Mais les plus intéressants sont ceux qui ont réalisé avec les arbres une symbiose, en enveloppant leurs racines du feutrage léger de leurs mycéliums. Il ne s’agit pas du tout d’un parasitisme, mais d’une association à bénéfices réciproques. En effet, les champignons qui sont dépourvus de chlorophylle sont contraints de trouver des hydrocarbones tout faits dans la nature, puisqu’ils ne peuvent pas les synthétiser. Ce sont les arbres qui les leur fournissent par leurs déjections, ou par la cellulose de leurs débris. Mais les arbres de leur côté, sont incapables de fabriquer les nitrites dont ils ont besoin absolument pour vivre, et justement les mycéliums des champignons savent les faire et en font profiter leurs hôtes.
Georges Becker : L'Âme de la forêt
