Pierre-Henri Meunier : Hildegarde De Bingen 1098-1179, une maitresse-femme

(Revue Le chant de la licorne. No 15. 1986) Bien que peu connue en France, sainte Hildegarde de Bingen, bénédictine du XIIème siècle, mérite d’être connue pour l’intense rayonnement qu’elle a eu de son temps sur ses contemporains, dans des domaines aussi variés que la spiritualité, la politique ou la médecine. Non seulement les traces […]

Éric Marié : Paracelse

(Revue Le chant de la licorne. No 14. 1986) En France, non seulement la vie, mais également l’œuvre de ce précurseur génial que fut Paracelse, ne préoccupe guère actuellement que les curieux, les amateurs d’insolite, voire, comme nous l’avons tristement constaté à certaines occasions, les opportunistes qui, sans s’être donné la peine de le lire, […]

Gérard de Sorval : René Guénon ou la voie métaphysique

Le retour à la connaissance intégrale n’est possible qu’en revenant aux sources universelles de la métaphysique. Tout redressement n’est en effet possible qu’à partir d’un retour à la métaphysique pure : ce qui est métaphysique, c’est ce qui ne change pas, et c’est encore l’universalité de la métaphysique qui fait son unité essentielle, exclusive de la multiplicité des systèmes philosophiques comme de celle des dogmes religieux, et par suite de sa profonde immutabilité. Il ajoute que la métaphysique pure étant par essence en dehors et au-delà de toutes les formes et de toutes les contingences, n’est ni orientale ni occidentale, elle est universel­le…

Hazrat Inayat Khan et son œuvre

Une grande partie de l’enseignement Inayatien, quand on le regarde dans son ensemble, vise à cultiver la pensée. Mais non pas la pensée dans le sens habituel du terme. Non pas cette culture que l’on pratique dans les Écoles et les Universités où l’on apprend à approfondir tel ou tel sujet limité, où l’on s’entraîne à une certaine méthode d’investigation. Cela n’est pas inutile, mais ne peut mener, là aussi, qu’à un but limité, duquel l’esprit devient pour ainsi dire captif. Une pensée ainsi prise au piège ne peut remplir le grand dessein de la vie humaine. Cultiver la pensée à la manière Soufie veut dire la libérer des conditionnements qui la tiennent entravée. Ces conditionnements sont de deux sortes : les émotions qui proviennent de notre ego, et les habitudes anciennes de penser que nous avons acquises au cours de notre vie. Cette libération est essentielle, parce que c’est seulement une pensée libérée qui peut nous per­mettre de toucher cette Vérité qui est Dieu, qui est la Spiritualité, qui est le Bonheur et la Paix.

le Professeur Robert Tocquet : Camille Flammarion 1842-1925 pionnier de la métapsychique

Camille Flammarion, qui est surtout connu comme astronome, consacra néanmoins une grande partie de son activité aux études psy­chiques. Dans ses Mémoires biographiques et philosophiques d’un Astronome, il raconte son anxiété lorsque, âgé de 7 ans, il croisa un enterrement. Et il posa cette question à un camarade : « Est-ce que je mourrai aussi ? » Sur la réponse affirmative de son ami, il répliqua : « Ce n’est pas vrai, on ne doit pas mourir. » Et il rêva à cela plusieurs jours, plusieurs semaines, plu­sieurs mois. « La conviction que la mort n’existe pas, écrit-il, a continué de dominer mon esprit. C’est un mystère à résoudre et l’on n’y est guère plus avancé à soixante ans qu’à sept ans. Mais l’idée innée reste la même : Nous ne pouvons pas être détruits. »

L.J. Delpech : G. Calligaris

G. Calligaris était le fils d’un médecin d’Udine dans la province de Frioul; il eut deux frères dont l’un mathématicien; il prit la même carrière que son père, c’est-à-dire médecin, et poursuivit des études à Rome avec le célèbre docteur Mingazzini. Quand les universitaires durent prêter le serment d’allégeance au fascisme, il refusa, et se retira dans la clinique que son père avait à Udine. Un de ses frères s’occupait de la partie matérielle de l’établissement avec sa fille. Lui-même était aidé par sa fidèle secrétaire Nucci Toppani, une ancienne malade qu’il avait sauvée d’une encéphalite léthargique au moment où une épidémie de cette maladie avait envahi l’Europe. Le Docteur Calligaris lisait parfaitement le français : ses auteurs préférés étaient E. Zola et P. Loti; tout en comprenant notre langue il lui était impossible de la parler et nos dialogues étaient exprimés chacun dans sa propre langue.

Parapsychologie et philosophie entretien L.-J. Delpech et R. Amadou

Le premier point de vue, c’est celui de la définition signalétique. On détermine de quoi il s’agit en gros et cette définition conditionne la recherche.
Et puis, vient, secondement, la définition idéale. Elle est toujours à chercher. Léon Brunschvicg a montré que c’est une illusion de croire l’avoir trouvée. On ne pourrait, en effet, fournir une définition exhaustive d’une discipline que quand elle serait achevée. Or, toutes les disciplines sont en route

Jean-Pierre Lombard : Me Eckhart : le procès de la gnose

Prendre la pensée d’Eckhart telle qu’elle se donne c’est tenter d’en saisir le pouvoir transformateur pour notre conscience. Il s’agit après tout de toujours la faire naître cette conscience, de la porter au niveau transcendental qui la libère. C’est là un problème éternel, sans passé ni futur, même s’il s’inscrit dans une histoire. Et le Thuringien le place au cœur des thèmes traités en ses sermons, sans cesse il revient à cette mutation de la conscience qu’il nomme naissance du Fils en nous.

Marcus : Louis-Claude de Saint Martin, le « philosophe inconnu »

Contenant Dieu mieux que ne le contient le Monde, il ne doit pas le demander à celui-ci. C’est pour cela qu’aucun argument tiré de la nature n’a la puissance de démontrer Dieu à l’homme. L’homme n’a que faire de cette démonstration externe. La meilleure de toutes, il la porte en son sein, c’est l’empreinte de Dieu dont il est émané.

Jean-Louis Victor : L’étrange cas de Lesage

« Ce qui frappe tout d’abord le spectateur devant le tableau de Lesage, c’est la profusion, la richesse prodigieuse, l’originalité des ornements et la minutie presque acrobatique du détail. Mais il ne faut pas s’arrêter à cette habileté, et il suffit de se reculer un peu pour se rendre compte que la composition d’ensemble est impeccable, les coloris sont harmonieux et les masses s’équilibrent parfaitement. Ce chef-d’œuvre de patience, cette miniature d’une finesse unique en son genre se révèle à l’examen d’ensemble un grand tableau admirablement composé dont peu à peu le charme vous envahit, charme étrange, inquiétant, qui, si vous le laissez agir, fera paraître à vos yeux éblouis une immense et merveilleuse construction architecturale conçue dans on ne sait quelle lointaine planète ? C’est un temple avec ses voûtes, ses colonnades, le détail de ses galeries et de ses frises. C’est la façade d’un hallucinant palais des Mille et une Nuits qu’on aurait entièrement terminée et posée sur le sol et qui, peu à peu et d’un seul bloc, s’élèverait lentement vers le ciel ! Où est l’auteur mystérieux de cet angoissant palais, quel est le génial architecte de ce temple inconnu ? »