Elisabeth Meichelbeck : Genèse d’un outil de la création

Les hommes sont habités par l’énergie créatrice. Ceux qui tentent de conserver cette énergie l’étouffent et s’étouffent.
Ceux qui la dépensent en s’éclatant l’épuisent et s’épuisent. Ceux qui, au contraire, l’investissent de manière cohérente, selon sa nature qui est de créer, la développent et se développent.
Seuls ces derniers accomplissent la finalité de la vie humaine : le développement de la Conscience de la Conscience.
Pour canaliser l’énergie créatrice, il est nécessaire d’utiliser une méthode permettant la mise en interaction de ses différentes manifestations.

Créativité et développement de la personne

Examinons quelques uns des empêchements du fonctionnement de l’intellect lui-même. L’usage défensif et exclusif de l’intellect sous la forme de l’intellectualisme bien connu, aseptise la réalité complexe au profit d’une abstraction plus facilement manipulable. Le fonctionnement intellectuel de ce type n’a rien à voir avec la sagesse, n’a rien à voir avec la vision de la réalité, n’a rien à voir avec la libération qui peut en résulter.

Michel Random : École française des graveurs visionnaires : un monde à la recherche d'une renaissance de l'univers

Tout discours sur l’art est un discours piégé. On risque les généralités et la louange fleurie, et ces louanges ne sont souvent pas justifiées. Parler d’art est difficile et d’art visionnaire encore plus. Car, l’art visionnaire n’existe pas. Ce qui existe, c’est soit une œuvre rare et privilégiée dont la force et la beauté sont le résultat du talent et de la technique certes, mais plus encore de convergences réussies : c’est l’inspiration qui traversant le fond et la forme s’impose, se burine elle-même, prend corps à travers un poète, un musicien, un graveur, s’incarne en paroles, musique ou signes, se génère elle-même comme source inépuisable d’inspiration et de vision. A ce degré, nous avons quitté l’imaginaire, pour parvenir en cette terre où les choses, les idées et les sentiments n’ont plus un corps mais une « corporéité »…

Henri-Jacques Proumen : La science et l'imagination

Cette faculté sélective et constructive, cet appel incessant aux matériaux du subconscient, nous la retrouvons exactement chez les savants, et même cette singulière dualité qui divisa, au siècle dernier, romantiques et naturalistes. Oserait-on nier que, chez les hommes de science, se produit ce tri, ce choix, cet assemblage des idées déposées dans l’obscur et ineffable réceptacle de la mémoire ? L’établissement d’une théorie scientifique, l’interprétation élémentaire d’un fait très simple, l’élaboration des hypothèses les plus hardies, rien de tout cela ne serait possible sans cette faculté de rapprochement et de discrimination. Et qu’est-elle donc, sinon l’imagination ?

Robert Linssen : Le rôle du supramental dans les recherches scientifiques

Il n’entre pas dans notre intention de mettre en lumière les processus de la pensée, envisagés comme unique manifestation de l’instinct de conservation du « moi » voulant « durer » sur le plan psychique. Le sujet est trop vaste et fera ultérieurement l’objet d’une étude approfondie. Nous nous bornerons à noter que dans les faits qui vont être étudiés, le rôle de la pensée intervient nettement à titre secondaire et dérivé devant celui d’une faculté plus profonde et surtout infiniment plus lucide.