Roland de Miller : Garder l'esprit sur terre

Si le mouvement écologique est depuis un an environ au creux de la vague, c’est peut-être la conséquence d’un manque de considération de la part de ses militants pour le « cosmique » qualifié par ces mêmes militants, avec dédain, de « mystique ». La faillite du mouvement écologique pourrait provenir de son projet qui demeure, en effet, uniquement économique et politique. Ici comme ailleurs, la question spirituelle ne pourra manquer d’être posée.

Gérard Blanc : Sagesse de l'eau

Tout ce qui existe sur Terre est une manifestation du flux et de l’organisation de l’énergie. Le système fermé de la thermodynamique classique — qui n’échange ni énergie ni matière ni information avec son environnement — totalement coupé du monde extérieur, est une abstraction des physiciens. Tout système sur terre est au contraire un système ouvert en relation permanente avec son environnement qui le modifie en permanence et qu’il modifie en retour.

Roland de Miller : L'écologie une science devenue une culture

L’écologique doit s’ancrer dans le plus vrai, le plus profond de la personne individuelle, du corps social et de la vie quotidienne, de la manière la plus concrète et la plus spontanée. De plus en plus de personnes venues d’horizons variés entreprennent de faire cette démarche de mutants. Les militants piétinent et les écologistes sont agaçants quand ils oublient les sources et les fondements de la pensée écologique, libertaire et non-violente.

Roland de Miller : Le Sentiment de la Nature

Les techniques du mieux-être ou de plus-être (concernant la santé physique et psychique) existent, relativement codifiées et transmissibles, mais le changement intérieur, au-delà des régimes alimentaires ou des recettes techniques, les qualités de cœur, l’ouverture spirituelle, ne sont pas facilement accessibles à un grand nombre d’individus. Les obstacles n’en soit pas politiques ni sociaux, mais idéologiques, psychologiques, spirituels. Tant que les scientifiques rejetteront dédaigneusement les « mystiques » et toute approche de type spirituel, on n’aura pas fait la rupture fondamentale avec l’idéologie de la société industrielle qui est le matérialisme. Celui-ci est le piège véritable de la technostructure toute puissante, l’atmosphère et la condition culturelle du totalitarisme technicien. Comme l’écrit d’une manière imagée et expressive Fritjof Capra dans Le Tao de la Physique : « Les mystiques comprennent les racines du monde mais non ses branches; les scientifiques analysent ses branches mais ignorent ses racines. La science n’a pas besoin d’une vision mystique et le mysticisme se passe de la science; mais l’homme a besoin des deux ».

Micheline Flak : Thoreau, les arbres et nous

La préoccupation essentielle de Thoreau était de se mettre en résonance avec la vie universelle. Cette plénitude, il tâchait de l’apprendre au jour le jour, au contact des mille et une rencontres des bois, des champs, des cours d’eau, et des gens simples de son entourage immédiat. Le Journal, immense réservoir d’où est sortie toute l’œuvre, témoigne de son effort incessant pour faire de lui l’instrument parfait, le « Stradivarius » où puissent se jouer les harmonies du monde…