couper de l’existence consciente et des difficultés qu’elle suscite.
C’est à chaque fois une volonté de retour à une vie antérieure, une coupure des circuits du cerveau (voir effet hydrophobe de l’alcool…) d’avec la réalité vécue, une plongée vers un autre monde plus harmonieux, moins difficile à vivre.
Il semble établi et E. Guillé l’a montré dans ses travaux [27] qu’il y a une continuité biologique de la vie qui se manifeste par les informations, accumulées dans l’ADN, sur tous les stades d’évolution passée et future de la vie sur terre. De la même façon, il y a une continuité psychologique qui se manifeste dans les symboles et mythes communs à toutes les civilisations et que Jung [28] désigne sous le vocable d’archétypes. Il y a, aussi, ces rêves d’eau, la vie sexuelle, le sommeil, tous ces états tendant vers la régression intra-utérine et bien au-delà vers l’origine de la vie. Les canaux par lesquels la molécule d’ADN communique avec le cosmos, et reçoit les éléments du programme écrit avec les 4 lettres (A, C, G, T) dans la structure de la double hélice, sont les métaux. Chaque métal reçoit un type d’énergie bien précis et le transmet au support vibratoire qu’est l’ADN.
Dans le cas de la continuité psychologique, le lien avec le cosmos est réalisé au moyen de l’eau. La structure de l’eau qui est, comme nous l’avons montré [29] sensible à de faibles variations d’énergie cosmique, va se modifier de telle sorte qu’elle favorisera ou non le flux électrochimique dans les cellules nerveuses. Cependant, entre l’évolution biologique et l’évolution psychologique, il y a un lien évident. C’est le lien entre soma et psyché, entre corps et âme,… Ce lien devient plus apparent dans les rêves. L’interprétation des rêves peut être basée sur les vibrations du pendule [Réf. 22]. Dans ce cas, c’est l’évolution biologique qu’on suit. Les éléments rapportés (animaux, maisons…) dans le récit du rêveur correspondent, alors, à une liaison ADN-cosmos par l’intermédiaire des métaux. On retrouve des énergies semblables à celles de Mars, Soleil, Vénus…, c’est-à-dire, vibrant comme le Fer, l’Or, le Cuivre… Le nombre et l’amplitude de ces vibrations renseignent sur les transformations alchimiques possibles des énergies vibratoires.
On peut également baser l’interprétation des rêves sur les théories psychanalytiques. Dans ce cas, c’est l’évolution psychique que l’on suit. Les symboles ne sont plus attribués à des planètes ayant une certaine amplitude de vibrations, mais à un stade de développement psychologique où la correspondance qui revient le plus souvent est : ficelle, chemin, sentier… pour cordon ombilical, couloir, pièce, maison, mare… pour canal intra-utérien, placenta…
La plupart de ces symboles conduisent à une interprétation en rapport avec la naissance et ce qui la précède. Ces stades de l’évolution psychique vont projeter tout le devenir des transformations mentales du rêveur. Que l’interprétation soit basée sur l’énergie vibratoire ou sur les théories psychanalytiques, il n’en reste pas moins vrai qu’elle se rapporte dans tous les cas à des schémas d’évolution d’une vie embryonnaire influencés par des forces cosmiques, reçues directement ou transmises à travers symboles et mythes.
Symbolisme de l’eau
Si les bases scientifiques comme les bases psychologiques d’interprétation des rêves nous ramènent toujours à l’eau, eau support des énergies vibratoires ou eau milieu des premières manifestations de la vie, c’est que l’eau est bien cette « materia prima » des alchimistes, cette mère des éléments et de toutes les créatures [30]. C’est d’elle que tout provient et dans laquelle tout est contenu. Elle a particulièrement hanté l’imagination des poètes : Narcisse à la fontaine, livré à la contemplation de lui-même, le cygne, symbole d’une lumière sur les eaux et d’un hymne à la mort…, autant d’images et de symboles analysés dans l’Eau et les rêves de G. Bachelard [31].
Souvent, l’eau est associée aux ténèbres, à la nuit…, à la mort. C’est le moyen par lequel l’imaginaire du poète et le corps astral du rêveur sont entraînés dans le cosmos. L’eau est l’élément dans lequel le rêveur va fondre ses images et le poète mélancolique dissoudre ses peines. Nombreux sont les exemples tels le Lac de Lamartine ou celui d’Edgar Poe où l’eau a servi de dissolvant aux malheurs et chagrins des poètes romantiques. L’allusion à une eau qui dissout, une eau qui fait fondre les malheurs et qui en même temps les transcende, les « cosmise », nous rappelle la nécessité d’avoir un stress, un choc psychologique ou physique pour pouvoir subir une mutation sur le plan des énergies vibratoires. C’est dans la souffrance que l’on peut se surpasser.
Pendant le stress, toutes les énergies vibratoires sont fondues dans la « materia prima ». Il est alors possible d’agir par la volonté pour augmenter le niveau vibratoire des énergies fondamentales (soufre, mercure et sel) au maximum, c’est-à-dire à 56 battements dans chaque direction qui dévie le pendule. A ce niveau ; la recombinaison des 3 énergies permet d’obtenir la pierre philosophale. Ce que les philosophes ont appelé pierre est le stade ultime de transformation de la « materia prima ». Cette substance unique, ce corps parfait est l’eau philosophique, qui n’est autre que la pierre. Mais, elle est aussi le solvant de toutes les autres substances énergétiques. Du reste, toutes les opérations alchimiques : distillation, sublimation, calcination, réverbération et coagulation ont lieu dans l’eau.
II va de soi que la pierre n’est ni or, ni argent, mais une grande vertu, une grande sagesse et que l’eau des philosophes ne mouillera pas les mains. Tout ce symbolisme nous incite à écarter tout le charlatanisme et toute la sorcellerie qui se font greffés autour de l’alchimie et de la tradition. Nous sommes aujourd’hui coupés du cosmos où se situent les racines profondes de notre inconscient, empêtrés dans les problèmes dérisoires créés artificiellement par la société, la civilisation, les systèmes économiques, politiques… Notre salut est dans un raffermissement des liens avec le cosmos. Ces liens sont en nous. Ils nous hantent, la nuit, dans nos rêves. Nous pouvons les exprimer de mille et une façons par des symboles, des mythes, des rites… Dans tous les cas, ils exigent de nous un effort tenace, une pensée créatrice, une volonté de briser la censure et l’oppression dans lesquelles nous maintenons notre inconscient.
La transparence entre conscient et inconscient, l’harmonie entre imaginaire et réel, la grande vertu prônée par les alchimistes…, sont en nous, et il ne tient qu’à nous de les mettre en pratique pour établir la liaison cosmique et donner un sens à la vie.
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Mohamed Mathlouthi est actuellement retraité de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Il est président de l’Association Andrew VanHook pour l’avancement des connaissances sur les sucres. Il est également consultant en technologie alimentaire, en technologie du sucre et en conservation des aliments. Ses recherches antérieures portaient principalement sur la chimie physique des solutions glucidiques et la cristallisation des sucres et des polyols. Leur publication la plus récente est « Laser Raman Spectroscopic Study on Nicotine and Nicotine-Inhibitor Mixtures in Aqueous Solution and the Role of Water in their Taste » (Étude spectroscopique Raman au laser sur la nicotine et les mélanges d’inhibiteurs de nicotine en solution aqueuse et le rôle de l’eau dans leur goût).
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1 M. Mathlouthi, 3e millénaire n° 16, 4-12.
2 M. Mathlouthi, Food Chemistry 13 (1984) 1-16.
3 M. Mathlouthi et D.V. Luu, XII` Congrès International des glucides, Vancouver 1982.
4 A. Selawry et O. Selawry, Die Kop-ferchlorid Kristallisationen in Naturwissenschaft und Medizin, Gustav Fischer Verlag, Stuttgart, 1957.
5 E. Guillé, 3e millénaire, n 9, 1983, 82-90.
6 G. Guilpin, 3e millénaire (ancienne série), no17, photo de la dernière page de couverture.
7 D. Simonnot, 3e millénaire, no 17.
8 C. Luu, Thèse Pharmacie, Montpellier, 1974.
9 R. D. Laing — La Politique de l’expérience, Stock plus, 1980 ; —The voice of experience, Penguin Books, 1982.
10 F.-H. Stillinger, Nature, 209 (1980) 451-457.
11 G. Nemethy et H.-A. Scheraga, J. Chem. Phys. 36 (1962) 3401-17.
12 L. Pauling, Chem. & Eng. News, 24 (1946) 1064-1065.
13 L. Pauling, Science, 134 (1961) 1521.
14 P. Etevenon, 3e millénaire, no 17.
15 H.-E. Himvoich, SS. Kety et J.-R. Smythies, Amines and Schizophrenia, Pergamon, London, 1967.
16 S.-P. Gupta, P. Singh et M.-C. Bindal, Chem Rev. 83 (1983) 633-649.
17 M. Mathlouthi, 3e millénaire, n° 16.
18 R.-M. de Vré, Progr. Biophys. Molec. Biol., 35 (1979) 103-134.
19 Y. Rocard, Le Pendule explorateur, Ed. Erz, Paris, 1983.
20 E. Guillé, 3e millénaire, n° 16.
21 P. Tompkins et C. Bird, The Secret life of Plants, Plinguin Books, Londres, 1974.
22 E. Guillé, 3e millénaire, no 5.
23 D. Koulack, Science et Vie, 142 (1983) 56-63.
24 M. Safouan, L’inconscient et son scribe, Seuil, Paris, 1982.
25 D.R. Hofstadter, Gödel, Escher, Bach : an Eternal Golden Braid, Vintage Books, New York, 1979.
26 T. Ferenczi, Thalassa, Psychanalyse, des origines de la vie sexuelle, Payot, Paris, 1966.
27 E. Guillé, L’Alchimie de la vie, Édition du Rocher, Paris 1983.
28 C.G. Jung, Essai d’Exploration de l’Inconscient, Édition Gontier, Paris, 1979.
29 M. Mathlouti, 3e millénaire, n° 16.
30 C.G. Jung, Psychologie et Alchimie, Buchet-Chastel, Paris, 1970.
31 G. Bachelard, L’eau et les rêves, José Corti, Paris, 1984.