L’objection qui saute aux yeux consiste à demander au physicien des quanta ce qui se passait alors avant l’apparition de l’homme ? Mais on ne les arrête pas ainsi. Ils y ont pensé. Leur réponse dépasse en audace intellectuelle toutes les assertions les plus bizarres des vieilles philosophies. Avant l’homme, disent-ils, il ne saurait exister de phénomènes ni d’univers, à moins qu’on n’y trouve une conscience cosmique diffuse. Faut-il l’appeler Dieu ? Pas encore ou pas tout de suite, répondent les physiciens ; ils songeraient plutôt à des monades possédant à l’état larvaire, si j’ose dire, une ombre de conscience et de volonté et qui apportent ainsi l’ingrédient indispensable à la confection des phénomènes et de l’univers. Comme ces monades sont, la plupart du temps tout au moins, indifférentes, le calcul statistique n’en est pas troublé et on ne se doute pas de leur présence.
Catégorie : Chauvin Rémy
Pour une stratégie de l'innovation, entretien Rémy Chauvin et Christine Hardy
j’ai toujours été attiré par des trucs assez bizarres qui n’attiraient pas tout le monde. C’est peut-être pour cela que je me suis intéressé à la parapsychologie d’ailleurs, mais je me suis occupé aussi d’insectes et j’ai étudié des choses assez mystérieuses, enfin dans ce temps-là, dans ma jeunesse qui est fort lointaine, à cette époque, c’était mystérieux : c’était les comportements sociaux des animaux…
Rémy Chauvin : Cher Louis Pauwels sur le christianisme je ne suis pas d'accord avec vous
Je conteste absolument et complètement que l’Eglise ait détruit l’Empire romain, bien qu’elle y ait sûrement contribué. Ecoutez, ami Pauwels, vous avez lu Celse et c’est très bien, mais lisez les « Vies des Douze Césars » de Suétone, et dites-moi franchement si une telle pourriture avait la moindre chance de durer longtemps. Rome était morte dès le début de l’Empire en réalité, et les Romains ne l’ignoraient même pas. Ils savaient bien que les vertus romaines étaient passées et cherchaient désespérément à les faire revivre. L’Empire est mort pour des raisons diverses, les Romains n’ayant jamais été vraiment capables d’administrer une telle étendue (et c’était sans doute impossible du point de vue technique). Leur administration se réduisait souvent au pillage impitoyable d’une province après l’autre.
Rémy Chauvin : L'Homme et le Cosmos dans une genèse commune
Il y a actuellement deux possibilités dans la manière de considérer l’homme et le cosmos. Elles sont à peu près équivalentes. « La première est de considérer l’extrême petitesse de l’homme sur le plan de la mesure et il est certain que l’homme en face d’une galaxie n’est pas très gros… Mais il est gros par rapport à l’atome… en sorte que l’on a pu dire que l’homme constitue un moyen terme entre le plus petit et le plus grand. » Dans ces conditions, certains esprits peuvent être tentés de croire que la vie humaine est bien puérile et bien passagère et « qu’un beau jour, avec l’égalisation de l’entropie, elle disparaîtra définitivement et que tout sera comme si l’homme n’avait jamais existé ». On peut avec autant de droit concevoir, comme le faisait le Père Teilhard, qu’il n’y a pas deux infinis seulement, mais un troisième, celui de l’infiniment complexe l’Homme. « L’Homme dont le cerveau mystérieux a en quelque sorte créé le cosmos en le mesurant, en l’organisant, en le rendant conscient. »
Rémy Chauvin : Les chemins de la science et de la foi
L’admirable instrument de la science expérimentale, le plus merveilleux peut-être qu’aient jamais forgé les hommes, peut nous servir à tout si nous l’employons sans aucun préjugé. A vrai dire, il n’est pas d’un usage facile : il faut que l’homme de science allie l’imagination la plus débridée à la méthode la plus rigoureuse ; or, trop souvent, il ne possède que la seconde de ces qualités. Beaucoup d’entre nous, hélas, ne sont rien d’autre que d’admirables ouvriers, mais des ouvriers seulement, qui savent superbement effectuer une opération très délicate, et leur habileté confond l’esprit. Ils en sont très fiers d’ailleurs. Et c’est pourquoi ils passeront toute leur vie à tourner le même bouton…
Rémy Chauvin : Roger Godel et la biologie
Mais subsiste la grande, l’éternelle question : qu’est-ce que la vie ? Godel me paraît ici tout à fait proche de Teilhard de Chardin en insistant comme il le fait sur l’importance de la conscience. Puisque d’habiles exorcismes nous permettent maintenant d’employer ce mot sans blasphémer contre la science, nous irons plus loin encore. Nous nous demanderons s’il ne s’agit pas d’un phénomène fondamental, et si la vie n’a pas deux aspects aussi importants l’un que l’autre.
Rémy Chauvin : Expériences de psychocinèse animale
Il est bien connu que certains animaux ont un sens de l’orientation très développé. Le retour au gîte d’animaux tels que chiens et chats séparés de leur maison par des centaines de kilomètres s’avère l’une des études les plus intéressantes. Or, il semble, après enquête, qu’une vingtaine de cas doivent être retenus où l’animal est sûrement authentifié et où le parcours de plusieurs centaines de kilomètres est certain. Dans ce cas, on ne voit pas à quelle faculté d’orientation faire appel sinon aux facultés « psi » . Malheureusement, une expérimentation plus poussée n’a pas encore été tentée jusqu’ici sur ces animaux spécialement doués, lorsqu’on les retrouve.
Aimé Michel : Un savant indocile: Rémy Chauvin
Je vais vous confier un secret, le secret de la découverte scientifique. Il n’y en a qu’un, très simple: c’est de prendre une bonne loi bien établie et d’imaginer une bonne expérience bien irréfutable montrant que la loi était fausse, qu’on s’était mis le doigt dans l’œil jusque-là et qu’il faut tout recommencer. Faites cela trois ou quatre fois dans votre vie, vous serez Pasteur, Einstein, Mendel. Peut-être même qu’une fois suffira…