Jacqueline Kelen : La femme dans la gnose

Aujourd’hui, on sait que les Gnostiques des premiers temps du christianisme vivaient librement et en égalité de communauté avec les femmes ; celles-ci n’étaient pas exclues, mais surtout avaient le même rôle : guérison des malades, enseignement spirituel, prophétisme… C’est surtout cette place de la femme que les Pères de l’Église et l’apôtre Paul ont critiquée et jugée intolérable ; ce sont eux qui ont chassé la femme de l’Église, tout en continuant à répéter (sans comprendre, ou est-ce schizophrénie ?) la belle métaphore de l’Église épouse du Christ, alors que l’Église n’était qu’une assemblée d’hommes.

Jacqueline Kelen : La femme, le désir et la peur

Il est difficile d’entrevoir des solutions à cette violence, à cette peur, car elles renvoient au cœur humain et non à une quelconque loi de sécurité. Au lieu de se construire un abri antiatomique, l’être humain a pour tâche urgente de s’ouvrir, de s’éveiller, de lâcher prise. Car avoir peur c’est presque toujours avoir peur de perdre, avoir peur de mourir.

Jacqueline Kelen : La femme oubliée…

Quand on lit les mythes que nous ont légués les grandes civilisations, on s’aperçoit combien notre mémoire est oublieuse, ou partiale, car les religions et les mythologies les plus anciennes nous offrent des figures de femmes non point ignorantes, passives, mais au contraire initiatrices, femmes d’amour et de connaissance qui guident l’homme et l’éveillent à un autre plan. Pourquoi a-t-on oublié cette Tradition de la femme initiatrice, cette souveraineté spirituelle qui est la part féminine dans nombre de mythes et de légendes ? Pourquoi un tel silence, un tel gouffre d’oubli ? On sait que « mythe » et « muet » ont même racine : de là à faire taire la femme…

Jacqueline Kelen : Un amour infini

Qu’elle se nomme Sophia, Hélène ou Séléné, Eve, Ennoia, Madeleine ou Marie, l’histoire est celle de la chute de l’Âme cosmique dans la matière, son également, ses épreuves ; la Beauté précipitée dans le monde humain, prise au piège du désir, de l’incarnation ; la Lumière endommagée, meurtrie, éparse, avant le retour au bleu du ciel, au Paradis Perdu (du Jardin d’Éden, avec Eve, la Vivante, au jardin de la Résurrection, avec Mag­deleine). Avatars, réincarnations, avant le retour au Principe. Cycle de l’eau, de l’âme, de la vie : de la pluie qui tombe, fécondant la terre, à l’eau qui s’évapore et, sublimée, regagne l’éther.

Jacqueline Kelen : Amour, acte de transfiguration

Tout se passe comme si, dans notre société occidentale, et dans une société patriarcale, les hommes parlaient du corps de la femme, de sa sensualité, de son plaisir, pour éviter de dire leur propre corps, leurs propres sensations. Le corps de la femme paraît renvoyer, plus qu’un miroir, une interrogation, voire une provocation à leur propre corps, à leur sensibilité. On sait comment, dans les religions monothéistes où la divinité revêt un aspect masculin et dans les sociétés gouvernées par des valeurs masculines, la femme, et d’abord dans son corps, a été étouffée, domestiquée, niée…