Archaka : Je et Moi

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Passent les jours et les semaines. Passent les mois et les années. Les siècles et les millénaires peuvent passer de même. Cela est en nous. Et cela est la vérité. Extérieurement, comme une pluie ruisselant sur nos traits, les brouillant, les effaçant, nous empêchant d’y voir clair, les événements peuvent se succéder. Nous pouvons être précipités dans le torrent des passions, emportés par le vent de l’Histoire, disparaître dans les déserts d’époques sans vie ou dans les abysses de temps muets où se préparent les ères nouvelles, nous pouvons être prisonniers de toute cette quasi invincible apparence, entichés de ce presque inexpugnable visage des choses, cela existe : envers et contre tout, il y a en nous cette fleur de feu que nous avons vue un jour et qui ne cesse de s’épanouir, cette flamme d’or qui ne cesse de grandir et se nourrit de notre obscurité même, de notre confusion, de notre ignorance et fait de notre forme l’athanor où la Nuit se dénude et se transmue en Jour et où, lentement, l’expérience du Temps se change en la légende de l’Éternité.


Houei-Neng : La réalisation

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En cherchant à comprendre, il faut faire l’introspection de votre propre esprit, indépendamment des choses et des phéno­mènes. La distinction de ces quatre véhicules n’existe pas dans le dharma lui-même, mais dans la différenciation que fait l’esprit des gens. Voir, entendre et réciter le sûtra, c’est le petit véhicule. Connaître le dharma et comprendre sa signification, c’est le véhicule moyen. Mettre le dharma en pratique, c’est le grand véhicule. Comprendre à fond tous les dharmas, les avoir complè­tement en nous, être libre de tous attachements, être au-dessus des choses et des phénomènes et n’être en possession de rien, c’est le suprême véhicule.


Les sociétés secrètes du Moyen Age et de la Renaissance: 3 Les académies et les sociétés secrètes de la Renaissance

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Or on peut remarquer à ce propos que Pleber devait être laïque bien que le texte cité ne l’indique pas expressément ; en effet, si cet architecte avait appartenu à une confrérie religieuse, la condition de l’évêque, le genre même du monu­ment que celui-ci voulait édifier auraient suffi pour engager le jeune constructeur à livrer spontanément l’« arcanum magisterium », le « secret de maîtrise ». Il est ainsi probable, pour ne pas dire certain, qu’existaient, à côté des religieux qui avaient le monopole de l’art de bâtir, des architectes laïques, en petit nombre peut-être, mais qui n’en gardaient pas moins jalousement des secrets importants. En effet, il n’est pas possible de réduire ces arcanes à de simples procédés techniques puisque nous venons de citer les textes de Vitruve selon lesquels un savoir encyclopédique était nécessaire à l’exercice même de l’art de l’architecture…


XXX : Pardon, ou se trouve la sortie ?

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L’agitation confuse qu’engendre le besoin de savoir est le plus sûr moyen de s’égarer, il faut plutôt se tourner vers ce qui en aucun cas ne peut être l’objet d’un savoir mais uniquement connu en soi, directement. Tout ce qui peut être dit et écrit sur ce dont il s’agit ici, y compris ces lignes, ne peut en aucune manière le faire vivre, mais seulement en indiquer l’existence, la possibilité de s’y trouver au cours de sa vie et enfin de le reconnaître si cela arrive sans éprouver ensuite la nécessité de s’en remettre à des gens d’appareils religieux qui ne sauront, eux, ce dont il s’agit que par ouïe-dire.


Jean Markale : Les impasses de la pensée occidentale

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[…] ce n’est pas sans raison que la spiritualité occidentale contemporaine, du moins celle qui déborde du cadre dogmatique des églises, cherche ainsi tant de repères dans la tradition orientale : l’homme occidental est en effet en plein cœur d’un labyrinthe dont il ne connaît plus le secret, et il ne sait plus lire les signes susceptibles de lui indiquer le chemin qui mène vers le soleil…


Pierre Schaeffer : Dialogue apocryphe avec Monsieur Gurdjieff

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Quelqu’un lui a demandé un jour d’où venait cette musique. Il n’a pas répondu mais indiqué qu’elle venait, bien entendu, du même lieu que des danses, et que c’est grâce à la mémoire des mouvements qu’il s’était souvenu de la musique. La raison qu’il donne est cette correspon­dance mathématique, ces fameuses lois. Moi je veux bien, mais je crois, plus simplement, qu’il est comme tout vir­tuose : sa mémoire musicale est désor­mais dans ses muscles. Un pianiste joue Chopin sans avoir besoin de se remé­morer. La partition est dans le corps.


Jacqueline Kelen : Un amour infini

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Qu’elle se nomme Sophia, Hélène ou Séléné, Eve, Ennoia, Madeleine ou Marie, l’histoire est celle de la chute de l’Âme cosmique dans la matière, son également, ses épreuves ; la Beauté précipitée dans le monde humain, prise au piège du désir, de l’incarnation ; la Lumière endommagée, meurtrie, éparse, avant le retour au bleu du ciel, au Paradis Perdu (du Jardin d’Éden, avec Eve, la Vivante, au jardin de la Résurrection, avec Mag­deleine). Avatars, réincarnations, avant le retour au Principe. Cycle de l’eau, de l’âme, de la vie : de la pluie qui tombe, fécondant la terre, à l’eau qui s’évapore et, sublimée, regagne l’éther.


Qu'est-ce qu'un chercheur de vérité ? Par Emmanuel Klinger

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Je ne me connais pas. Pas plus que je ne connais ce qui m’entoure, ce monde que je perçois dans le miroir éclaté qui me constitue. Le monde est mon horizon familier. Comme un homme assis dans un train, dans le sens inverse de la marche, voit défiler et disparaître les paysages qu’il vient de traverser, j’assiste impuissant au déroulement de mon passé. Qui est-il, ce voyageur inconnu qui parle, décide, agit – ou plutôt réagit – en mon nom ?


Pierre D'Angkor : Le Christianisme originel et l'hérésie romaine

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Au Dieu qui se manifeste dans la Nature et dans la conscience de l’homme fut donc opposé le Dieu qui se manifestait dans l’Église. Et celui qui prétendait y résister fut taxé d’orgueilleux et de révolté contre Dieu. On confondit délibérément l’humilité du cœur qui est une vertu avec la servilité de la pensée qui est indigne de l’homme. Au nom de l’une, on exigea l’autre. Une fausse conception de l’humi­lité engendra une fausse vertu. La conscience publique en fut oblitérée, souvent annihilée. Tout ce qu’ordonnait l’Église fut le bien. N’était-elle pas inspirée sans cesse du St-Esprit, selon la promesse de Jésus-Christ ? L’asservissement des cons­ciences étant ainsi assuré, les pires crimes contre l’humanité purent être perpétrés, sans amener de réaction dans l’âme des fidèles. Une réaction n’eût pu être que l’œuvre du démon !


Robert Amadou : Gurdjieff et le soufisme

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Si Gurdjieff n’a jamais prétendu être soufi, il a soutenu qu’il enseignait, à sa manière, ce que les derviches en­seignent. À première vue, il n’en est rien, dans un contexte non seulement muet sur l’islam, mais a-religieux. Dans le travail, néanmoins, des traces d’influence se dessinent : comment pourrait-il en aller autrement ? Les « exercices », les « mouvements » constituent Gurd­jieff en « maître de danse », à la Rumi. Mais des tech­niques respiratoires et gestuelles analogues existent dans le christianisme oriental et dans le chamanisme, dont l’islam et le christianisme des pays de Gurdjieff ont subi l’influence, quand ils ne se sont pas seulement rencontré avec lui. Il paraît que certains traits spécifiques, d’ailleurs accessoires, des rites derviches reviennent dans le travail de Gurdjieff. Une influence soufie est certaine, d’autres aussi, probablement plus faibles, la réinvention ne l’est pas moins. Je n’ose plus avant…