Sharifa Goodenough : L'accomplissement des désirs

Le souhait, le désir, d’où vient-il ? Nait-il en nous ? Nous vient-il du dehors ? Dans quelle mesure sommes-nous responsables de son accomplissement ? Suffit-il d’avoir un désir, n’importe lequel, pour que l’accomplissement en soit souhaitable ? Sommes-nous peu responsables du désir en lui-même mais très responsables de son accomplissement ? Ou bien la destinée en décide-t-elle pour ou contre nos vœux ?

Jean Klein : Dépasser la dualité

Le corps et le mental ne contiennent jamais la réponse. Ce sont eux qui créent la question et ainsi nous ne pouvons jamais espérer une réponse de ce côté. Elle devient claire, lorsque ces derniers sont complètement résorbés dans le silence. Alors, le corps et le mental se sont intégrés dans le silence, il n’y a plus de question.

Swami Hridayananda Sarasvati : Raja Yoga 8

Pour la majorité des gens il n’est pas nécessaire d’étouffer tous les désirs, mais il s’agit au moins d’essayer de supprimer ceux qui agitent le plus le mental. Cela vous ne pouvez le comprendre, vous ne pouvez identifier ces désirs qu’en scrutant votre mental. Car il n’est pas possible de supprimer ces désirs à force de volonté. Si vous employez à cela la volonté, vos désirs ne seront que refoulés et ils reviendront avec une force décuplée. En effet, si vous supprimez un désir à force de volonté, vous vous apercevrez vite qu’il revient, peut-être sous une autre forme, et l’équanimité ou le renoncement ne seront qu’une fuite. Si les gens avec lesquels vous vivez vous gênent parce qu’ils vous donnent trop de travail, vos parents, votre mari ou votre femme, qui que ce soit, et que vous fuyiez ces obligations en disant : « J’ai renoncé au monde » et si, à ce moment-là, vous vous attachez à quelqu’un d’autre, vous serez pareil à un enfant qui rejette un jouet auquel il était attaché pour s’attacher à un autre.

René Fouéré : Le désir de sécurité, la pensée et ses images

Krishnamurti dit, en substance, que si la pensée forme des images, c’est parce que ces images, possédant une stabilité dans le temps, satisfont chez l’individu humain un besoin de sécurité que les êtres ou objets réels, qui sont toujours instables, ne parviennent pas à satisfaire au même degré. L’image, en somme, serait un masque rassurant, construit avec les éléments du passé, qui aurait pour objet de nous dissimuler les fluctuations réelles, souvent déconcertantes, sinon inquiétantes, des êtres et des choses présents. Il est certainement vrai que les images jouent ce rôle et que, par leur intermédiaire, la pensée, créatrice et manipulatrice d’images, est mise par l’individu au service de sa recherche d’un sentiment de sécurité.