Germaine Hannevart : Essai de Philosophie constructive de notre temps

Chaque religion nous propose son explication du mystère : « D’où venons-nous, où allons-nous ? » et sa philosophie et sa morale basées sur un crédo impératif. Mais… « Si les cieux sont déserts » ? Et l’homme que la grâce n’a pas touché ? Et celui de qui elle s’est retirée et qui a le malheur de perdre la foi ? Qu’étreignent-ils de leurs mains avides ? Nous nous berçons de mots, de beaux grands mots : Dieu, Humanité, Patrie, qui nous sont étendards et raison de vivre. Mais l’homme, le vrai, celui qui exprime sa pensée au lieu de répéter celle qu’il a apprise ?

État intermédiaire et induction de la lucidité onirique Par Christian Bouchet

Nous avons posé que l’état intermédiaire n’appartient franchement ni à la veille ni au sommeil mais que la conscience y persiste depuis la veille et mène éventuellement au rêve lucide. Deux façons d’envisager cet état nous sont apparues : le sentiment d’être éveillé alors que se produisent des phénomènes qui ne peuvent appartenir qu’au rêve et celui de s’endormir sans être encore pour autant dans le rêve. Une telle classification a sans doute une valeur pratique puisqu’elle nous permet de reconnaître la diversité d’accès au rêve lucide, mais elle ne rend pas compte de tous les aspects de l’état intermédiaire lui-même.

Anne Houpert : Yoga : discipline et bien-être

Le mot Yoga vient de la racine sanskrite YUJ, signifiant « atteler ensemble, joindre, unir ». En mathématiques, il prend le sens d’addition. Union de l’être humain avec lui-même, union de notre conscience habituelle avec les états les plus élevés qui lui soient accessibles. En d’autres termes, l’homme se situe à mi-chemin entre le ciel et la terre, il appartient à lui seul de se réaliser pleinement dans sa double nature, physique ou corporelle (matière) et consciente (esprit). L’unité, l’harmonie de ces deux natures est un état : l’état de Yoga. Un tel point de vue n’a de valeur réelle que s’il est directement applicable.

Albert Hildebrand : Au delà du mur, ou le yoga de celui qui ouvre les « yeux » dans la vie

Le vrai yoga, le véritable zen, le taoïsme sont la vie de tous les jours. Le véritable maître est celui qui marche sans laisser de traces. C’est celui qui ne marche pas dans les traces (empreintes) laissées par ses prédécesseurs. Il y a deux sortes de races sur la terre. Celles qui commandent, et celles qui obéissent. Mais en vérité il existe une troisième race plus subtile ; beaucoup plus rare celle-là. Celle qui ne commande personne, et qui n’obéit à personne. C’est la race des êtres Libres…

Louis Humbert : Terre symbole culturel

Regardant le paysage, observant l’infini de la mer et du ciel, comment l’Homme a-t-il perçu l’espace à trois dimensions et le temps, la durée ? A quel moment de son évolution en a-t-il pris conscience ? A-t-il eu une perception séparée de l’espace et du temps ? Les rythmes biologiques sont-ils apparus après que l’Homme eut pris conscience des rythmes zodiacaux, solaire, lunaire et nycthéméraux ?

Robert Hainard : Vertu de l'isolation

La mort est retour à des structures relativement simples. Elle est nécessaire au renouvellement de la vie. Au printemps, la végétation neuve jaillit de la matière pourrie par l’hiver. Systole et diastole. Pourtant nous privilégions la vie sur la mort, la construction sur la destruction. La mort, dont je ne suis sans doute plus très loin, je l’accepte au nom de la vie qui doit se renouveler pour continuer. Je l’accepte parce que je veux avoir une forme, donc des limites. Pas plus que je ne m’offusque de ce qu’il y ait peu de distance entre mes pieds et ma tête, je ne prends ombrage d’une durée avant et après moi. Je l’accepte parce que je suis un adorateur de la vie, non de la mort. Parce que la vie n’est pas que succession et effacement mais qu’elle crée un être intemporel, la mémoire. Saint-Augustin a dit : être un instant en possession de la plénitude de soi-même, c’est ça, l’éternité. De la plénitude de soi-même, de sa structure.

Dominique Casterman : Quand la vision est non-vision

Croire que l’éveil consiste à voir, à l’aide d’un mental nettoyé de ses poussières, l' »ultime réalité » comme un fait objectif se reflétant sur le miroir brillant de l’intellect, c’est rester prisonnier du processus qui consiste à se considérer comme un chercheur du trésor spirituel vu comme l’objet ultime de notre quête. Après avoir cherché, il est bon d’arrêter car en arrêtant de chercher on trouve la présence de Cela qui est.

Dominique Castreman : L'unité transcendante des religions c'est d'abord un état d'esprit

Les grandes traditions spirituelles, et aujourd’hui la science, évoquent l’existence d’une autre réalité que celle qui tombe directement sous le sens. Ces deux approches de la réalité nous acheminent aux confins des territoires objectivement observables, là où le sens de l’univers se déploie dans le vécu de notre conscience pour rayonner d’un sentiment intense d’unité intérieure et de participation cosmique.

Alfred Herrmann : L'Homme, la Biologie et les machines

N’est-on pas obligé d’admettre que, par analogie, il doit exister un psychisme naturel, un psychisme de la nature, un psychisme cosmique, beaucoup plus intelligent au point d’être pratiquement omniscient, beaucoup plus puissant que le psychisme humain et très supérieur à ce dernier étant donné que grâce à un travail laborieux effectué pendant des millénaires et encore des millénaires, c’est ce psychisme cosmique qui a créé l’homme et le psychisme de l’homme.

Dominique Casterman : Réflexion sur la réalisation intérieure

L’homme réalisé transcende l’opposition conscient-inconscient par l’expérience directe, immédiate de lui-même et du monde. Il cesse d’opposer ce qu’il aime à ce qu’il n’aime pas, d’opposé l’homme universel à l’homme social. Il vit l’immédiate réalité de la source la plus intime de son être. Il est. Au lieu de se sentir gouverné par le monde extérieur sur lequel il projette ses pulsions intérieures non reconnues consciemment, l’homme réalisé s’éprouve comme le Sujet de ses pensées-sentiments et de ses sensations-intuitions. Pour être remonté jusqu’à la source de son être, il s’est libéré de l’emprise affective et de la tyrannie de l’intellect.