Jean-Louis Siémons : La réincarnation, une croyance en forme de question

L’auteur de cet article plaide pour les rencontres fertiles, la réconciliation des tendances opposées. Car c’est un peu son expérience personnelle, à la suite d’incompatibles engagements pris au moment des choix de l’adolescence : s’enthousiasmer, au lendemain de la guerre, pour la sagesse orientale, et chercher à explorer les perspectives de la vie spirituelle et […]

Jean-Louis Siémons : Réincarnation - Le pour et le contre

(Extrait de La Réincarnation, Des preuves aux certitudes Éditions Retz 1982)  Chapitre Précédent  Premier Chapitre   Des preuves : pour et contre la réincarnation Étude critique À la recherche des preuves Un jour, un érudit bouddhiste voulut donner une preuve expérimentale de la réincarnation. Au cours d’un débat en présence du roi, il se donna la […]

Jean-Louis Siémons : De l'antiquité au christianisme - coup d’œil sur les avatars de la réincarnation

L’examen des modèles orientaux nous a fait toucher du doigt la diffi­culté du discours métaphysique. La doctrine peut tantôt affronter cou­rageusement les réalités de l’Être, en s’engageant dans des voies sibyl­lines pour le profane, tantôt demeurer dans le monde intermédiaire de l’allégorie, avec le risque permanent de tomber dans le « réalisme » où va se cantonner le catéchisme exotérique, en disant : « les âmes bonnes iront au ciel et goûteront le bonheur dans leur prochaine incarnation, les autres iront en enfer ». Sans prétendre que les modèles philoso­phiques, de l’hindouisme à la Théosophie, offrent toute-la-vérité sur l’itinéraire de l’être spirituel, nous y avons collecté au moins — dans des langages différents mais convergents — les principaux points forts où s’appuie toute la doctrine. On les retrouvera donc de quelque manière dans les autres schémas doués d’une certaine cohérence. Avec le parfum ajouté par le génie propre de chaque peuple.

Jean-Louis Siémons : Des modèles de réincarnation sans âme

Sans matière physique, nous avait-on affirmé, pas d’Esprit. Mais, la page se tourne : voici l’ère du matérialisme transcendant ; on apprend que la Matière avait justement une face cachée : l’Esprit. Aussi, soyons rassurés, le « Moi » ne se perdra pas. Dans un univers dont le tissu est indestructible, il réapparaîtra sans cesse. Comme l’ont cru les Chinois : « Tu revivras dans tes milliers de descendants. »

Jean-Louis Siémons : Le modèle théosophique de la réincarnation

Dans un article publié en 1889 « La mémoire chez les mourants » Mme Blavatsky cite un texte théosophique (datant de 1883) dont l’actualité saute aux yeux après les enquêtes du Dr Moody : « Au dernier moment, la vie tout entière est reflétée dans notre mémoire : elle émerge de tous les recoins oubliés, image après image, un événement succé­dant à l’autre. Le cerveau mourant déloge les souvenirs avec une impulsion de la dernière énergie et la mémoire restitue fidèlement chacune des impres­sions qui lui avaient été confiées pendant la période d’activité du cer­veau… Aucun homme ne meurt fou ou inconscient — comme l’affirment certains physiologistes. Même un individu en proie à la folie, ou à une crise de delirium tremens, a son instant de parfaite lucidité au moment de la mort, bien qu’il soit incapable de le faire savoir aux assistants. Souvent, l’homme peut paraître mort. Pourtant, après la dernière pulsation, entre le dernier battement de son cœur et le moment où la dernière étincelle de chaleur animale quitte le corps, le cerveau pense et l’Ego passe en revue en quelques brèves secondes l’inté­gralité de sa vie. Aussi parlez tout bas vous qui vous trouvez près du lit d’un mourant, en la présence solennelle de la mort. Tout spécialement observez le calme dès que la mort aura posé sa main moite et froide sur le corps. Parlez tout bas, dis je, de peur de troubler le cours naturel des pensées qui reviennent et d’empêcher l’activité intense du Passé projetant sa réflexion sur le voile du Futur… »

Jean-Louis Siémons : Le modèle bouddhiste de la réincarnation

Le bouddhisme est expert en analyse, en classement de toutes choses en catégories soigneusement répertoriées. Une simple approche de l’être humain suffit à montrer que tout en lui est impermanent : une composition d’éléments sans cesse fluctuants, que l’on réunit en cinq groupes, ou agrégats — les skandha. Énumérer leurs noms — forme (rupa), sensations (vedanâ), perceptions (samjña), formations mentales (samskâra), connaissance ou conscience (vijnâna) — équivaut à ne rien dire, si on n’ajoute pas au moins que ces skandha englobent toute l’expé­rience physique et psychique, tout le vécu de l’homme dans ce qu’il appelle sa personnalité et son corps.

Jean-Louis Siémons : La réincarnation : De l'animisme au spiritisme deux modèles « réalistes »

Avec les primitifs, on est « en présence d’hommes, et de femmes de chair et de sang », selon les mots de Jean Guiart, qui ont su construire une vision positive du monde qui les aide à affronter toutes les situations — en particulier la mort et ses conséquences. Pour nous, la mort c’est la fin absurde de tous nos efforts ; pour eux « la mort est à la fois un com­mencement, dans l’au-delà, et l’occasion d’un remplacement, chez les vivants »

Jean-Louis Siémons : La réincarnation à l'ordre du jour

En constituant le présent dossier, notre intention n’a pas été d’amener le lecteur à croire à la réincarnation, ni à rejeter une précédente croyance pour une nouvelle, plus vraisemblable. Souvent, il est vrai que « croire » revient simplement à se retrancher dans un édifice rigide de pensées et d’images où l’on se sent bien chez soi, résolu à repousser toute idée contraire. Au XXe siècle, on veut savoir — ce qui ne va pas sans mal ni sans angoisse. Mais la raison est plus profonde. Sans même insister sur la difficulté d’informer sans déformer — à raconter le point de vue des autres on s’expose toujours à des simpli­fications excessives, des erreurs d’interprétation voire des trahisons involontaires — il faut dire ceci : la réincarnation est réellement un sujet plus complexe qu’on ne le croit. En ferait-on à bon marché un nouvel article du Credo ?

Jean-Louis Siémons : A la recherche des vies passées

Nous voulons des preuves, ici et maintenant. Il faut nous pardonner, nous avons si longtemps cru sur parole. Nous avons été nourris de révélations divines, de dogmes coulés dans le bronze, d’arabesques métaphysiques. L’autorité des Grands, des Anciens, nous tenait lieu de démonstration. Mais voici : l’aube s’est levée sur une pensée nouvelle qui s’est voulue libre, appuyée sur des observations que chacun peut faire, qu’il soit illustre ou indigne.