L’apprenti est immédiatement introduit en situation de danse, dans une globalité chorégraphique. En même temps que les positions de base, il doit se pénétrer de la mélodie centrale des gender (métallophones), des figurations rythmiques des tambours, des différentes cadences des gongs. Lorsqu’il sera appelé à danser au temple, il devra interpréter la musique avec son corps tout en commandant l’intensité et le tempo de celle-ici, suivant un système de coordination extrêmement structuré. Chaque geste est alors hiéroglyphe : mouvements brefs de la tête et des yeux, arrêts brusques changements soudains de direction, séries de petits pas en staccato ponctuent la mélodie et constituent autant de signaux, d’appels aux musiciens, déterminant des changements de rythme, des pauses, des accélérations, au sein d’une parallélité frémissante où accent musical et geste fusionnent pour ne former qu’une seule impulsion. L’objectif du maître est donc de déclencher chez l’élève une réponse corporelle automatique aux modulations syncopées de l’orchestre…
Zéno Bianu : Bali : la mystique ondulatoire
