Quatrième conférence publique de Krishnamurti à Saanen (dimanche 16 juillet 1978), traduite par René Fouéré dans un style respectant l’oralité. Fouéré effectuait la traduction des enregistrements sur place et les lisait au public francophone le lendemain. Le titre est de 3e Millénaire.
Probablement, y a-t-il, ce matin, quelques nouvelles personnes qui sont venues pour le dimanche et j’espère qu’elles ne traiteront pas ceci comme un amusement, ou comme quelque non-sens intellectuel, oriental et romanesque. Pour quelques-uns d’entre nous, tout au moins, ceci est une assemblée sérieuse.
Pour ceux d’entre nous qui sont engagés, impliqués dans la tentative de découvrir un nouveau mode de vie, qui ne soit pas basé sur quelque croyance idéologique, quelque autorité ou quelque conclusion spéculative, etc.
Ce qui nous occupe, comme nous le disions l’autre jour, c’est la liberté. Et, en outre, nous avions souligné que nous sommes influencés, façonnés, dirigés par l’environnement, les institutions, les idées, les croyances et les conclusions. Et, nous disions aussi, lors des trois dernières réunions qui se sont tenues ici, que nous sommes entraînés par le langage, et c’est très important pour nous de comprendre comment le langage, les mots nous contraignent, nous façonnent — ce que nous avons étudié assez profondément et, je le regrette, nous n’allons pas revenir sur ce sujet ce matin.
Nous avons dit encore que, lorsqu’il y a identification — non seulement avec la famille, avec une croyance, une nation, un groupe ou lorsqu’on s’identifie avec un objet particulier, qu’il soit fait par la main ou créé par l’esprit — le fait de s’identifier avec l’une quelconque de ces choses est un obstacle à la liberté complète. Et, comme nous l’avions souligné au cours de notre recherche mutuelle, cette liberté est nécessaire. Ce qui ne veut pas dire faire ce qui vous plaît, réaliser ses propres désirs ; mais se libérer de toutes les choses qui nous lient — jalousie, peur, plaisir, croyances, le fait de s’identifier avec un groupe ou une idée particuliers, un gourou, une idéologie, un entraînement, etc.
C’est à peu près ce dont nous avions parlé lors des trois dernières réunions que nous avons eu ici.
Je pense que ce matin, nous devrions approfondir quelque chose faisant partie de ce dont nous avions parlé. La plupart d’entre nous ont peur de se servir de la raison, de penser clairement, objectivement, de façon non émotionnelle, et non à partir d’un centre particulier, que ce centre soit extérieur ou intérieur. Et penser clairement, cela implique qu’il n’y ait pas de centre à partir duquel opère votre pensée. Il me semble que nous devrions étudier ce problème assez profondément.
La plupart d’entre nous pensent selon une ligne particulière. Si vous êtes spécialisé, vous pensez selon les procédures inhérentes à votre spécialisation ; si vous êtes engagé à l’égard d’une religion particulière ou d’une structure idéologique, de nouveau, votre pensée est conditionnée par cela. En sorte que nous commençons à perdre l’aptitude à raisonner. La raison implique une certaine qualité de scepticisme ; que l’on puisse douter, ne rien accepter que ce soit des psychologues, des professeurs ou des livres sacrés. Il n’y a pas de livres sacrés, il n’y a que des livres imprimés. Comme les autres livres. Mais vous leur donnez de l’importance parce qu’il se trouve qu’ils sont vieux et que des gens ont dit que les mots qu’ils contiennent ont été proférés par des saints ou quelque maître. Et ainsi, nous donnons à un mot imprimé une prodigieuse importance — ce qui revient à se laisser entraîner par un langage. Et, de la sorte, lorsque le langage nous entraîne, nous ne pouvons absolument plus raisonner correctement, sainement. Ou vous ne pouvez absolument pas raisonner logiquement si vous êtes engagé à l’égard d’une croyance particulière ou d’une idéologie particulière, parce que, alors, étant engagé ou identifié, vous tournez en rond dans ce cercle, le cercle de cette idéologie ou de cette croyance particulières. Vous ne pensez pas pleinement, complètement, profondément.
Ainsi, nous pensons que la raison est quelque chose d’intellectuel et tout ce qui est intellectuel, nous le rejetons. C’est la dernière mode !
Tandis, qu’il nous faut cette aptitude à raisonner qui, je l’ai dit, implique le doute, le scepticisme, que l’on soit libre à l’égard de toute forme d’autorité, y compris celle de l’orateur. Particulièrement celle-là, parce que l’orateur est plutôt véhément à propos de ces sujets, en sorte que vous pourriez être influencés par cela. Donc, ne le soyez pas !
Pensez clairement par vous-mêmes et, pour penser clairement, vous ne devez pas avoir de motif, ni de but, ni de direction. Si vous avez un motif qui influence votre pensée, si vous avez un but, une intention, une direction qui la contraignent, vous pouvez penser logiquement, raisonnablement, selon ces lignes ; mais c’est une pensée conditionnée, rétrécissante. D’accord ? Est-ce clair ?
Donc, comme nous le disions l’autre jour, il n’y a pas d’orateur ici. Nous nous regardons et nous observons nos activités, nos croyances, nos peurs, nos plaisirs et tout le problème de la vie, dans un miroir. Le miroir est objectif, il ne dénature pas — si votre visage est déformé ou net, il reflète exactement ce qui est, si c’est un bon miroir, votre figure ! De même, nous explorons ensemble, nous approfondissons ensemble — comme nous l’avons fait dans nos causeries antérieures, nos problèmes humains, ordinaires, quotidiens. Parce que, si ces problèmes ne sont pas posés très clairement, s’ils ne sont pas établis profondément, nous ne pouvons pas aller plus loin. Ce serait comme si nous construisions une maison sur le sable.
Donc, comme nous l’avons dit, nous nous parlons à nous-mêmes ; que nous pensions logiquement, raisonnablement, et par conséquent, sainement, ou que notre pensée soit illusoire, basée sur quelque croyance, quelques idéaux ou sur quelque expérience passée. Dans cette dernière hypothèse, vous ne pouvez rien découvrir de nouveau.
Et, aussi, comme nous le disions l’autre jour, toutes nos activités sont basées sur la pensée — soit que vous construisiez un merveilleux édifice, soit qu’il s’agisse d’un extraordinaire progrès technologique, soit que vous pensiez dans vos rapports les uns avec les autres — toute action est basée sur la pensée. Et nous avons dit que la pensée, en toutes circonstances, est limitée. Nous avons étudié très soigneusement les raisons de sa limitation. Car la pensée est le produit de la connaissance, qui est le passé. Ainsi, la pensée nous lie au temps. D’accord ? Nous faisons usage de l’anglais ordinaire, de l’anglais quotidien. Il ne s’agit pas d’un jargon spécial. Ainsi, la pensée nous lie au temps. Du fait que le temps est le passé et que la pensée est le résultat, la réponse du savoir, de la mémoire emmagasinée dans le cerveau. C’est évident. Pensez par vous-même, observez par vous-même, cela devient très clair.
Nous ne sommes pas des spécialistes du cerveau. Mais nous pouvons voir que le cerveau est un instrument prodigieusement ancien, très, très vieux, conditionné par l’enregistrement du danger, du plaisir, de la peur, etc. Ainsi, la pensée est le mouvement du temps et la pensée est mesure. « Je serai meilleur. Je pense que je suis cela, mais, demain, je me changerai en quelque chose d’autre » — tout cela est une question de mesure. Le plus, le moins, la profondeur et la hauteur, l’horizontale et la verticale, tout cela est mouvement de mesure. D’accord ? La mesure implique comparaison. La plupart d’entre nous se comparent avec quelqu’un d’autre, toujours avec quelque chose de beaucoup plus grand, pas avec les pauvres gens, mais avec les gens supérieurs, plus intellectuels, etc. Ainsi, en toutes circonstances, la pensée est limitée, par conséquent, elle n’est jamais libre, la pensée est un mouvement dans l’évaluation.
Et nous nous posions, l’autre jour, la question : tous nos actes, nos actions sont basés sur la mesure, le passé, le présent et le futur, ils sont par conséquent limités et tout acte, toute action qui sont limités, amènent inévitablement une grande souffrance, un grand conflit, le labeur, l’anxiété, la peur, etc. Et, nous nous demandions : y a-t-il une action qui ne soit pas basée sur la pensée ?
Probablement, aucun d’entre vous ne s’est posé cette question. Quelques-uns ont pu se la poser occasionnellement ; quand ils ont perçu que la pensée a amené certains troubles, certaines peurs, alors, ils ont commencé à se poser la question.
Mais, vous ne l’étudiez pas très profondément. Vous vous dites : « Oui, il y a un mouvement, il y a un état de l’esprit dans lequel la pensée comme mesure, comme temps en action n’opère pas ». D’accord ? Nous avons étudié cela très soigneusement. Nous avons dit qu’il y a une action qui n’est pas basée sur la mémoire, qui n’est pas basée sur le savoir, qui n’est pas le résultat de quelque réalisation imaginaire, mais qui survient quand on comprend la nature, la structure de tout le mouvement de la pensée, non pas intellectuellement, mais réellement. Quand on comprend que la pensée a sa juste place, que, si vous désirez vous rendre chez vous, si vous désirez conduire une voiture, alors vous êtes impliqué dans un travail technologique et la pensée est nécessaire. Mais, est-ce que la pensée est nécessaire dans les relations humaines ? Vous comprenez ma question ?
Nous allons poser maintenant cette question : dans nos rapports l’un avec l’autre, l’homme, la femme, les intimes, ceux qui ne le sont pas, dans ces rapports, quelle place a la pensée ? Ou est-ce que la pensée n’a aucune espèce de place ? Nous allons étudier cela ensemble et découvrir ce qu’il en est, non pas spéculativement, mais, en fait, réellement, dans la vie quotidienne. Donc, nous étudions les rapports, le fait d’être relié à un autre. Est-ce que les rapports sont un mouvement d’identification — vous comprenez ? Je pose ces questions pour vous. Vous avez à y répondre par vous-même. Vous êtes en rapport avec quelqu’un. Personne ne peut exister sans avoir de rapports. Votre rapport avec votre femme, avec votre petite amie, avec votre amoureux, ou avec qui que ce soit, est-il basé sur la pensée ? Ou dites-vous : « Non, il n’est pas basé sur la pensée, il est basé sur l’amour ». C’est le mot le plus contrefait dont on se soit jamais servi, parce qu’avec ce mot « amour », pipé, plombé, nous nous évadons. Nous ne faisons jamais face au fait. Le fait étant qu’il s’agit de savoir si, dans les rapports entre l’un et l’autre, rapports intimes ou autres, la pensée n’est pas à l’origine de ces rapports ? Si ce n’est pas la pensée, est-ce que ce sont les sens ? Le sens sexuel, le sens du toucher, la sensation d’être ensemble, la camaraderie, etc., etc. Tout cela est basé sur la pensée. Les sens deviennent l’instrument de la pensée. La pensée, alors, s’identifie avec les sens. D’accord ?
Je vous en prie, ne vous endormez pas, ne méditez pas. Vous ne savez pas ce que ce mot veut dire. Nous l’étudierons. Il vous appartient d’enquêter, vous explorez, vous cherchez à trouver une réponse à cela. Vous ne pouvez pas simplement vous évader dans quelque espèce d’état de rêve. Parce que toute notre vie est basée sur le rapport, que ce rapport soit très proche ou très lointain.
Et, aussi, puis-je vous adresser une requête — je ne vous interdis pas la chose, je vous pose simplement la question — si vous prenez des notes, vous ne pouvez pas être attentif à ce qui est dit. C’est évident. Ce qui importe, c’est que vous écoutiez, ardemment, passionnément, pour découvrir. Que vous écoutiez ! Alors, si vous voulez découvrir, ne recourez pas à un gourou, à un système, non ! Il vous faut rejeter tout cela pour découvrir. Ce qui signifie que vous avez à découvrir sur quoi reposent vos rapports. Si vos rapports sont basés sur la pensée — ce qui est réellement le cas, si vous recherchez profondément — alors, la pensée étant limitée, vos rapports avec un autre sont inévitablement limités. Et deux rapports limités entraînent le conflit. Ne savez-vous pas que dans tous vos rapports, vous êtes en conflit avec l’autre — Non ? La femme, le mari, la fille et le garçon, etc. Par conséquent, pour découvrir ce que sont les rapports, nous ne devons pas seulement étudier ce qu’ils sont réellement, et qui est basé sur la pensée, le conflit, les querelles, les jalousies, les peurs, la domination, le sens possessif, l’identification et tout ce qui s’ensuit. Nous ne devons pas seulement étudier cela, prendre conscience de tout cela, mais aussi nous devons nous demander : est-il possible d’être libre de tout cela dans les rapports ? Vous comprenez ma question ? D’accord ? Je vous en prie, je ne me parle pas à moi-même. Nous sommes ensemble, et je dis bien : nous sommes ensemble. C’est votre vie. Nous essayons ensemble de découvrir — non pas : nous essayons — nous sommes en train de découvrir, ce n’est pas une tentative. C’est une autre formule paresseuse : « J’essaie de faire de mon mieux » — ce qui ne veut rien dire. Mais, nous devons découvrir s’il y a un rapport qui n’est pas basé sur la pensée. La pensée étant souvenir. Vous m’avez offensé, je me souviens de cela. Et vous m’avez donné du plaisir, sexuellement ou autrement, je m’en souviens aussi. Et encore, vous m’avez offensé, vous avez fait mon éloge, vous m’avez donné du réconfort. Tout cela est emmagasiné sous forme de mémoire, et de cette mémoire est née la pensée et je dis que je suis en rapport avec vous. C’est la vie quotidienne normale.
Et, nous demandons — ou plutôt, vous vous demandez : y a-t-il une manière de vivre dans laquelle la pensée — qui a sa place naturellement, même dans les rapports — la pensée est totalement absente dans les rapports réels ? C’est ce que nous, allons découvrir. Vous comprenez ? J’espère que nous rendons la question claire, pour chacun, de nous. C’est-à-dire : on est relié, et, dans la plupart des cas, c’est un rapport de douleur, d’anxiété, un rapport dans lequel on s’identifie avec cette personne, et il y a des querelles, des cris, de la jalousie, du désagrément — vous suivez ? Ce sont là des faits quotidiens, ordinaires, de routine. Si on est conscient de cela, très, très clairement, si on ne s’en évade pas, alors — nous pouvons poser la question : y a-t-il un rapport avec autrui, qui n’est pas basé sur la pensée, c’est-à-dire, sur le souvenir ? D’accord ? Travaillez-vous aussi ? Et pas de façon intermittente. Travaillez-vous à tel point qu’en vous en transpirez ?
Pour répondre à cette question, vous devez rechercher pourquoi le cerveau enregistre. En d’autres termes, vous avez dit quelque chose à votre fils ou à votre fille, à votre mari ou à votre femme, vous avez fait usage de quelques vilains mots, dans un état d’irritation, ou vous vous êtes dit l’un à l’autre un mot agréable — tous ces mots sont enregistrés. Vous suivez ? C’est un processus par lequel le cerveau enregistre en vue de se protéger lui-même, car, il ne peut fonctionner que s’il est en parfaite sécurité. C’est seulement quand il est dans l’insécurité qu’il agit de façon névrotique. D’accord ? Ou, étant dans l’incertitude, vous découvrez quelqu’un, un gourou, quelque prêtre, ou quelque psychologue, et vous l’acceptez comme étant une autorité pour vous-même, et le cerveau dit : « Oui, c’est parfaitement sûr » — Suivez-vous ?
Donc, nous demandons : est-il possible — je vous en prie, écoutez cela — est-il possible, dans vos rapports entre vous, dans vos activités quotidiennes qui s’inscrivent dans vos rapports, est-il possible de n’enregistrer ni l’insulte ni la flatterie, de ne pas les enregistrer du tout ? Si vous ne les enregistrez pas, vos rapports sont entièrement différents. D’accord ? Maintenant, est-ce possible ? Cela semble une merveilleuse théorie, une idée extraordinaire, une manière de dire : « Par Jupiter ! Si on pouvait vivre de cette manière, ce serait très simple ». Or, je vous prie, ne traduisez pas ce qui est dit sous forme d’idée, n’en faites pas quelque espèce de théorie, visionnaire, encourageante, heureuse. Nous sommes réellement en train d’essayer de découvrir s’il est possible de n’enregistrer ni des souvenirs sexuels — qui rendent chacun encore plus porté sur le sexe — ni les images et tout le reste de cette affaire qui se poursuit en ce qui concerne le sexe, et dont on se souvient, qui est emmagasiné, et qui est encouragé par le cinéma, les films, les images, tout ce que l’Occident déverse sur le monde entier. Pouvez-vous, en tant qu’être humain, découvrir par vous-même, pourquoi une offense ou un incident agréable sont enregistrés ? Avec cet enregistrement, la pensée commence. Est-il possible de ne pas enregistrer ? C’est seulement possible si — quand, et non pas si — quand il y a attention et non-identification dans les rapports. Est-ce que je parviens à rendre quelque chose clair ?
On tient sa femme ou sa fille ou son mari, pour des quantités négligeables. D’accord ? Vous êtes accoutumés à cela, cela fait partie de vous, et vous êtes accoutumés à tant de choses ! De sorte, que vous ajoutez une autre addition à ce total. Maintenant, il vous faut être attentif, et ce n’est possible que lorsque vous ne vous identifiez pas avec l’esprit de cette femme ou de ce garçon. D’accord ? Pouvez-vous faire cela ? Ne pas vous identifier avec un autre, et, par conséquent, étant libre, être attentif. Non pas être attentif et puis être libre et parvenir à la non-identification. Mais, ne pas vous identifier d’abord et, à partir de cela, viendra l’attention. Vous comprenez ?
Maintenant, pouvez-vous, en tant qu’être humain, ne pas vous identifier avec un autre ? Non seulement avec un autre être humain, mais encore avec des idées, avec un groupe, avec une secte, avec un gourou, avec un… toute cette affaire ? Ce qui signifie que vous êtes libre. À partir de cette liberté, il y a attention. Comment puis-je être attentif si je me suis identifié avec vous ? Vous pouvez être très affectueux, très gentil, je puis avoir besoin de votre bonté, car je suis solitaire, je me sens désespéré, aussi, je m’identifie. Vous m’encouragez, vous dites : « Ce n’est rien. Vous en sortirez demain, prenez-en votre parti ! » Vous me donnez un réconfort, une vie sexuelle. Donc, instinctivement, je m’identifie à vous.
Du moment que vous vous identifiez avec un autre, vous créez une séparation. D’accord ? Évidemment. Et, quand il y a séparation, il doit y avoir conflit. D’accord ?
Donc, pouvez-vous découvrir, maintenant, pendant que vous êtes assis là et non pas demain, non pas quand vous irez chez vous, mais, réellement maintenant, découvrir si vous vous êtes identifié avec elle ou avec lui. Et, étendre cette identification à un vaste domaine : idées, croyances, dogmes, identification avec Jésus ou le Bouddha, avec ceci ou cela, avec une idéologie, une nation, etc. Vous avez commencé par le plus proche et la chose a gagné en étendue. Vous suivez ? Vous êtes aptes à commencer à grande distance, mais pas tout près.
Donc, pouvez-vous découvrir si vous vous identifiez avec un autre ? Du moment que vous vous servez des mots « ma fille » ou « mon fils », « mon », « ma », vous êtes accroché. Ainsi, les expressions « ma femme, ma fille, mon mari », les mots vous entraînent, parce que ces mots sont émotionnellement explosifs. Donc, nous sommes entraînés par les mots, tandis que si vous êtes libre de l’identification et, par conséquent, du contenu émotionnel de mots tels que « ma femme, mon mari, ma fille, mon fils », alors vous pouvez vous servir des mots normalement, de façon non émotionnelle, sainement. Je me demande si vous saisissez tout cela ?
Donc, pouvez-vous ne pas vous identifier et pourquoi vous identifiez-vous ? Vous comprenez ma question ? Pourquoi ? Est-ce que, par l’identification avec un autre, vous vous évadez de vous-même ? Approfondissez cela, s’il vous plaît ! Vous évadez-vous ? Ou, vous pouvez vous identifier avec un autre, parce que vous êtes solitaire, ou vous avez peur de n’être rien. Vous comprenez ? Être absolument vide, psychologiquement, je ne veux pas dire biologiquement, s’agissant de la nourriture. Je ne veux pas dire cela. Est-ce que ce sont là les raisons ? Ou le fait que vous ne vous êtes jamais posé cette question et, est-ce que, si vous vous la posez, vous avez peur de vous voir en face, tel que vous êtes réellement ? Par conséquent, l’identification avec un autre devient un moyen de vous évader de ce que vous êtes. Donc, vous demandez alors ce que vous êtes ?
Naturellement, vous êtes votre nom, votre forme, le corps, l’organisme, la figure, mais, c’est de nature biologique et physiologique. Mais, qu’êtes-vous ? N’êtes-vous pas le résultat de toute la structure et le mouvement de la pensée ? Ne dites pas : « Je suis le soi supérieur » — si vous dites cela, cela fait partie de la pensée. Si vous dites : « Je suis divin, à l’intérieur, mais couvert d’une masse de fumier », c’est aussi la pensée. Donc, n’êtes-vous pas — en dehors de votre visage et de votre chevelure bouclée ou d’un brun sombre, ou noir ou pourpre ou n’importe quoi qu’elle puisse être, en dehors de cela — en vous déshabillant des mots, n’êtes-vous pas le résultat des mots ? « Je suis Anglais » — ou Français. « Je suis un Russe », « Je suis un Catholique », « Je suis ce gourou ». Donc, n’êtes-vous pas le résultat de la pensée ? Et nous avons dit que la pensée est limitée. D’accord ? Donc, ce que vous êtes est très limité. Cette entité limitée dit : « Je suis ceci, je suis cela, j’ai acquis des millions de dollars ou j’ai une vie drôlement bonne, ou j’ai une vie misérable, ou je suis ceci ou je suis cela » — C’est encore dans le domaine étroit, limité, de la pensée.
Les Hindous, les anciens Hindous inventèrent une très bonne chose. Ils l’appelèrent l’Atman, le Soi Supérieur, la Chose Suprême. Et cette chose suprême est encore née de la pensée. Mais, les gens sont si crédules, si déraisonnables, aiment tant vivre dans les illusions et les faux-semblants qu’ils acceptent tout cela.
Donc, nous disons : quand vous vous dépouillez de vos conclusions, de vos mots, de votre expérience, qu’êtes-vous ? Vous n’êtes rien ! Vous êtes vide. Donc, consciemment ou inconsciemment, vous avez le sentiment que vous n’êtes rien, vous êtes effrayé de cela et vous commencez à vous identifier. Alors, vous remplissez ce vide, tout au moins vous pensez que vous pouvez le remplir, avec des tas d’idées, avec des tas de relations, avec une quantité de connaissances, etc., etc. D’accord ?
Maintenant, juste une minute : pouvez-vous, l’esprit peut suivre, observer ce vide et ne pas s’en écarter ? Vous comprenez ma question ? C’est-à-dire, on doit comprendre ici quelque chose. Êtes-vous fatigués ? Si vous l’êtes, c’est très bien. Nous devons étudier ici quelque chose d’autre.
C’est-à-dire : la plupart d’entre nous sont accoutumés selon la tradition et leur conditionnement à être actif, à faire quelque chose. D’accord ? Donc, nous sommes accoutumés à ce qui est appelé l’action positive. Tout ce qui n’est pas action positive est appelé action négative. D’accord ? Vous suivez cela ? Nos cerveaux, nos esprits, nos habitudes sont conditionnés à agir selon cette action positive, à faire quelque chose : j’ai peur, je dois maîtriser ma peur ; je suis cupide, je peux soit agir pour satisfaire ma cupidité, soit pour la maîtriser. Ainsi, la plupart d’entre nous sont entraînés à agir, ce que l’on appelle être positifs.
Et cette action positive inclut aussi l’action négative, qui est de ne rien faire au sujet de ce que vous éprouvez, d’aller vous coucher, ou de recouvrir la chose ou de vous en évader, de la fuir. Mais, il y a une autre action, qui n’a rien à faire avec l’action positive — je me demande si vous comprenez tout cela — qui n’est pas une action du tout. Vous comprenez ? L’une consiste à agir : je suis paresseux, je dois me lever, je dois me forcer, je dois faire du yoga, je n’ai pas envie d’en faire ce matin, mais je dois en faire, c’est bon pour moi. Vous connaissez le mot yoga. Je ne voudrais pas l’étudier maintenant, je le regrette. Nous ferons cela une autre fois. Ce mot est une entreprise d’exploitation, une manière de faire de l’argent.
Entendu ! Donc, nous sommes entraînés ainsi. Nos habitudes, nos traditions, notre conditionnement et de faire quelque chose à propos de ce que nous ressentons. Et dans cette action positive, il y a l’action négative, ne rien faire à propos ide la chose, nous borner à la fuir.
Maintenant, nous suggérons — étudiez la chose, je vous en prie, ne l’acceptez pas ! —, nous disons qu’il y a une autre sorte d’action qui n’est pas reliée à l’action positive et qui est une « non-action ». Nous étudierons cela dans une minute. Vous comprenez ? La non-action n’est pas l’opposé de l’action. Cette dernière est très limitée, parce qu’elle est basée sur la pensée. Tandis que la non-action, n’étant pas en rapport avec l’action positive, est entièrement différente. C’est ce que nous allons examiner maintenant.
Donc, notre question est maintenant celle-ci : vous avez entendu, si vous y avez fait attention, vous avez entendu dire que l’identification avec l’autre amène la séparation, parce que cette identification avec l’autre est basée sur votre propre vide, sur votre propre solitude, sur votre propre désir de vous évader de vous-même, mais, avec cette évasion de vous-même, votre solitude est toujours là. Vous comprenez ? Elle est toujours là, vous pouvez vous identifier avec un autre, mais c’est toujours là ! Par conséquent, cela crée la séparation — vous comprenez ? De là, les querelles et tout le reste s’ensuivent, le divorce et l’interminable bataille au sein des rapports. Maintenant, pouvez-vous observer le processus d’identification et la cause de l’identification sans faire aucune action positive ? Sans faire quelque chose au sujet de cela ? Vous avez compris ce que j’ai dit ? Je vais l’approfondir, si je le puis.
Vous devenez conscient, si vous avez écouté cela très soigneusement ! que vous vous êtes identifié, que c’est un fait réel. Et le fait réel est que vous vous êtes identifié, parce que vous avez peur, vous êtes solitaire, vous êtes vide, vous vous sentez anxieux, par conséquent, vous vous identifiez.
Or, pouvez-vous observer cela, sans faire aucune action ? Simplement l’observer, comme vous observez la majesté des montagnes, les eaux courantes, simplement l’observer. Si vous observez de cette manière, c’est la non-action, alors, la chose que vous observez subit un changement fondamental. C’est seulement lorsque vous agissez positivement au sujet de cette chose, lorsque vous agissez à son égard comme une entité séparée, qu’il y a conflit. Je me demande si vous saisissez tout cela ? D’accord ?
Maintenant, étudions quelque chose d’autre qui est : la plupart d’entre nous, probablement la totalité d’entre nous en quelque mesure, nous avons peur. Notre vie est si incertaine, particulièrement aujourd’hui. Il y a l’incertitude du gagne-pain, l’incertitude née des guerres, l’incertitude créée par ces pressions du monde, l’énormité de deux puissances, tout ce qui va sortir de là, etc., etc., politiquement, nous sommes anxieux. Cela signifie que nous avons peur. Vous pouvez perdre votre emploi. Physiologiquement, aussi bien que biologiquement, vous pouvez tomber malade — c’est encore la peur. Et, psychologiquement, intérieurement, il y a la peur de la solitude, la peur de ne pas réussir, la peur de n’être pas aimé — quoi que ce soit que cela puisse signifier —, la peur de l’obscurité — vous savez la peur, avec toutes ses nombreuses ramifications. D’accord ?
Mais, si vous n’avez pas peur — Bon Dieu ! Eh bien ! Alors, il n’y a pas de gourou, il n’y a pas d’autorité, il n’y a pas de recherche, vous êtes un merveilleux être humain.
Nous sommes en train de découvrir, de rechercher ensemble — et non pas moi seul — de découvrir s’il est possible de n’avoir aucune espèce de peur, aussi bien physiquement que psychologiquement. Êtes-vous intéressé par cela ? Hein ? Ne l’êtes-vous pas ? — je ne suis pas à la recherche d’un encouragement de votre part.
Parce que vivre dans la peur est la chose la plus effrayante, c’est vivre dans l’obscurité. Vivre dans une telle condition, cela crée un sentiment de rétrécissement, d’isolement. Vous ne pouvez pas résoudre cette chose, par conséquent, vous vous retirez. Et, à partir de ce retrait, surgissent la peur et toutes espèces d’actions névrotiques. La mauvaise santé — cela réagit psychosomatiquement. D’accord ? Donc, vous devez, si vous êtes si peu que ce soit sérieux, étudier cette question très profondément, vous devez découvrir par vous-même si la peur peut avoir un terme ! Si je puis vous le demander, êtes-vous conscient de votre peur ? Nous ne pratiquons pas la thérapeutique de groupe. Vous comprenez ? Nous ne faisons que rechercher chacun pour soi, ce n’est pas un groupe de recherche, ce serait trop dénué de sens.
Je vous demande : êtes-vous conscient de vos peurs ? Si vous l’êtes, voyez-vous les conséquences de ces peurs ? Votre fuite à l’égard de ces peurs, le fait de les rationaliser, de les réprimer, de les éviter et le fait que le processus d’identification s’étend de plus en plus, s’accroît sans fin.
Maintenant, quelle est la racine de la peur ? Vous comprenez ? Non pas que j’ai peur de quelque chose, ou en raison de quelque chose, ou que j’ai peur que vous puissiez faire quelque chose, mais, en dehors de cela, qu’elle est la racine même de la peur ? Voulez-vous découvrir la racine de la peur, ou attendez-vous qu’on vous donne une réponse ? Je peux répondre à cela. Mais alors, ce qui arrive c’est que vous dites : « Oui, c’est ainsi », que vous acceptiez la chose, qu’elle devient une idée et que vous vous êtes évadé du fait. Donc, vous avez à vous poser cette question par vous-même.
Quelle est la racine de tout cet énorme sentiment de peur, dans nos rapports, dans nos activités, dans nos emplois, dans notre vie future — vous savez toute cette affaire de la peur. Vous posez-vous la question, vous la posez-vous jusqu’à trancher complètement la racine de la peur, ou vous la posez-vous intellectuellement ? Vous suivez ? Je me demande si vous comprenez ? Voyez, je vais expliquer cela.
Je veux découvrir pourquoi j’ai peur. Je peux découvrir les raisons variées de la peur, c’est assez simple. J’ai peur parce que j’ai fait quelque chose que je n’aurais pas dû faire. Vous pouvez le découvrir, par conséquent, j’ai peur. J’ai peur que je puisse perdre mon emploi, je voudrais un meilleur emploi, etc., etc. Ou, je suis si attaché à ma femme, je sens qu’à n’importe quel moment elle pourrait me quitter, et j’en suis effrayé — vous suivez ? Tout le problème de la peur.
Suis-je réellement en contact avec la peur ? Où suis-je en contact avec l’idée de la peur ? Vous comprenez ? Qu’en est-il ? S’agit-il de l’idée de la peur ou de la peur réelle ? S’il vous plaît, je vous en prie, Madame, pour l’amour de Pierre, ne prenez pas de notes, vous ne pouvez pas écouter. C’est votre problème, ce n’est pas le moment de transcrire, mais de découvrir.
Maintenant, je puis étudier, analyser la cause. D’accord ? La cause et l’enchaînement logique. Je peux analyser cela. Mais, l’analyse ne résout pas le problème — vous devez savoir cela —, car l’analyste pense qu’il est différent de la chose analysée. D’accord ? Vous avez pu déjà entendre cela auparavant, donc, n’en soyez pas ennuyé, souriez, et dites : « Il revient à la vieille histoire ». Mais, vous avez à comprendre cela. Si vous comprenez cela, si vous voyez ce qu’il en est vraiment de cela, alors vous ferez quelque chose.
Nous ne sommes pas en train d’analyser, mais d’observer. L’analyse est entièrement différente de l’observation. D’accord ? L’observation implique que l’on regarde sans l’observateur. Tandis que si vous analysez la cause, si vous recherchez le pourquoi et les raisons, et continuez d’analyser, d’analyser encore, cela implique plusieurs choses : c’est-à-dire, il y a l’analyste qui pense être différent de la chose analysée, et cela implique du temps, un processus interminable d’analyse, d’analyse, d’analyse. Et, à la fin de votre vie, vous êtes encore en train d’analyser, sans avoir amené une transformation fondamentale. Tandis que si vous observez, si vous observez simplement — c’est-à-dire, sans aucune analyse, simplement regarder —, c’est l’action négative. L’action positive, ce n’est pas seulement regarder, mais analyser, faire quelque chose au sujet de ce qui est observé.
Tandis que l’action négative, qui est totalement différente de l’action positive, consiste à observer. D’accord ? Alors, cette observation, non seulement raconte l’histoire de ce qui est observé, vous raconte l’histoire de ce qui est observé, mais encore cette observation même provoque un mouvement de changement dans ce qui est observé. D’accord ? Vous saisissez ? Même ceux qu’on appelle les savants sont d’accord avec ce dont nous parlons, en sorte que nous sommes tout à fait en sécurité ! (Rires) C’est-à-dire, si vous observez quelque cellule au moyen d’un microscope, si vous venez à cela avec une conclusion, avec le désir de vous en servir à de nouvelles intentions et de faire de l’argent, ou quoi que ce soit d’autre, alors, vous ne voyez pas changer le mouvement de la cellule elle-même. Vous comprenez cela ?
Donc, observer sans aucun mouvement de la pensée, sans aucun mouvement pour tenter de modifier la chose, aucun mouvement pour aller au-delà de cette chose, simplement observer ! Quand vous observez si minutieusement, sans aucun sens de direction, sans aucun motif, la chose que vous observez subit elle-même un changement fondamental. Point final. Faites-vous cela ? Il ne s’agit pas simplement d’être en accord avec cela. Pouvez-vous observer votre peur de cette manière ? Cela ne nécessite pas d’entraînement. C’est une de vos théories favorites. Si vous vous sentez concerné, si vous êtes intéressé à vous libérer de la peur, vous observez ! Et cette observation est passionnée. Elle n’est pas seulement occasionnelle, ce n’est pas une observation intellectuelle.
Donc, vous pouvez observer la peur, la racine de la peur. Que nous allons étudier dans une minute. La racine de la peur, sans aucune analyse ? Maintenant, quelle est la racine de les/la peur ? De toutes les peurs ? Que pensez-vous qu’elle soit ?
N’est-ce pas le temps ? D’accord ?
Je peux être malade, je peux perdre mon emploi. On peut découvrir les erreurs que j’ai commises. J’ai peur de la mort, qui est dans la distance. J’ai peur de ma femme qui peut se mettre en colère, qui peut…
Je ne vous demande pas d’accepter cela. Simplement, observez-le ! D’abord, raisonner, être logique, non-personnel et, dès lors, regarder !
Est-ce que la peur n’est pas le mouvement du temps ? Mouvement signifie temps, mouvement d’ici à là, du passé au présent, du présent au futur. Tout cela est mouvement qui est appelé temps. Maintenant, est-ce que ce mouvement du temps n’est pas la pensée ? Je pense que je peux perdre mon emploi. Je pense que ma femme peut être en colère ou qu’elle peut découvrir que je me suis intéressé à une autre femme, etc., etc., etc. Donc, vous pouvez observer le mouvement du temps, qui est la pensée, qui est la racine de la peur. Observez-le ! Sans chercher à faire quoi que ce soit à son sujet. C’est comme un savant regardant avec un microscope, et s’il projette ce qui devrait être, où ce qui pourrait être, la chose qu’il observe, reste telle qu’il la conçoit, parce qu’il dicte à cette chose ce qu’elle devrait être. Tandis que s’il ne dicte rien, s’il n’a pas… — s’il se borne à regarder, cette même chose qu’il observe à travers un microscope, commence à changer, commence à se mouvoir. Vous comprenez ? Faites-vous cela ?
Ce qui signifie : l’observation implique l’absence de l’observateur, qui est le passé, qui s’est donné des théories, des conclusions, des espoirs, des peurs, des orientations, etc., etc., etc. Regarder sans l’observateur ! Cela ne nécessite pas de discipline, cela ne nécessite pas d’entraînement, simplement regarder sans que vous cherchiez à retirer quelque chose de votre observation. Alors, vous verrez, si vous regardez de cette manière, la racine même de la peur commence à se transformer complètement. Cela signifie que la racine… du fait qu’elle est si soigneusement observée, si alertement, avec passion, cette racine commence à se dissoudre. C’est l’action de la négation ! Avez-vous saisi quelque chose de cela ? Vous savez, cela fait partie de la méditation. La méditation, ce n’est pas répéter quelques mots, étant assis tranquillement, les jambes croisées, pendant vingt minutes le matin, et vingt minutes le soir. Cela, c’est de la sottise. Comment un esprit peut-il méditer s’il est rempli de peurs ou s’il est attaché à quelque chose ? La compréhension et la libération de la peur font partie de la méditation. C’est totalement, entièrement relié à la vie quotidienne.