Radha Burnier : La théosophie et Krishnaji

La pleine signification et les implications du fait d »‘inconditionner » le mental étaient apportées aux grands auditoires partout dans le monde auxquels Krishnaji, puissamment mais patiemment, dévoilait les processus secrets du soi et la mystérieuse influence du temps. Il a montré, comme dans un clair miroir de cristal, que le conditionnement est connaissance, habitude, temps ; croyance, conformité, plaisir ; soif de pouvoir, solitude, et dépendance ; en fait, une hydre aux mille têtes. Le miroir montre en profondeur ce que l’esprit de l’auditeur, non accoutumé à soutenir la vigilance, a besoin d’apprendre au sujet de lui-même afin de se libérer.

P. Krishna : Krishnamurti était-il un théosophe ?

Nous n’avons pas besoin de croire en une chose lorsque nous ne savons pas si elle est vraie. Nous ne « croyons » aux murs qui entourent notre chambre : nous voyons qu’ils existent ! Mais nous n’avons pas vu Dieu, ainsi certains croient en l’existence de Dieu, et d’autres ne le font pas. Pour une personne qui est en quête de la vérité, les croyances sont comme des théories au sujet de l’inconnu. Être en accord ou en désaccord avec une croyance a très peu de valeur pour l’homme qui cherche la vérité. Le fait même qu’on cherche la vérité implique le fait qu’elle n’est pas connue. Un esprit vraiment religieux pose en principe que Dieu, la Vérité et la Réalité sont l’inconnu, et cherche à le découvrir

Jack G. Patterson : Nos enfants peuvent nous instruire

Notre individualité qui se réincarne, le Soi Supérieur a, à un niveau spirituel, une vie personnelle riche et fertile, construite à partir d’une longue série de vies. Quitter la béatitude et la perfection de ce monde-là pour entrer dans les limitations d’une incarnation physique est un « sommeil et un oubli ». Les Grecs appelaient cela « boire les eaux du Léthé ». Mais le poète précise que cet oubli n’est pas complet parce que, de ce niveau spirituel que nous devons perfectionner tout au long de cette vie terrestre, nous amenons avec nous nos capacités et nos expériences incomplètes.

H. van der Hecht : Vivre plus intensément la théosophie avec Krishnamurti

Il émane de Krishnamurti, même en vidéo – à défaut de sa présence vivante que nous n’avons plus – une force et un rayonnement de sagesse qui touchent profondément. Il incite efficacement chacun à mettre de l’ordre dans sa vie intérieure, à trouver l’harmonie, à vivre véritablement. Il enseigne en interrogeant, en obligeant à trouver soi-même les réponses…

Muriel Daw : Par delà les opposés bien-mal / noir-blanc/ naissance-mort / jour-nuit/ jeune-vieux

Plus on s’éloigne des extrêmes, plus on est libre. Il est merveilleux de ne pas être, par contrainte, séduit par un raisonnement, de ne pas sentir qu’on doit prendre parti. C’est seulement l’égo avide qui a besoin d’avoir une opinion et d’arriver à une conclusion. Seul l’égo personnel a besoin de se « reposer sur un principe ».

N. Sri Ram : Le chant de la vie

C’est parce que la vie est essentiellement une unité, bien que les éléments et forces par lesquelles elle s’exprime soient multiples dans leur harmonie, qu’il y a tant de beauté dans la manifestation. Le sens de la beauté ne peut avoir sa source dans le raisonnement ou dans un processus purement mental. Il est plus inclusif et plus fondamental que ces processus. L’unité qui existe dans la Vie cherche à étendre son harmonie dans tout le cosmos, et dans chaque être individuel. Il y a, parmi les divers processus de la Nature, une tendance vers la beauté, une intelligence toujours présente qui opère de manière extrêmement subtile, et apporte, dès qu’une voie lui est ouverte, toute l’harmonie possible.

Antonio Girardi : Vivre au bénéfice de l'humanité

Aujourd’hui, pour l’être humain qui a du bon sens, il ne s’agit pas exactement de refuser ce qui existe pour atteindre un improbable état futur de perfection, mais plutôt d’accepter pleinement l’état actuel des choses, sur tous les plans (à commencer par sa propre réalité individuelle), pour exprimer dans le concept ici et maintenant les aspects lumineux de l’existence, ceux qui naissent de la réalisation d’un pont concret entre les émotions, les sentiments, la pensée et les idéaux. L’être humain récupère ainsi le sens de sa profonde unité et réalise en lui-même ce que nous pourrions définir comme la voie réelle, qui est liée à une acceptation totale de la vie et à une prise de conscience de la fausseté de la distinction rigide entre réalité matérielle et réalité spirituelle.

Radha Burnier : Apprendre à être satisfait

Nous pouvons admettre que, pour éviter les grandes souffrances, nous devons nous libérer du désir insatiable. Mais les grandes souffrances ne sont que les formes concentrées de tous les petits moments de tristesse, de mécontentement et de manque que nous expérimentons jour après jour. Accumulés, ils deviennent visibles, mais quand ils sont le tissu de la vie quotidienne, nous ne remarquons pas ces petites choses et ne sentons pas que nos petits manques causent tous les problèmes. Cela ne veut pas dire qu’on ne doive pas se procurer ce qui est nécessaire. Une nouvelle bouilloire dans la cuisine peut être nécessaire, et on peut se la procurer. Mais si nous croyons que le fait d’avoir cette bouilloire va nous rendre plus heureux, c’est une idée complètement fausse. C’est une forme d’ignorance d’associer la bouilloire ou tout autre chose avec notre bien-être.

N. Sri Ram : Manas et bouddhi

Le mental qui est en rapport avec la matière est appelé, dans la philosophie hindoue, MANAS ; mais le mental en rapport avec l’esprit est nommé BOUDDHI. C’est un seul mental, une seule conscience, mais avec deux aspects tournés dans deux directions. En général, « Bouddhi » est traduit par « Intuition spirituelle ». C’est la cause spirituelle qui connaît intuitivement. Le mot Bouddhi est apparenté à celui de Bouddha, qui signifie « l’illuminé » ou « éveillé ». Bouddhi donne l’illumination complète. Dans la philosophie hindoue il y a plusieurs systèmes, mais tous font cette distinction fondamentale entre Bouddhi et Manas. Ces deux principes sont toujours inclus dans la constitution de l’homme. La conscience en nous est une, il n’y a pas plusieurs consciences en nous. Mais il y a deux aspects, deux modes d’action de notre conscience.

N. Sri Ram : La véritable nature de l'homme

La nature de la conscience dans son essence, c’est de recevoir des impressions. Actuellement je ne pense pas du tout, je me borne à vous regarder. Je reçois des impressions de vous tous qui êtes là, de cette pièce, de sa forme, des couleurs qui y sont. Donc la conscience, à l’opposé de la pensée, n’est que la capacité de recevoir des impressions. Non seulement elle reçoit ces impressions, mais elle les retient et la conservation de ces impressions, de ce qui s’est produit, c’est la mémoire. J’ai reçu tant d’impressions de tellement de choses depuis ma naissance, mais, qu’est-ce qui maintient ces différentes impressions comme si elles étaient enfermées dans un sac ou dans une boîte au lieu de se dissiper ?