Jean-Louis Victor : L’étrange cas de Lesage

« Ce qui frappe tout d’abord le spectateur devant le tableau de Lesage, c’est la profusion, la richesse prodigieuse, l’originalité des ornements et la minutie presque acrobatique du détail. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette habileté, et il suffit de se reculer un peu pour se rendre compte que la composition d’ensemble est impeccable, les coloris sont harmonieux et les masses s’équilibrent parfaitement. Ce chef-d’œuvre de patience, cette miniature d’une finesse unique en son genre se révèle à l’examen d’ensemble un grand tableau admirablement composé dont peu à peu le charme vous envahit, charme étrange, inquiétant, qui, si vous le laissez agir, fera paraître à vos yeux éblouis une immense et merveilleuse construction architecturale conçue dans on ne sait quelle lointaine planète ? C’est un temple avec ses voûtes, ses colonnades, le détail de ses galeries et de ses frises. C’est la façade d’un hallucinant palais des Mille et une Nuits qu’on aurait entièrement terminée et posée sur le sol et qui, peu à peu et d’un seul bloc, s’élèverait lentement vers le ciel ! Où est l’auteur mystérieux de cet angoissant palais, quel est le génial architecte de ce temple inconnu ? »

Simone de Tervagne : Un phénomène de la clairvoyance: Madame Fraya

Avec la même facilité qu’on raconterait un événement auquel on vient d’assister, Mme Fraya raconte une individualité inconnue d’elle, sans plus d’efforts que s’il s’agissait de la plus banale conversation. On peut l’interrompre dans le cours de l’exposé des connaissances intuitives, l’intuition cesse alors de fonctionner et la raison entre en scène, puis, aussitôt après, l’activité reprend. Mme Fraya représente un être de cerveau très évolué, dans lequel la fonction de lucidité s’est organisée au même titre que celle de l’intelligence consciente. Cela lui permet de contraindre son intuition à une somme de travail que beaucoup de personnes n’oseraient pas demander à leur raison.

le professeur R. Tocquet : Docteur Eugène Osty directeur de de l'Institut Métapsychique International de 1935 à 1938

On appréciera encore mieux la grandeur de son œuvre en apprenant que le Dr Osty accomplit à l’I.M.I. un véritable apostolat. Il eut, sans doute, à vaincre de grandes difficultés matérielles, mais il dut surtout lutter contre l’indifférence, la sottise, l’incompréhension et l’envie.

Jacques Brosse : Alan Watts, histoire d'un échec

En effet, ce sursaut de révolte, commun à tous les adolescents, avait entraîné le jeune Watts dans une quête passionnée de connaissances essentielles — de la Connaissance tout court. Non seulement, à quatorze ans, il lit Lao Tseu et Vivekananda, les Upanishad et la Bhagavad-Gîta, mais, payant de sa personne, il pratique la respiration profonde du Yoga, puis s’engage même tout seul dans les périlleux exercices du Raja Yoga, lesquels le conduisent promptement à l’infirmerie de son collège. Il cherche et finalement, par hasard comme toujours, il trouve. Un livre sur l’enseignement du Bouddha l’éclaire ; entre les pages jaunies, il découvre un prospectus avec une adresse, celle de la Buddhist Society fondée en 1924 à Londres par Christmas Humphreys. Existait donc tout à côté de lui ce à quoi il aspirait, le lien avec le lointain Extrême-Orient.

le professeur Robert Tocquet : Docteur Gustave Geley directeur de l'Institut Métapsychique International de 1919 à 1924

Le Dr Geley ne fut pas seulement un expérimentateur hardi, il fut aussi un théoricien de la métapsychique, disons, plutôt, un métaphysicien du paranormal. Il croyait à une sorte d’évolutionnisme providentiel et moral et il tenta d’asseoir ses idées sur des bases scientifiques et métapsychiques. Dans ses conceptions, les phénomènes paranormaux n’apparaissent plus comme des faits aberrants, mais viennent, au contraire, s’insérer harmonieusement dans le déroulement régulier des choses.

le Professeur R. Tocquet : Charles Richet, un pionnier de la science métapsychique

En métapsychique, Charles RICHET s’attacha surtout à établir la réalité des faits, à rechercher les conditions de leur obtention ; les théories ne l’intéressaient guère, car, disait-il avec raison, « elles me paraissent d’une fragilité effarante ». Certains métapsychistes, qui, de nos jours, considèrent essentiellement le paranormal comme matière à dissertation et sujet à de subtils jeux de l’esprit, feraient bien de méditer les paroles du Maître.

Robert Tocquet : Leonid Leonidovitch Vassiliev

La suggestion à distance pourrait acquérir une importance énorme, insoupçonnée jusqu’à présent, pour la science et la vie, si la liaison télépathique se réalisait, comme nous l’estimons par nos expériences, grâce à une forme d’énergie ou à un facteur inconnu de nous, inhérent seulement à la forme supérieure de la matière. La constatation de l’existence de ce facteur ou de cette forme d’énergie aurait une importance égale à celle de la découverte de l’énergie nucléaire

Swami Ritajananda : Swami vivekananda et son message

« Enraciné dans le passé, et pourtant moderne », tel est l’hommage que lui rend le Pandit Nehru — et là en effet résident le charme et la grandeur de Vivekananda. L’homme d’aujourd’hui, quel que soit l’intérêt qu’il porte aux Anciens, est rempli de scepticisme à l’égard des valeurs religieuses du passé. Mais le Swâmi, bien que cent pour cent moderne et prêt à honorer la raison plus que l’émotion, montre par sa conception de la spiritualité, par sa grande vénération de tous les prophètes de la terre et sa profonde connaissance des Ecritures, l’aptitude extraordinaire qu’il avait de percevoir, derrière toutes choses, le courant de la religion éternelle.

Nine Grandi : Alexandra David-Neel Telle que je l'ai connue

Qui était-elle ?…
On en a beaucoup parlé. Les grands hebdomadaires lui ont consacré des colonnes entières. La radio et même quelquefois la télévision lui réservaient de nombreuses séquences. Pourtant personne, ou très peu de personne, l’ont vraiment connue ; il est vrai qu’elle ne se livrait jamais — ou très rarement. J’ai eu le privilège de vivre auprès d’elle à diverses reprises ; c’est ainsi que j’ai pu quelques rares fois découvrir, à travers ses récits, ses expériences de tous ordres, l’Etre qui se cachait sous des dehors pas toujours aimables !…