Jean-Louis Siémons : NDE le modèle de la théosophie de Mme Blavatsky

Le modèle explicatif présenté ici, très schématiquement, s’inscrit dans un système très élaboré de représentation du monde et de l’homme formulé, au XIXe siècle, sous le nom général de Théosophie, par Mme Blavatsky (1831-1891) et son principal disciple W.Q. Judge (1851-1896). Dans leurs écrits (encore très mal connus de nos jours), ces auteurs se proposaient de dégager l’ésotérisme des grandes religions et philosophies, avec les prolongements pratiques qui s’imposent pour la vie humaine, individuelle et collective. L’origine des connaissances était essentiellement attribuée à des maîtres orientaux, dont Mme Blavatsky se disait disciple. Dans un climat de matérialisme grandissant, et face à un spiritisme envahissant (et rudimentaire dans ses théories explicatives), la Théosophie a fait beaucoup pour éclairer l’expérience de la mort (et l’itinéraire posthume de l’âme) en se fondant sur une description de la vie consciente de l’homme, qui demeure, aujourd’hui encore, comme un modèle de psychologie transpersonnelle (bien avant la lettre). Point important à retenir: les analyses présentées ne doivent rien à des spéculations personnelles des auteurs, ou à des emprunts à la psychologie contemporaine. Elles sont offertes comme découlant de faits expérimentaux, d’observations directes, gui sont à la portée de certains yogis entraînés. L’identité de ces derniers n’est pas révélée, vu qu’elle ne saurait rien ajouter à la crédibilité de l’ensemble: seule doit compter ici la logique interne du modèle et son pouvoir d’explication face au vécu des NDE.

Jean-Louis Siémons : La science et le problème de l’après-vie

Au début, mes études au lycée m’ont porté vers la médecine, qui est une manière d’être humaniste, mais j’ai bifurqué vers la chimie biologique et finalement vers la physique sans renoncer à mes autres intérêts. La science ne nous oblige pas à renoncer à étudier ce qu’est l’homme et ce qu’il fait sur la terre. Donc, avec mes études scientifiques — j’ai deux doctorats — j’ai continué mes études spirituelles. J’ai étudié de très prés des livres comme la Bhagavad Gîta qui est considéré comme l’évangile de l’Inde, et pour mieux étudier ce livre profond, j’ai commencé à apprendre le sanskrit. De nos jours, il n’est plus surprenant de rencontrer des scientifiques qui s’intéressent à autres choses aussi. Oppenheimer a été pour nous l’un des premiers en Occident à s’intéresser à l’Inde et à la Bhagavad Gîta. De nos jours, on trouve des gens comme Fritjof Capra et d’autres. On n’a plus besoin aujourd’hui, en tant que scientifique, de justifier son intérêt pour des idées philosophiques et spirituelles.