le R.P. Bruckberger : Les entrailles de Marie lieu du miracle des miracles

La généalogie du Christ, telle que nous la rapporte l’Évangéliste Matthieu, qui est construite de manière très artificielle et où bien des chaînons manquent, il y a cependant une surprise de taille en ce qui concerne les femmes. Seuls les hommes sont nommés, ce qui est de tradition dans toute généalogie sémite. Mais pourtant quatre femmes sont introduites dans la généalogie : quelles sont ces femmes ? Toutes des marginales. Tha­mar, dont le fils, ancêtre direct de Jésus-Christ, est né de l’inceste et de la prostitu­tion. Rahab était une chananéenne, prostituée dans la ville de Jéricho. Ruth, grand-mère de David, était une Moabite, une païenne. La mère de Salomon, Bethsabée, fut adultère et ne devint l’épouse de David que par le meurtre abominable de son premier époux. On peut dire que pour le Christ le péché fut vraiment une affaire de famille, autant dans sa lignée paternelle parce que le péché est substantiellement une offense faite à Dieu, que dans la lignée maternelle : il n’avait qu’à se retourner vers ses ancêtres maternels pour savoir ce qu’est le péché. La généalogie de Marie aboutit paradoxalement à la Vierge Marie, qui resta vierge, et dont le mariage avec Joseph ne fut jamais consommé.

Christian Jacq : Rôle et signification de la symbolique féminine dans la civilisation de l’Égypte ancienne

Entendons-nous bien sur les termes : ini­tiation, pour l’Égyptien, signifie transforma­tion consciente, volontaire, quasiment scien­tifique, de l’individu vers l’Universel. L’être qui s’initie par la connaissance des rites et des symboles accomplit ses kheperou, c’est-à-dire ses transformations vers la Lumière. Le Livre des morts, si mal nommé par les égyptologues, s’appelle en réalité le « livre de sortir dans la lumière », d’accomplir l’ultime initiation qui consiste à nous unir de nouveau à Ce qui crée.

Martine Belle-Croix : À propos de la musicothérapie

La musicothérapie, tout le monde en parle, tout le monde en fait. Cependant, de quoi parle-t-on ? Que fait-on ? Poser ces deux questions, c’est déjà faire émerger un vaste flou, des imprécisions, de nombreu­ses confusions. Ces quelques lignes n’ont pas pour objet d’expliciter de façon très précise la musicothérapie, mais d’essayer de délimiter le champ professionnel dans lequel évoluent tous les praticiens de l’en­fance inadaptée qui utilisent la musique avec des personnes en difficultés. Leurs objectifs sont pédagogiques, thérapeuti­ques ? Qu’importe, de toutes les façons, la musique est bien là.

Michel Maffesoli : Rituels de l'ombre

la violence est toujours présente. Plutôt que de la condamner d’une manière par trop rapide, ou encore de dénier son existence, il vaut mieux voir de quelle manière on peut négocier avec elle. Quelle forme de ruse on peut employer à son égard. C’est à partir d’un tel principe de réalité qu’il est possible d’apprécier la qualité de l’équilibre plus ou moins grand qui caractérise toute société.

Michel Cassé : Sauvagerie cosmique

Le big-bang peut être conçu comme une transition de la phase prégéo­métrique purement indicible à la phase géométrique intelligible avec une libération titanesque d’énergie, chaleur latente, décharge, bascule­ment, explosion du destin…

Georges Becker : L'Âme de la forêt

Mais les plus intéressants sont ceux qui ont réalisé avec les arbres une symbiose, en enveloppant leurs racines du feutrage léger de leurs mycéliums. Il ne s’agit pas du tout d’un parasitisme, mais d’une association à bénéfices réciproques. En effet, les champignons qui sont dépourvus de chlorophylle sont contraints de trouver des hydrocarbones tout faits dans la nature, puisqu’ils ne peuvent pas les synthétiser. Ce sont les arbres qui les leur fournis­sent par leurs déjections, ou par la cellulose de leurs débris. Mais les arbres de leur côté, sont incapa­bles de fabriquer les nitrites dont ils ont besoin absolument pour vivre, et justement les mycéliums des champignons savent les faire et en font profi­ter leurs hôtes.

Alain Persuy : Biosphère : les rôles de la forêt

Alain Persuy a une formation d’agronomie et de forestier et a travaillé sur les réserves naturelles françaises au ministère de l’Environnement. Scientifique et homme de terrain, Alain Persuy est à la fois forestier, formateur, conférencier et militant du domaine écologique. Il est aussi un talentueux vulgarisateur et photographe, et l’auteur de plusieurs ouvrages sur la […]

Joëlle Sicart : La femme, initiatrice de l'homme

Et si les héros des quêtes mythologiques et légendaires appartiennent toujours au sexe mâle, c’est aux femmes, en revanche, qu’est dévolue la mission d’impulser et de guider ces quêtes. De la merveilleuse pucelle jusqu’à la sorcière, car la femme est multiple et peut prendre tous les visages, ce sont elles qui animent l’homme, le mobilisent, lui insufflent l’énergie sacrée qui le pousse à agir. Et c’est encore elle, la femme, qui est la plupart du temps au terme de la quête. C’est en s’unissant à elle que l’homme acquiert le pouvoir qu’elle détient (car dans la tradition celtique, c’est la femme qui incarne le pouvoir et qui le délègue, pour qu’il l’exerce, à l’homme qui assure auprès d’elle sa fonction virile). Et c’est dans cette union aussi qu’il peut vivre, durant quelques instants, l’expérience du retour à la divinité initiale, avant-goût d’éternité puisque retour à l’état d’incréé qui ne s’inscrit pas encore dans le temps, but ultime de toute recherche spirituelle.

Raymond Oillet : Les grands thèmes métaphysiques de l’Évangile selon Thomas

Aux hommes que la nostalgie de l’Être a mis en che­min, les mouvements gnostiques ont proposé des voies de retour à l’Un. Et donc de sortie du langage. La gnose se mêle toujours à l’Histoire, mais comme un courant sou­terrain, sans mélange… En s’adressant aux Juifs, ses contemporains, Jésus a dû aborder certains de leurs pro­blèmes spécifiques mais sans rien sacrifier de la qualité proprement métaphysique de son enseignement. C’est par la connaissance, et la connaissance de soi, que l’homme parvient à la connaissance du Père, à se trouver identique à Lui, à se sauver de l’emprise du monde et de la mort. Que cette gnose soit non-chrétienne paraîtra l’évidence même. En parler comme d’une hérésie est une erreur et une injure. Jésus a jeté un feu (log. 10). Si ce feu peut nous brûler, ne pourrait-il pas aussi nous délivrer de nos liens ?

Christine Bartolomei : Le monde est une cage

Tout contribue aussi à déresponsabiliser totalement le détenu : l’inactivité, le manque de responsabilité dans le déroulement de sa journée où tout est programmé à sa place, lui donne le sentiment de son inutilité et le culpabilise lorsqu’il sait que sa famille se débat à l’extérieur avec des problèmes inextricables du fait de son absence.