Jacques de Gerlache : Symposium changement des théories et des paradigmes : Au fil de la discussion

Jacques de Gerlache a relevé et résumé les points principaux du symposium, faisant la synthèse des interventions et des opinions parfois contradictoires énoncées sur certains sujets. Un point final n’est pas pour demain, mais l’essentiel est que la coopération entre médecines « officielles » et « parallèles » commence à être véritablement mise en pratique.

Dr. Noël Hebbrecht : Quel nouveau langage pour communiquer

[…] Cette traduction dans le langage de l’individualisme humain explique pourquoi toutes les tentatives d’instauration d’une langue universelle se sont régulièrement soldées par un échec. Même des symboliques, comme les mathématiques, la formulation chimique ou le langage binaire informatique sont interprétées par chaque utilisateur dans son idiome propre. Nous voici donc revenus au point de départ : chacun ne parle-t-il donc que pour lui-même ? Cette première question en appelle immédiatement une autre : comment faire naître une véritable communication dans une gigantesque tour de Babel composée d’individus ou de groupes qui, bien qu’ayant des préoccupations identiques, ne parviennent pas à établir un dialogue vrai ?

Claude Torossian : Des fourmis et des hommes

Les hommes sont comme des fourmis… mais ils n’en n’ont pas la sagesse ! Avec Claude Torossian, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse, examinons une fourmilière globalement. Cette « micropole » vit avec des milliers quelques fois des millions d’individus. Système clos ? non système ouvert sur d’autres systèmes. Organisation parfaite, trop parfaite pour être comparée à ce que l’homme sait et peut faire. Mais ici encore, l’approche systémique est idéale pour mieux comprendre ce monde fascinant qui a encore beaucoup de choses à nous apprendre et dont les ressources inventives dépassent souvent le simple instinct animal.

Léo-Georges Barry : Le fondement génétique de la langue naturelle

Le monde que nous percevons a-t-il organisé notre être biologique en l’informant ou bien le monde perçu n’est-il qu’une image du monde intérieur projetée par nos sens ? Une autre formulation reviendrait à se demander si le monde intérieur ne contient pas le monde extérieur dans sa totalité du point de vue de l’information. Ouvrons une parenthèse sur les ondes de forme la théorie lectonique pourrait fournir une explication des effets comportementaux dus aux formes car le relais biochimique est apporté à partir de la perception par les hormones, médiateurs, transmetteurs chimiques dont on sait que beaucoup sont des peptides qui agissent sur le comportement…

Roger Foucher : S'émerveiller

Et si relativiser, quantifier les représentations à la Newton et à la Boltzmann était associer, réassocier image et son monde dit extérieur et monde dit intérieur, disjoints par eux, au niveau des images mentales et « pour de vrai » ? Et si c’était ne plus séparer : comprendre, percevoir, sentir et être ? Et si c’était commencer d’aimer ce qu’on disait voir, entendre, c’est-à-dire vivre un début d’écologie généralisée qui n’exclurait plus ce qu’on disait le « vide… » et l’inconscient.

Jean Cotté : De l'Orient à l'Occident, l'envol de la pensée systémique

L’Occident, qui souffre et qui meurt de ce tragique clivage entre l’abstrait et le concret qu’il n’a cessé d’accentuer, retrouve en cette langue un paradis perdu, celui de la pensée systémique, où le concret s’éclaire des premières lueurs de la démarche abstraite sans que celle-ci ait encore perdu toute la force génétique du concret.

Armand Hernandez : L'approche systémique et l'être vivant de la planète dans son contexte cosmique

La révolution systémique, et non systématique, consiste en une vision global où la notion de système entre en jeu. Cette vision unifiante a fait son apparition par une espèce d’intégration de plusieurs disciplines où figurent la biologie, la théorie de l’information, la cybernétique et la théorie des systèmes. Cette approche transdisciplinaire (pluridisciplinaire) est appelée approche systémique.

Jean Cumps : Statistiques science ou science-fiction?

Historiquement, la statistique n’est qu’une arithmétique d’État (dans statistique, il y a le terme latin Status : état). Elle fut utilisée (et l’est encore) pour permettre aux gouvernants de déterminer jusqu’où ils peuvent, sans risques, vider les poches de leurs sujets. Par exemple, le Domeday Book était l’état des terres que Guillaume le Conquérant fit établir en 1084 pour déterminer les redevances de ses vassaux (on n’a rien inventé).

John Lilly : Dieu, simulacre de Dieu

L’univers nous a conçus comme une partie de lui-même afin d’étudier et de surveiller le reste de la création depuis une position particulière. Autant nous observons, autant peut-être sommes-nous observés. Autant nous expérimentons, autant il se peut qu’on expérimente sur nous. Il n’est pas impossible que nous soyons le résultat d’une expérience faite dans un immense laboratoire, quoique cela nous donnerait une place trop importante par rapport au reste des créatures.

Jacques de Gerlache : Les prémisses du changement

Produit d’un art, nos connaissances ne sont qu’une certaine représentation d’une partie du réel qui nous entoure. D’une certaine manière, la connaissance n’est qu’une image « surréaliste ». Bien sûr, tout l’acquis technologique qui en découle nous persuade de la fidélité de l’image du réel et de la validité des lois énoncées qui permettent de la dessiner. Mais que l’on ne s’y trompe pas, notre art et notre outil ne nous permettent pas encore de tout dessiner avec autant d’efficacité. Des trompe-l’œil et des effets de perspective cachent souvent encore notre ignorance de lois qui nous permettraient de représenter les formes plus complexes du réel.