Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 5 : Le mental

Ce qu’on appelle le mental individuel n’est en fait pas individuel du tout. Aucun d’entre nous a un esprit séparé, toutes nos facultés pensantes sont reliées les unes aux autres. Mais comme chacun ressent des sentiments, des émotions, des désirs différents, etc…, les vibrations de chacun n’étant pas semblables, elles créent des tourbillons différents. Si bien qu’on a l’impression que ces tourbillons n’ont rien de commun, de la même façon que lorsque vous voyez des tourbillons dans l’eau, vous avez l’impression que chacun est différent, mais en même temps il vous est impossible d’en prendre un en le séparant des autres. C’est l’eau elle-même qui est devenue tourbillon et il y a continuité de l’eau. Cependant, bien qu’il y ait continuité de l’eau, il nous est possible de compter les tourbillons comme s’ils étaient séparés.

Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 3 : Méditation

Que veut dire « initiation » ? Le Maître voit quel est l’état du mental du disciple et il choisit un mantra en conséquence. En général le mental du disciple est agité, dans un état vibratoire très dense. Donc le Maître se concentre sur le mental du disciple et il introduit les vibrations du mantra directement dans le mental du disciple. Ce faisant le Maître fait vibrer le mental à l’unisson des vibrations du mantra qu’il a introduit. Et à partir de là il est possible au disciple de continuer et de progresser avec les vibrations du mantra. Pensez à un ventilateur qui est trop huilé, graissé et qui est grippé. Vous mettez la prise, vous le faites démarrer, il est en bon état, mais il ne peut pas marcher. Or si vous prenez un bâton et si vous l’inclinez plusieurs fois, il se mettra en marche. C’est l’impulsion première qui est donnée et ensuite c’est au disciple de travailler sur son mantra. Il faut que le disciple travaille régulièrement, sinon à nouveau cela se grippera.

Micheline Flak : Vivre avec le bruit

« Pratyahara » est un terme qui signifie littéralement « retrait des sens vers l’intérieur ». Nous opérons un retrait de ce genre chaque fois que nous oublions le monde extérieur pour nous concentrer sur une tâche qui nous passionne, ou bien lorsque nous sommes sollicités par quelque fonction naturelle comme l’endormissement qui réclame le retour de la conscience en nous-mêmes. Un tel repli s’opère automatiquement chaque fois que nous basculons de la veille au sommeil. La nature nous a dotés d’une capacité d’isolement sensoriel qui a sa contrepartie dans la physiologie du système nerveux. Sans la faculté de s’abstraire, un être humain ne connaîtrait jamais, ni l’inspiration artistique, ni le repos mental. Car c’est la porte ouverte à la création aussi bien qu’à la ré-création. Par un « décrochement » spontané ou appris, on modifie ses ondes cérébrales. Le Pratyahara se signale sur le tracé encéphalographique par le passage des ondes Bêta rapides aux ondes Bêta lentes, puis aux ondes Alpha.

Micheline Flak : Éduquez votre regard

Nous avons tous l’expérience d’avoir un jour été en face de quelque chose dont le souvenir nous échappe. Où avions-nous la tête ? Nous avions les yeux ouverts, pourtant ! La même chose se produit pour l’écoute tant il est vrai que la présence d’esprit est nécessaire si l’on veut stimuler la mémoire. L’une des plus anciennes Upanishads de l’Inde dit cela très clairement : « Mon mental n’était pas là. Par conséquent, je n’ai rien entendu ».

Swami Hridayananda Sarasvati : Raja Yoga 1

Si vous êtes triste, vous produisez un certain type de vritti. Si vous êtes dans un état de conflit, d’agitation, c’est un autre type de vritti, si vous éprouvez de l’amour pour quelqu’un, c’en est encore un autre. Donc à chaque instant ces vritti agitent notre esprit et cela vous empêche de prendre conscience de ce qui est au-delà. Si on permet — notez bien que je dis « permet » je n’ai pas dit qu’on fasse cesser, il y a une différence entre les deux. En effet votre volonté peut faire un effort pour que ces fluctuations s’arrêtent. Mais cet effort devient alors une autre fluctuation mentale. Mais vous pouvez arriver à ce que ces vritti se calment, d’eux-mêmes et c’est ce que nous appelons « yoga ». C’est pour quoi l’aphorisme dit que « le yoga, c’est la cessation des fluctuations mentales ». Quand les fluctuations mentales se calment d’elles-mêmes, vous pouvez dire que vous êtes en yoga. Tout effort que vous faites, devient vritti. Toutefois, au début vous pouvez vous efforcer à ce que les différentes vritti n’en forment qu’une. Ce n’est pas facile de tenir le silence mental.

Yuan-Yuan : La contemplation

La contemplation peut revêtir quantité de sens différents selon l’objet et le but qu’elle se propose d’atteindre. En comparant la contemplation orientale à celle de l’Occident, il nous a été possible d’en découvrir les quelques significations que voici :

Robert Linssen : Yogas, concentration et libération spirituelle

Toute discipline spirituelle, tout effort mental divise et renforce considérablement le « moi » en le scindant en deux parties opposées entre lesquelles se développe une tension croissante. Ainsi se créent la partie qui inflige la discipline d’abord et celle qui la subit ensuite. La situation dualistique du « moi », origine de toutes nos servitudes, loin d’être résolue s’affirme, au contraire, dans sa toute-puissance. La libération spirituelle n’est possible que dans l’intégration moniste.